Révoquer le statut bilingue anglophone de nombreuses institutions de santé et services sociaux

2012/04/06 | Par Mario Beaulieu

L'auteur est président du Mouvement Québec français

Cette semaine, plusieurs patients des hôpitaux montréalais Royal Victoria, Santa-Cabrini et St. Mary’s ont dénoncé les services unilingues anglais dans plusieurs médias.

Depuis de nombreuses années, plusieurs organisations de défense du français ont dévoilé des cas semblables dans les hôpitaux qui détiennent le statut dit « bilingue » anglais-français en vertu de l’article 29.1 de la loi 101.

Ces institutions « bilingues » ont pris une expansion démesurée depuis 1993 avec la loi 86 de Claude Ryan. L’Office québécois de la langue française (OQLF) a alors perdu le pouvoir de révoquer le statut dit « bilingue », sauf si les organismes en font la demande.

La loi 101 était censée permettre à un hôpital d’avoir le statut « bilingue » anglais-français s’il fournit des services à une majorité d’anglophones. Nous invitons fermement la ministre Christine St-Pierre, responsable de l’application de la Charte de la langue française, à redonner à l’OQLF le pouvoir de révoquer le statut « bilingue » injustifié. À Montréal, on compte maintenant plus d’une douzaine d’hôpitaux anglophones pseudo-bilingues!

Il y aura bientôt 5 ans, on a imposé au dernier hôpital francophone de l'ouest de l'île de Montréal le statut bilingue en étant intégré au McGill University Health Center (MUHC), alors que sa clientèle était massivement francophone.

Et à ces établissements « bilingues » s’ajoutera le nouveau méga-hôpital du McGill University Health Center (MUHC) auquel le Jewish General n’est même pas intégré. Le statut bilingue anglais-français ne devrait aucunement s’appliquer à cet hôpital car il ne desservira aucunement une majorité d’anglophones.

L’anglais constitue la principale langue de travail au sein de ces établissements. Le statut dit « bilingue » en vertu de l’article 29.1 de la Loi 101 leur permet, entre autres, d’utiliser l’anglais comme langue de communication interne et d’engager du personnel unilingue anglais.

Le domaine de la santé et des services sociaux est en passe de devenir le plus important employeur. Le (MUHC) constitue déjà le 4e employeur en importance à Montréal, devant le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

En plus d’imposer l’anglais comme langue de travail, ces hôpitaux l’imposent à une proportion considérable de patients francophones. Notons que l’article 27 permet que les pièces versées aux dossiers cliniques soient rédigées en anglais à la convenance du rédacteur! Les patients n’ont droit qu’à des résumés de leurs dossiers médicaux en français et ce, exclusivement sur demande.

La Charte de la langue française et la loi sur la santé et les services sociaux doivent être modifiées afin que le droit des Québécois à travailler et à être servi en français soit respecté.

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