La « responsabilité de protéger » des civils ou des intérêts?

2012/10/16 | Par Julie Lévesque

La notion de « responsabilité de protéger » est un leurre. Étayée sur un principe moral inattaquable, à savoir la protection des civils, elle devient par le fait même, incontestable. Le principe porte pourtant bien son nom, puisque sa mise en oeuvre a en effet pour but de protéger. Cependant l’idée de protéger des civils sert uniquement d’appât pour galvaniser l’opinion publique, car en réalité on ne protège rien d’autre que des intérêts géostratégiques et financiers.

L’histoire récente le démontre à merveille. Le concept a été invoqué dans le cas de la Libye et il l’est aujourd’hui dans le cas de la Syrie. La tactique est la même et ne date pas d’hier.

En 1981, la CIA a élaboré un plan « visant à installer un gouvernement pro-étasunien en Libye. Ce plan comprenait un programme de ‘désinformation’ destiné à embarrasser Kadhafi et son gouvernement; la création d’un ‘contre-gouvernement’ pour contester sa prétention au leadership national; ainsi qu’une campagne paramilitaire progressive constituée d’opérations de guérilla à petite échelle” ». (William Blum, Killing Hope, Common Courage Press, 2004, p.283, cité dans Julie Lévesque, LIBYE : Opération clandestine et propagande de guerre, 20 octobre 2011.)

On a diabolisé Kadhafi, créé le Conseil national de transition et armé et financé une guérilla. On diabolise maintenant le gouvernement syrien, démocratiquement élu, on a créé le Conseil national syrien et on arme et finance une guérilla (Armée syrienne libre).

La tactique des rebelles « prodémocratie » ayant été amplement documentée et utilisée à maintes reprises par le passé, qu’il s’agisse des rebelles en Haïti en 2004, des moudjahidines en Afghanistan et des Contras au Nicaragua dans les années 1970-80 ou de l’Armée de libération du Kosovo dans les années 1990, l’aveuglement médiatique général ne peut s’expliquer que par une propagande concertée alliant désinformation et censure.

Le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie et les pays de l’OTAN tiennent-ils vraiment à protéger des civils en Syrie? Si c’était le cas, ils n’appuieraient pas une rébellion armée qui y commet des massacres (Houla) et blâme le gouvernement afin de nourrir une sinistre propagande de guerre.

Pour le général étasunien hautement décoré Smedley Buttler, les guerres sont l’expression des rivalités économiques. Dans son livre La guerre est un Racket paru en 1935, il se décrit lui-même comme « le racketteur du capitalisme » :

« J’ai passé 33 ans de ma vie chez les Marines à jouer Monsieur Muscle pour les affaires, pour Wall Street et les banquiers. Bref, j’ai été le racketteur du capitalisme. » (Smedley Butler, La guerre est un racket, Lemme, 2008)

Et c’est cette rivalité qui s’exprime actuellement au Moyen-Orient. Manlio Dinucci explique la situation syrienne et ce que l’on veut réellement protéger :

« Comme en Libye, on a fiché un coin dans les fractures internes pour provoquer l’écroulement de l’État, en instrumentalisant la tragédie dans laquelle les populations sont emportées. Le but est le même : Syrie, Iran et Irak ont signé en juillet 2011 un accord pour un gazoduc qui, d’ici 2016, devrait relier le gisement iranien de South Pars, le plus grand du monde, à la Syrie et ainsi à la Méditerranée. La Syrie, où a été découvert un autre gros gisement près de Homs, peut devenir un hub de couloirs énergétiques alternatifs à ceux qui traversent la Turquie et à d’autres parcours, contrôlés par les compagnies étasuniennes et européennes. Pour cela on veut la frapper et l’occuper. » (Manlio Dinucci, L’art de la guerre. Syrie : l’Otan vise le gazoduc, 9 octobre, 2012)

Lorsque l’on demande à ceux qui prônent les interventions dites humanitaires, pourquoi devrait-on intervenir ici plutôt que là, ils ne donnent jamais la vraie raison : les pays de l’OTAN et leurs alliés n’invoquent pas la responsabilité de protéger pour des conflits où leurs intérêts ne sont pas menacés.

Le conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale a eu lieu au Congo, pourtant on n’a jamais suggéré d’y intervenir. Cela prouve que même si l’intention derrière ce concept est noble, ceux qui ont encouragé sa création et peuvent l’employer, c’est-à dire les grandes puissances, veulent protéger autre chose que des civils:

Malgré 8 ans de guerre au Congo (de 1996 à 2003), un nombre de victimes estimé entre quatre et dix millions et les risques de conflit qui perdurent, l’intérêt du Canada pour ce pays depuis 1995 s’est limité presque essentiellement à la richesse minérale [...]

Outre les liens directs avec les politiciens, le Canada a d’autres raisons de ne pas surveiller ou tenter de stopper l’exploitation des ressources dans la République démocratique du Congo (RDC) [...] Les gouvernements ont rendu le droit fiscal favorable au minières et maintenu une « tradition longue et minable de compagnies aux actions cotées en cents mal réglementées » [...]

Le Monde Diplomatique rapporte que les compagnies minières Barrick et Banro « finançaient des opérations militaires [en RDC] en échange de contrats lucratifs ». Un reportage dans Z Magazine en 2006 signalait que Barrick « est active dans la ville de Watsa, au nord-ouest de la ville de Bunia, l’endroit le plus violent du Congo.

La Force de défense du peuple ougandais (FDPO) a contrôlé les mines de façon intermittente durant la guerre. Des responsables de Bunia affirment que des dirigeants de Barrick sont venus dans la région en avion escortés par la FDPO et le Front patriotique rwandais (FPR) afin de surveiller et inspecter leurs intérêts miniers [...]

[S]oixante-quinze pourcent des ressources minières en RDC sont détenues par des compagnies étrangères. Le Congo se situe au 142e rang mondial de l’indice de développement humain et au 158e rang en ce qui a trait au PIB par habitant. « Le profit va uniquement aux compagnies, pas aux Congolais » [...] (Gwalgen Geordie Dent, Mining the Congo. Canadian mining companies in the DRC, 26 mai 2007.)

Un document récent du collectif québécois Échec à la guerre, opposé à toute intervention militaire en Syrie ou ailleurs comme solution aux conflits, déconstruit la notion de responsabilité de protéger et explique son origine.

Si le fascicule est juste dans son ensemble et s’oppose à cette doctrine, il se base toutefois sur une lecture en partie erronée des événements et omet les réelles luttes de pouvoir externes ayant nourri les conflits en question :

« Lors des conflits yougoslaves, entre 1990 et 1995, et lors du génocide du Rwanda de 1994, il a été impossible pour la communauté internationale d’intervenir afin de protéger réellement la population, et cela a suscité un grand sentiment d’impuissance chez plusieurs. En ex-Yougoslavie en 1995, les forces de protection de l’ONU (Forpronu), avec plus de 38 000 Casques bleus, ont été incapables d’éviter le massacre de Srebrenica malgré un mandat qui incluait la protection des civils et la surveillance des zones démilitarisées.

L’OTAN est donc intervenue en 1995 afin de « protéger les civils ». Il s’agissait d’un prélude au concept de responsabilité de protéger, puisque cette intervention semblait montrer que les forces de l’ONU pouvaient être insuffisantes pour maintenir la paix sur le plan international. Dans les faits, l’OTAN, dirigée par les États-Unis a court-circuité la capacité de l’ONU d’intervenir efficacement dans ce conflit. »

L’explication des origines du concept porte à confusion en disant qu’il a été « impossible pour la communauté internationale d’intervenir afin de protéger réellement la population » dans les conflits yougoslave et rwandais. D’une part, il s’agit davantage d’un refus d’intervenir. D’autre part, cela occulte le rôle de la soi-disant communauté internationale dans ces conflits.

Les conquêtes géostratégiques et financières passe la plupart du temps par la diabolisation d’un groupe et/ou d’un dirigeant nuisant à ces conquêtes : les Serbes et Slobodan Milosevic, Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi et maintenant Bachar Al-Assad.

Michael Parenti, spécialiste du conflit yougoslave, dissipe les écrans de fumée de la propagande antiserbe qui perdurent depuis les années 1990 et son analyse révèle les similitudes entre la déstabilisation des Balkans et celle du Moyen-Orient.

« Des divers peuples yougoslaves, ce sont les Serbes que l’on a diabolisés, car ils représentaient la nationalité la plus importante et la plus opposée au démantèlement de la Yougoslavie [...] Des atrocités ont été commises des deux côtés dans la bataille, une bataille encouragée par les puissances occidentales [...] Toutefois les reportages ont été systématiquement partiaux. Les [...] atrocités commises par des Croates et des musulmans envers les Serbes se sont rarement rendus dans la presse étasunienne [...] Au même moment, on mettait l’accent sur les atrocités commises par les Serbes, allant même parfois jusqu’à en fabriquer. Le discours officiel, fidèlement répété par les médias des États-Unis, était que les Serbes bosniaques commettaient toutes les atrocités. » (Michael Parenti, The Media and their Atrocities, mai 2000.)

On assiste depuis à une répétition de cette tactique de désinformation. Ces médias et ces intellectuels qui ont pris position en faveur des rebelles syriens et libyens et se réclament de la responsabilité de protéger font de la propagande de guerre, laquelle enfreint l’Article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par les Nations Unies en 1976 : « Toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi. »

Quels étaient les véritables enjeux du conflit yougoslave? Dans son livre paru en 1998, Poker Menteur : Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Michel Collon explique que la Yougoslavie représentait un carrefour stratégique recelant quatre enjeux : 1) le contrôle des routes du pétrole et du gaz; 2) la domination de l’Europe de l’Est; 3) l’affaiblissement et la maîtrise de la Russie; 4) l’assurance de bases militaires. (Michel Collon, Poker Menteur : Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Editions Aden, 1998, p. 129.)

On le voit, les seules différences entre la déstabilisation des Balkans au siècle dernier et celle du Moyen-Orient à l’heure actuelle sont l’endroit à conquérir et le rival à affaiblir. À la Russie, alliée de la Syrie et toujours dans la ligne de mire, il faut maintenant ajouter l’Iran que l’on menace d’attaquer pour de fausses raisons.

Bref, ce modus operandi machiavélique est vieux comme le monde : diviser pour régner. Les médias dominants des États membres l’OTAN servent à le camoufler en relayant la propagande guerrière des stratèges de l’Alliance, le bras armé de l’élite politique et financière occidentale, et de leurs alliés du Golfe.

Rappelons-le, le Qatar et l’Arabie Saoudite sont des monarchies répressives n’ayant aucune crédibilité en termes de démocratie et de protection des civils. Or, les médias mainstream n’ont jamais évoqué l’absurdité et l’hypocrisie patente du cercle autoproclamé d’« amis de la Syrie » dont ils font partie avec les membres de l’OTAN.

La responsabilité de protéger, un instrument illégal aux yeux du droit international et contraire à la Charte de l’ONU, sert à légitimer des interventions militaires visant uniquement à assurer la domination des intérêts financiers et géostratégiques.

Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts et les intérêts des « amis de la Syrie » n’ont rien à voir avec la protection des civils ou la démocratisation : ils arment et financent des groupes antidémocratiques, salafistes et djihadistes qui tuent des civils et des représentants du peuple, élus démocratiquement.

Le document d’Échec à la guerre, bien qu’il voit l’interventionnisme comme de l’impérialisme, conclut :

« Une intervention est possible, mais il est impératif qu’elle réponde à des critères très stricts. Entre autres, il doit exister des preuves substantielles d’un génocide et l’intervention doit demeurer un dernier recours après que les mesures diplomatiques, le blocage des flux d’armement, les sanctions économiques aient été inefficaces. »

Or, les sanctions économiques font partie de la guerre et tuent elles aussi. Avant l’invasion de l’Irak en 2003, un demi-million d’enfants irakiens sont morts des conséquences de telles sanctions. À la question « leur mort a-t-elle valu le coup? », l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright, qui a joué un rôle important dans les conflits des Balkans et à qui Barack Obama a décerné l’orwellienne « Médaille de la liberté », a répondu : « Nous croyons que oui ».

Si l’on veut réellement protéger les civils d’atrocités, il faudrait commencer par traduire en justice les criminels de guerre comme Mme Albright et les médias qui battent les tambours de guerre. Pourquoi ne pas tenter d’« imposer des sanctions économiques aux États-Unis en raison de leur lignée sanglante de crimes contre la paix »?

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|Le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie et les pays de l’OTAN tiennent-ils vraiment à protéger des civils en Syrie?
3998|4078|Manchettes Politique_Québec|Écoles privées : le texte qui a inspiré la proposition du Parti Québécois|2012-10-16 07:57:24|Pierre Dubuc|

La ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, a lancé, volontairement ou involontairement, le débat sur le financement public de l’école privée.À son congrès de 2005, le Parti Québécois avait adopté une proposition demandant la réduction progressive des subventions publiques aux écoles privées. À son dernier congrès, cette position a été battue et remplacée par celle qui figure dans la plate-forme électorale de la dernière campagne électorale.

Dans le cas des écoles privées confessionnelles, la proposition péquiste conserve toute sa vigueur. En effet, elle stipule de« cesser de subventionner les écoles privées axées essentiellement sur l’enseignement de la religion qui ne respectent pas le régime pédagogique ainsi que les écoles dont les admissions sont fondées sur l’appartenance confessionnelle ».

Cependant, concernant les écoles privées non confessionnelles, la proposition est beaucoup plus timorée et alambiquée. Elle stipule de « modifier le financement des écoles privées afin qu’elles soient tenues, comme les écoles publiques, d’intégrer et de soutenir les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage ».

Cette proposition tire son origine d’un article de Jean-Pierre Proulx, publié dans le magazine L’Actualité à l’automne 2009, sous le titre « 7 idées pour démocratiser l’école privée ».

Ancien président du Conseil supérieur de l’éducation, Jean-Pierre Proulx jugeait alors « politiquement irréaliste » de mettre fin au financement public à hauteur de 60 % de l’école privée, ce qui, après tout, ne ferait que mettre le Québec sur le même pied que l’Ontario où le gouvernement ne subventionne pas les écoles privées.

Jean-Pierre Proulx invoquait un soi-disant « consensus suffisant dans l’opinion publique sur le financement de l’école privée » et le fait que cette pratique est inscrite dans « les préambules des lois de 1964 ».

À l’époque, nous avions qualifié cette position de défaitisme étonnant de la part de celui qui a mené la bataille pour la déconfessionnalisation de l’école Notre-Dame des Neiges et a, plus tard, présidé le Groupe de travail sur la place de la religion à l'école qui a mené à, ce qui semblait impossible à l’époque, soit  un amendement constitutionnel pour remplacer les commissions scolaires confessionnelles par des commissions scolaires linguistiques.


Une proposition en trois points

La proposition en sept points de Jean-Pierre Proulx pour « démocratiser » l’école privée peut se résumer en trois points.

Premièrement, obliger les écoles privées subventionnées à accepter tous les élèves, même en ceux en difficulté, et hausser leurs subventions pour prendre en charge ces élèves.

La proposition péquiste ne parle pas de hausser les subventions, mais les propriétaires des écoles privées se sont empressés de l’exiger.

Deuxièmement, éliminer la sélection pour donner une chance égale à tous les parents d’y inscrire leurs enfants, quitte à accorder des bourses d’études aux familles à faibles revenus.

Troisièmement, priver de subventions les établissements qui n’accepteraient pas les « clauses de ce contrat social ».

Jean-Pierre Proulx dénonçait alors le fait que l’école privée soit « un privilège lié au talent » et on reconnaissait dans ces propos l’ancien président du Conseil supérieur de l’éducation lorsqu’il prônait l’égalité des chances.

Mais il était étonnant qu’après toutes ces années, il n’ait pas remarqué que l’école privée était surtout « un privilège lié à l’argent ». Il a été démontré, à partir du palmarès de L’Actualité que, dans 86 % des écoles privées, les revenus des parents étaient supérieurs à 60 000 $ et inférieurs à ce montant dans 75 % des écoles publiques.

Les enseignantes et les enseignants des écoles publiques trouveront particulièrement insultante la proposition d’augmenter les subventions aux écoles privées pour l’accueil d’élèves en difficulté, alors que l’école publique agonise à cause du manque de ressources pour s’occuper adéquatement de ces élèves.

On voit mal également comment les écoles privées abandonneraient la sélection. Jean-Pierre Proulx propose pour « gérer l’offre et la demande » un mécanisme comme « le tirage au sort », régi par un organisme de coordination approprié!

Pense-t-il sérieusement que le collège Jean-de-Brébeuf va recruter ses étudiants sur la base d’un tirage au sort ! ? Proulx va nous rétorquer qu’en cas de refus, le collège sera privé de subventions faute d’avoir accepté les « clauses de ce contrat social ». Difficile d’imaginer, encore là, une réaction positive du collège de l’élite québécoise.

En fait, la proposition Proulx est tellement alambiquée qu’on se demande si elle n’a pas tout simplement pour but de faire ressortir les contradictions qui étranglent notre système d’éducation.

Dans cette perspective, la proposition la plus simple et la plus logique est de revenir à la proposition adoptée au congrès de 2005 : la diminution progressive des subventions publiques aux écoles privées.


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|En lieu et place de la sélection, son auteur, Jean-Pierre Proulx, suggérait le tirage au sort
3999|4079|Environnement Manchettes Politique_Québec|Accord Canada-Europe et services publics de l’eau : la privatisation est-elle à l’ordre du jour?|2012-10-16 08:04:48|Martine Chatelain et al.|

Martine Chatelain, présidente d’Eau Secours

Claude Vaillancourt et Catherine Caron, respectivement président et membre du CA d’ATTAC-Québec

Dominique Bernier, Les AmiES de la Terre de Québec

Dans son programme, le Parti québécois (PQ) affirme qu’il « est impérieux de reconstituer une expertise publique pour poursuivre les investissements tant dans l’amélioration que dans l’entretien » des infrastructures liées à la gestion de l’eau (usines d’eau potable, aqueducs, usines d’épuration des eaux usées, égouts, puits individuels, installations septiques, etc.).

