À la défense de Stéphane Gendron

2012/03/02 | Par Bruce Katz

L’auteur est président de Palestiniens et Juifs unis (PAJU)


Monsieur,

Dernièrement il y a eu une manifestation de la part de la Jewish Defence League devant la mairie de Huntingdon, suite à l’émission Face à Face sur les ondes de V Télé. Lors de l’émission, l’animateur Stephane Gendron, qui est aussi maire de la ville de Huntingdon, a condamné l’occupation israélienne des territoires palestiniens; il a fait un parallèle entre le boycott des produits de l’Afrique du sud et les produits israéliens et il a constaté qu’un pays qui pratique l’apartheid, dans ce cas l’État d’Israël, ne devrait pas exister.

Quelques jours plus tard monsieur Gendron a précisé qu’il s’était trompé dans les précisions qu’il voulait faire par rapport à Israël , en expliquant qu’il faisait plutôt référence au régime d’apartheid d’Israël qui ne devrait plus exister

Si, par les propos originaux de monsieur Gendron, je comprenais qu’il pensait que la société israélienne ne devrait pas exister en tant que société, je serais troublé, car cela serait une référence à l’existence de quelques millions de civils israéliens.

Or, je comprends que monsieur Gendron faisait référence au régime politique d’Israël, lequel impose un système d’apartheid particulièrement brutal aux Palestiniens sous occupation depuis plusieurs décennies.

J’ai été témoin oculaire de cet apartheid lors de ma visite aux territoires palestiniens occupés en 2010. Effectivement, ce régime de terreur, ayant comme siège le Knesset israélien ne devrait pas exister, et devrait être remplacé par un gouvernement qui entreprendrait des politiques démocratiques et humanistes fondés sur le principe des droits de la personne.

Que monsieur Gendron ait eu le courage de constater ce qui est évident en plein visage d’un certain lobby, lequel met en pratique un terrorisme intellectuel systématique et organisé, afin de rendre au silence toute critique légitime des pratiques horribles de l’armée israélienne envers les civils palestiniens, cela est tout à fait louable. Céder devant ce même lobby, car il est toujours plus facile de se soumettre au chantage plutôt que d’y résister, cela est moins louable.

Lors de l’époque pendant laquelle le démagogue Joseph McCarthy poursuivait ses chasse-sorcières aux États-Unis, le célèbre journaliste Edward R. Murrow remarquait que le problème inhérent au sein de la presse américaine, c’était que « la peur s’était déjà installée dans la salle ».

Bref, les médias se sont laissés intimidés et par conséquent, avaient abandonné le principe de la liberté d’expression. En ce faisant ils laissaient la voie libre à McCarthy pour faire un assaut contre certaines libertés enchâssés même dans la Constitution des États Unis.

Ce fut ce même courageux Edward R. Murrow qui, sur les ondes de CBS, a entrepris la contre- attaque laquelle a finalement résulté dans l’échec de McCarthy. CBS a failli jeter la serviette, mais a fini par résister. Le reste est maintenant l’histoire. Évidemment V Télé n’est pas de taille à se faire comparer au réseau CBS.

Il est cependant difficile de comprendre pourquoi V Télé ait choisi de laisser passer sous silence le fait que la Jewish Defence League (JDL) est reconnue comme groupe terroriste par le Département d’état des États-Unis (http://www.greenleft.org.au/node/36448) ainsi que par le Federal Bureau of Investigation à Washington, D.C.

Cette organisation terroriste a été liée à plusieurs actes de violence dans quelques pays. De plus, selon Wikipedia, la JDL du Canada est sous enquête par la GRC depuis octobre 2011 pour un soupçonné complot à la bombe, lequel aurait visé la Palestine House à Toronto. (http://en.wikipedia.org/wiki/Jewish_Defense_League)

Même en Israël, la JDL est sur la liste des organisations bannies (http://www.haaretz.com/print-edition/news/french-branch-of-jewish-terror... ) car elle est liée au mouvement terroriste Kach dont un de ses membres, Baruch Goldstein, a massacré 29 Palestiniens en prières à Hébron en 1994.

