Le privé incapable d’accoter les services publics

2012/02/28 | Par Jacques Beaumier

Les plus perspicaces s’en doutaient, à qualité égale, le secteur privé ne peut pas offrir des services à la population à moindre coût que les services publics offerts par l’État québécois.

Une étude de l’IRÉC, dévoilée le 26 février dernier, le démontre, hors de tout doute. En finançant des services publics, les particuliers et les familles québécoises font une bonne affaire de plusieurs façons.

D’abord, selon les auteurs de l’étude, Gabriel Sainte-Marie et Pierre Gouin, 60 % des ménages québécois obtiennent plus en services de l’État que ce qu’ils paient en taxe, impôts et contributions diverses.

En moyenne, les ménages québécois reçoivent 37 312 $ en services de l’État, soit 68 % du revenu moyen gagné tandis que, pour les individus, les services publics représentent 17 000 $ dollars qui s’ajoutent à leurs revenus annuels.

Il n’y a pas d’attrapes. L’explication est simple. La progressivité de l’impôt a pour effet de redistribuer la richesse. C’est-à-dire que plus on est riche, plus on paie d’impôts, ce que les fiscalistes appellent la progressivité de l’impôt, et comme tous, individus et ménages, reçoivent une part relativement égale des mêmes services publics, ces derniers ont pour effet de redistribuer la richesse.

Les services publics sont une bonne idée que de nombreux commentateurs tentent de démolir en faisant croire à la population qu’ils sont trop couteux et que, continuer à les offrir à la population, nous ferait vivre collectivement au-dessus de nos moyens.

Rien de plus faux, soutiennent les auteurs de l’étude, puisque les réductions d’impôts entraînent la réduction du financement des services publics et ainsi, c’est 60 % des ménages québécois qui perdent alors plus en services publics que ce qu’ils gagnent en réduction d’impôts.

Les femmes sont également gagnantes avec les services publics puisque les auteurs de l’étude ont découvert qu’elles reçoivent en moyenne 1 200 $ de plus annuellement en services publics que les hommes. Cette différence s’explique en bonne partie par l’usage plus fréquent qu’elles font des services sociaux et de santé.

À propos de la santé, l’étude de l’IREC renverse également un mythe tenace entretenu par les commentateurs partisans de l’État minimal, que les dépenses dans ce domaine représenteraient la moitié des dépenses du gouvernement du Québec.

Mais c’est plutôt près de 31 % de son budget qui y est consacré et non pas la moitié. De plus, en 2007-2008, l’État québécois a dépensé 24 milliards de dollars dans le secteur de la santé soit, 3 000 $ par personne. Une prime d’assurance maladie à ce prix, c’est une très bonne affaire. On peut consulter l’intégrale de cette étude à l’adresse suivante:

http://www.sisp.qc.net/accueil/single/news/32641/3367/index.html

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