Il indique même que cette « expertise est nécessaire pour faire baisser les coûts d’investissement dans les infrastructures liées à l’eau ». Il entend conserver le caractère public de la propriété et de la gestion de l’eau.

Le PQ reconnaît aussi l’importance de la Politique nationale de l’eau, adoptée en 2002, en admettant qu’elle doit être suivie de lois et de règlements qui doivent être mis en application.

Cela est bien, sachant que la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection, communément appelée la loi sur l’eau, doit être améliorée pour reconnaître non seulement le droit à l’eau potable, mais que ce droit peut être compromis par des infrastructures inadéquates ou la pollution, ce qui pose problème.

Rappelons que la Politique nationale de l’eau découle de la vaste consultation sur la gestion de l’eau organisée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) – la Commission Beauchamp – en 1999. La volonté des Québécois de conserver une gestion entièrement publique de l’eau y a clairement été affirmée.

Alors, comment en arrive-t-on aujourd’hui à une situation où le Parti québécois (et le Parti libéral bien sûr avant lui), dans le cadre des négociations de l’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne, semble prêt à ouvrir la voie à la libéralisation des services de l’eau?

Pourquoi consentir à leur ouverture croissante au privé et aux compagnies européennes, alors qu’il n’existe aucun consensus à ce sujet au sein de la population québécoise et que cela est contraire tant à son programme qu’à la Politique nationale de l’eau?

Lors d’une rencontre avec la « société civile » le vendredi 5 octobre dernier, au Centre des Congrès à Montréal, le négociateur en chef de cet accord pour le Québec, Pierre-Marc Johnson, a indiqué qu’aucune municipalité ne serait obligée de privatiser son système d’aqueduc à cause de cet accord.

Plusieurs grands médias se sont contentés, comme on le souhaitait, de rapporter ce propos rassurant. De fait, nous savons fort bien que les municipalités restent maîtres de privatiser ou non leurs services. Tel n’est pas l’enjeu et M. Johnson le sait très bien.

L’enjeu – et reconnaissons qu’il l’a pour une fois nommé –, c’est que les municipalités qui s’engageront dans cette voie devront permettre aux entreprises européennes de soumissionner.

On comprend donc que les services de l’eau ne sont pas exemptés dans l’AÉCG, comme l’ont pourtant demandé plusieurs organismes.

Ainsi, dès qu’une municipalité décidera de confier au privé tout ou une partie de ses services de l’eau, par exemple dans un partenariat public-privé (PPP), l’AÉCG s’appliquera parce qu’il y aura un certain degré de prestation à but lucratif dans un secteur engagé.

Cela forcera la municipalité à s’ouvrir à la concurrence privée européenne et à être assujettie à des règles strictes dont nous n’avons jamais débattu démocratiquement.

Finis l’impératif de reconstituer une expertise publique et l’idée même de revenir un jour à un monopole public de l’eau dans cette municipalité.

Or, aucun parti n’a jamais reçu de mandat pour privilégier cette voie qui reste, par ailleurs, inexpliquée et incomprise au sein de la population.

Les conséquences néfastes de la privatisation sur la qualité, le prix et l’accessibilité des services sont connues et documentées. Mais, de plus, en se liant ainsi à un tel accord, le Québec risque de s’ajouter à la liste des endroits (l’Argentine, la Bolivie, la Tanzanie, l’Allemagne, le Canada, par exemple) qui se sont retrouvés devant des tribunaux commerciaux non transparents pour des décisions gouvernementales concernant la gestion des services d’eau ou la protection des sources d’eau.

« Comme les entreprises européennes dominent le secteur mondial de l’eau et du traitement des eaux usées et que les mesures de protection des investissements de ces entreprises en vertu de l’AÉCG sont automatiquement accordées aux compagnies d’approvisionnement en eau des États-Unis et du Mexique en vertu de la disposition sur la nation la plus favorisée de l’ALENA, le Canada ouvre toute grande la porte aux poursuites par des entreprises en ne protégeant pas ses services d’eau dans son accord avec le Canada et l’UE » (Un accord truffé d’omission, SCFP, Conseil des Canadiens, 2012, p.5).

L’ouverture plus grande des marchés publics de l’eau est aussi au cœur de l’AÉCG. Nous sommes apparemment fins prêts à permettre aux multinationales européennes de mettre encore davantage le pied dans la porte par ce moyen également.

La compagnie française des eaux Veolia Environnement a d’ailleurs déjà des contrats au pays. M. Johnson est membre de l’Institut de prospective soi-disant indépendant de Veolia Environnement, mais on refuse de voir là la moindre apparence de conflit d’intérêt…

Soit. On voit ce qu’on veut et on dit – et ne dit pas – ce qu’on veut au sujet d’un accord dont il est impératif de rendre publics les textes, comme le demandent les groupes sociaux et des parlementaires depuis des mois.

Pendant ce temps, la Commission européenne protègerait pour sa part beaucoup plus sérieusement les services d’eau et de traitement des eaux usées de l’Europe. Comme on le sait, plusieurs villes y reviennent à une gestion publique de l’eau après avoir souffert des effets négatifs de la privatisation.

Un coup de barre s’impose dans le dossier de l’AÉCG, et pas seulement concernant cet enjeu. Si le Parti québécois veut vraiment préserver le caractère public de la propriété et de la gestion de l’eau, à l’heure où la dégradation des infrastructures et les programmes fédéraux pro-PPP poussent les municipalités dans les bras du privé, il doit être conséquent.

Il doit imposer une fiscalité juste et équitable capable d’engranger les revenus nécessaires au maintien de nos infrastructures publiques et exiger urgemment une exemption claire pour les services de l’eau potable et de traitements des eaux usées dans l’AÉCG.

C’est le seul moyen de préserver la pleine capacité des pouvoirs publics de réglementer ces services et de garantir le contrôle démocratique souhaité par la population du Québec.

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|Quelle est au juste la position du Parti Québécois dans ces négociations?
4000|4080|Société Accueil_Analyses|L’histoire publique du cancer|2012-10-16 08:14:30|Sandra Steingraber|

Des vœux de mariage. Un serment de citoyenneté. Le verdict d’un jury. C’est dans un lieu public que sont habituellement prononcées les paroles ayant le pouvoir de transformer notre identité. Les diagnostics de cancer, eux, sont presque toujours annoncés au cours d’un entretien privé, sans témoin, derrière la porte close d’un cabinet de médecin, au téléphone ou, sans la moindre cérémonie, dans une chambre d’hôpital. De l’autre côté du rideau, une télévision beugle, votre compagne de chambre reçoit son repas, un préposé à l’entretien lave le plancher.

J’ai appris à l’âge de vingt ans, alitée dans un hôpital de ma ville natale, que je souffrais d’un cancer de la vessie. Avant de m’annoncer la mauvaise nouvelle, le médecin avait demandé à mes visiteurs – qui avaient manqué leur premier jour de cours à l’université pour être auprès de moi – de sortir.

Puis il a tiré le rideau.

Quelques minutes plus tard, il a invité mes amis, non sans gentillesse, à retourner à la chambre. Ce qu’ils ont fait. Mais, ils en sont ressortis peu de temps après, sur la pointe des pieds. C’était comme si la seule façon acceptable de se comporter en ma présence, maintenant que j’avais le cancer, était celle qui convient dans les bibliothèques.

Depuis la fenêtre du quatrième étage, je les ai vus traverser le stationnement et partir dans la voiture. Puis une équipe de construction est arrivée sur les lieux. Des femmes sont entrées dans une église, portant des fleurs. Des colverts pataugeaient dans l’étang d’un parc. Sur une piste d’athlétisme, des élèves du cours secondaire couraient des sprints courts. Mon école. Mon église. L’étang où, enfant, j’avais pêché un poisson. Quelle étrange sensation. Ce monde familier, avec ses marteaux-piqueurs, ses canards et son étude de la Bible, continuait à tourner comme prévu, comme si rien d’extraordinaire ne s’était produit. Comme si je ne venais pas tout juste d’être extirpée de ma propre vie. Enfin, c’est ce que je ressentais à l’époque.

Les rituels qui accompagnent le traitement du cancer sont si séparés de la vie publique que c’est peut-être pour cette raison qu’on en vient parfois à croire que les causes de la maladie sont enracinées en soi, dans un lieu intime et privé. On jette le blâme sur ses comportements ou sur les gènes qu’on porte, ceux dont on a hérité, comme on hérite de couverts de porcelaine de ses ancêtres.

Il y a du vrai dans cela, mais le cancer a également une dimension publique, il ne faut pas l’oublier. Nos gènes résident dans nos cellules et celles-ci dans des organismes vivants qui évoluent eux-mêmes dans un environnement public particulier. Avec ses cycles du carbone et ses rivières, ses systèmes de pollinisation et ses aquifères, ses industries et ses fermes, sa géologie et son courant-jet, le milieu dans lequel nous vivons réside aussi en nous.

Des données de plus en plus nombreuses montrent que l’exposition aux contaminants chimiques dans notre environnement commun joue un rôle beaucoup plus important qu’on le croyait dans l’apparition du cancer chez l’être humain. Certaines substances peuvent altérer nos gènes directement – ou réprimer leur expression. D’autres nuisent au réseau de signaux hormonaux servant de système de communication dans l’organisme. D’autres substances encore modifient les trajectoires développementales chez les jeunes enfants, les rendant plus vulnérables au cancer plus tard dans la vie. Toutes ces nouvelles connaissances scientifiques remettent en question les moyens que nous prenons pour réglementer les produits toxiques. En effet, la réglementation tient rarement compte de l’effet cumulatif des expositions multiples à des substances variées pendant toute une vie.

Malgré tout, l’histoire publique du cancer est porteuse d’espoir. Tout d’abord, elle nous indique en quoi consiste un véritable programme de prévention du cancer. On ne peut nier que les taux de cancer ont nettement augmenté chez les enfants américains et que cette maladie est aujourd’hui la principale cause de décès chez les adultes d’âge moyen. Mais il est vrai aussi que les taux de cancer du poumon sont en régression. Ce résultat heureux est le fruit des efforts collectifs investis dans la dénormalisation du tabac : nous avons banni celui-ci des espaces publics, augmenté les taxes sur les produits qui en contiennent, restreint la publicité et fait la promotion des programmes de désaccoutumance. L’augmentation des taux de cancer n’est pas l’inévitable rançon de la vie moderne. L’histoire publique du cancer nous enseigne que lorsque l’exposition à une substance cancérogène cesse, on sauve des vies. Il est possible de répéter l’expérience. Dans une déclaration présentée en 2008 au President’s Cancer Panel des États-Unis, et signée par un grand nombre de scientifiques, on peut lire : Le moyen le plus sûr de prévenir le cancer consiste d’abord et avant tout à cesser d’introduire des agents cancérogènes dans notre environnement intérieur et extérieur.

En deuxième lieu, il appert que la blague cynique voulant que « tout est une cause de cancer » colporte une fausseté. La plupart des substances chimiques soupçonnées d’être cancérogènes sont dérivées des deux mêmes sources responsables des changements climatiques : le charbon et le pétrole. La recherche de substituts pour remplacer ces derniers est déjà une priorité pour de nombreux gouvernements. Vu sous cet angle, un investissement dans l’énergie verte constitue aussi un investissement dans la prévention du cancer.

Bien entendu, repenser l’économie pétrochimique représente une tout autre tâche que celle d’encourager les gens à cesser de fumer. L’entreprise est si gigantesque qu’elle exige l’action concertée de tous à la mesure de nos passions et de nos talents. Par bonheur, elle permet à chacun d’entre nous de s’attaquer à un morceau du problème et d’y travailler aussi fort que possible. Les passionnés de cuisine appuieront les producteurs locaux des aliments biologiques. Les passionnés de mode s’opposeront aux produits chimiques toxiques utilisés dans les blanchisseries et l’industrie des cosmétiques. Les passionnés de sport, eux, exigeront des terrains de jeux et des parcours de golf sans pesticides. Et ainsi de suite.

Imaginez la chose de cette façon : nous sommes tous les musiciens d’un grand orchestre et nous nous apprêtons à jouer la symphonie Sauvons la planète. On ne vous demandera pas d’interpréter un solo, mais de savoir quel est votre instrument et d’en jouer le mieux possible.

Il y a trente ans, pendant notre entretien derrière le rideau gris, alors que mes amis attendaient dans le couloir, mon médecin m’a promis que peu importe ce que réserverait l’avenir, il allait prendre soin de moi. Il a tenu parole. Souvent, il me disait en riant : « Sandra, on devrait vieillir côte à côte vous et moi ». Avancer en âge, voilà en effet la mission à laquelle je me consacre tout entière en tant que survivante du cancer.

Durant cette même conversation, mon médecin m’a posé des questions précises sur mon exposition éventuelle à des substances chimiques toxiques. J’ai compris ce jour-là que pour une large part, le cancer de la vessie est une maladie environnementale. Depuis lors, comprendre l’histoire publique du cancer est devenu mon objectif comme biologiste. C’est le point de départ de mon livre Living Downstream et du film documentaire qui lui insuffle aujourd’hui une nouvelle vie.

Sandra Steingraber est l’auteure de Living Downstream, dont la deuxième édition publiée récemment chez Da Capo Press coïncide avec le lancement d’un documentaire canadien adapté de l’ouvrage. Produit par The People’s Picture Company, le film sera présenté à Montréal à la Cinémathèque québécoise le mardi 30 octobre à 19 h, en version anglaise sous-titrée en français. Le DVD paraîtra à l’automne en version originale sous-titrée en français et en espagnol. www.livingdownstream.com



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|Les rituels accompagnants le traitement sont si séparés de la vie publique que les causes semblent privées
4001|4081|Manchettes Politique_Québec|Libre-échange avec l’Europe : Marois promet des contrats publics « bien balisés »|2012-10-17 07:58:45|Pierre Dubuc|

Dans une entrevue accordée au journal Le Monde, lors de son voyage en France, la première ministre Pauline Marois a déclaré souhaiter l’aboutissement de la négociation de l’accord économique et commercial entre le Canada et l’Europe, auquel le Québec participe.

« Nous avons de grandes entreprises françaises qui ont investi au Québec et voulons continuer à favoriser ces échanges, a déclaré Mme Marois. Le futur accord renforcera notre accès au marché européen et en particulier au marché français. Nous espérons surtout avoir notre mot à dire sur des questions essentielles, comme l'exception culturelle, qu'il faut reconnaître. L'accord va aussi ouvrir davantage les contrats publics, ce qui est une bonne chose si tout est bien balisé. »

Il faut espérer, en effet, que ces contrats publics vont être « bien balisés ». Déjà, la Coalition Eau-Secours, Attac-Québec et Les AmiEs de la Terre, ont exprimé leurs inquiétudes face à une libéralisation des services de l’eau.

Suite aux propos tenus par le négociateur québécois, Pierre-Marc Johnson, ces organismes en déduisent que les services de l’eau ne sont pas exemptés dans l’Accord économique et commercial global (AÉCG).

Ainsi, dès qu’une municipalité décidera de confier au privé tout ou une partie de ses services de l’eau, par exemple dans un partenariat public-privé (PPP), l’AÉCG s’appliquera et les entreprises européennes pourront soumissionner lors des appels d’offres.

Bien plus, selon Pierre-Marc Johnson, une re-municipalisation des services d’eau serait impossible à moins de payer des indemnités exorbitantes.

Dans cette perspective, il est intéressant d’examiner d’un peu plus près la pratique de ces entreprises.



Un dossier du Canard enchaîné

Dans son édition du 29 août 2012, l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné dressait un portrait des activités en France des trois principales entreprises dans ce domaine : Veolia, Suez, Saur. Selon le journal, sur les deux tiers du territoire français, la distribution et l’assainissement de l’eau est entre leurs mains.

Selon plusieurs études, rapporte le Canard enchaîné, le prix de l’eau « privée » est de 10 à 20% supérieur au prix de l’eau « publique ».

Cela explique le mouvement en cours pour une remunicipalisation de la gestion de l’eau dans plusieurs villes. (Une pratique, rappelons-le, qui serait impossible au Québec dans le cadre de l’AÉCG.)

Après les pionniers Paris et Grenoble où il y a eu retour en régie publique de l’eau, des Villes comme Toulouse, Lille et Bordeaux envisagent également le retour en régie.

Dans ce contexte, la simple menace d’une déprivatisation fait reculer les trois sœurs. Le Canard enchaîné cite l’exemple de Nantes où le maire a obtenu un rabais de 30%. À Biarritz, Suez-Lyonnaise a concédé 18%. La Saur 30% à Fleury-les-Aubrais. Veolia, 25% à Toulouse (en attendant le retour programmé dans le giron public). À Antibes, le maire a arraché de 43 à 78% de baisse, selon le volume consommé.

Le journal rapporte les propos de Jean-Luc Touly, le président de l’association Acme, qui milite contre la privatisation de l’eau : « Quand leurs élus obtiennent un allègement de 30%, ce qui est une bonne renégociation, les usagers se rendent compte qu’ils se sont faits avoir pendant des années ».

Bien entendu, il y a des maires qui défendent bec et ongles leur association avec les firmes privées.

« Si les groupes aquatiques ne financent plus ouvertement la vie politique, comme dans le bon vieux temps, écrit le Canard dans son style sarcastique habituel, cela n’exclut ni les sentiments ni les bonnes manières. »

Et le journal d’enchaîner avec des exemples de recrutement d’hommes politiques par les trois entreprises.

Il conclut : « Ces curieuses liaisons et cette concurrence faussée en France intriguent la Commission européenne. En janvier 2012, après des perquisitions au siège des trois groupes, elle a ouvert une ‘‘ procédure formelle en matière d’entente de position dominante’’. Son rapport s’annonce fort désagréable. »

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|Mais des inquiétudes demeurent à propos, entre autres, de la privatisation de l’eau
4002|4082|Manchettes Politique_Québec|Politique étrangère : un sondage donne raison à Marois|2012-10-17 08:11:30|Pierre Dubuc|

Dans une allocution à l'Institut français des relations internationales à Paris, Pauline Marois a déclaré : « Le Québec ne se reconnaît pas dans la politique étrangère du gouvernement canadien. Elle ne correspond pas à nos valeurs ».

