Grève étudiante : 15 objections réfutées

2012/05/15 | Par Isabelle Guay

Nous aimerions montrer que les étudiants demandent justement que les universités fassent du ménage dans leurs dépenses, et qu’ils proposent plusieurs idées intelligentes qui permettraient de financer les universités sans s’attaquer à la classe moyenne.

Comme une partie des journalistes semblent ne pas connaître les arguments et les propositions des étudiants, et comme certains d'entre eux soutiennent encore, après 13 semaines de grève, que les étudiants essaient juste de « tirer la couverte de leur côté », nous avons répertorié 15 objections au mouvement de grève, et une série de réponses qui leur sont apportées, pour que vous puissiez voir à quel point il est faux de réduire le mouvement contre la hausse des frais de scolarité à de l’enfantillage.

1.    Tous les prix augmentent, il faut bien que le coût de l’université augmente aussi.
2.    Les étudiants sont des égoïstes qui ne pensent pas au fait que c’est le contribuable qui paie pour eux.
3.    Les étudiants ne se rendent pas compte que le contribuable est déjà surtaxé.
4.   Le contribuable paie déjà 88% de la facture des étudiants.
5.    On n'a pas le choix de se serrer la ceinture.
6.    Oui, le Parti Libéral de l’Alberta propose la gratuité scolaire, mais l’Alberta est une province riche, alors que nous sommes endettés.
7.    Les universités sont sous-financées.
8.    Ailleurs, l’université coûte plus cher qu’ici.
9.    Les services ne doivent pas être gratuits, parce que les gens les prennent alors pour acquis et ne les apprécient pas à leur juste valeur.
10.   Parler de gratuité scolaire, c'est communiste.
11.   On voit bien que les étudiants qui font la grève sont des paresseux, puisqu’ils perdent leur temps dans les rues.
12.  La grève étudiante n'est pas une grève mais un boycott.
13.  Les manifestants sont comme des enfants gâtés qui se mettent à frapper partout quand ils ne sont pas contents.
14.  Les leaders étudiants ont été désavoués, puisque presque toutes les associations étudiantes ont voté contre l’entente de principe qu’ils ont signée.
15.  Le gouvernement Charest a été élu démocratiquement, c’est donc à lui de prendre les décisions.

 
1.   Tous les prix augmentent, il faut bien que le coût de l’université augmente aussi.

Voyons plutôt quelques chiffres. Le Conference Board du Canada (Statistiques Canada) présente l'augmentation des prix des maisons, de l’essence et de l’université, de 1981 à 2011, à Québec.

Les chiffres (cités par le Soleil du samedi 12 mai 2012, p.19) sont parlants :

Tandis que le salaire moyen a augmenté de 1,7 fois en 30 ans, le coût de l’université a presque quadruplé (augmentation de 3.8 fois). Les prix des maisons a augmenté de 3,9 fois, celui de l’essence de 3,5 fois. Nous donnons le détail plus loin.

Voyons ce que ce serait avec la hausse prévue par le gouvernement Charest. En 2011, les frais de scolarité étaient de 2168 $ par année. Avec la hausse, ils passeraient à 3793 $ par année. Il s’agirait donc d’une hausse de 6,7 fois, de 1981 à 2017, tandis que les salaires continuent de n’augmenter que très faiblement.

Justifier une hausse des frais de scolarité par le fait que ceux-ci ont été gelés pendant quelques années n’a donc pas de sens : l’université est déjà 4 fois plus chère qu’en 1981, alors que le salaire moyen a augmenté de 1,7 fois, et la hausse du gouvernement Charest la rendrait près de 7 fois plus chère qu'en 1981.

(Voici les données précises, tirées du Soleil : de 1981 à 2011, le salaire moyen est passé de 24 336 $ à 42 190$. Il a donc augmenté de 1,7 fois. Le salaire minimum, lui, est passé de 4 $/h à 9.65/h, une augmentation de 2,4 fois. Pour sa part, le prix des maisons coûte 3,9 fois plus cher qu’en 1981 en moyenne (de 54 000$ à 209 639$). L’essence coûte 3,5 fois plus cher (de 0.368/l à 1.282/l). L’université coûte 3,8 fois plus cher (étant passée de 567 $ à 2168 $ par année).)


