Manifestation éclair devant les bureaux du ministère du Revenu

2011/12/02 | Par Mario Beaulieu et Denis Trudel

Le Mouvement Montréal français (MMF) en collaboration avec le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) ont tenu ce midi une manifestation éclair devant les bureaux du ministère du Revenu du Québec au Complexe Desjardins pour protester contre l’utilisation généralisée de l’anglais dans ce ministère, à l’encontre de la loi 101.

Quelques centaines de manifestants se sont déployés jusque dans la salle d’attente de cet organisme afin de faire passer leur message. « Le gouvernement ne donne pas l’exemple. Jean Charest et Christine St-Pierre ont beau jeu de dénoncer l’embauche de cadres unilingues anglophones à la Caisse de dépôt et de placement du Québec, mais le gouvernement est le premier à violer sa propre loi. Nous leur demandons de regarder dans leur propre cour et d’avoir le même cri du cœur et le même empressement à vouloir corriger la situation » a fait valoir Denis Trudel, le porte-parole du MMF.


Le gouvernement ne donne pas l’exemple

Alors que la politique linguistique du Québec prescrit que l’administration publique favorise l'unilinguisme français dans ses activités, une enquête journalistique a démontré que 75 % des immigrants allophones à Montréal sont servis exclusivement en anglais par le gouvernement du Québec.

Une récente étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) démontre que l’anglais est utilisé de façon régulière dans 30 % des emplois gouvernementaux. De façon injustifiée, l’anglais serait la principale langue de travail pour quelque 50 000 fonctionnaires concentrés à Montréal. Cette masse salariale de 2,2 milliards $ est payée par les contribuables de toutes les régions du Québec. Résultats ? Les régions paient pour angliciser indûment Montréal.

De plus, le ministère du Revenu fournit des services et des formulaires en anglais à des entreprises en contradiction flagrante avec l'article 16 de la loi 101, tel qu’il a été adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2002, afin que le gouvernement du Québec utilise uniquement la langue française dans ses communications écrites avec les personnes morales c’est-à-dire les entreprises établies au Québec.

« Le gouvernement libéral prétend vouloir inciter les entreprises à utiliser le français comme langue commune au Québec, mais continue à donner les services en anglais à ces mêmes entreprises! » déclarait Mario Beaulieu, le président du Mouvement Québec français (MQF).

« Après que la Charte de la langue française eut fait l’objet de plus de 200 modifications, le Québec est non seulement redevenu un État bilingue, mais les services publics constituent un des principaux facteurs d’anglicisation. Ce qui se passe au ministère du Revenu, comme au registraire des entreprises, à la SAAQ, à la RAMQ comme dans l’ensemble de la fonction publique est inacceptable! »


Respecter et renforcer la Loi 101

Le MQF propose non seulement de mettre en vigueur le nouvel article 16, mais aussi de renforcer la Charte de la langue française afin que l’ensemble des services de la fonction publique du Québec soient offerts exclusivement en français, sauf pour les services susceptibles d’être reconnus en vertu de l’article 29,1 (les organismes municipaux, les organismes scolaires ou les établissements de services de santé et de services sociaux).

«Comme c’est le cas pour la langue officielle dans la plupart des États, au Québec le français devrait être non seulement la langue utilisée par les francophones, mais la langue publique commune de tous les citoyens » ont fait valoir Mario Beaulieu et Denis Trudel.

L’écrivain et porte-parole de Mouvement Montérégie français, Yves Beauchemin, qui participait activement à la manifestation a conclu : «Nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que le ministère du Revenu, comme l’ensemble de la fonction publique québécoise, respecte le statut du français en tant que seule langue officielle et commune. C’est une condition fondamentale autant pour l’intégration des immigrants et la cohésion sociale que pour assurer l’avenir du français au Québec».

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