Un sondage mené, ces jours-ci, par la firme Ipsos Reid démontre, encore une fois, que le Québec se distingue du reste du Canada sur la politique étrangère.

Interrogés à savoir s’ils appuieraient l’engagement du Canada dans une frappe militaire contre les installations d’enrichissement de l’uranium de l’Iran, 65% des Québécois se sont prononcés contre.

Le Québec arrive en tête des provinces dans son opposition à cette action militaire. L’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba y sont, par contre, favorables dans une proportion de 54%.

Cependant, il est rassurant de voir que les populations de la Colombie-britannique, de l’Ontario et des provinces maritimes s’y opposent dans une proportion de 55%, 61% et 60%. La moyenne canadienne est de 59% contre. À l’inverse, la population américaine y est favorable dans une proportion également de 59%.

Le gouvernement Harper multiplie, depuis son accession au pouvoir, les initiatives pour justifier un plus grand rôle militaire du Canada à l’échelle internationale. Cependant, les célébrations de la bataille de Vimy, lors de la Première Guerre mondiale, ou de la guerre de 1812 contre les États-Unis, trouvent peu d’écho au Québec.

Le sentiment pacifiste des Québécois s’est exprimé à plusieurs reprises, des crises de la conscription jusqu’aux manifestations monstres contre la guerre en Irak. Il pourrait être un facteur de ralliement important de l’ensemble des communautés du Québec à la cause souverainiste.

D’ailleurs, c’est en bonne partie la crainte que le premier ministre Bernard Landry utilise la participation du Canada à l’invasion de l’Irak pour justifier la tenue d’un référendum sur la souveraineté qui est à l’origine de la décision du gouvernement Chrétien de faire faux bond aux États-Unis.

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|65% des Québécois s’opposent à l’implication du Canada dans une frappe contre l’Iran
4003|4083|Accueil_Analyses Politique_Québec|Libre-échange avec l’Europe: des faits troublants|2012-10-17 08:16:23|RQIC|

|Le RQIC a décortiqué l’entente et fait des recommandations à JF Lisée
4004|4084|Manchettes Mouvements_syndical|Une petite gêne, monsieur le maire?, déclarent les syndicats municipaux de Montréal|2012-10-17 08:36:18|Maude Messier|

Les allégations de corruption à la mairie de Montréal par l’ex-entrepreneur Lino Zambito, devant la Commission Charbonneau, ont secoué le Québec tout entier. Elles ont aussi saisi les syndicats des employés municipaux.

Alors que l’administration Tremblay ne se gêne pas pour déclarer sur la place publique que leurs « généreux » fonds de pensions lui coûtent une fortune, les syndicats s’accordent sur le fait que l’administration du maire n’a pas vraiment de leçon à donner en matière de finances publiques.

Certes, les dirigeants syndicaux demeurent prudents, répétant qu’il ne s’agit, pour le moment, que d’allégations. « (…) mais c’est frustrant. L’argent se gaspille à plein de niveaux, mais tous les problèmes de la Ville semblent venir de nos régimes de retraite et de nos conventions », de déclarer Alain Fugère, président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP 429), dans une entrevue accordée à l’aut’journal.

Même son de cloche du côté de l’Association des Pompiers de Montréal. « Ce ne sont que des allégations, mais ils pourraient se garder une petite gêne. Alors que la Ville nous fait la leçon sur les dépenses publiques, disons qu’on se questionne beaucoup en ce moment », affirme Ronald Martin, président de l’association.


La voie de la négociation

En dépit des sorties médiatiques de la Ville de Montréal, la question des déficits des régimes de retraites devra être abordée de front.

Le magazine L’actualité (novembre 2012) indique que le déficit actuariel des régimes des employés des villes, pour l’ensemble du Québec, est de 4,8 milliards $. Pour Montréal seulement, il a doublé en un an, atteignant maintenant 2,7 milliards $.

Les municipalités ont l’obligation de rembourser tous les ans une partie du déficit des caisses de retraite de leurs employés. Un allègement de paiement a bien été consenti par le gouvernement libéral compte tenu de la crise financière de 2008, mais les marchés stagnants, les faibles taux d’intérêts et les profits qui ne sont pas au rendez-vous accentuent les déficits et mettent de plus en plus de pression sur les finances publiques.

Les syndicats en prennent d’ailleurs pour leur rhume avec un discours ambiant qui soutient que l’ensemble des contribuables doivent assumer les frais des « largesses » des conditions de travail des employés municipaux.

Dans une entrevue accordée à L’actualité, le bouillant maire de Québec, Régis Labeaume, rend les syndicats responsables des maux des villes.

« Dans le débat des retraites, moi, je suis un gars de gauche! Et le corporatisme syndical, c’est de la droite cachée », dénonce-t-il, défendant les citoyens qui assument les coûts élevés des fonds de pensions « des travailleurs les plus favorisés de notre société. »

Mais tout n’est pas si simple. Il faut savoir que le régime de retraite des employés de la Ville de Montréal souffre d’un sous-financement chronique depuis 1912, les différentes administrations ayant préféré pelleter les déficits actuariels vers l’avant.

Mais demain, c’est aujourd’hui. La Ville a déjà annoncé qu’elle souhaitait lier les négociations pour les renouvellements des conventions collectives avec celles du dossier des régimes de retraites.


Une entente «
historique »?

Alors que des pourparlers étaient déjà entamés du côté des cols blancs, des pompiers, des professionnels et des policiers, voilà qu’une entente de principe a été conclue la semaine dernière avec le Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301).

On ne connaîtra les détails de l’entente que samedi prochain, moment où elle sera soumise aux membres pour approbation.

Il semble que la Ville ait toutefois soumis les mêmes demandes à tous les syndicats, soient une hausse de l’admissibilité à la retraite, une hausse de la cotisation des employés et le partage du risque et des coûts associés aux régimes.

De façon générale, la Ville de Montréal assume 70% de la cotisation et les employés 30%. Elle souhaiterait ramener cette proportion à 50%, à l’image de ce qui se fait dans les autres municipalités.

La Ville vise des économies annuelles récurrentes de 50 millions $, réparties entre les différentes accréditations syndicales.

Tous sont donc dans l’attente de connaître les détails de l’entente des cols bleus. D’autant plus que le président du comité exécutif de la Ville, Michael Applebaum, a déclaré la semaine dernière que « les termes de l'entente tracent la voie des autres ententes à venir avec les différents groupes d'employés de la Ville de Montréal ».

Il a également affirmé avoir « des difficultés » avec les pompiers et les policiers et vouloir « qu’ils prennent l’exemple des cols bleus ».

En d’autres termes, l’entente devrait servir de modèle de négociation pour les autres syndicats.

Le président de l’Association des Pompiers, Ronald Martin, indique avoir eu une série de rencontres avec la Ville, qui se sont plutôt bien déroulées. Il s’explique mal l’attitude de M. Applebaum et met en garde. « C’est aux tables de négociations que ça se passe. Sinon, on est capable de répondre par les médias nous aussi! »

Il faut faire la part des choses, selon lui, et la complexité du dossier des retraites donne lieu à des raccourcis souvent douteux. « Vous savez, si l’admissibilité à la retraite est fixée à 25 ans de service pour les pompiers, c’est parce qu’il y a des réalités du métier qui l’expliquent. Ce n’est pas parce qu’on est plus fins », ironise-t-il.

M. Martin se dit ouvert à négocier pour assurer la pérennité du régime à prestations déterminées. « On l’a fait par le passé. D’ailleurs, ce serait bien que ce soit dit. Lors de précédentes négociations, les pompiers ont choisi de faire des concessions et de prendre de l’argent dans le normatif pour bonifier leur régime de retraite. C’est du salaire différé dans le temps, pas des conditions obtenues à l’arrachée. »

« On va s’asseoir pour trouver des solutions, mais il faudra tout mettre sur table. Il va falloir réfléchir aux stratégies de placements et regarder la gouvernance des caisses de retraite. »

Pragmatique, le président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal, Alain Fugère, indique pour sa part que son organisation est loin d’être « en mode panique ».

« On va écouter attentivement ce que nos membres ont à dire, on va prendre nos mandats là. De notre côté, on a aussi des priorités. Il y a toujours le dossier de l’équité salariale qui n’est pas réglé depuis 2002. »

Bien au fait de l’ampleur du dossier et ouvert à trouver une solution, il rappelle que « tout le monde était de bonne foi au moment de négocier les conditions de travail, on ne l’a pas volé cet argent là! »

Le paysage politique de Montréal s’est grandement modifié depuis les épisodes des fusions et des défusions municipales au début des années 2000. Le dédoublement des structures, la multiplication et le morcèlement des administrations, l’augmentation du nombre d’élus et de cadres ainsi que la hausse des salaires des cadres pèsent lourd dans l’esprit des cols blancs.

Au Syndicat des professionnels municipaux de Montréal, on attend aussi avec un vif intérêt l’entente des cols bleus. «On négocie depuis deux ans, mais il n’y a pas beaucoup de développements. On comprend peut-être mieux pourquoi maintenant, de déclarer la présidente, Gisèle Jolin. On se dit quand même que si les bleus l’adoptent, c’est donc qu’il y a du bon!»

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|Des solutions en vue à la question des fonds de retraite
4005|4085|authebdo|Appel aux syndicalistes, aux progressistes et aux souverainistes|2012-10-17 09:33:14|Pierre Dubuc|Contre l’offensive de la droite et des fédéralistes, soutenons l’aut’journal !

Avec l’élection d’un gouvernement minoritaire du Parti Québécois s’ouvre une conjoncture politique particulièrement agitée.

Déjà, nous avons vu comment les deux grands empires médiatiques, Québecor et Power Corporation, sont montés aux barricades pour faire reculer le gouvernement Marois sur la taxe santé. Pour, ensuite, l’accuser d’avoir « renié » sa promesse électorale et « trahi » la classe moyenne!

La page était à peine tournée que les mêmes médias s’en prenaient à Mme Malavoy pour avoir qualifié l’anglais de « langue étrangère » (quel sacrilège!) et pour sa remise en question des privilèges accordés aux écoles privées, une situation unique en Amérique du Nord.

Et, nous n’avons encore rien vu. Attendez que les sociétés minières se mettent de la partie quand on voudra augmenter leurs redevances.

Partout, à travers le monde, la droite est à l’offensive. Regardez la campagne de Wall Street contre Obama (qui est, au mieux, un centriste), celle du patronat français contre le président Hollande (un socialiste à peine social-démocrate), sans parler de l’ensemble du monde financier contre les peuples d’Europe.

Le duo droite/fédéraliste

Au Québec, cela se double d’une offensive vicieuse des fédéralistes contre le mouvement souverainiste.

En 1995, les fédéralistes avaient pris le référendum à la légère, les sondages leur donnant un avantage de 60%-40% lors de son déclenchement.

Ils ont tellement eu la frousse, qu’ils ont juré qu’on ne les y reprendrait plus. Et la meilleure façon qu’il n’y ait pas de référendum est de s’assurer que le Parti Québécois ne soit pas au pouvoir. Ou qu’il y reste le moins longtemps possible, s’il y parvient, comme c’est le cas actuellement.

Donc, pas besoin d’être devin pour prédire que tout sera mis en œuvre pour l’empêcher d’utiliser le pouvoir pour élargir sa base électorale et que le meilleur moyen d’y arriver est de le renverser le plus tôt possible.

Menons la bataille !

Dans ce contexte, les forces souverainistes et progressistes doivent s’unir et se mobiliser. Pour contrer le discours de la droite et des fédéralistes. Mais également pour appuyer les bons coups du Parti Québécois, le « renchausser » lorsque nécessaire, le critiquer pour empêcher les dérives, et aller de l’avant !

Notre contribution est médiatique. Avec les 20 000 exemplaires de sa version papier, diffusés à chaque mois à la grandeur du Québec, et les 7 000 visites quotidiennes sur son site Internet, l’aut’journal est le principal organe du mouvement souverainiste et progressiste au Québec.

L’aut’journal n’est pas un journal de masse, comparable aux grands quotidiens, mais il rejoint les militantes et les militants, les multiplicateurs, les faiseurs d’opinion dans les milieux syndicaux, progressistes et souverainistes.

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« L’information, c’est le nerf de la guerre ! »

Pierre Dubuc
Directeur

À consulter sur notre site : Un dossier sur le sujet de l’heure : le traité de libre-échange avec l’Europe

Message : Les États généraux sur la souveraineté pour la région de Laval et Montréal se tiennent samedi prochain. Vous êtes invités à y participer. Pour les détails, cliquez ici.
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4006|4086|Manchettes Mouvements_syndical Coups_de_gueule|TCA-SCEP : La résistance syndicale s’organise!|2012-10-18 08:33:31|Sylvain Martin|

Cette semaine, les délégués du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), réunis en congrès, ont entériné par une majorité de plus de 95% les recommandations du comité des propositions TCA-SCEP à l’effet d’aller de l’avant pour la création d’un nouveau syndicat pan-canadien.

Au mois d’août dernier, lors de notre congrès des TCA, c’est à l’unanimité que nous avons accepté les mêmes propositions. Un congrès de fondation aura donc lieu, à l’été ou l’automne 2013. Les délégués des deux organisations auront alors à se prononcer sur la naissance d’un nouveau syndicat.


Pourquoi créer un nouveau syndicat?

Avant d’aborder les étapes qui nous mèneront à ce congrès de fondation, j’aimerais revenir sur les raisons qui motivent cette décision.

J’ai eu le privilège de faire partie du comité de propositions qui a préparé le rapport qui a été endossé par les délégués de nos organisations respectives. Dans le préambule de ce rapport, nous avons expliqué le contexte économique et politique, qui règne depuis près de 30 ans, et qui mine de façon indéniable les droits des travailleurs, varlope les gains si durement acquis et remet en question la légitimité des syndicats qui les représentent.

Mais, à mon avis, ce sont les délégués des TCA et du SCEP qui ont le mieux exprimé et compris pourquoi il faut créer un nouveau syndicat. Je me permets de citer quelques-unes de leurs interventions durant les longs débats qui ont précédé les votes dans les deux congrès.

  • « La création du syndicat est le meilleur moyen de protéger nos membres actifs et retraités. »

  • « Il faut s’unir pour faire de l’action politique face au gouvernement de droite. »

  • « Chacun de nous avons la chance de faire la différence dans la vie de nos membres et leurs familles en votant en faveur de la création d’un nouveau syndicat. »

  • « Je vais voter en faveur de la création du nouveau syndicat parce que je veux ce qu’il y a de mieux pour les travailleurs, pour ma famille, pour mon pays! »

  • « L’important, ce n’est pas le nom que nous donnerons au syndicat, ce n’est pas le logo que nous créerons, l’important c’est les travailleurs, l’important c’est nous! »

  • « Notre futur comme travailleur est meilleur ensemble que séparé! »


Un discours de gauche, moderne et actuel

À remarquer que, lorsque nos membres parlent d’eux-mêmes, ils emploient le mot « travailleur » et non l’expression « classe moyenne ». Il est clair, pour eux, qu’il y a deux classes dans la société, les dirigeants, qui représentent 1% de la population, et les travailleurs qui constituent 99% de la société.

Ils ont parlé d’un avenir meilleur pour eux et leurs familles et non d’un avenir d’austérité et de coupures.

Ils ont parlé de changements, de résistance et non de statu quo ou d’immobilisme.

Ils ont envoyé un message clair aux dirigeants des entreprises, au gouvernement Harper, aux gouvernements de droite de partout au Canada.

Nous n’acceptons pas la vision néolibérale d’une société où, sous prétexte d’une bonne gestion de l’économie, vous dénaturez le rôle de l’État pour les citoyens.

L’État est l’instrument que les sociétés modernes se sont données pour, qu’à travers ses employés, des services soient offerts à la population, pour qu’il y ait un filet social accessible, pour qu’il y ait une répartition de la richesse et une justice sociale

Ils ont, surtout, clairement dit qu’avec la création d’un nouveau syndicat, la résistance s’organise!!!!

En somme, ils ont tenu un discours de gauche, moderne et actuel.


Prochaines étapes

La prochaine étape, pour la création de notre nouveau syndicat, est la mise sur pied de six groupes de travail qui ont comme tâche la préparation du Congrès de fondation. Voici une brève description des mandats de ces six groupes.


Groupe de travail – Statuts

Ce groupe aura pour tâche l’élaboration du projet de Statuts du nouveau syndicat (reflétant les principes énoncés dans le rapport déposé aux membres) et du document de fondation, deux documents nécessaires à la création du nouveau syndicat.


Groupe de travail – Mise en œuvre

Ce groupe aura pour tâche d’élaborer un plan de transition pour le regroupement des deux syndicats en une seule organisation.


Groupe de travail – Relations de travail

Une équipe de dirigeantes et dirigeants des deux syndicats entreprendra des négociations avec les divers syndicats du personnel des TCA et du SCEP, afin d’assurer aux employées et employés une transition équitable et stable.


Groupe de travail – Recrutement

Un groupe de travail sera mis sur pied afin de concevoir les plans d’une importante campagne de recrutement qui coïncidera avec la naissance du nouveau syndicat.


Groupe de travail - Communications

Ce groupe sera responsable de faire des propositions, et de mener une consultation auprès des membres, concernant le nom et le logo du nouveau syndicat.

Ce groupe aura également la responsabilité de préparer une stratégie de communication pour faire connaître le nouveau syndicat.


Groupe de travail – Congrès

Un autre groupe est chargé des nombreuses tâches organisationnelles et logistiques requises pour la préparation du congrès de fondation du nouveau syndicat.


Vers le congrès!

C’est donc à l’été ou à l’automne 2013 que les délégués auront à se prononcer, cette fois-ci, sur la naissance d’un nouveau syndicat.

Avant cette étape ultime, il y a beaucoup de pain sur la planche. Et, une fois le nouveau syndicat créé, il faudra apprendre à travailler, à grandir ensemble et à relever tous les défis qui de dresseront devant nous.

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|Après les TCA, les délégués du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) votent pour la création d’un nouveau syndicat
4007|4087|Manchettes Mouvements_syndical|Couche-Tard réinventent les pratiques pour « casser » le syndicat|2012-10-18 08:42:52|Maude Messier|

Deux nouvelles accréditations ont été accordées à la CSN au cours des dernières semaines dans deux établissements de Couche-Tard à Victoriaville et à Boisbriand. Le compte est donc à sept dépanneurs syndiqués, comptant au total une centaine d’employés.

