Uranium: Sept-Îles mobilise ses troupes à Toronto

2012/03/07 | Par L’aut’journal 

La croisade de Jean Charest pour promouvoir le Plan Nord se poursuit à Toronto, une occasion que des écologistes de la Côte-Nord se promettent de saisir pour exprimer une fois de plus leur opposition aux projets d'uranium.

Le premier ministre du Québec était de passage dans la capitale ontarienne lundi pour participer à la conférence de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (ACPE), qui accueille des investisseurs du secteur minier jusqu'à mercredi.

Des membres de Mines Alerte (MiningWatch Canada), un groupe militant qui agit au nom de Minganie sans uranium et Sept-Îles sans uranium, seront présents aux portes du Metro Convention Centre de Toronto mardi pour se faire la voix de l'opposition québécoise dans les projets d'uranium, a expliqué un porte-parole, Marc Fafard.

«Le message vient de l'Est du Québec, et on dresse le portrait de (l'absence) de l'acceptabilité sociale sur les mines d'uranium, avec plus de 300 municipalités qui y sont opposées», a-t-il indiqué, précisant que des brochures seront distribuées aux participants de l'ACPE.

Les groupes autochtones ne sont pas en reste, le Conseil de bande de Mistissini et le Grand Conseil des Cris ayant eux aussi fait part de leur rejet des projets, a rappelé M. Fafard.

Il a mentionné que si le moratoire sur le minerai — exigé depuis trois ans par les écologistes — se fait toujours attendre, il en existe bel et bien un sur le mot lui-même. «Il semble y avoir une omerta de l'uranium au Québec. Avez-vous déjà entendu M. Charest parler publiquement d'uranium dans son Plan Nord? Jamais», a-t-il lancé, soutenant que le projet du gouvernement libéral est lié de très près aux mines d'uranium.

Le seul projet concret du Plan Nord demeure, pour l'instant, celui de la mine d'uranium Matoush dans les monts Otish, un projet mis de l'avant par la compagnie Strateco, a mentionné M. Fafard.

Minganie sans uranium et Sept-Îles sans uranium espèrent que leur opposition à Toronto influencera le cours de l'action à la Bourse des compagnies Strateco et Uracan, les principales sociétés minières qui mènent des projets d'exploration d'uranium sur la Côte-Nord.

«On avait réussi à faire perdre 3 millions $ en une journée à Terra Venture, qui faisait de l'exploration à Sept-Îles, en 2009», a soutenu M. Fafard.

Le premier ministre Charest fait la sourde oreille à leurs appels pour un moratoire sur l'exploration et l'exploitation de l'uranium, qu'ils multiplient depuis trois ans, a-t-il déploré. Plus de 25 projets d'uranium sont en cours sur la Côte-Nord seulement, a fait valoir M. Fafard.

Jean Charest, qui multiplie les apparitions vantant le Plan Nord, était également de passage dans la Ville reine lundi pour prononcer un discours devant le Club Canadien de Toronto, en plus de rencontrer son homologue ontarien, Dalton McGuinty.

Le dossier de l'uranium est sensible sur la Côte-Nord, alors qu'une vingtaine de médecins de la région avaient démissionné en 2009 pour exprimer leur opposition à un projet de mine d'uranium.

La mobilisation citoyenne ne semble pas vouloir s'essouffler dans ce dossier, le groupe Sept-Îles sans uranium ayant prévu, plus tard en mars, une autre action pour manifester son rejet des projets d'uranium lors d'une journée de formation des mesures d'urgence, à Gentilly.


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