Sous-traitance en informatique

2012/12/03 | Par SFPQ

Déposé ce matin, le rapport du Vérificateur général du Québec sur l’utilisation de la sous-traitance en informatique au gouvernement du Québec donne raison au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Le Vérificateur général par intérim, Michel Samson, fait état de nombreuses lacunes concernant la gestion des contrats dans le domaine des technologies de l’information. Il se dit préoccupé à l’égard du traitement équitable des fournisseurs et de l’utilisation judicieuse des fonds publics.

« Pour la seconde fois en moins de 2 ans, le Vérificateur général presse le gouvernement de revoir sa stratégie à l’égard de la main-d’œuvre et du contrôle des dépenses. Il rappelle que le recours fréquent à la sous-traitance peut entraîner, à la longue, la stagnation de l’expertise interne, voire sa perte », indique Denise Boileau, vice-présidente du SFPQ.

Le gouvernement tarde toujours à mettre en place des processus pour attirer et retenir le personnel en informatique. « Les ministères et organismes doivent reprendre le contrôle des projets informatiques et freiner l’hémorragie des coûts, réclame le Syndicat. La perte d’expertise découlant de l’octroi systématique de contrats aux entreprises privées doit cesser! Il est habituel que le contribuable paie deux fois plus cher lorsque l’État a recours à la sous-traitance. Ainsi, le salaire d’un employé en informatique de la fonction publique varie entre 215 $ à 475 $ par jour, comparativement à 400 $ et 950 $ par jour pour le recours à une firme informatique », rappelle madame Boileau


Une commission d’enquête publique

Le Vérificateur général a examiné des appels d’offres au Centre de services partagés du Québec, à Revenu Québec, à la Régie des rentes du Québec et au Secrétariat du Conseil du trésor. Il souligne que la sollicitation de fournisseurs n’a pas permis d’atteindre pleinement l’objectif du libre jeu de la concurrence. Souvent, le fournisseur ayant poursuivi les travaux était celui qui avait obtenu le contrat précédent. Des lacunes ont aussi été recensées dans l’exécution de travaux non prévus, de la facturation à des taux supérieurs à ceux prévus dans le contrat et du non-respect du personnel désigné. « Avec ces nouvelles révélations, une commission d’enquête publique est nécessaire sur l’attribution des contrats informatique. Tout comme pour l’industrie de la construction, nous devons savoir où vont les milliards dépensés en sous-traitance dans les technologies de l’information », conclut la vice-présidente du SFPQ.