2.   Les étudiants sont des égoïstes qui ne pensent pas au fait que c’est le contribuable qui paie pour eux.

Mais quand les étudiants finissent leurs études ils deviennent... des contribuables, comme tout le monde. On ne peut donc pas les mettre dos à dos avec les contribuables comme s'il s'agissait de deux espèces différentes. Dès qu'ils ont un salaire significatif, ils contribuent au financement des universités, comme tout le monde, par leurs impôts.

L'idée est donc celle-ci: il est nuisible pour la société dans son ensemble que les étudiants s'endettent quand ils étudient, puisque ce sont les banques qui ramassent les intérêts qu'ils doivent ensuite payer.

Ces intérêts (qui représentent des montants importants à l'échelle de la province), ils pourraient les dépenser dans l'économie au lieu de les donner aux banques, ce qui profiterait à tout le monde en faisant rouler l'économie.

Les jeunes ne doivent pas s’endetter en étudiant, pour éviter que de grandes quantités d'argent soient perdues pour l'économie et détournées vers les banques. C’est plus tard qu’ils doivent payer, par leurs impôts, comme tout le monde.

Proposer aux jeunes de familles pauvres et à ceux de la classe moyenne de s’endetter, ce n’est pas « améliorer l’accessibilité », c'est nuire à la société dans son ensemble.



3.   Les étudiants ne se rendent pas compte que le contribuable est déjà surtaxé.



Ils s’en rendent compte, au contraire, comme le montre le souci qu’ils ont de suggérer des modes de financement qui ne toucheraient pas la classe moyenne.

En effet, les idées, pour financer l'université sans attaquer la classe moyenne, sont nombreuses. Quelques exemples :

- Profiter du fait que le Québec est très riche en ressources naturelles (fer, nickel, cuivre, or, diamants, etc.) pour demander des redevances significatives aux compagnies, souvent étrangères, qui les exploitent (comme le fait par exemple l’Alberta). Certaines villes ou provinces canadiennes obligent aussi les compagnies qui exploitent leurs ressources naturelles à en transformer une partie sur place.

? En revenir à un nombre de paliers d'impôts plus élevé, comme c'était le cas dans les années 80, ce qui ne toucherait que les 13 % les plus riches, et ne les toucherait que faiblement : en augmentant le nombre de paliers d'imposition à 10, les impôts des 13 % les plus riches seraient augmentés d'un faible 2,3 %, ce qui rapporterait 1,2 milliard de dollars par année.

? Ne jamais donner gratuitement des subventions à de grandes entreprises. L'Etat devrait prendre des parts ou des actions dans les entreprises qu'il veut aider, au lieu d'en faire des « assistées de luxe » en leur donnant gratuitement l'argent du contribuable.

? Réinstaurer une taxe sur le capital des entreprises financières. « Celles-ci paient 50 % moins d’impôts que les autres, fait remarquer la Classe. Il faut rappeler que le gouvernement a fait le choix politique de retirer la taxe sur le capital lors du budget de 2007. Les profits des banques sont en constante augmentation. Par exemple, ceux de la Banque nationale ont fait un bond de 11 % durant l’année financière de 2011. La CLASSE veut donc une taxe sur le capital de 0,4% pendant cinq ans et ce, en l’augmentant progressivement jusqu’à en arriver à une taxation de 0,7% en 2016. Cette taxe permettrait de dégager 410 millions de dollars, ce qui constitue le coût de la gratuité scolaire. »

Avec cette seule dernière mesure, la gratuité scolaire pourrait donc être financée, tandis que les autres mesures pourraient permettre de diminuer la part du contribuable de la classe moyenne au budget des universités en plus d'assainir les finances du Québec.