Certains événements ont révélé l’attitude antisyndicale de la direction de Couche-Tard, telles que la fermeture de deux établissements nouvellement syndiqués à Montréal et une vidéo présentée aux employés dans laquelle le président de la direction, Alain Bouchard, adressait des menaces à peine voilées à ceux qui souhaiteraient se syndiquer.

À la CSN, on soutient que ce n’est que la pointe de l’iceberg et que les employés des dépanneurs sont sous haute surveillance. En entrevue à l’aut’journal, le vice-président de la Fédération du commerce-CSN, David Bergeron-Cyr, confirme que l’entreprise multiplie les pratiques antisyndicales.

« Ils utilisent les caméras de surveillance pour surveiller les employés, ils congédient impunément des employés favorables au syndicat, ils trient à l’embauche en demandant aux candidats s’ils sont pour ou contre le syndicat, ils font signer des décharges qui n’ont aucune valeur pour empêcher les travailleurs de se syndiquer. Bref, on en voit de toutes les couleurs! »

La CSN met tout en œuvre pour protéger les droits des travailleurs qu’elle représente, ce qui ajoute une dimension juridique à la bataille sur le terrain que mène l’organisation syndicale.


La vache à lait, c’est Saint-Liboire

Malgré tout, des négociations en présence d’un arbitre sont en cours à Saint-Hubert et à Saint-Liboire. Pour la CSN, l’obtention d’une première convention collective chez Couche-Tard est cruciale. « Ça va en quelque sorte tracer la voie pour les autres ensuite, placer les balises financières, notamment. »

Saint-Liboire constitue le plus gros établissement de l’entreprise : 40 employés, des pompes à essence, six caisses et une aire de repos pour les camionneurs. Situé stratégiquement sur l’autoroute 20, c’est une « vache à lait » pour l’entreprise.

Les négociations entre le syndicat de Saint-Liboire et Couche-Tard ont débuté en avril dernier. À la fin du mois de juin, l’entreprise annonce que Gestion Alexandre Germain inc. exploiterait désormais l’entreprise. Alexandre Germain est le seul administrateur et l’unique actionnaire de cette entreprise.

« C’est un ancien coordonnateur régional de Couche-Tard, explique David Bergeron Cyr. Depuis environ cinq ans, Couche-Tard a racheté tous les franchisés. Pourquoi alors vendre, après coup, la plus grosse? »

À la CSN, on considère cette manœuvre d’autant plus douteuse que Couche-Tard figure toujours comme employeur désigné par la Commission des relations du travail (CRT) sur le certificat d’accréditation. Elle n’a jamais présenté de requête pour faire reconnaître Gestion Alexandre Germain inc. comme employeur successeur.

Dans une requête déposée à la CRT en septembre par la CSN pour faire déterminer l’employeur véritable, la centrale syndicale affirme que Couche-Tard « agit de façon déterminante sur des éléments fondamentaux de la négociation collective », ajoutant qu’elle ne laisse pratiquement aucune marge de manœuvre à Gestion Alexandre Germain inc.

Selon la centrale syndicale, Couche-tard serait toujours le véritable opérateur de l’établissement de Saint-Liboire.

La CSN a demandé à Gestion Alexandre Germain inc. de fournir les documents prouvant qu’il exploite indépendamment son entreprise et qu’il n’est pas assujetti aux « diktats » de Couche-Tard, ce qu’il a refusé de faire.

Pour David Bergeron-Cyr, c’est la question de la perte partielle du droit de gérance qui soulève les passions chez la direction de Couche-Tard, pas vraiment les questions financières. Rappelons qu’Alimentation Couche-Tard a enregistré des bénéfices nets de 173 millions $ pour le dernier trimestre seulement.

« Ils veulent gagner du temps et ralentir le processus de négociation. Ce n’est pas une question d’argent, c’est idéologique. C’est une guerre de pouvoir. »

À son avis, une convention collective constitue pourtant une façon plus humaine, plus juste et plus fonctionnelle de travailler.

« Les employés de Couche-tard qu’on rencontre aiment leur travail, leur clientèle. C’est l’arbitraire et les conditions de travail qui posent problème. Ils souhaitent se syndiquer plutôt que de partir. Le meilleur argument pour signer une carte, c’est le boss qui le donne, pas nous! »

Les travailleurs réclament la création d’une échelle salariale dont le dernier échelon serait fixé à 12,80$ de l’heure, quatre journées de maladie payées par année, des règles objectives dans l’attribution des horaires, des congés et des postes, de meilleure conditions en santé et sécurité du travail, dont plus de protection contre les vols armés de même que du soutien pour les employés victimes de ces agressions. Finalement, ils demandent le respect intégral des normes du travail.

« Parce que non, Couche-Tard ne respecte pas toujours la loi; ils sont d’ailleurs les champions des plaintes aux normes du travail. Par exemple, on a su que, dans certains cas, des sommes étaient prélevées directement sur la paie des employés quand des vols d’essence surviennent pendant leurs heures de travail. C’est complètement illégal! »


Adopter un Couche-Tard

La CSN a lancé la campagne de syndicalisation des employés des dépanneurs Couche-Tard, il y a deux ans. Elle a volontairement choisi de le faire à visière levée, annonçant clairement ses intentions.

« C’est fou de dire ça, mais même au Québec, une campagne de syndicalisation, ça se fait le plus souvent dans la clandestinité. Chez Couche-Tard, on a voulu jouer ça autrement. Pour une entreprise qui dit qu’elle doit son succès à ses employés, il me ressemble qu’elle pourrait leur démontrer plus de respect. »

Pour contrer les tactiques de la direction de Couche-Tard, la CSN réplique par une proximité avec les travailleurs sur le terrain et des pratiques originales.

D’ailleurs, près de 500 dépanneurs Couche-Tard ont été adoptés par des syndiqués de la CSN dans le cadre de la campagne « Adopter un Couche-tard ». Une visite est prévue toutes les deux semaines pour discuter avec les employés, quand c’est possible, démontrer une forme de solidarité et distribuer un tract.

« Ce n’est pas de la sollicitation, on donne de l’information. On ne reste généralement pas longtemps parce que les employés sont surveillés et qu’ils ont été bien prévenus qu’ils n’ont pas le droit de nous parler », explique en riant David Bergeron-Cyr.

Cette forme de « parrainage » vise à informer les employés des établissements de leurs droits et les façons de les faire respecter. Ultimement, ça fait évident parler de la campagne de syndicalisation en cours.

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|Le cas particulier du Couche-Tard de Saint-Liboire
4008|4088|Manchettes Politique_Québec|Libre échange avec l’Europe : Une nouvelle stratégie est essentielle|2012-10-18 08:59:37|IRÉC|

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) rend public un rapport de recherche du chargé de projet Alexandre L. Maltais. Les négociations pour l’Accord économique commercial et global (AÉCG) sont en fin de parcours. Les enjeux pour la culture québécoise sont majeurs. Le chercheur estime que le Canada ne devrait conclure aucune entente commerciale jusqu’à ce qu’une meilleure stratégie soit élaborée en matière de protection du patrimoine culturel. « Québec n’a trouvé rien de mieux que d’inscrire les mesures culturelles non conformes aux disciplines de l’accord en annexe. Notre analyse démontre clairement que ces mécanismes sont insuffisants », a déclaré Alexandre L. Maltais.

L’étude souligne la richesse et les multiples formes du patrimoine culturel au Québec. Elle explique également comment la « culture » est menacée de différentes manières dans le cadre d’un accord commercial, spécialement lorsque le traité en question a un champ d’application large comme l’AÉCG Canada-Union européenne. « L’expérience montre que les disciplines de libéralisation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des traités d’investissement posent des défis importants pour les politiques culturelles nationales », a affirmé le chargé de projet à l’IRÉC.



Ne pas répéter les erreurs du passé

Comme dans ses analyses précédentes de l’AÉCG, les marchés publics et les investissements, le chercheur appelle les négociateurs à la plus grande vigilance. « L’AÉCG va établir des précédents majeurs dans plusieurs domaines dont celui de la culture est particulièrement préoccupant, a-t-il rappelé . On ne doit pas répéter les mêmes erreurs. Dans les faits, il est presque impossible de renégocier un accord commercial ».

Il a précisé « qu’il faut éviter de protéger « uniquement » les industries culturelles ou d’utiliser la technique des annexes, qui ne constitue en rien une stratégie efficace à long terme ».



Quatre recommandations

Le rapport conclut en faisant quatre recommandations générales aux responsables politiques. En plus d’abandonner la stratégie adoptée par le Canada dans le cadre des négociations antérieures, le Canada doit renoncer à conclure un AÉCG avec l’Union européenne jusqu’à l’adoption d’une stratégie efficace de protection du patrimoine culturel. « Conclure les négociations avec l’Union européenne dans ces conditions serait irresponsable du point de vue de la protection du patrimoine culturel », a poursuivi Alexandre L. Maltais.

Il a également rappelé que le Québec et le Canada ne partagent pas du tout les mêmes points de vue sur les enjeux culturels. « Le gouvernement du Québec doit élaborer sa propre stratégie tout en encourageant vivement le Canada à faire preuve de cohérence et d’engagement en ratifiant notamment la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Il a conclu en soulignant la pertinence de favoriser une approche sûre en utilisant diverses techniques juridiques tout en portant une attention particulière à la formulation des clauses culturelles.

Le rapport de recherche de l’IRÉC intitulé « Commerce et culture : protéger la culture dans les accords commerciaux » est disponible ci-dessous ou sur le site de l’IRÉC au www.irec.net.





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|Les enjeux pour la culture québécoise sont majeurs
4009|4089|Langue Manchettes|Graham Fraser outrepasse son mandat|2012-10-19 07:35:48|Mario Beaulieu|

L’auteur est président du Mouvement Québec français

Le Mouvement Québec français déplore que Graham Fraser, commissaire aux langues officielles du Canada, sorte à nouveau de son mandat et critique les mesures destinées à faire progresser le français au Québec.

Les Québécois, lors de la dernière élection, ont choisi de stopper le déclin du français au Québec. Plusieurs d’entre eux ont compris d’ailleurs, et cela depuis longtemps, que la loi fédérale sur les langues officielles, adoptée sous prétexte de contrer la discrimination à l’endroit des francophones hors-Québec, a surtout servi à s’assurer du maintien des privilèges de la communauté anglophone de Montréal, vestige du règne colonial de la Grande-Bretagne.

M. Fraser, un fonctionnaire fédéral, s’attaque au projet d’application de la loi 101 aux cégeps, qui constitue une des mesures les plus importantes pour contrer déclin du français à Montréal.

En comparaison, advenant que cette mesure soit réalisée, les services scolaires et universitaires francophones dans le reste du Canada continueraient à être beaucoup moins disponibles, non seulement pour les allophones, mais pour la faible proportion de francophones hors-Québec qui n’ont pas encore été assimilés.

Le réseau collégial anglophone reçoit deux fois plus de financement que la part du poids démographique des anglophones au Québec le justifie. En ce qui a trait au réseau universitaire anglophone, cette proportion est triplée, sinon quadruplée. Quoi qu’en dise M. Fraser, l’anglais se porte très bien partout au Québec alors que le français recule.

Tous les rapports du commissaire aux langues officielles démontrent que la résistance à l’utilisation du français est persistante et quotidienne dans toutes les sphères de l’état fédéral.

Si le Canada avait à cœur la survie du français, il y a longtemps qu’il aurait respecté la volonté des Québécois de faire du français la langue commune sur le seul territoire qui ait pu, souvent dans des conditions difficiles, résister au rouleau compresseur de l’anglicisation.

La réalité que M. Graham Fraser nous cache c’est que la loi canadienne sur les langues officielles est une fausse politique de défense des minorités, qui sert dans les faits à perpétuer en douce l’oppression linguistique des francophones en général et des Québécois en particulier.


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|Le commissaire aux langues officielles doit cesser d’intervenir contre le français au Québec !
4010|4090|International Accueil_Analyses|Prix Nobel : L’Union européenne n’est pas une « personne »|2012-10-19 07:45:59|Michel Chossudovsky|

Le prix Nobel de la paix a été décerné cette année à l’Union européenne (UE) pour sa contribution acharnée à « l’avancement de la paix et de la réconciliation, à la démocratie et aux droits humains en Europe ».

Alors que la contribution de l’UE à la paix est discutable, la question clé consiste à savoir si une union d’États-nations formant une entité politique, économique, monétaire et fiscale constitue un « candidat admissible » au prix Nobel de la paix conformément au mandat du Comité norvégien.

Les Jeux olympiques sont « décernés » à des pays. Toutefois le prix Nobel de la paix ne peut en aucun cas être octroyé à un État-nation, encore moins à une union d’États-nations.

Le Comité Nobel norvégien a la responsabilité de garantir « l’admissibilité des candidats » conformément au testament d’Alfred Bernhard Nobel (Paris, 27 novembre 1895).

« … Tout le reste de la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employé de la manière suivante : le capital placé en valeurs mobilières sûres par mes exécuteurs testamentaires constituera un fonds dont les revenus seront distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services.

« Ces revenus seront divisés en cinq parties égales. La première sera distribuée à l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante dans le domaine de la physique; la seconde à l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante en chimie; la troisième à l’auteur de la découverte la plus importante en physiologie ou en médecine; la quatrième à l’auteur de l’ouvrage littéraire le plus remarquable d’inspiration idéaliste; la cinquième a la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes.

« Les prix seront décernés : pour la physique et la chimie par l’Académie suédoise des Sciences, pour la physiologie ou la médecine par l’Institut Carolin de Stockholm, pour la littérature par l’Académie de Stockholm, et pour la défense de la paix par une commission de cinq membres élus par la « Storting » norvégienne. Je désire expressément que les prix soient décernés sans aucune considération de nationalité, de sorte qu’ils soient attribués aux plus dignes, scandinaves ou non… (Testament d’Alfred Bernhard Nobel, 27 novembre 1895, c’est l’auteur qui souligne.)

On a violé les conditions formulées dans le testament d’Alfred Nobel.

Celui-ci est très clair : les cinq prix doivent être attribués à des « personnes ».

Depuis sa conception, plusieurs prix ont cependant été remis à la fois à des personnes et à des organisations et/ou institutions auxquelles elles sont affiliées comme dans le cas de Henry Durand (Croix-Rouge) ou Mohamed El Baradei de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Dans d’autres cas le prix a été alloué à des organisations composées d’un collectif de personnes (par exemple le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU).

L’attribution du prix Nobel à l’Union européenne, une entité politique, constitue visiblement une trahison éhontée de la volonté d’Alfred Nobel. En vertu du traité de Lisbonne, l’Union européenne a acquis un statut de « personne légale ». Néanmoins, une « personne légale » n’est pas une « personne » comme l’entendait Alfred Nobel dans son testament.



Théâtre de l’absurde

Il est inimaginable que l’on puisse considérer l’UE comme une « personne » ou un « groupe de personnes », voire comme une « organisation ». De plus, Nobel indique dans son testament que les candidats doivent être des citoyens sans égard à leur nationalité : « Je désire expressément que les prix soient décernés sans aucune considération de nationalité, de sorte qu’ils soient attribués aux plus dignes, scandinaves ou non. » (Ibid.)

L’UE est une union d’États-nations composés de citoyens.

L’UE n’est pas un citoyen en soi et n’a pas non plus de nationalité.

Les citoyens de l’UE sont des « candidats admissibles », mais l’UE ne peut pas être un « candidat admissible ».

Par ailleurs, il est évident que le Comité norvégien de sélection ne peut pas raisonnablement évaluer, comparer ou classer comme « candidats admissibles » au prix Nobel des « personnes » et l’Union européenne, qui n’est pas une « personne » mais plutôt une union de pays.

Il s’agit d’une considération importante : comment peut-on comparer la candidature de l’UE à celle des autres qui sont des « personnes » réelles? On compare des pommes avec des oranges?

Selon la procédure, une courte liste de nommés « est évaluée par des conseillers permanents et des conseillers recrutés spécialement pour leur connaissance de candidats spécifiques ». Le choix du lauréat se fait ensuite sur la base de cette évaluation par un vote majoritaire des cinq membres du Comité norvégien.

Le prix comprend « une médaille, un diplôme personnalisé, ainsi qu’une prime en espèce ». C’est le théâtre de l’absurde : un « diplôme personnalisé » pour l’Union européenne et une « prime en espèce », pour qui et pourquoi? Pour financer le déficit budgétaire de l’UE, ses plans de sauvetage bancaire?

La décision du Comité Nobel norvégien est lamentable, illégale et en violation flagrante de son mandat.

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|Le Prix Nobel de la paix à l’UE contrevient au testament d’Alfred Nobel
4011|4091|Accueil_Analyses Politique_Québec|Le 4 septembre, une poignée de votes ont fait la différence|2012-10-19 07:59:44|Paul Cliche|

Ce n’est que par 7 571 votes distribués dans 12 circonscriptions où les résultats ont été serrés que s’est joué le sort des élections du 4 septembre dernier. C’est en effet ce chiffre, qui ne représente que douze centièmes de 1% des 4 362 688 votes valides enregistrés dans l’ensemble du Québec, que s’est décidé l’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire ou, par contre, un gouvernement libéral minoritaire qui aurait maintenu le PQ dans l’opposition.

Une analyse des résultats de ces élections permet en effet de constater que le Parti québécois devait récolter 5 784 votes de plus pour être victorieux dans les 9 circonscriptions stratégiques qui lui manquent pour former un gouvernement majoritaire plutôt que minoritaire, soit passer de 54 à 63 députés. Par contre, il ne manquait que 3 209 votes au Parti libéral pour former un gouvernement minoritaire, soit passer de 50 à 53 députés, et ainsi maintenir le PQ dans l’opposition avec 51 députés.

Les neuf circonscriptions stratégiques où le PQ a subi la défaite avec les marges les plus serrées sont La Prairie, Papineau, Richmond, Verdun, Jean-Lesage, St-Jérôme, Trois-Rivières, L’Assomption et Mégantic.