J’imagine que vous ignorez la nature de la JDL et cela explique votre silence à son sujet. Mais l’ignorance des faits, est-ce une excuse valable pour une corporation médiatique, laquelle devrait avoir une certaine responsabilité envers la poursuite de la vérité? Ne serait-ce que la poursuite de la vérité n’est pas une priorité pour V Télé ?

Bien que la situation dans les territoires palestiniens occupés n’intéresse guère V Télé, je me permets quand même de vous faire part de quelques faits. Ces quelques statistiques viennent du rapport de l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés publié au mois d’octobre 2011. Je vous en fais part, car je voudrais m’en servir pour appuyer la légitimé de l’idée de mettre fin au régime actuel d’apartheid en Israël .

Le blocus israélien, toujours en force, a eu des effets extrêmement néfastes pour la population de Gaza. 38% des Gazaouis vivent dans la pauvreté. 26% des Gazaouis aptes à travailler, y compris 38% des jeunes, sont chômeurs. Cette situation devient plus critique par le fait que plus de 50% de la population de Gaza est âgé de moins de 18 ans. Le salaire moyen à Gaza a baissé de 20% depuis 6 ans.

Le secteur privé n’existe pratiquement pas car les Palestiniens à Gaza n’ont pas le droit d’exporter leurs produits. 54% des Gazaouis ne mangent pas à leur faim et plus de 75% dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. 35% des terres agricoles à Gaza et 85% des eaux où les Gazaouis vont à la pêche sont complètement ou partiellement inaccessibles aux Palestiniens étant donné les mesures de contrôle établies par l’armée israélienne.

50 à 80 million litres de l’eau d’égout partiellement traité sont versés dans la mer chaque jour. Plus de 90% de l’eau aquifère n’est pas buvable. Le tiers des médicaments essentiels est épuisé.

Depuis le début de 2010, 124 civils gazouis ont été tués et 758 blessés par les forces israéliennes. Actuellement, Gaza est sur le point de tomber en blackout (tout son réseau d’énergie s’éteint comme conséquence des actions de l’armée israélienne.)

Ce blocus à Gaza, c’est le refus des droits humains fondamentaux de la population civile et, en tant que châtiment collectif contre cette population, constitue une transgression au droit international qui s’joute aux crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre la population civile palestinienne à Gaza lors de l’opération Plomb Durci.

Malgré les quelques mesures humanitaires prises pour alléger la situation à Gaza, cette situation reste très fragile. Les Palestiniens à Gaza restent complètement coupés de leurs
confrères et consœurs en Cisjordanie. L’entrée en Cisjordanie leur est interdite. Le nombre de Gazaouis autorisés à passer par la frontière égyptienne à Rafah reste très limité.

Des milliers de Palestiniens à Gaza, y compris de nombreux enfants, risquent leurs vies en tâchant tous les jours d’introduire clandestinement de la marchandise à Gaza par le biais des tunnels.. (Faut-il se rappeler que les juifs dans le Ghetto de Varsovie faisaient exactement la même chose par le biais des tunnels qu’ils avaient
creusés pour survivre face à l’oppression de l’armée allemande?)

Depuis1967, Israël a établit approximativement 150 colonies en Cisjordanie, incluant Jérusalem Est. À celles-ci, on ajoute une autre centaine de colonies de facto que l’on appelle « outposts », car elles ont été établies par des colons juifs israéliens sans l’autorisation officielle, mais elles existent quand même.

Il y a approximativement 500 000 colons juifs en Cisjordanie incluant Jérusalem Est. 43% des terres en Cisjordanie sont interdites aux Palestiniens, car elles sont assignées aux conseils régionaux et locaux des colonies juives.

Plus de 60% des structures ayant un propriétaire palestinien ont été démolies en 2011, parce que les autorités israéliennes leur refusaient le permis de rénovation, se trouvant exactement sur les terres allouées aux colonies de peuplement israéliennes. Faut-il se rappeler que de nouvelles colonies
sont toujours en planification?

En 2011, 5 Palestiniens incluant 2 enfants ont été tués et plus de 1000 blessés, dont presque 20% étaient des enfants, par les colons et les forces de sécurité israéliennes. Plus de 90% des enquêtes de la police israélienne par rapport aux incidents de violence contre les Palestiniens par les colons juifs entre 2005 et 2010 furent fermées sans qu’aucune accusation ne soit portée.

