« Ça sent le changement actuellement » (Jacques Parizeau)

2012/05/29 | Par L’aut’journal 

« Ça sent le changement actuellement. On voit poindre à l’horizon un extraordinaire réveil, celui de toute une génération ». C’est par ces mots que l’ex-premier ministre du Québec, monsieur Jacques Parizeau, terminait son allocution devant les 130 participants réunis en ce beau dimanche du 27 mai pour assister à l’assemblée régionale de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, organisée par la Commission nationale des États généraux sur la souveraineté du Québec. Ces consultations citoyennes, « elles arrivent à point », conclut monsieur Parizeau. « Il faut que la politique redevienne intéressante au Québec ». 

On se rappellera que monsieur Parizeau, peu après son élection de l’automne 1994, avait lui-même procédé à la mise en place de commissions sur l’avenir du Québec. Depuis, hormis celles organisées par les partis politiques, aucune autre consultation publique n’avait encore été engagée de façon structurée sur la question nationale du Québec.

Créée en mars 2012, cette Commission nationale des États généraux sur la souveraineté du Québec a spécifiquement pour mission de mener une réflexion citoyenne. Sous la direction de sept (7) commissaires agissant à titre purement bénévole, cette commission est indépendante et son action n’est redevable à aucun financement gouvernemental.

En mai, juin et août 2012, elle procédera à une tournée des régions du Québec en vue de recueillir les points de vue citoyens sur les nouveaux enjeux qui conditionnent les relations du Québec avec le Canada.  Cette « phase 1 » des États généraux mènera, à la fin septembre 2012, à une Grande assemblée nationale dans la région de la Capitale.

Pour faire face aux défis qui sont les siens, le Québec doit-il définir son avenir dans un cadre de « province » ou dans celui de « pays »? Voilà posée de façon claire la question. Pour faciliter la réflexion, la Commission a mis en ligne un document de consultation intitulé Quel avenir? PROVINCE? Ou PAYS?  qui recense les principaux blocages que le Québec rencontre dans ses rapports avec le Canada, non seulement sur le plan de l’affirmation de son identité, mais aussi sur celui de son développement économique national et régional, de ses politiques budgétaires et fiscales, de ses relations internationales et de ses institutions.

Ces assises  régionales de Québec ont suscité un grand intérêt. Plusieurs enjeux d’actualité  et mettant directement en cause le  rôle du fédéral ont été abordés,  notamment la Défense nationale dans le dossier Shannon, les chantiers maritimes, les services de la Garde côtière, et le dossier de  l’aéroport de Neuville qui illustre à lui seul à quel  point les lois du Québec sont  méprisées par  ce pays qui, pour la circonstance,  aura été rebaptisé « Absurdiskan » par le porte-parole de l’association des citoyens  de Neuville.

D’autres sujets ont été discutés, notamment le visage britannique et canadien de la Capitale de l’État du Québec, sujet présenté par l’historien Michel Lessard. Des propositions aussi ont été présentées comme celle de l’avocat Guy Bertrand pour qui il faut au plus tôt concevoir un « plan d’affaires pour réaliser l’indépendance du Québec, un plan qui comprend une étude d’opportunité et de besoins, une étude de marchés, de faisabilité politique, juridique et économique ».

Au sortir de cette rencontre, 30 participants ont été élus délégués afin de représenter la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches lors de la « Grande assemblée » devant se tenir en septembre 2012 en vue d’amorcer la « phase 2 » de l’opération États généraux sur la souveraineté du Québec.


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