Il a perdu 5 de ces dernières aux mains des libéraux et 4 aux mains de la Coalition avenir Québec(CAQ) dont L’Assomption et Saint-Jérôme où François Legault et Jacques Duchesneau ont été élus. Les 5 784 votes qui font la différence ne représentent qu’un treizième de 1% des 4 362 688 votes valides qui ont été enregistrés dans l’ensemble du Québec lors du scrutin.

Quant aux 3 204 votes qui manquent aux libéraux pour supplanter le PQ avec 53 sièges contre 51 et former ainsi un gouvernement minoritaires ils se trouvent dans les circonscriptions de St-François, Abitibi-Est et Laval-des-Rapides. Ces derniers ne représentent que 73 centièmes de 1% du vote dans l’ensemble du Québec.

Si l’on remonte dans l’histoire, les élections dont les résultats ont été les plus serrés en termes de votes dits stratégiques ont été celles de juin 1960. Ainsi, la Révolution tranquille a pu prendre son envol grâce à seulement 96 votes stratégiques.

On se rappelle que lors de ce scrutin - qui a permis au Parti libéral de Jean Lesage de chasser l’Union nationale du pouvoir après un règne ininterrompu de 16 ans - la majorité des vainqueurs n’a été que de 4 sièges même si leur gouvernement a été majoritaire à cause de l’absence de tiers partis importants.

Mais ce qu’on n’a pas souligné, c’est que la différence de votes ayant permis aux libéraux de remporter ces 4 sièges n’a été que de 96 votes stratégiques dont une majorité de seulement 4 voix aux Îles-de-la-Madeleine.

Par ailleurs, il faut noter que, le 4 septembre, le scrutin majoritaire a encore déformé de la volonté populaire exprimée par les électeurs dans l’urne en produisant des distorsions importantes entre cette dernière et la représentation parlementaire des partis, comme l’a d’ailleurs souligné le Mouvement pour une démocratie nouvelle.

C’est ainsi que le Parti québécois et le Parti libéral ont été surreprésentés. Ainsi le PQ s’est vu attribuer 43% des sièges alors qu’il n’a recueilli que 31,9% des votes et que le Parti libéral a obtenu 40% des sièges pour 31.2% des voix.

Par contre, la CAQ est en déficit de 12 points et Québec solidaire avec ses deux élus ne s’est vu attribuer que 1,6% des sièges alors qu’il a récolté 6% d’appui. Option nationale n’a droit à aucune représentation même s’il a recueilli 1,9% des suffrages.

Au contraire, un mode de scrutin proportionnel aurait fait en sorte que la volonté populaire ne soit pas déformée ainsi et que la représentation de chaque parti à l’Assemblée nationale se rapproche beaucoup plus de son pourcentage d’appuis électoraux

Le mémoire de maîtrise en science politique de l’auteur a porté sur l’analyse des résultats des élections provinciales québécoises de 1921 à 1960.

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|sommetreleveindependantiste@gmail.com


Horaire de la journée :

9h00-10h00 Accueil et inscription

9h30-10h00 Mot de bienvenue

10h00-10h50 Conférence 1
        A) Le printemps érable et la question nationale - Robert Laplante
        B) Histoire du mouvement indépendantiste - Éric Bédard

11h00-12h10 Panels
        A) Langue française et nouveaux arrivants - Maria Mourani et Mario Beaulieu
        B) Multiculturalisme, laïcité et identité Québécoise - Louise Mailloux et Simon-Pierre Savard-Tremblay

12h10-13h30 Diner-conférence avec Daniel Paillé - chef du Bloc Québécois

13h30-14h20 Conférence 2
        A) Géopolitique et stratégie - René Marcel Sauvé
        B) Économie et intérêts nationaux - Stéphane Gobeil

14h30-15h20 Conférence 3
        A) Développement de médias alternatifs - Pierre Dubuc
        B) Bilan - René Boulanger

15h30-16h45 Plénière

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|Samedi, 3 novembre, à Montréal
4039|4119|Société|Capsules d’humour avec Léo-Paul Lauzon|2012-10-26 08:57:10|L'aut'journal|

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|Capsules d’humour avec Léo-Paul Lauzon
4040|4120|Accueil_Actualités|L’Alliance sociale fait connaître ses attentes|2012-10-26 09:00:39|L’aut’journal|

À la veille de la reprise des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale du Québec, l’Alliance sociale rend publiques les attentes qu’elle a envers le nouveau gouvernement et les partis d’opposition.

Conscientes des difficultés que provoque la situation minoritaire du gouvernement Marois, les organisations membres de l’Alliance sociale enjoignent ce dernier à tout mettre en œuvre pour honorer ses promesses électorales et demandent aux partis d’opposition de mettre de côté la stricte partisanerie et les bras de fer avec le gouvernement.

Pour notre part, nous ne demandons pas mieux que de travailler de bonne foi avec le gouvernement !

Nous souhaitons que les préoccupations, les décisions et les gestes qui seront posés dans les mois à venir le soient dans l’intérêt de la collectivité québécoise et de son bien-être, ont déclaré les porte-parole de l’Alliance sociale : Carolle Dubé, présidente, APTS; François Vaudreuil, président, CSD; Jacques Létourneau, président par intérim, CSN; Louise Chabot, présidente, CSQ; Éliane Laberge, présidente, FECQ; Martine Desjardins, présidente FEUQ; Michel Arsenault, président, FTQ; Maryse Rousseau, vice-présidente, SFPQ et Richard Perron, président, SPGQ.



Éducation : un sommet dans les meilleurs délais

Les membres de l’Alliance sociale croient toujours que l’augmentation des frais de scolarité menace l’accessibilité, l’égalité des chances et la diversité socioéconomique de la population étudiante.

Les membres de l’Alliance se réjouissent de la décision du gouvernement Marois d’abolir la hausse des droits de scolarité et de son engagement à tenir, dans un avenir rapproché, un sommet sur le financement de l’éducation postsecondaire.

Elle souhaite toutefois que le gouvernement mette en place rapidement les balises nécessaires pour la tenue d’un débat éclairé.



Réengagement de l’État

L’Alliance souhaite un réengagement réel de l’État dans la dispensation et la revalorisation des services publics de qualité, dont une éducation accessible de la petite enfance jusqu’à l’université, des soins de santé universels et satisfaisants pour l’ensemble de la population, des plus jeunes aux plus âgés, des services gouvernementaux efficaces à la population et cela, dans un environnement sain et respectueux des conditions de travail de centaines de milliers de salariés qui donnent ces services.

L’Alliance poursuivra donc sa lutte contre la privatisation et la tarification des services, contre le principe d’utilisateur-payeur et pour une meilleure prise en charge collective des besoins de la population.



Vie de qualité à la retraite

Près de 40 % de la population active du Québec n’a aucune épargne en vue de la retraite et 44 % des retraités québécois de 65 ans ou plus reçoivent le Supplément de revenu garanti, une mesure sociale destinée aux plus démunis.

Plus de 60 % de la population active n’ont aucune participation dans les régimes complémentaires de retraite. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et la conclusion est claire : la couverture des travailleurs et des travailleuses à la retraite est insuffisante pour au moins, sinon plus de la moitié des Québécois et des Québécoises.

Il est temps de s’en occuper, d’autant plus que le régime volontaire de retraite contenu dans le dernier budget libéral, qui ne comporte aucune obligation pour les employeurs d’y cotiser, constitue un leurre qui ne permettra pas aux travailleuses et aux travailleurs d’accéder à un revenu décent à la retraite.

L’Alliance aimerait que le dossier de la retraite devienne une priorité pour le gouvernement. Aussi, elle est d’accord avec l’engagement électoral du Parti québécois de protéger les régimes de retraite des travailleurs et des travailleuses dans le cas d’une vente, d’une restructuration ou d’une faillite.



Un développement économique équitable

L’État doit également se réengager dans le secteur économique, en intervenant directement et efficacement, afin que le Québec tout entier profite des fruits du labeur quotidien des travailleuses et des travailleurs québécois.

L’Alliance se réjouit du fait que le gouvernement Marois se préoccupe de la question des redevances ainsi que de la deuxième et de la troisième transformation.

De tels projets doivent profiter réellement à la société québécoise et être développés dans le respect et avec la mise à contribution des communautés locales, dans une perspective de développement durable. De cette manière, nous nous approcherons davantage de l’objectif d’une meilleure redistribution de la richesse au sein d’une économie dynamique et productive.



Le Québec, mûr pour un bon débat sur la fiscalité

L’Alliance sociale est déçue de la décision du gouvernement de renoncer à abolir la taxe santé et souhaite que cet engagement soit respecté dès que les conditions le permettront.

Cependant, toute l’agitation médiatique autour de la taxe santé a eu le mérite de mettre au cœur des débats la richesse et son partage.

L’Alliance estime que le Québec est mûr pour une bonne réflexion structurée et constructive sur la fiscalité : nous souhaitons que le gouvernement lance un vaste débat public pour notamment juger du bien-fondé de certains avantages fiscaux consentis aux plus riches, revoir l’imposition des dividendes et des gains en capital, évaluer la possibilité d’ajouter un palier d’imposition et lutter contre l’évasion fiscale.

Ainsi, le gouvernement Marois sera à même de rétablir une plus grande justice dans le régime fiscal du Québec.

En outre, l’Alliance sociale invite le gouvernement du Parti québécois à renoncer pour le moment à l’atteinte de l’équilibre budgétaire.

L’économie québécoise roule à un rythme inférieur aux attentes et le gouvernement fait face à des engagements financiers plus lourds que prévu.

Un retour précipité à l’équilibre budgétaire se ferait nécessairement au détriment de la qualité et de l’accessibilité aux services publics et de la stimulation de l’économie. 

Enfin, l’Alliance compte sur le gouvernement du Québec pour exiger un rehaussement substantiel de la contribution fédérale pour soutenir les provinces, tout en respectant les champs de compétence.

Elle compte également sur lui pour convaincre les employeurs d’investir dans la formation de la main-d’œuvre, le maintien et la création d’emplois de qualité et la valorisation du savoir-faire québécois.

Les organisations membres de l’Alliance sociale s’engagent à défendre et à présenter ces objectifs sur toutes les tribunes dont elles pourront disposer.



Les membres de l’Alliance sociale

L’Alliance sociale représente plus d’un million de membres. Elle regroupe l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

|Elle invite le nouveau gouvernement à renoncer pour le moment à l’atteinte de l’équilibre budgétaire
4041|4121|Accueil_Actualités|Françoise David écrit à Stephen Harper|2012-10-26 09:55:59|Pierre Dubuc|Si on en croit un article de La Presse du 23 octobre, Françoise David envisage d’écrire à Stephen Harper pour que ce dernier mette fin aux interventions de son député Pierre Poilièvre en réplique à celles du député néo-démocrate Alexandre Boulerice.

Selon le journaliste Martin Croteau, Poilièvre ne rate jamais une occasion de rappeler que Boulerice a contribué à hauteur de 3 700 $ à Québec solidaire, un parti qu’il qualifie du « plus pur et dur des partis séparatistes ».

Si Mme David vient ainsi à la défense de Boulerice, ce n’est pas par simple amitié pour le député de sa circonscription fédérale, ni parce que cela s’inscrit dans le cadre de sa campagne d’assainissement des mœurs politiques au Québec (et maintenant au Canada).

C’est tout simplement qu’en réaction aux tactiques des partis conservateur et libéral d’associer le NPD au « parti séparatiste » Québec solidaire, Thomas Mulcair s’est senti obligé d’annoncer son intention de mettre sur pied un NPD oeuvrant sur la scène québécoise.

La proposition de Mulcair constitue un puissant désaveu de Québec solidaire, un parti qui lui a pourtant donné un solide coup de main lors de la dernière campagne électorale. Amir Khadir a milité et voté pour le NPD.

Quant à Françoise David, elle a déclaré à Tout le monde en parle que son vote était un secret. Secret de polichinelle pour tous ceux qui suivent de près les activités de Québec solidaire.|Après l’Assemblée nationale, elle s’attaque aux mœurs du Parlement canadien!
4042|4122|authebdo|L'aut'hebdo - 26 octobre 2012|2012-10-26 10:10:51|L'aut'journal|Plus de 7 000 visites par jour !

Si vous n’avez pas visité notre site régulièrement au cours de la dernière semaine, il se peut que vous ayez manqué ces articles

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ACTUALITÉS

Recensement 2011 : la folle journée du 24 octobre
Le défaut de comparabilité crève les yeux. Statistique Canada consacre une page entière à nous en avertir
par Charles Castonguay


POLITIQUE QUÉBÉCOISE

Madame Marois, on veut des emplois, de bons emplois!
Ce qu’on attend du discours inaugural du gouvernement
par Sylvain Martin

L’Alliance sociale fait connaître ses attentes
Elle invite le nouveau gouvernement à renoncer pour le moment à l’atteinte de l’équilibre budgétaire

La fonction publique québécoise se privatise aussi
Ailleurs, le recours aux ressources externes en informatique varie entre 8 et 25 %; au Québec, il atteint 52 %
par SFPQ


POLITIQUE CANADIENNE

Quand une idéologie menace nos droits
Le projet de loi C-377 sur la « transparence syndicale » ou la politique de la diversion
par Régine Laurent

Polémique à Québec à propos du chantier de la Davie
Le NPD s’intéresse soudainement au chantier
par Guy Roy

Assurance-emploi : Une large coalition réclame un changement de cap
Les modifications affaibliront les régions et appauvriront les plus précaires


COUPS DE GUEULE

Lait en poudre et bien commun
Dans la série À soère, on fait peur au monde !, le Québec en a traversé des vertes et des pas mûres
par Michel Rioux

Les élus jouent aux gros bras avec le monde ordinaire
Les politiciens au service de l’intérêt supérieur de la population? Une farce…
par Léo-Paul Lauzon

Françoise David écrit à Stephen Harper
Après l’Assemblée nationale, elle s’attaque aux mœurs du Parlement canadien!
par Pierre Dubuc


INTERNATIONAL

Bolivie : Quand la gauche verte fait le jeu des ONG étrangères
Une réplique du vice-président bolivien, Alvaro Garcia Linera. Un débat qui concerne le Québec
par André Maltais


ENVIRONNEMENT

Les exportations du pétrole de l’Ouest vers l’Asie pourraient transiter par le Québec
Mme Marois adoptera-t-elle la même attitude intransigeante que la Première ministre Clark de la Colombie-britannique?
par Pierre Dubuc

Mobilisation pancanadienne à Victoria
Pour s’opposer aux pipelines des sables bitumineux et aux superpétroliers

Journée d’action nationale contre les sables bitumineux
La population doit être vigilante face à l’arrivée des sables bitumineux au Québec
par Équiterre

Le monorail…un rendez-vous à ne pas manquer!
Trens-Québec planche sur un montage financier qui permettrait au projet de voir le jour
par Réjean Porlier


MOUVEMENT SYNDICAL

Brèves syndicales
Couche-Tard à Boisbriand: l’employeur sévit; «Black Friday» : grève à prévoir chez Walmart; Assurance-chômage : manif à Thetford Mines; Gains syndicaux chez Projet Westwood à Rouyn-Noranda; Conflit en sylviculture à Percé
par Maude Messier

Assurer la pérennité des régimes de retraite : c’est possible selon les cols bleus de Montréal
Une entente à plusieurs volets, avec des mesures novatrices
par Maude Messier

Privatisation et sous-traitance : entente entre la FSSS-CSN et le Ministère
Un nouvel outil syndical pour lutter contre la privatisation en santé, selon la FSSS-CSN
par Maude Messier


LANGUE

George III not guilty
Et il n’y a pas lieu de se dire : «Adieu la dignité ! Adieu l’honneur ! Adieu nos lois ! Adieu nos droits ! Adieu notre simple droit d’exister !»
par Me Christian Néron


MOUVEMENT SOUVERAINISTE

Nous sommes des Fils et des Filles de la liberté
Allocution prononcée lors de l'inauguration du monument dédié à Louis-Joseph Papineau le 21 octobre 2012 à St-Denis-sur-Richelieu
par Robert Laplante


ÉVÉNEMENTS

Sommet de la relève indépendantiste
Samedi, 3 novembre, à Montréal

Forum social de Laval 2012
Un vent d’espoir au cœur de novembre
par Antoine Quinty-Falardeau

Citoyens – Hier, aujourd’hui, demain
Une exposition à l’Écomusée du fier monde


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4043|4123|Accueil_Analyses Mouvements_souverainiste|Lettre à Lucien Bouchard… d’une littéraire|2012-10-29 07:37:17|Glenda Wagner|

L’auteure est détentrice d’un doctorat en littérature québécoise

Monsieur,

Pour qui fréquente assidûment les arts en général et les lettres en particulier, les Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke, sont un passage quasi obligé, tant elles sont connues. Vous venez vous-même de rendre publiques, pour la postérité, vos propres Lettres à un jeune politicien.

Votre choix du titre n’est guère innocent. Il fait incessamment penser à Rilke, mais aurait également pu suggérer Albert Camus. Lequel, dans la clandestinité, a écrit quatre lettres destinées aux nazis honnis, lors de la Seconde Guerre mondiale; lettres réunies dans un ouvrage, pour sa part, intitulé Lettres à un ami allemand.

Bien que Rilke et vous ayez écrit un nombre égal de missives (neuf), les vôtres s’en différencient cependant, car elles sont fictives, sans date et dédiées à un destinataire virtuel (à tous jeunes gens, si possible). En revanche, vous avez en commun d’agir en qualité de mentors. Quant à ce qui vous rapproche de Camus, il s’agit du contenu même des lettres, qui a trait à la politique. Mais le parallèle s’arrête là.



Lettres à un jeune poète et Lettres à un jeune politicien mises en regard

Les Lettres à un jeune poète, à l’encontre des vôtres, ne livrent rien relativement à la vie et à la carrière de leur auteur, sinon que Rilke se déplace beaucoup… D’emblée, il entre dans le vif du sujet : la création littéraire. Tout y est, dès sa première lettre. Ses échanges épistolaires subséquents, tout en y encourageant l’écrivain en devenir, réitèrent des vues identiques en les développant.