Il ne s’agit pas ici de l’état de droit mais plutôt de l’état d’impunité et cette impunité ne fait qu’encourager de plus en plus de violence systématique de la part des colons envers les Palestiniens.

Le mur de séparation, proprement dit le mur d’apartheid, les clôtures barbelées, les 500 et plus points de contrôle, les barrages sur les routes, les autoroutes de contournement clôturées pour juifs seulement qui rejoignent les colonies, font que la Cisjordanie est complètement bouclée.

Les Palestiniens ne peuvent pas se déplacer librement, souvent les membres d’une même famille ne peuvent pas se fréquenter, les enfants n’ont pas d’accès à leurs écoles.

Le droit civique israélien s’applique intégralement à toutes les colonies et colons juifs dans les territoires occupés pendant que la gouverne militaire gère la vie quotidienne des Palestiniens. Ce système discriminatoire a un nom : il s’appelle apartheid. Ceux et celles qui appuient l’apartheid, même implicitement, sont complices. Qui tacit complicit.

C’est justement ce système brutal d’apartheid que Stéphane Gendron dénonçait lors de son émission. Possiblement, il aurait pu être plus clair dans la distinction à faire entre société israélienne et régime politique israélien, mais cela n’enlève rien à la légitimé de sa dénonciation du système actuel d’apartheid israélien qui règne dans les territoires palestiniens occupés.

Au contraire, c’est tout à son honneur d’avoir dit la vérité tout haut. Que cela déplaise à certaines organisations au sein de la communauté juive qui se targuent de parler au nom de tous les juifs de la Terre ne change en rien la nature de la vérité.

En tant que Juif, je n’ai jamais donné mon accord à ces dites organisations de parler en mon nom, et surtout pas à la Jewish Defence League de parler en mon nom. Sachez que la JDL a souvent été dénoncée par des instances de la communauté juive ici et ailleurs.

+++

Je voudrais enchaîner sur un point qui me chicotte par rapport à la sélectivité avec laquelle V Télé censure (ou ne censure pas) l’animateur d’une de ses émissions. Lors de l’émission de Mario Dumont sur les ondes de V Télé le 16 décembre 2010, monsieur Dumont et son invité Éric Duhaime ont lancé une attaque à caractère calomnieux contre la personne d’Amir Khadir. D’ailleurs, le Conseil de la presse du Québec a rendu une décision de blâme contre messieurs Dumont et Duhaime à cet égard :


D2011-03-062 : Déformations flagrantes des propos d'Amir Khadir

DÉCISION    
Numéro de dossier : D2011-03-062
Date : 2011-06-17

M. Sébastien Goulet
Plaignant

c.

M. Mario Dumont, animateur
M. Éric Duhaime, journaliste
Le réseau V Télé
Mis en cause


Lors de cette séance « d’inexactitude », tel que décrit par le jugement du Conseil de la presse du Québec et encore le lendemain le 17 décembre sur les ondes de V Télé, monsieur Dumont aurait martelé encore sur le supposé lien « communiste » que détient Québec Solidaire en interposant cette « menace » avec le problème posé par la présence de musulmans islamistes ici au Québec et ailleurs. Ceci accompagné par le « vote de confiance » à l’égard de Amir Khadir à l’effet qu’il n’est « quand même pas musulman pratiquant », comme si le fait d’être musulman signifie « être fanatique ».

Or, cela relève d’une notion tout à fait raciste et injurieuse à l’égard des musulmans, une expression à caractère haineuse. Avez-vous demandé que monsieur Dumont s’excuse publiquement auprès de la communauté arabo-musulmane?

Il me semble que non, corrigez-moi si je me trompe. Si vous n’avez pas exigé des excuses publiques de la part de monsieur Dumont pour une attaque à caractère raciste contre les musulmans, pourtant vous exigez des excuses de monsieur Gendron qui parle de la politique de l’État d’Israël et ne caractérise pas les juifs en termes péjoratifs; comment expliquez-vous cette contradiction, messieurs? N’est-ce pas une attitude « sélective » pour ne pas dire ouvertement hypocrite?