4.   Le contribuable paie déjà 88 % de la facture des étudiants.

Ce que cette donnée ne dit pas, c'est que le budget des universités comprend beaucoup d’autres types de dépenses que celles qui concernent l’enseignement et la recherche.

Il y a de plus en plus d’argent pour la publicité. C'est donc le contribuable qui finance cette publicité.

Il y a de l'argent pour les entreprises immobilières, vu que les universités se font la concurrence en ouvrant des pavillons dans d'autres villes pour avoir une partie de la « clientèle » des autres. Le contribuable paie donc aussi pour la construction ou l'achat de ces pavillons, qui n'ont pas d'utilité réelle puisqu'ils ne servent aux universités qu'à se faire la concurrence.

Il y a de l'argent pour les entreprises qui font des « partenariats » avec les universités. Ces entreprises doivent fournir une certaine somme d'argent, mais elles ne le font bien sûr pas gratuitement. Elles se font donc payer par le contribuable des laboratoires, des machines, des chercheurs peu payés (voir par exemple le centre de recherche en Sciences et technologies du lait de l'U. Laval).

Il y a de l’argent pour payer les administrateurs, qui sont de plus en plus nombreux.

C'est pour ces raisons que les étudiants, loin de ne pas savoir que c'est le contribuable qui finance les universités, demandent qu’on analyse les dépenses des universités pour voir lesquelles sont vraiment nécessaires.

La Classe propose par exemple de couper dans la publicité, de mettre un terme à la construction de pavillons « satellites », de ne pas embaucher autant d'administrateurs, de geler leurs salaires et d'abolir les bonis qui leur sont versés.

Il serait bien, également, de laisser tomber les coûteux logiciels Microsoft et de passer aux logiciels libres, qui sont gratuits, ainsi que de rendre public le détail des différents contrats passés avec des entreprises privées.

5.   On n'a pas le choix de se serrer la ceinture.

Le gouvernement nous dit sans cesse qu'on a vécu trop longtemps au-dessus de nos moyens et que la classe moyenne n'a « donc » pas le choix de se serrer la ceinture.

Sauf que c'est la classe moyenne qui fait rouler l'économie en consommant (puisque c'est elle qui est la plus nombreuse). Si on lui serre la ceinture, elle consomme moins, et l'économie va moins bien. Et quand on lui serre trop la ceinture, des restaurants, des magasins, des entreprises commencent à fermer.

C'est un cercle vicieux, puisque les gens qui se retrouvent sans emploi consomment moins, et que d'autres entreprises risquent donc de devoir fermer, en mettant d'autres gens au chômage, qui eux aussi consommeront moins, etc., etc.

Les « mesures d'austérité » imposées actuellement aux pays qui sont dans cette situation (la Grèce par exemple) ne consistent donc pas en un « sauvetage » des populations et de leur économie, mais en un sauvetage de ceux auprès de qui ces pays sont endettés.

Quand un pays est endetté, la chose la plus dangereuse à faire est donc de couper n'importe où et n'importe comment, sans réfléchir aux effets de ces coupes sur la classe moyenne. De telles coupes ne devraient jamais être trop rapides.

Et s'il y a des façons moins nuisibles d'assainir les finances publiques, c'est elles qui doivent être privilégiées. Or il y en a, et le mouvement contre la hausse des frais de scolarité en propose plusieurs, qui pourraient servir à financer l'université autant qu'à nous éviter de tomber dans le « cercle vicieux » par lequel une population et son économie se mettent à s'appauvrir de plus en plus.

6.   Oui, le Parti Libéral de l’Alberta propose la gratuité scolaire, mais l’Alberta est une province riche, alors que nous sommes endettés. 

Mais si l’Alberta est riche, c'est qu'elle en a pris les moyens! Si elle est riche, c'est notamment parce qu'elle demande des redevances significatives aux compagnies qui exploitent ses sables bitumineux (indépendamment de ce que l’on peut penser des conséquences écologiques de cette exploitation).