Les Lettres à un jeune politicien sont un palimpseste des Lettres à un jeune poète, c’est-à-dire que, sous le nouveau texte (le vôtre), nous devrions lire l’ancien (celui de Rilke), tels l’Ulysse de Joyce et l’Odyssée d’Homère.

Vos lettres sont touffues. Et émaillées de conseils. À défaut d’une inscription de lieu et de date, chacune reçoit son titre comme s’il s’agissait de chapitres : La nécessité de s’engager; De l’importance d’avoir une carrière préalable; etc., ce qui annihile l’illusion de parcourir une correspondance.

Plus d’un élément fait sourciller, en effet : votre parti pris du tutoiement, notamment. Rilke, qui a pourtant lui aussi pour cible un jeune, le vouvoie; la langue allemande, non moins que la langue française, distinguant la familiarité de la formalité.

Votre destinataire (jeune politicien ou politicienne en herbe) change en cours de route, par exemple, dans ce qui suit : «Je dis […] aux jeunes […].» À qui vous adressez-vous? Ou, encore, «[mes] fils ont eu la chance d’être sensibilisés à l’histoire par un extraordinaire professeur. La passion d’André Champagne a fait merveille».

Le canevas de ces écrits épistolaires ci suppose qu’un mentor donne des conseils à un jeune. Dans cette dernière citation, ne vous livrez-vous pas à une méditation, ou ailleurs, à un règlement de compte plus que tout autre, tel l’incident qui ressortit à votre père?

Quoique malheureux, est-il exemplaire au point d’en faire mention? Aussi vos Lettres ne seraient-elles pas une espèce de testament politique ou de confessions? Votre omniprésence d’un bout à l’autre de votre écrit ainsi que, dans une bien moindre mesure, celle de vos proches trouveraient leur justification.



Testament politique : un titre plus conforme au contenu

Si, en revanche, l’on considère votre livre comme un testament politique, on n’est nullement étonné que vous vous attachiez à votre cheminement politique personnel. C’est du reste à cette occasion que vous aurez ces mots : «On m’a d’ailleurs reproché d’en avoir changé souvent.»

Selon votre propre expression, vous «sympathisez», dans les années 60, avec le PLC de Pierre Elliott Trudeau; en 1970, avec le PLQ de Robert Bourassa; en 1981, avec le PCC de Brian Mulroney, où vous devenez tour à tour ambassadeur du Canada à Paris (en 1981) et secrétaire d’État (en 1984); et cela, même si vous affirmez que, dès les événements d’Octobre 1970, «tout a basculé» pour vous et «[que vous êtes] devenu souverainiste».

Comment interprétez-vous cet itinéraire de 21 ans qu’il vous a fallu faire pour choisir entre le Québec et le Canada puisque vous fûtes chef du Bloc québécois (en 1991), chef de l’Opposition officielle à Ottawa (en 1993) et premier ministre du Québec sous la bannière péquiste (en 1995)?

Et vous concluez, d’une manière tout aussi inattendue que déconcertante, ce parcours, comme suit : «Je te ferais [sic] remarquer que ce fut aussi celui de René Lévesque, qui a été libéral avec Jean Lesage, avant de fonder le Parti québécois, puis d’inspirer le “beau risque” […].»

Je crie haro sur votre manque de lucidité : une différence notable vous sépare de Lévesque. Tandis que celui-ci n’a œuvré qu’au Québec, vous surfiez sur deux paliers de gouvernement. Qui plus est, Lévesque, dans la lignée de Louis-Joseph Papineau, a gardé sa trajectoire.

Rappelons que Papineau a été chef du Parti canadien ou Parti «patriote» — ascendant naturel du PQ —, qui s’est transmué en Parti rouge (on y défend les idées plus radicales du Parti « patriote »), puis en Parti libéral tout court en 1861.

C’est pourquoi vous faites davantage partie, me semble-t-il, d’une autre lignée, de celle du Louis-Hippolyte LaFontaine, seconde manière (du Parti réformiste modéré), qui a renoncé à ses convictions et participé, avec Robert Baldwin, à la mise au jour de l’Union des deux Canadas, ce que Papineau se refusait à faire. Il y a bel et bien une vision et des parcours dissemblables1.



Par quel moyen l’approche de Camus aurait pu vous être profitable

Terminons, enfin, avec le référendum de 1995. Vous posez à votre destinataire la question suivante : «Comment ne pas aborder avec toi le référendum de 1995?» Vous racontez alors les circonstances qui vous ont «placé à la tête de la campagne».

Il faut patienter jusqu’à la septième lettre pour que vous y reveniez. Mais votre interrogation n’inaugure rien de bon : «Tu veux que je te rappelle les circonstances dans lesquelles je suis devenu premier ministre?», si bien que court votre explication sur deux longues pages pour s’arrêter abruptement sur le commentaire laconique que voici : «[Il fallait] accepter le verdict contraire rendu par la majorité, si mince fût-elle.»

Pas un mot sur ces lendemains durant lesquels les Québécois découvrent s’être fait rouler dans la farine par le camp du NON et ravir leur référendum. À titre de premier ministre, une fois le vol confirmé, un an plus tard, pourquoi, au lieu d’opter pour un repli, la morosité, n’avoir pas limité les dégâts et repris sur-le-champ l’exercice? Ou, au minimum, n’avoir pas écrit, à l’instar de Camus, quelques lettres bien senties à nos déloyaux amis?

1 Cf. Papineau. Erreur sur la personne, de Yvan Lamonde et Jonathan Livernoia, et Les réformistes, d’Éric Bédard.

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|Votre choix du titre n’est guère innocent. Il fait incessamment penser à Rainer Maria Rilke, mais aurait également pu suggérer Albert Camus
4044|4124|Accueil_Analyses Mouvements_étudiant|Où en est rendu le mouvement étudiant?|2012-10-29 08:23:41|Alexandre Leduc|

Les 13 et 14 octobre dernier, l’association étudiante de sciences humaines de l’UQAM (AFESH) organisait un forum sur le syndicalisme étudiant. Réputée être l’association la plus militante et la plus radicale du Québec, il n’est pas surprenant qu’une telle initiative émane d’une association étudiante ayant pignon sur rue au sein des murs bruns de l’institution quarantenaire.

Plusieurs sujets à l’ordre du jour ont attiré une variété de participants, dont plusieurs cégépiens qui ont vécu une politisation accélérée avec le printemps érable.

Le samedi, les organisateurs désiraient faire aboutir la réflexion sur les raisons expliquant l’impossibilité du mouvement étudiant de mettre en branle une véritable grève sociale.

Lorsque la deuxième et dernière ronde de négociation s’est terminée dans l’impasse, la CLASSE a appelé à une grève sociale, invitant les syndicats et organisations de la société civile à embarquer dans la lutte pour faire plier le parti au pouvoir.

Cette grève ne s’est pas avéré et les panélistes ont évoqués différentes hypothèses pour expliquer cet échec : manque de mobilisation en dehors des cercles étudiants, laxisme des centrales syndicales, mauvaise presse dans les médias, etc.

Un autre atelier s’est intéressé à une particularité de la grève de 2012 par rapport aux grèves précédentes : les groupes affinitaires.

En effet, que ce soit «Profs contre la hausse», «Mères en colères», «École de la montagne rouge» ou encore du groupe de musique «Mise en demeure», le mouvement a connu une étonnante diversité d’appui en dehors de la gauche traditionnelle (partis politiques, syndicats, groupes communautaires).

Cet appui a renouvelé la légitimité du mouvement à mesure que le conflit s’éternisait. Il a également permis de politiser de nouveaux citoyens tout au long de la grève.

Un des ateliers les plus originaux était certainement celui intitulé «Que faire après et en dehors du mouvement étudiant ?»

Les organisateurs du Forum ont invité 4 panélistes qui ont été activement impliqués dans le mouvement étudiant au cours des 10 dernières années et qui sont maintenant actifs ailleurs dans d’autres mouvements sociaux et syndicaux.

Un constat plutôt négatif faisait consensus auprès des panélistes : une fois rendu en dehors du mouvement étudiant, on ne retrouve plus le niveau d’intensité et de qualité du débat intellectuel que l’on avait avant.

Dans le mouvement syndical, on se bat pour la hausse de salaire de la convention X, dans le mouvement logement on se bat à la régie contre une hausse de loyer Y, etc.

Finis les grands débats, finis les grands idéaux, l’après-mouvement étudiant serait plus terre-à-terre, plus «réaliste».

À voir l’étincelle dans les yeux des panélistes lorsqu’ils évoquaient leurs belles années de militantisme étudiant, difficile de ne pas leur donner raison.

Sans vouloir transformer cet atelier du Forum en foire d’emploi militant, les organisateurs voulaient plutôt lutter contre les drop out, ces militants engagés qui, une fois leurs études terminées, on ne revoit nulle part, comme si le militantisme avait un début et une fin, et que cette dernière se terminait une fois le diplôme obtenu.

Ces dernières années, le rapprochement de l’ASSÉ avec les organisations syndicales et les diverses coalitions sont des signes encourageants à ce chapitre.

Le forum s’est conclu sur un débat étonnant, à savoir si le syndicalisme étudiant était corporatiste ou s’il était plutôt un véhicule révolutionnaire. Discussion presque surréaliste, car si la CLASSE est l’étalon de mesure du corporatisme, qui peut sérieusement prétendre ne pas être corporatiste?

Une étonnante diversité de panéliste, incluant l’auteur de cette chronique, ont tour à tour livré leur point de vue sur l’État du syndicalisme étudiant post printemps érable.

Une chose faisait consensus, il est difficile de militer pour un groupe ou un parti politique tout en militant dans une organisation de masse comme l’est l’ASSÉ ou une centrale syndicale.

Il faut garder en tête les intérêts supérieurs du syndicat sans pour autant complètement mettre de côté ses convictions profondes et ainsi être malheureux dans son militantisme.

La force du mouvement de grève 2012 s’explique en la capacité qu’ont eue les différentes tendances au sein de la gauche étudiante de miser sur leurs points communs. «Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise» disait l’Union des forces progressiste (UFP). L’avenir du mouvement étudiant dépend de cette maxime.

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|Compte-rendu d’un forum organisé par l’AFESH-UQAM
4045|4125|Manchettes Politique_Canada|Accord Canada-Chine sur les investissements étrangers|2012-10-29 08:25:48|L’aut’journal|

Dans sa chronique du 23 octobre du Globe and Mail, Lawrence Martin attirait l’attention sur l’Accord sur l’investissement que le Canada vient de signer, dans le plus grand secret, avec la Chine, en signalant que c’était un des accords les plus importants signés par le Canada depuis l’ALENA.

L’accord doit entrer en vigueur le 1er novembre, sans qu’il y ait eu débat à la Chambre des Communes. Des spécialistes des traités de libre-échange, au Canada anglais, ont sonné l’alerte. Nous reproduisons ci-dessous l’article de Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. On peut lire, également, sur le même sujet en anglais l’article de Gus Van Harten une référence au Canada anglais – qui a inspiré l’article de Lawrence Martin et de Karel Mayrand.

C’est à se demander si, pendant que nous avons les yeux braqués sur l’éventuel accord de libre-échange Canada-Europe, nous ne sommes pas en train de nous faire passer un sapin.


Ombres chinoises sur l’investissement

Par Karel Mayrand

Le gouvernement fédéral a déposé il y a quelques semaines un nouveau projet de loi monstre de plus de 450 pages qui sera adopté, sans véritable débat par le Parlement d’ici le 1er novembre prochain. Caché dans le projet de loi C-45 se retrouve un accord Canada-Chine sur l’investissement, l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) entre le Canada et la Chine, qui aura des effets graves et irréversibles sur la souveraineté canadienne et qui porte atteinte à notre démocratie. Cet accord doit être stoppé.

Depuis 2010, les entreprises d’État chinoises ont acquis plus de 13 milliards $ d’actifs dans les sables bitumineux. Dans une seule transaction qui doit encore être approuvée par Ottawa, la Chinese National Offshore Oil Company (CNOOC) souhaite faire l’acquisition de Nexen pour la somme de 14 milliards $.

Une autre compagnie, Sinopec, a acquis des parts dans le projet d’oléoduc Northern Gateway qui doit permettre d’acheminer le pétrole canadien vers la Chine à travers les forêts et les montagnes de Colombie britannique. À ce rythme, une part significative des ressources pétrolières canadiennes sera sous contrôle chinois d’ici quelques années.

Le poids croissant des investissements chinois au Canada comporte un prix politique. Afin de sécuriser ses investissements, la Chine a négocié secrètement avec Ottawa le FIPPA, un traité qui accorde des droits inédits à des entreprises d’État chinoises dont les entreprises canadiennes ne bénéficient même pas, et qui porte atteinte à la souveraineté du Canada et aux pouvoirs constitutionnels des provinces.

L’APIE est l’accord commercial sur l’investissement le plus important depuis l’ALÉNA, conclu en 1992. Il accorde aux sociétés d’État chinoises le droit de poursuivre le Canada pour obtenir des dommages-intérêts pour des décisions prises par les municipalités, les gouvernements provinciaux, territoriaux ou par le gouvernement fédéral qui ont pour effet de nuire à leurs investissements. Ces poursuites et les décisions qui en découleront seront tenues secrètes. L’accord aura une durée de 31 ans et ne pourra être révoqué.

Selon Gus Van Harten, professeur de droit à l’Université York, les droits concédés par ce traité aux sociétés d’État chinoises ont des impacts sur les pouvoirs provinciaux en matière de ressources naturelles, de taxation et de droits de propriété. Le traité s’applique aux lois et réglementations provinciales, de même qu’aux décisions des tribunaux qui affectent les droits des compagnies chinoises.

Par ce traité les sociétés d’État chinoises obtiennent beaucoup plus que ce que les entreprises canadiennes obtiendront en Chine, et même que ce qu’elles ont au Canada, soit la possibilité de poursuivre le Canada à l’extérieur des cours canadiennes pour renverser des décisions législatives, réglementaires ou judiciaires qui vont à l’encontre de leurs intérêts.

En signant ce traité, le Canada abdique donc une partie de sa souveraineté au profit de l’État chinois et de ses entreprises sans obtenir de réciprocité pour les entreprises canadiennes en Chine.

Il ne sera pas nécessaire pour les entreprises chinoises de détenir une part majoritaire dans une entreprise canadienne pour invoquer le traité. Une compagnie chinoise possédant une part minoritaire dans une entreprise canadienne pourra poursuivre le Canada et obtenir une compensation financière.

Ainsi, une compagnie canadienne ou étrangère qui souhaite contester les lois canadiennes n’aura qu’à se trouver un partenaire chinois. Ceci ouvre la porte à une contestation tous azimuts de nos lois et réglementations. Ainsi, Sinopec, partenaire d’Enbridge dans le projet Northern Gateway, pourrait poursuivre la Colombie-Britannique si la province met de barrières à ce projet.

Les impacts du traité vont bien au-delà des sables bitumineux : les sociétés d’état chinoises sont aussi actives dans le secteur minier et lorgnent du côté du Plan Nord québécois. La compagnie Jilin Jien Nickel Industries a déjà fait l’acquisition d’une mine de Nickel dans le Nord québécois et sera protégée par l’accord comme tous les investissements à venir.

La capacité du Québec de gérer ses ressources naturelles sera désormais balisée par un accord signé par Ottawa sans consultation aucune avec les provinces.

Bien entendu le traité n’empêchera pas les divers paliers de gouvernement de continuer de réglementer pour protéger l’environnement, la santé et la sécurité des populations. Mais si ces réglementations ont pour effet de nuire aux entreprises chinoises, celles-ci pourront poursuivre les gouvernements et obtenir des compensations financières qui pourraient atteindre des milliards de dollars.

Dans ce contexte, il est probable que les provinces, les municipalités et le gouvernement fédéral deviennent plus frileux lorsque vient le temps d’adopter de nouvelles réglementations puisqu’ils voudront éviter de s’exposer à des poursuites coûteuses. Le traité aura donc un effet de verrou sur de nouvelles réglementations.

Par exemple, on voit mal comment le Canada pourra réglementer les émissions de gaz à effet de serre, instaurer une taxe sur la carbone ou rehausser les réglementations dans les sables bitumineux sans affecter les investissements chinois et s’exposer à des poursuites.

Mais l’aspect le plus troublant du traité est qu’il accorde aux sociétés d’État chinoises une protection pleine et entière contre l’opposition du public. C’est donc dire que si des citoyens canadiens organisaient une manifestation contre un projet porté par une compagnie chinoise, le Canada serait tenu d’user de son pouvoir policier pour protéger l’investisseur chinois contre la population canadienne.

Il fut un temps où le Canada protégeait sa souveraineté et sa population contre la menace communiste. Le Canada accepte aujourd’hui d’abdiquer une partie de sa souveraineté et de protéger le Parti communiste chinois et ses entreprises contre les citoyens canadiens. Le tout au nom du libre marché !

Il est inconcevable qu’un traité qui porte autant atteinte à la souveraineté canadienne, aux compétences des provinces et aux droits du public soit adopté en l’absence totale de débat démocratique au Parlement et d’un bout à l’autre du pays. C’est pourquoi nous devons nous y opposer fermement. Ce gouvernement a obtenu un mandat majoritaire, mais il n’a pas obtenu des Canadiens le mandat de vendre notre souveraineté à la Chine.

Source
http://www.davidsuzuki.org/fr/blogues/le-nid-du-colvert/2012/10/accord-canad (...)

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|Des experts sonnent l’alarme !
4046|4126|Manchettes Mouvements_syndical|Entrevue avec Louise Chabot, la nouvelle présidente de la CSQ|2012-10-29 08:31:40|Pierre Dubuc|

C’est au lendemain de sa rencontre avec Stéphane Bédard, le président du Conseil du Trésor, et tout juste avant une réunion avec le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) pour préparer les demandes qui seront acheminées au gouvernement avant le Discours inaugural de Mme Marois, que nous avons rencontré, dans les locaux de l’aut’journal à Montréal, Louise Chabot, la nouvelle présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Encore peu connue du grand public, Louise Chabot est devenue, en succédant à Réjean Parent, la première présidente de la CSQ qui n’origine pas du milieu de l’enseignement, très fortement majoritaire au sein de cette centrale. C’est une belle marque de confiance pour cette infirmière qui compte 30 ans de militantisme.