De plus, ce discours de complot communiste-musulman se ressemble drôlement au discours des années 1930 qui traitait du « complot communiste-juif », discours prévalent du national-socialisme.

Vous seriez d’accord, n’est-ce pas monsieur, pour constater que substituer « musulman » pour « juif » se fait avec facilité surtout quand il est appuyé par les medias dits mainstream?

Le discours reste toujours le discours fasciste et sert le même objectif de diaboliser un groupe social, religieux ou ethnique pour des fins politiques. Faut-il se rappeler que Mussolini et Hitler avaient leur fan club ici au Canada dans les années 1930 parmi certains éléments bien nantis de la haute société qui y voyaient la solution à la menace communiste et au « problème » juif.

Je me demande exactement où certains de nos commentateurs et « penseurs », les Mario Dumont, les Éric Duhaime, les Benoit Dutrisac et al se seraient retrouvés sur le plan politique si on pouvait remonter dans le temps jusqu’aux années 1930. Voyez-vous monsieur, en tant que Juif, j’ai un problème particulier avec le discours du complot communiste-musulman.

Une autre référence à l’époque des années 1930 : en Allemagne nazi, ce fut le Parti Communiste de l’Allemagne et le Parti Social Démocrate de l’Allemagne qui se sont opposés aux politiques nazis et qui furent écrasés par le Sicherheitspolizei (sécurité policière) et amenés aux camps de concentration.

En effet, ce fut eux, les premiers prisonniers des camps de concentration et plusieurs juifs furent membres des partis communiste et social démocrate.

Oui monsieur, ce fut ces « gauchistes radicaux » qui s’opposaient à l’antisémitisme. La Droite antisyndicaliste, anticommuniste, antilibéral appuyait Hitler. La Droite fut antisémite comme elle est antimusulmane aujourd’hui.

Encore une fois, où les Dumont, Duhaime et al se seraient-ils retrouvés sur le plan politique dans les années 1930?

En passant, je me demande où se seraient retrouvés sur le plan politique dans les années 1930, monsieur, tous ces notables qui siègent dans les hauts échelons des tours d’ivoire chez nos corporations médiatiques?

Parmi plusieurs millions de victimes des nazis, par le biais d’exécutions et camps d’exterminations : 5,9 millions de juifs, 3,3 millions de prisonniers de guerre soviétiques, 2 millions de polonais non juifs, 300 000 Tziganes, 250 000 individus handicapés physiques et mentaux, 5 000 Témoins de Jéhovah, des milliers de Slaves, des milliers de catholiques, des milliers de libéraux, des milliers de communistes ainsi qu’un certain nombre de protestants et d’autres dissidents.

Dans les camps d’extermination l’étoile jaune fut portée par les juifs, le triangle rouge par les libéraux, communistes, syndicalistes, socialistes, royalistes, anarchistes, le triangle rose par les homosexuels,le triangle brun par les Tziganes, le triangle noir par les lesbiennes, handicapés mentaux, alcooliques, itinérants, prostitués, pacifistes, le triangle mauve par les Témoins de Jéhovah.

Vous comprendrez alors, monsieur, que la période des années Trente et Quarante a résulté dans la mort de plusieurs millions d’êtres humains dont 6 millions de juifs européens.

Mais saviez-vous, monsieur, que lors de la période des années 1930, il y eut une collaboration étroite entre les leaders sionistes en Palestine juive et le Troisième Reich? Et politique et commerciale. Suite à la tentative de plusieurs groupes juifs d’organiser un boycott anti hitlérien à partir de 1933, les hautes instances du Troisième Reich ont conclu une entente avec les hautes instances sionistes en Palestine pour transférer un certain nombre de juifs allemands en Palestine en échange de l’aide des sionistes pour tuer le boycott anti nazi afin qu’il ne puisse se réaliser concrètement.