Et si, contrairement à elle, nous sommes endettés, c'est entre autres parce que nous « donnons » ou presque nos ressources naturelles. Ne devrions-nous pas faire comme l'Alberta, nous qui avons de l'or, des diamants, du fer, du cuivre, du nickel, etc.?

Vous saviez que, selon le Parti Libéral de l'Alberta, le haut coût des études universitaires est le principal obstacle aux études universitaires en Alberta, et que c'est pour cette raison qu'il propose la gratuité scolaire?

7.   Les universités sont sous-financées.

C'est ce que l'on a cru pendant longtemps, mais on sait maintenant que ce n’est pas le cas (il est vrai que beaucoup de journalistes semblent toujours ne pas le savoir).

En effet, sur les 34 pays de l'OCDE, il n'y en a que 2 qui ont des plus gros budgets que nous pour leurs universités. Seules les universités des Etats-Unis et de la Corée-du-Sud ont un plus grand budget que le nôtre! (Voir, sur le site du Ministère de l'Education, « La dépense globale des universités par rapport au PIB », et voir les analyses de l'IRIS, qui a mis ces données en évidence).

Les 31 autres pays de l'OCDE réussissent donc à faire fonctionner leurs universités avec un budget moins important que le nôtre. Et donc, les pays européens où l'université est gratuite parviennent à offrir cette gratuité avec un budget moins important que le nôtre. Cela prouve bien que le problème, ici, est la mauvaise gestion, par les universités, de leurs gros budgets, ce qui nous ramène au point 4.



8.   Ailleurs, l’université coûte plus cher qu’ici.



Dans le reste du Canada, aux Etats-Unis, l’université coûte plus cher qu’ici. Mais dans plusieurs pays européens ce n’est pas le cas.

En France, les frais d’inscription sont de 174 euros (env. 250 $) PAR ANNÉE (au Québec, une année universitaire coûterait de 3793 $ à 4000 $ avec la hausse prévue).

En Allemagne, plusieurs universités sont gratuites. Au Mexique, l’université est gratuite. En Finlande, en Norvège, en Irlande, en Islande, en Pologne, l’université est gratuite. (Et cela avec un budget moins élevé que le nôtre, comme les chiffres du Ministère de l'Education le montrent.)


9.   Les services ne doivent pas être gratuits, parce que les gens les prennent alors pour acquis et ne les apprécient pas à leur juste valeur.

Quand les études sont exigeantes, personne ne peut les prendre pour acquises, qu'elles soient gratuites ou pas. En France, l'université a longtemps été gratuite, et on n'a jamais vu qu'elle n'était pas appréciée à sa juste valeur. Elle ne coûte maintenant que 174 euros par année. Et, de manière générale, les universités européennes, traditionnellement gratuites, sont tout à fait réputées.

10.   Parler de gratuité scolaire, c'est communiste.

La France n'est pas communiste, les pays scandinaves non plus, l'Irlande non plus, l'Islande non plus, le Mexique non plus, et le Parti Libéral de l'Alberta n'est pas communiste.

11.   On voit bien que les étudiants qui font la grève sont des paresseux, puisqu’ils perdent leur temps dans les rues.

Mais s’ils ont le temps de revendiquer, c'est justement parce qu'ils font la grève. La grève, en bloquant les cours, libère du temps, ce qui est l’un de ses buts, puisque le sens d'une grève est de faire connaître des revendications dont les médias ne parlent pas (ou dont ils ne parlent pas assez, ou dont ils parlent mal, ou qu'ils caricaturent, etc.).

Pendant qu'une partie d'entre eux travaille, d'autres ne travaillent pas et sont dans la rue, et vice versa!

 

12. La grève étudiante n'est pas une grève mais un boycott.

Il suffit d'ouvrir le Robert pour voir qu'en plus des grèves de travailleurs, il existe des grèves « étudiantes ». L'expression est utilisée depuis des décennies. Pourquoi vouloir soudainement changer le sens des mots?