« Au départ, je militais dans un syndicat indépendant de la région de Trois-Rivières », précise celle qui tire beaucoup de fierté d’avoir présidé le premier syndicat indépendant d’infirmières à rallier une centrale syndicale.

Tout juste avant l’entrevue, Louise venait de prendre connaissance des déclarations incendiaires du patronat et de François Legault contre la réouverture du Code du travail pour modifier la loi anti-scab.

« C’est la même offensive qui se poursuit » , commente-t-elle, en faisant le lien avec la levée de boucliers contre l’abolition de la taxe santé, de ce tout ce que le Québec compte de porte-parole officiels et « officieux » du monde patronal, appuyés par ce qu’elle nomme « le duopole médiatique Gesca-Québecor ».

Dans leur mire, il y a, bien sûr, le Parti Québécois – dont le recul sur la taxe santé l’a « grandement déçue » – mais également les organisations syndicales.

« Toutes ces attaques, auxquelles il faut ajouter celles en provenance d’Ottawa avec le projet de loi 377 sur la ‘‘transparence syndicale’’, ont pour objectif, selon Louise Chabot, de remettre en question la pertinence et la légitimité du mouvement syndical. »

Pour elle, la pertinence du syndicalisme est inattaquable. Elle me cite une récente étude de l’Institut Broadbent qui prouve, chiffres à l’appui, que « la présence de syndicats forts dans une société est l’un des principaux éléments qui contribuent à réduire les inégalités ».

« Il n’y a qu’à constater l’augmentation de l’écart entre les riches et les pauvres, et la dégradation des services publics, aux États-Unis et au Royaume-Uni, deux pays où le taux de syndicalisation a dégringolé au cours des dernières années », enchaîne-t-elle.

Si la pertinence du syndicalisme est démontrable avec des données objectives, sa légitimité est plutôt du domaine politique. Elle doit être défendue face aux ennemis déclarés du syndicalisme, mais également devant ses propres membres.

« Aujourd’hui, le salariat est moins homogène. On assiste à une baisse de participation dans nos instances, à un recul de la mobilisation. C’est devenu plus difficile de formuler un projet commun, rassembleur », admet-elle.

Lors de son congrès du mois de juin dernier, la Centrale a réactualisé son projet de société. « ‘‘On a beau avoir un magnifique projet de société, mais comment le faire partager à nos membres?’’, ont demandé avec raison des délégués, raconte la nouvelle présidente. Par exemple, la CSQ appuie la décision de fermer Gentilly 2. Il y a de nos membres qui se demandent – et nous demandent – pourquoi nous intervenons sur ce sujet. »

C’est pour débattre de cette question – et de plusieurs autres concernant l’avenir du mouvement syndical – que la CSQ vient de mettre sur pied une commission spéciale sur le renouveau syndical.

Mais, en attendant le résultat de ses travaux, la CSQ va continuer à intervenir sur la scène publique et à syndiquer de nouveaux membres.

Au cours des dernières années, la Centrale a fait une importante percée chez les responsables des services de garde en milieu familial. « Nous en avons syndiqué plus de 15 000 », lance, sourire aux lèves, Louise qui pilotait le dossier à la CSQ, tout en décrivant l’immense champ d’action à investir pour les organisations syndicales dans des domaines connexes.

« À peine 30% du personnel des centres de la petite enfance est syndiqué. Il y a également tout le secteur de l’économie sociale, des organisations communautaires », constate-t-elle.

Au plan politique, la présidente de la CSQ se félicite de l’élection d’un gouvernement du Parti Québécois. « Deux visions se sont affrontées au cours de la campagne électorale. Et on doit reconnaître que les valeurs du nouveau gouvernement sont plus proches des nôtres que celles du gouvernement précédent. »

Quelles sont ses attentes à quelques jours du discours inaugural?

« D’abord et avant tout, je m’attends à ce qu’on annonce un développement des services publics. Finie l’ère des compressions! Il faut considérer l’argent qui y sera alloué comme un investissement plutôt que comme une dépense. »

« Deuxièmement, un changement d’attitude est nécessaire sur la fiscalité. Plutôt que de toujours agir sur les dépenses, il faut augmenter les revenus de l’État. Exiger des redevances des minières pour une plus grande justice sociale. S’attaquer aux paradis fiscaux et à l’évasion fiscale. »

« Troisièmement, nous voulons qu’on accorde priorité à l’emploi. Pas à n’importe quel type d’emplois. Mais à des emplois de qualité, stables, bien rémunérés. Sans jamais oublier les femmes. »

D’ailleurs, la présidente de la CSQ s’inquiète de la situation de l’emploi dans le cadre du Plan Nord. « Les entreprises embauchent des jeunes qui n’ont pas terminé leur Secondaire 5. C’est une approche à courte vue », déclare-t-elle en faisant remarquer que, selon différents pronostics, 70% des emplois nécessiteront, dans un proche avenir, un diplôme d’enseignement supérieur.

Tout naturellement, cela nous amène au Sommet sur l’enseignement supérieur. « Nous avons rencontré le ministre Pierre Duchesne pour lui faire part de nos positions. Nous voulons, entre autres, une accessibilité financière, mais également géographique. Faut que les gens des régions puissent fréquenter les institutions d’enseignement supérieures », nous confie-t-elle, tout en précisant que la CSQ est favorable au maintien du gel des droits de scolarité jusqu’à la tenue d’États généraux sur l’éducation.

Sur la question de l’accessibilité, la CSQ a une approche plus large que les seules études universitaires. « Il y a beaucoup d’écueils, bien en amont. Une sélection s’effectue par les collèges privés, financés à 60% à même les fonds publics. Et on peut remonter jusqu’à la petite enfance », souligne-t-elle.

Que Mme Malavoy s’attaque à la sélection des élèves par les écoles privées n’est pas inintéressant à ses yeux, mais soulève bien des réserves. « Le privé va-t-il demander davantage de ressources pour s’occuper des élèves en difficulté? Notre position est simple et directe : mettre fin aux subventions publiques aux écoles privées. »

Avec la ministre Malavoy, elle a également discuté de l’enseignement de l’anglais. « Nous avons toujours été contre l’idée de saupoudrer des cours d’anglais à partir de la première année. Nous sommes d’accord avec l’enseignement intensif, mais que fait-on avec les élèves qui connaissent déjà des difficultés? Nous nous opposons au mur à mur. Cela fait déjà 6 ans que nous avons des cours d’anglais en première année. Faudrait peut-être en faire le bilan avant d’aller plus loin. »

Nouvelle présidente, nouveau gouvernement, des conditions favorables pour établir des relations sur d’autres bases entre la centrale syndicale et le gouvernement. Mais, bien que Louise Chabot ait salué le partage de « valeurs communes » avec le gouvernement Marois, elle promet d’exercer une vigilance de tous les instants au nom des 190 000 membres qu’elle représente.

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|La CSQ fait part de ses attentes face au nouveau gouvernement
4047|4127|Manchettes Cinéma|Quand un Chinois vous tombe dessus|2012-10-29 08:34:26|Ginette Leroux|

Imaginez qu’un jeune Chinois, qui ne parle pas un mot de votre langue, entre subitement dans votre vie. Vous le conduisez au poste de police local. Là, les autorités ne peuvent que l’incarcérer puisqu’il n’a nul endroit où aller. Vous vous insurgez contre cette décision, que vous trouvez injuste, et vous vous retrouvez soudainement avec un inconnu sur les bras.

C’est ce qui arrive à Roberto, un célibataire endurci, habitué à vivre seul dans l’arrière-boutique de sa petite quincaillerie de Buenos Aires, quand, vidé brutalement d’un taxi, Jun, originaire de la province chinoise de Fucheng, atterrit dans sa vie.

Dépassé par la situation, l’homme de principes, un quasi maniaque qui entretient une passion qui le fait se jeter sans réserve sur les journaux à la recherche de récits insolites qu’il collectionne depuis son retour de la guerre des Malouines, fait tout pour se débarrasser de ce « pedazo de gnocchi » qui lui colle aux basques. Viendra jeter du lest, Mari, l’amoureuse en attente d’un Roberto qui défend son célibat bec et ongles.

Immense succès en Espagne et en Argentine, cette comédie dramatique du réalisateur argentin Sebastián Borensztein se savoure comme une crème glacée en été ou une bière fraîche sur une terrasse de la rue Saint-Denis un jour de canicule.

Rafraîchissantes, les situations sont cocasses. Ricardo Darin, dans le rôle de Roberto, est si sympathique qu’on lui pardonne volontiers ses colères, qu’on s’attendrit lorsqu’il se sent désemparé, qu’on souhaite même que son « invité » apprenne l’espagnol. Ignacio Huang incarne un jeune Chinois, avec toute la souplesse, l’ingéniosité et la retenue que demande un personnage confus, tout à tour, rempli de bonne volonté et joyeux puis envahi par le désespoir.

Mari, interprétée par Muriel Santa Ana joue avec aplomb et fraîcheur une prétendante pétillante, usant de mille ressources pour conquérir l’homme qu’elle aime. Les scènes, écrites d’une plume alerte, intelligente et fine, forment un scénario impeccablement structuré. Un film qu’il ne faut pas rater. Une heure quarante de pur bonheur.

Trois bonnes raisons de voir ce film : Ricardo Darin, Ignacio Huang et Muriel Santa Ana sont exceptionnellement attachants. La première scène qui tient lieu de prologue est particulièrement réussie et absolument époustouflante. Pour les valeurs présentes dans ce film que sont la survie, la main tendue, l’espoir de croire qu’il y a toujours une chance de s’en sortir, advienne que pourra.

Un cuento chino, une production Argentine-Espagne, en V.O. avec S.T.F., est présentement à l’affiche au Beaubien et au Quartier Latin.

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|Une comédie dramatique du réalisateur argentin Sebastián Borensztein
4048|4128|Manchettes Mouvements_syndical Mouvements_des_femmes|La construction, une industrie pour et par les hommes, révèle une enquête|2012-10-30 07:49:47|Maude Messier|

Discrimination systémique à l’embauche, intimidation et harcèlement psychologique et sexuel. Le portrait de la situation des femmes dans l’industrie de la construction au Québec semble tout droit sorti d’une autre époque.

Le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT) dévoilait, ce lundi 30 octobre, les résultats d’une étude menée sur trois ans auprès de 35 travailleuses de la construction qui confirment l’existence « d’une discrimination systémique et des cas de harcèlement psychologique et sexuel graves », de même que l’absence de recours adaptés aux réalités de l’industrie.

Les témoignages de ces travailleuses révèlent une problématique grave quant au sort qui leur est réservé, tant sur le plan personnel que professionnel.

Portrait d’une industrie pour et par les hommes

L’industrie de la construction, secteur majeur de l’économie du Québec dans lequel sont investis des milliards de dollars issus des fonds publics, a connu un essor fulgurant de 60% entre 2001 et 2011. Pourtant, la représentativité des femmes ne s’y est pas améliorée. Elles représentent à peine 1,3% de la main-d’œuvre.

Selon les données de la Commission de la construction du Québec (CCQ), seulement 7% des employeurs embauchent des femmes. Peu de travailleuses accèdent au statut de compagnon, 19% seulement, et elles stagnent au statut d’apprenti, ce qui se traduit par un revenu considérablement plus bas que celui des hommes. En bout de ligne, 60% des travailleuses abandonnent leur métier après cinq ans seulement.

Le Québec fait bien piètre figure considérant que la moyenne canadienne pour la représentativité des femmes dans les métiers et occupations de la construction est de 3%. En Alberta, où l’industrie connaît une hausse historique, les femmes représentent 5,9% de la main-d’œuvre.

« Force est de constater que le Programme d’accès à l’égalité, dont les mesures étaient volontaires, est un échec total », de déclarer Jennifer Beeman, sociologue du travail et rédactrice principale de l’étude. Mis en place de 1997 à 2006, ce programme devait hausser la représentativité des femmes dans l’industrie de la construction à 2% pour l’an 2000.

Devant les constats de l’étude du CIAFT, Mme Beeman est catégorique. « Ça prend des mesures concrètes, contraignantes et durables. Nous ne pouvons pas répondre à des problèmes structuraux graves par de simples projets pilotes ponctuels. » Elle insiste aussi sur l’urgence d’agir parce que « la situation est plus que difficile et que les droits fondamentaux des travailleuses sont bafoués. »

Une majorité de femmes ayant participé à l’étude, soit 26 sur 35, ont affirmé ne pas avoir eu une bonne expérience en milieu de travail. Une majorité ont vécu des situations de discrimination ou du harcèlement psychologique ou sexuel.

Il ressort également de l’étude que les recours sont inadaptés et que les femmes victimes de harcèlement ne bénéficient pratiquement d’aucun soutien et ne connaissent pas leurs droits lorsque de telles situations surviennent.

S’adressant au gouvernement et, plus spécifiquement, au ministère du Travail, le CIAFT formule trois recommandations. Il réclame une structure de soutien indépendante pour traiter les cas de harcèlement psychologique et sexuel, ainsi qu’un programme de sensibilisation et de prévention destiné aux travailleurs, aux employeurs et aux syndicats.

Le CIAFT recommande aussi une obligation contractuelle pour l’embauche de cohortes de travailleuses pour assurer un minimum de 4% de femmes sur les chantiers des projets publics majeurs.

Finalement, il souhaite la mise en place d’une structure de formation, de placement et de suivi destinée aux femmes.

« J’ai été barmaid pendant 12 ans, je me pensais immunisée », raconte Karyne Prégent qui a oeuvré pendant dix ans comme charpentière-menuisière.

La discrimination systémique à l’embauche est une problématique bien réelle et difficile à prouver. « Je suis déjà allée porter mon cv et l’employeur l’a déchiré devant tous les travailleurs du chantier, en riant et en me disant : « oui, oui chérie, je t’appelle! ».

Plus subtilement, les employeurs répondent fréquemment qu’ils ont déjà embauché des femmes et que « ça n’a pas bien fonctionné». « Ça veut dire quoi ça? Avec les hommes, ça va toujours bien? Le message est clair : ils n’en veulent pas de femmes. »

Une fois embauchée, les travailleuses ne sont pas au bout de leurs peines parce que le harcèlement vient également des autres travailleurs, des contremaîtres et des sous-traitants, et est toléré par tous. « Et c’est un éternel recommencement, à chaque nouveau chantier. »

Mme Prégent a donné des exemples à faire friser les oreilles. « On est en 2012, personne ne devrait laisser passer des commentaires comme ça. Les contremaîtres devraient intervenir. C’est aussi la responsabilité de l’employeur de voir à ce qui se passe sur son chantier. »


Où sont les syndicats?

Aujourd’hui, Karyne Prégent est libérée à temps plein par la CSN-Construction pour s’occuper du dossier de la condition féminine. Elle milite actuellement pour la création d’un réseau de travailleuses de la construction. « Les femmes ont peur des représailles. Elles vont se taire plutôt que de dénoncer une situation d’abus. Même avec 25 000 employeurs, l’industrie de la construction est un petit milieu, surtout si vous êtes une femme. »

Jennifer Beeman a aussi indiqué que 27 travailleuses ont refusé de participer à l’étude par peur de représailles.

Pour Mme Prégent, s’impliquer syndicalement représente une opportunité privilégiée pour venir en aide aux travailleuses directement. « C’est la première ressource vers laquelle elles devraient se tourner en cas de problème. »

Pourtant, ce n’est pas le cas actuellement. C’est aussi l’un des constats de l’étude du CIAFT. Comment expliquer que les organisations syndicales ne soient pas plus sensibles à la réalité de ces travailleuses et à la question des femmes dans l’industrie de la construction de façon générale?

« Les syndicats de la construction sont aussi des milieux d’hommes. La discrimination systémique traverse toute l’industrie. Les femmes ayant des rapports problématiques avec leur syndicat se retrouvent donc complètement seules », de souligner Jennifer Beeman.

Pour Karyne Prégent, le monde syndical doit impérativement prendre acte de ce qui se passe sur les chantiers et agir. C’est ce qu’elle a choisi de faire.

« Il y a tellement de choses qui n’ont pas de bon sens. On n’accepterait pas ça dans aucun autre milieu de travail, mais parce que c’est la construction, un monde d’hommes, c’est correct. Ce n’est pas vrai, personne n’a à endurer ça. »

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|Discrimination et harcèlement : où sont les syndicats?
4049|4129|Manchettes Politique_Canada|Un nouvel accord conclu par les conservateurs|2012-10-30 07:57:23|Claude Vaillancourt|

Le gouvernement Harper vient de sortir une nouvelle entente internationale d’une boîte à surprise. Il s’agit d’un accord sur les investissements avec la Chine. Son nom officiel est l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) entre le Canada et la Chine.

On commence à mieux connaître ces drôles de dédales juridiques que sont les accords sur la protection des investissements. Ces traités permettent à des compagnies de poursuivre les gouvernements si ces dernières s’estiment lésées dans leur liberté de commercer. Les litiges sont traités par des tribunaux d’experts non transparents. Leur modèle est le fameux chapitre 11 de l’ALENA, qui a coûté au gouvernement canadien environ 170 millions$, payé à même nos taxes, en poursuites diverses.

Les gouvernements peuvent être poursuivis à tout moment mais les compagnies, quant à elles, n’ont ni obligations ni responsabilités légales. Tout pour les compagnies, rien pour les États. On se demande quelle sorte de démocratie peut permettre ça.

Pourtant, notre gouvernement multiplie ces ententes inacceptables. Le Canada a conclu six de ces accords depuis 2011 et douze sont présentement en négociation. On retrouve aussi ce genre de disposition dans les accords de libre-échange, dont celui avec l’Union européenne en cours de négociation.

Le gouvernement Harper devrait plutôt remettre en question ces dispositions sur les investissements, comme le fait l’Australie, un pays qui refuse désormais de négocier de telles ententes aux effets pervers sur les populations et la démocratie, et qui s’est exclu des négociations sur l’investissement dans le cadre du Partenariat transpacifique.