D’ailleurs il y a un certain nombre d’oeuvres bien documentées et écrites par des auteurs juifs qui traitent du sujet. Voici quelques-uns :

1. Edwin Black, The Transfer Agreement : The Untold Story of the Secret Pact Between the Third Reich and Jewish Palestine. 2. Lenni Brenner, Zionism in the Age of the Dictators. 3. Lenni Brenner, 51 Documents of Zionist Collaboration With the Nazis. 4. Ben Hecht, Perfidy.

Vous comprendrez aussi, monsieur, que l’on ne peut pas parler de l’Holocauste sans parler du rôle joué par les leaders sionistes dans la détresse et tragédie des juifs de l’Europe. C’est un rôle que j’appellerais « trahison ».

Il va sans dire que cette réalité que certains individus gardent cachée dans la garde-robe depuis des décennies avec l’aide de nos médias complaisants doit revoir la lumière du jour, et j’invite ces mêmes éléments qui interprètent toute critique de la politique israélienne comme étant de l’antisémitisme, à me joindre dans un forum public où l’on pourra discuter tous les facteurs qui ont mené à l’éventualité de l’Holocauste.

Je ne traiterai pas ici de la trahison des juifs de l’Europe par l’Occident dont le Canada fut particulièrement coupable. Ce serait trop long à adresser ici. Mais lors d’un forum public on pourrait en parler librement, protégé par ce principe constitutionnel de la liberté d’expression tant valorisée par vous et vos collègues, les patrons de V Télé! Je ne fais que mentionner deux livres dont je propose la lecture : Lita-Rose Betcherman, The Swastika and the Maple Leaf : Fascist Movements in Canada in the Thirties et Harold Troper & Irving Abella, None Is Too Many : Canada and the Jews of Europe 1933-1948.

S’il y une seule chose que la période des fascismes des années Vingt et Trente et l’expérience de l’Holocauste auraient dû nous montrer, c’est que l’état-nation doit se fonder sur le nationalisme civique et sur le principe du pluralisme et non sur les mythes qui entourent le nationalisme ethnique, y compris la conversion de mythes bibliques en historiographie.

La responsabilité des juifs, vu les persécutions systémiques et le racisme institutionnalisé qu’ils avaient subi en Europe depuis le Moyen Age jusqu’au 20e siècle, ce serait de se faire les porte-parole de l’humanisme et du pluralisme et les dénonciateurs du nationalisme ethnique. Ce n’est pas ça que le sionisme prêche auprès de ses fidèles.

La notion de l’« état juif » telle qu’elle a été développée par le sionisme révisionniste dans les années Vingt, et tel qu’elle existe toujours, c’est la notion de l’état-nation fondée sur l’idée du lien « génétique » entre le sol et la tribu-peuple qui y réside, le concept de la Terre et du Sang.

Il y a toute une différence entre l’idée d’une société hébréophone et une société à caractère juif où « juif » est synonyme de « tribu-peuple », car ces deux concepts résultent dans deux idées distinctes de la nature de la citoyenneté : l’une pluraliste et l’autre ethnique.

Si je comprends bien, la dénonciation de l’apartheid prononcée par Stephane Gendron va dans le sens de promouvoir le pluralisme et dénoncer le nationalisme ethnique. En ceci il est rejoint par de multiples organisations israéliennes comme Gush Shalom, B’tselem, Taayush, Yesh Gvul, Rabbins pour les droits de la personne (Rabbis for Human Rights), Alternative Information Center et d’autres organisations israéliennes qui œuvrent conjointement avec les Palestiniens pour mettre fin à l’apartheid israélien.

Je crois que vous seriez d’accord avec moi de constater que les juifs israéliens qui militent au sein de ces organisations ne sont pas anti sémites et qu’ils ne se détestent pas non plus.

À ces organisations s’ajoute l’excellent journal israélien Haaretz lequel n’a guère d’équivalent au Canada chez la mainstream press, quoique ici au Québec Le Devoir s’y approche.
,
Au fond, je crois que c’est vous et vos collègues, les patrons de V Télé, qui devez des excuses au public québécois pour avoir cédé devant le chantage d’un nombre restreint d’individus qui prônent un concept raciste de l’état-nation et qui accusent ceux et celles qui osent critiquer le système discriminatoire instauré par Israël contre la population palestinienne d’être anti sémites.

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