Une grève se vote à la majorité (la majorité de ceux qui décident de voter, comme c'est le cas lors d'élections politiques). En remplaçant « grève étudiante » par « boycott », on fait passer l'idée que chacun ne devrait « boycotter ses cours » qu'à titre individuel uniquement, et qu'une grève étudiante, votée à la majorité, brime les droits des étudiants qui ont perdu le vote.

C'est donc le droit de faire la grève qui se trouve à être remis en question, comme on le voit par les injonctions demandées par des étudiants qui ne comprennent pas l'importance du droit à la grève en démocratie.

Oui, bien sûr, les étudiants ont droit à leurs cours. Mais quand deux droits entrent en conflit, comme c'est le cas lors d'une grève étudiante, on doit privilégier le droit le plus important. Et si les démocraties n'ont pas encore rendu illégaux les mouvements de grève, c'est qu'on continue de juger qu'il peut arriver qu'un gouvernement agisse de façon contraire aux intérêts de la population, et que cette possibilité rend nécessaire l'existence de moyens de pression tels que ceux des grèves de travailleurs ou des grèves étudiantes. Continuons donc d'affirmer cette nécessité en parlant de grève étudiante et non de boycott.


13.   Les manifestants sont comme des enfants gâtés qui se mettent à frapper partout quand ils ne sont pas contents.

Il est pourtant évident que la grande majorité des manifestants n'a aucune responsabilité concernant les violences physiques (ni celles d'une minorité de manifestants, ni celles de la police).

Mais certains étudiants ne parlent-ils pas de « révolution »? Oui, mais c'est un mot courant dans le vocabulaire politique. Quand ils parlent de révolution, ils veulent dire « transformation en profondeur », et non bain de sang. Il n'y a pas d'« agenda caché » ou de grand complot là-dedans, contrairement à ce que certains animateurs de radio voudraient faire croire.

Parler d’enfants gâtés, c’est supposer que les étudiants n’ont rien à dire, que leur grève n'a aucun sens, que, peut-être, ils méritent d'être punis, voire matraqués, comme certains le disent.

Grand merci aux journalistes qui font leur travail et qui informent la population au sujet des arguments et des propositions du mouvement contre la hausse des frais de scolarité!



14.  Les leaders étudiants ont été désavoués, puisque presque toutes les associations étudiantes ont voté contre l’entente de principe qu’ils ont signée.



 C’est faux. Une association étudiante n’a pas de « leaders », elle a des représentants. Les représentants ne décident rien par eux-mêmes. Ce sont les membres qui décident par leurs votes, et les représentants agissent en conséquence.

La signature d’un représentant étudiant ne peut donc pas signifier une approbation, puisque seuls les membres ont le pouvoir d’approuver. « Voilà ce à quoi nous sommes arrivés au terme de 22h de discussions », c’est là la seule signification de la signature de représentants qui ne sont pas des chefs.

Les documents produits à la suite de telles discussions ne devraient donc pas s’appeler « Ententes », et aucune signature ne devrait être demandée aux représentants d’associations étudiantes (sinon pour signaler les noms et les fonctions des personnes présentes aux discussions). Mais pour le moment, il suffit de traduire « Entente » par « Résultat des discussions ».

15.   Le gouvernement Charest a été élu démocratiquement, c’est donc à lui de prendre les décisions.

Les gouvernements n’apprécient pas toujours les grèves et les manifestations qui ont lieu lorsqu’une partie de la population pense que ses arguments ne sont pas entendus, mais ils ne les ont pas rendues illégales. Pourquoi donc ?

C'est que nos démocraties sont assez avancées pour reconnaître qu'il est possible qu'un gouvernement agisse de façon contraire aux intérêts de la population, et qu'en conséquence les grèves de travailleurs ou les grèves étudiantes doivent être permises.

Nos démocraties continuent donc de penser que dans certaines situations, les manifestations et les grèves ont leur importance. Lorsqu’un gouvernement traite ses opposants comme si ceux-ci n’avaient rien à dire, alors qu'ils ont des quantités de choses à dire, ne sommes-nous pas dans une telle situation? 

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