Nous sommes déjà soumis à ce genre de disposition avec les États-Unis par l’ALÉNA. Si nous acceptons que ce modèle s’impose aussi dans nos accords avec l’Europe et la Chine, les compagnies des trois plus grandes puissances au monde — là où il y a le plus grand nombre de multinationales — pourront poursuivre les gouvernements canadiens s’ils prennent des mesures qui ne leur conviennent pas. C’est donc une perte considérable pour notre souveraineté.

Plusieurs aspects sont très inquiétants dans cet APIE avec la Chine:

  • Cet accord a été négocié dans le plus grand secret à l’abri de tout regard indiscret, selon les tristes habitudes du gouvernement Harper — cet accord-là encore plus que les autres.

  • Il s’agit d’un accord énorme, complexe, avec des conséquences considérables; or le gouvernement Harper ne prévoit même pas qu’il soit voté ni discuté au Parlement. Ce qui soulève à juste titre l’indignation de l’opposition, plus particulièrement de la part du NPD et du Parti Vert.

  • Cet accord touche aussi les municipalités et les provinces. Il semble évident que ni les unes ni les autres n’ont été consultées et qu’on se passera de leur consentement.

  • Cet accord n’est pas réciproque. L’accès des compagnies chinoises au marché et aux ressources naturelles canadiennes est beaucoup plus grand et plus facile que celui accordé aux compagnies canadiennes en Chine. La Chine est un pays non démocratique peu favorable au libre marché. Cet accord risque donc d’être très avantageux pour les entreprises chinoises, mais pas pour les entreprises canadiennes.

  • Ce traité s’appliquera jusqu’en 2027, ou peut-être jusqu’en 2042. Il sera très difficile d’y mettre fin avant sa date d’échéance.

Il est difficile de comprendre les motivations de Stephen Harper de négocier un accord qui semble aussi mauvais. Est-ce que son aveuglement idéologique en faveur du marché complètement libre est tellement grand qu’il est prêt à tout ouvrir aveuglément, sans s’occuper de la réciproque? Est-ce qu’il veut tellement exporter le pétrole et les matières premières qu’il est prêt à transformer le Canada en bar open, sans réfléchir aux conséquences?

L’implication bien réelle des compagnies chinoises dans le pétrole des sables bitumineux laisse penser qu’il s’agit là d’une motivation majeure. L’offre d’achat de la société d’État chinoise CNOCC à la pétrolière albertaine Nexen Inc. montre bien que les ressources naturelles canadiennes sont bien dans la mire du gouvernement chinois.

Plusieurs considèrent, à juste titre, que ce traité avec la Chine est le plus important signé par le Canada depuis l’ALÉNA. Pourtant, l’accord risque d’être ratifié sans le moindre débat, parce que le gouvernent Harper a volontairement retenu l’information à son sujet et refuse d’en débattre publiquement.

Le NPD et le Parti vert sont résolus à mettre tout leur poids dans la balance pour au moins lancer un débat démocratique et permettre à la population de comprendre cette entente monstrueuse. Chez nous, le Parti québécois a le pouvoir d’intervenir sur cet accord, du moins dans les domaines de juridiction provinciale, et doit se saisir de cette question urgemment.

Cet accord soulève des enjeux majeurs concernant notre souveraineté, notre démocratie, voire aussi la constitutionnalité du traité. Le débat doit absolument se faire.



Si vous souhaitez écrire à Steven Harper à ce sujet, nous vous recommandons la lettre qui suit que vous pourrez adapter à votre guise. Il faudra la faire parvenir avant le 1e novembre à l’adresse suivante :

pm@pa.gc.ca

Monsieur le Premier Ministre,

Votre gouvernement s’apprête à signer le jeudi 1er novembre prochain l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) entre le Canada et la Chine.

Nous vous demandons de repousser cette signature tant qu’un vrai débat démocratique ne sera pas fait sur cet accord.

Cet accord nous inquiète au plus haut point :

  • Il a été négocié dans le plus grand secret.

  • Il permet à des compagnies chinoises de poursuivre les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux devant des tribunaux secrets.

  • Il est énorme et complexe, avec des conséquences considérables.

  • Il touche aussi les municipalités et les provinces.

  • Il n’est pas réciproque et est négocié avec un pays non démocratique.

  • Il s’appliquera jusqu’en 2027, ou peut-être jusqu’en 2042.

Pour toutes ces raisons, cet accord ne semble pas avoir été négocié dans l’intérêt des Canadiens et de Canadiennes et ne devrait en aucun cas leur être imposé sans débat et sans l’accord des provinces.

Le respect élémentaire de la démocratie exige qu’aucun accord commercial ne soit signé sans la tenue préalable d’un débat public sur les termes prévus dans l’accord.

Nous vous demandons d’être à l’écoute de la population canadienne et considérons que l’organisation de ce débat devrait être une priorité de votre gouvernement.

Recevez, Monsieur le Premier Ministre, mes salutations distinguées.

 

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|Vendre le Canada à la Chine
4050|4130|Langue Manchettes|Loi 101 au cégep : plus nécessaire que jamais|2012-10-30 08:09:56|Charles Castonguay|

Ceux qui hésitent à étendre la loi 101 au cégep ont accueilli avec soulagement la nouvelle donne politique du 4 septembre dernier. Ils se disent que le gouvernement Marois, minoritaire, n’insistera pas sur cette mesure. Ils sont persuadés aussi que rien ne presse.

Rien ne presse? Le 27 juin dernier, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) a enfin dévoilé ses statistiques officielles sur les nouvelles inscriptions au cégep depuis 2007.

Ses Indicateurs linguistiques dans le secteur de l’éducation invalident l’avis partisan émis par le Conseil supérieur de la langue française à quelques jours du dernier congrès du PQ. Le CSLF y recommandait de maintenir le libre choix au cégep.

La recommandation du Conseil s’appuyait sur des données suspectes provenant du MELS qui indiquaient une hausse phénoménale du pourcentage de nouveaux inscrits allophones choisissant le cégep français. Selon le CSLF, ce pourcentage n’aurait mis que deux ans, de 2007 à 2009, pour bondir de 51 à 64 %. C’était peu vraisemblable.

Le pourcentage, selon la nouvelle édition des Indicateurs, était plutôt de 48 % en 2007 et de 51 % en 2009. Et de 52 % en 2010.

Dans un communiqué diffusé le 3 juillet, l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA) s’est inquiété du contrôle politique des statistiques au MELS. On peut en effet se demander pourquoi le ministère n’a pas immédiatement signalé le caractère douteux des chiffres du CSLF.

D’autant plus que le MELS refusait à l’époque de répondre aux demandes pressantes pour des données plus récentes que celles de 2007, sous prétexte qu’elles étaient toujours en cours de validation.

L’IRFA concluait qu’il faut faire la lumière sur cet incident, puisque « la rigueur, la transparence et la libre circulation des données constituent les prérequis d’un débat démocratique sain et équilibré ».

Le porte-parole du PQ en matière de langue, Yves-François Blanchet, proposait à ce sujet une enquête du vérificateur général. Il n’y a pas que dans l’industrie de la construction que ça sent mauvais.

Dans un communiqué du 5 juillet, le CSLF proteste de sa bonne foi. Il reconnaît que la hausse du pourcentage des nouveaux inscrits allophones au cégep français est « moins rapide » qu’il ne l’avait cru et affirme attendre du MELS des explications.

Le Conseil ne change pas pour autant sa recommandation. Il conclut simplement que « La tendance des prochaines années sera donc à surveiller avec d’autant plus d’attention ». Rien ne presse, quoi.

Il répète d’ailleurs que le pourcentage de nouveaux inscrits anglophones au cégep français montre « une progression, qui reste cependant timide : 5,2 % en 1998 et 8,0 % en 2010 ». Et que la proportion de francophones qui choisissent le cégep anglais demeure en même temps stable, à environ 6 %.

Le CSLF persiste ainsi à nous induire en erreur. Selon les Indicateurs, le pourcentage de nouveaux inscrits francophones qui choisissent le cégep anglais, loin de demeurer stable, est passé de 3 % au début des années 1980 à 5 % à la fin des années 1990, puis à près de 6 % à la fin des années 2000.

D’autre part, s’en tenir à comparer des pourcentages reste trompeur. En chiffres réels, ce 6 % représente en 2010 plus de 2 600 nouveaux inscrits francophones au cégep anglais, alors que le 8 % de nouveaux inscrits anglophones au cégep français équivaut à seulement 417 étudiants.

On ne saurait donc se fier seulement à la fluctuation de quelques pourcentages durant certaines années particulières. Pour juger adéquatement de la question du cégep, il faut faire le bilan global de l’effet du libre choix sur l’ensemble des effectifs en longue période.

Notre tableau trace ce portrait d’ensemble sur trois décennies. Il fait le bilan global, en chiffres réels et non en pourcentages, des déplacements linguistiques qui surviennent lorsque la langue maternelle de l’étudiant diffère de la langue du cégep où il choisit de s’inscrire. Nous avons estimé ces effectifs à partir des pourcentages présentés dans les Indicateurs du MELS, dont en premier lieu ceux du tableau 14. Ces estimations sont exactes à quelques unités près.

De 1981-1990 à 2001-2010, les nouvelles inscriptions de francophones au cégep anglais progressent régulièrement. Par comparaison, celles des anglophones au cégep français ne font pas le poids. Elles étaient d’ailleurs plus fréquentes dans les années 1980 que les années 2000.

L’excédent des nouveaux inscrits francophones au cégep anglais sur les nouveaux inscrits anglophones au cégep français, soit la ligne 1 moins la ligne 2, passe ainsi du simple au double, soit de 9 708 étudiants dans les années 1980 à 15 469 dans les années 1990, puis à 19 344 dans les années 2000.

En même temps, le nombre de nouveaux inscrits allophones au cégep anglais se maintient, tandis que celui des nouveaux inscrits allophones au cégep français augmente suffisamment pour compenser la croissance des nouveaux inscrits francophones au cégep anglais.

Au bas du tableau, ces quatre sortes de déplacements se soldent par un gain net en nouveaux inscrits pour le cégep anglais (ligne 1 plus ligne 3, moins ligne 2) qui se chiffre en dizaines de milliers et qui, de 1981-1990 à 2001-2010, augmente de plus en plus rapidement. Par comparaison, le gain net pour le cégep français ne se chiffre qu’en milliers et ne progresse que lentement.

Au total, de 1981 à 2010 le cégep anglais a attiré 54 426 nouveaux inscrits francophones, plus 75 024 nouveaux inscrits allophones. En retranchant les 9 905 nouveaux inscrits anglophones qui ont choisi le cégep français, cela donne un bénéfice net de 119 545 nouveaux inscrits pour le cégep anglais. Le bénéfice correspondant pour le cégep français est de 10 100.

En gros, le régime de libre choix a profité au cégep anglais à hauteur de 120 000 nouveaux inscrits, contre 10 000 au cégep français. Voilà le bilan global, en chiffres réels, de trente ans de laisser-faire. Les commissions Larose et Bouchard-Taylor auraient peut-être abandonné leur attentisme en cette matière si on leur avait brossé un tableau semblable.

Le déséquilibre est encore plus cuisant au préuniversitaire. À la fin des années 2000, la proportion de francophones qui se préparent à l’université en étudiant au cégep anglais s’élève à 8 %. L’anglais en ressort comme unique gagnant – et le français comme perdant – au jeu des déplacements linguistiques. Au total, durant la seconde moitié des années 2000, pas moins de 23 % des étudiants qui se préparent aux études universitaires le font au cégep anglais.

Le libre choix au cégep revient ainsi à financer l’anglicisation d’une part importante de l’élite québécoise de demain.

Alors, rien ne presse, vraiment? On laisse filer une autre décennie?

La loi 101 n’est pas mesquine. Elle reconnaît à de nombreux francophones et allophones le droit de fréquenter l’école anglaise. Appliquée au collégial, la loi 101 ferait preuve d’une même générosité.

Tout comme le fait actuellement l’école anglaise, le cégep anglais continuerait ainsi à tirer des déplacements linguistiques un gain net appréciable. Cependant, à l’opposé de ce que révèle notre tableau, le cégep français en tirerait un gain net conforme au statut majoritaire des francophones et à leur volonté de faire du français la langue commune du Québec.

Pouvons-nous, encore une fois, demeurer figés dans l’immobilisme? Pouvons-nous laisser l’anglicisation dont témoigne notre tableau suivre son cours?



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|De 1981 à 2010, le régime de libre choix a profité au cégep anglais à hauteur de 120 000 nouveaux inscrits, contre 10 000 au cégep français
4051|4131|Société Accueil_Analyses|Maternelle 4 ans temps plein : priorité aux enfants de milieu défavorisé|2012-10-30 08:22:54|Yolande Brunelle et al.|

Yolande Brunelle, Directrice de l’école Saint-Zotique (2007-juin 2012), CSDM
France Capuano, Professeure, UQAM
Robert Gendron, Directeur général adjoint, CSDM
Monique Brodeur, Doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation, UQAM
Christa Japel, Professeure, UQAM
Marc Bigras, Professeur, UQAM
Alain Provost, Directeur de l’école Saint-Zotique, CSDM
Josée Crépeau, Directrice adjointe à la pédagogie, CSDM

Le Conseil supérieur de l’éducation vient de publier un avis sur les enfants d’âge préscolaire. Or, le Québec est conscient du problème de maturité scolaire, notamment chez les enfants de milieu défavorisé.

Ces derniers, qui fréquentent très peu les Centres de la petite enfance, ont donc tout à gagner de la nouvelle mesure que vient d’annoncer la ministre de l’Éducation quant à l’ouverture de maternelles 4 ans temps plein en milieu défavorisé.

La qualité de tels services est cependant essentielle. C’est pourquoi l’école Saint-Zotique de la CSDM, dans le quartier Saint-Henri, a mis sur pied en 2009 un projet en partenariat, misant sur les connaissances issues de la recherche, dont les résultats sont très encourageants.

Le Conseil supérieur de l’éducation, dans son avis intitulé « Mieux accueillir et éduquer les enfants d’âge préscolaire », propose quatre principes, dont « l’égalité des chances, qui suppose d’accorder une priorité au développement des services en milieu défavorisé » (p. 75). C’est dans cette perspective que l’équipe de l’école Saint-Zotique mène depuis 2009, un projet pilote de maternelle 4 ans temps plein avec curriculum enrichi.


Importance de la qualité des services pour les enfants vulnérables

En 2008, la Direction de la santé publique constate que les enfants de milieu défavorisé sont mal préparés pour l’école. À l’école Saint-Zotique, 45% des élèves sont vulnérables.

En 1998, un moratoire sur l'ouverture des maternelles 4 ans en milieu défavorisé a été imposé avec l'arrivée des Centres de la petite enfance (CPE). Malheureusement, 14 ans plus tard, force est de constater que très peu d’enfants de milieu défavorisé fréquentent les CPE.

Les maternelles, qui offrent actuellement un accueil à demi temps aux enfants de 4 ans, n’ont pas eu l’effet escompté quant à la réussite scolaire des enfants vulnérables.

L'implantation des maternelles 4 ans à temps plein en milieu défavorisé, annoncée par la ministre de l'Éducation, est donc une excellente nouvelle.

Plusieurs études démontrent que tous les enfants, en particulier ceux qui sont vulnérables, profitent de bons services préscolaires.

La qualité de ceux-ci se décline selon deux dimensions : qualité structurelle (lois et règlements en vigueur, ratio élèves/enseignant, formation et rémunération); qualité des processus (relations harmonieuses entre les adultes et les enfants, activités éducatives favorables à la maturité scolaire).

Au Québec, l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ÉLDEQ 1998-2010) a démontré que la majorité (61%) de nos services préscolaires (CPE, garderies, milieux familiaux) est de qualité minimale, c’est-à-dire qu’ils assurent la sécurité et la santé des enfants.

Bien que nous ne disposions pas d’une telle étude pour les maternelles 4 ans, les données de l’ÉLDEQ portant sur quelques-unes d’entre elles indiquent cependant que leur qualité moyenne est semblable à celle des services de garde.

Compte tenu du fait que ces maternelles ont été mises en place pour une population d’enfants à risque d’échec scolaire, il est donc impératif d’améliorer leur qualité. 2


Projet pilote maternelle 4 ans temps plein avec curriculum enrichi

En 2007, l’école Saint-Zotique, consciente des lacunes de son service préscolaire 4 ans, décide de l’améliorer. Elle propose à la CSDM d’offrir la maternelle à temps plein aux élèves de 4 ans.

Avec l’aval et le soutien financier de la commission scolaire, l’équipe agit d’abord sur la structure de son service en l’offrant à temps plein. Elle maintient le poste de l’éducatrice du Service de garde.

Voulant tirer profit au maximum des 12 heures additionnelles, l’équipe invite des chercheurs de l’UQAM avec qui elle collabore déjà pour l’implantation de programmes efficaces pour l’apprentissage de la lecture en maternelle 5 ans et au 1er cycle du primaire.

Ces chercheurs proposent d’implanter, en complément au « Programme du préscolaire de l’école québécoise », des activités éducatives démontrées efficaces.

Ainsi, tout en continuant de privilégier l'activité spontanée et le jeu, des programmes de prévention sont mis en place. Un partenariat est établi avec le CLSC pour l’intervention avec les parents. La qualité de l'aménagement de la classe est également bonifiée.

Après trois ans de mise en oeuvre du projet, des progrès significatifs sont observés chez les élèves. Les résultats sont très encourageants.

Le projet de l’école Saint-Zotique va donc dans le sens de l’avis du Conseil supérieur qui, tout en réaffirmant la place du jeu, souligne que « favoriser l’apprentissage actif en engageant les enfants dans l’expérimentation et le jeu n’implique pas de renoncer aux activités suggérées par les éducatrices ou les enseignantes ni à un enseignement plus explicite de certaines habiletés. (…). Des méthodes variées doivent être mises à profit pour soutenir les différents enfants » (CSÉ, 2012, p.82).

Dans une perspective de respect des enfants et des intervenants, ainsi que des fonds publics, il est essentiel que la mesure de maternelle 4 ans temps plein soit offerte de façon prioritaire aux enfants de milieu défavorisé et repose sur un curriculum enrichi, si on veut favoriser l’égalité des chances tel que le recommande le Conseil supérieur de l’éducation.

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|Très peu d’enfants de milieu défavorisé fréquentent les CPE