Brèves syndicales

2013/01/18 | Par Maude Messier

Un 9e Couche-Tard à la CSN

Montréal – 2013 sera-t-elle de bon augure pour la CSN dans sa campagne de syndicalisation des dépanneurs Couche-Tard?

Un 9e établissement de la chaîne a déposé une requête en accréditation le 12 janvier dernier. Les neuf travailleurs du dépanneur Couche-Tard situé au 8155 rue Notre-Dame Est à Montréal joindront le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Couche-Tard de Montréal et de Laval-CSN. Une décision de la CRT dans le dossier est attendue au cours des prochaines semaines.

Dans un communiqué, la CSN souligne que ces employés peuvent dès lors compter sur l’appui de la centrale pour faire valoir leurs droits « dans une entreprise où l'arbitraire patronal est total ».

Rappelons que la CSN tente toujours d’obtenir une première convention collective dans un établissement syndiqué, une étape cruciale pour la suite du processus de syndicalisation.

« Malgré les campagnes de peur qu'elle [l’entreprise] mène à leur égard, malgré ses tactiques d'intimidation contre celles et ceux qui exigent le respect de leurs droits, les employés refusent de se laisser enfermer dans ce climat de peur et choisissent de plus en plus la voie de la syndicalisation », a déclaré le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Ajoutons que Couche-Tard a été débouté ce mercredi par la Cour d’appel du Québec dans une décision favorable aux syndiqués.

Alléguant que son plan d’affaires est couvert par le secret professionnel, Couche-Tard a tenté de renverser une décision de la Commission des relations du travail, datant du mois de novembre, autorisant les syndiqués à le consulter. La Cour supérieure a refusé la requête en décembre dernier, puis, cette semaine, la Cour d’appel a indiqué ne pas avoir de motif pour intervenir dans le dossier.

Le juge Allan R. Hilton de la Cour d'appel écrit dans sa décision que « l'étendue du secret professionnel réclamé semble être exagérée. N'oublions pas que Couche-Tard se fonde, au moins en partie, sur l'existence du plan d'affaires pour contester les plaintes du syndicat. Sa pertinence est évidente. »

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Manifestations quotidiennes et piquetage se poursuivront de l’hôtel Maritime

Montréal – La Cour supérieure, dans un jugement rendu ce lundi par le juge Benoît Emery, a rejeté la demande d’injonction provisoire du groupe Tidan, propriétaire de l’hôtel Maritime à Montréal, demandant à la Cour d'empêcher les syndiqués de piqueter devant ses établissements montréalais.

La CSN s’est réjouie de cette décision et profite de l’occasion pour rappeler à l’employeur que le meilleur moyen de sortir de ce conflit de travail qui dure depuis cinq mois est « la négociation de bonne foi ».

Le trésorier de la Fédération du commerce de la CSN, Michel Valiquette, invite l’employeur à s’asseoir aux tables pour trouver des solutions, à l’instar de ses concurrents par ailleurs.

Rappelons que les négociations à l’hôtel Maritime s’inscrivent dans une négociation concertée regroupant les 35 syndicats du secteur de l’hôtellerie de la CSN.

À ce jour, une vingtaine de syndicats ont conclu des ententes avec leur employeur au cours des derniers mois sur la base de revendications communes, dont des hausses salariales de 3 % par année, une amélioration de la contribution au régime de retraite par l’employeur de 2 % du salaire gagné, une meilleure protection des emplois et des clauses visant à restreindre le travail des cadres. Les programmes de service réduit d'entretien ménager des chambres ne pourront avoir pour effet de diminuer le nombre d'heures travaillées par les salariés.

À la fin du mois d’août, la quarantaine d’employés de l’hôtel Maritime ont revêtu un chandail à l’effigie de la CSN en guise de moyen de pression. L’employeur les a sommés de le retirer, sans quoi ils ne pouvaient pas retourner au travail, ce qui a été interprété comme le décret d’un lock-out. Une interprétation que conteste l’employeur. En guise de réponse, les syndiqués ont voté en faveur de la grève le 4 septembre 2012.

Un litige juridique oppose toujours la CSN et le groupe Tidan sur la définition d’un lock-out. Une situation similaire s’est produite à la même période à l’hôtel Hyatt du centre-ville de Montréal.

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Mandat de grève à la Sépaq

Québec – Réuni cette semaine à Québec, le Conseil de négociation regroupant une cinquantaine de délégués des établissements de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a adopté un plan d’action comprenant une série de moyens de pression.

Le Conseil a également obtenu un mandat de grève à utiliser au moment jugé opportun, voté à l’unanimité. Une consultation auprès des membres sera effectuée sous peu afin d'entériner ce mandat.

La convention collective des quelques 2 000 employés au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) est échue depuis le 31 décembre 2012. En entrevue à l’aut’journal, la vice-présidente du syndicat, Maryse Rousseau, confirme que les négociations avancent plutôt bien dans l’ensemble des sept unités d’accréditation. Le monétaire sera, quant à lui, négocié à une table intersyndicale.

« Ça va assez bien, même si ce n’est jamais vraiment assez rapide à notre goût! À la Sépaq, nous nos membres sont répartis sur un grand territoire, alors on se prépare. »

Mme Rousseau souligne que la Sépaq gère le bien commun et que « ce n’est généralement pas la première priorité du gouvernement. Ce sont habituellement des négociations serrées, ils ne sont pas riches. On s’attend à de la résistance. »

Les principaux enjeux de cette négociation sont la rémunération, l'assurance collective, les heures de travail et le cheminement de la carrière.

« C’est évident que les réformes de l’assurance-emploi teintent les négociations. Plus de 99% de nos membres sont des travailleurs saisonniers qui gagnent en moyenne 15 $ de l’heure. Mais attention, plusieurs d’entre eux ne travaillent qu’une saison de 50 ou 55 jours. Au niveau du cheminement de carrière, nous voudrions avoir plus de garanties d’heures et prolonger les périodes de travail pour ces gens. »

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Réforme de l’assurance-emploi : l’industrie du cinéma en fera les frais

Montréal – Il n’y a pas que les travailleurs saisonniers et les régions qui seront touchés durement par les réformes de l’assurance-emploi, l’industrie du cinéma et de la télévision en fera aussi les frais.

L’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), dont la majorité des quelque 4 500 membres travaillent dans la région métropolitaine ou en milieu urbain, faisait valoir cette semaine que l’obligation d’accepter un emploi dans une autre industrie pendant leur période de chômage pourrait créer une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et spécialisée, une aberration dans un contexte de séduction pour attirer les productions étrangères.

«C'est le cas notamment des pigistes de notre industrie qui doivent demeurer disponibles entre deux tournages pour répondre sans délai à une offre de tournage. Si on les force à accepter un emploi en-dehors de leur champ de compétence durant ces périodes, ils ne pourront plus répondre à ces offres souvent faites à la dernière minute », d’expliquer le directeur général de l'AQTIS, Jean-Claude Rocheleau. Il craint que cette mesure ne les inciter à quitter définitivement l’industrie.

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Mandat de grève pour les cols bleus de Saint-Augustin

Saint-Augustin – Afin d’accélérer le processus de négociations qui « piétine » après 23 séances, les employés cols bleus de la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures se sont prononcés à 84 % en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée.

Les 68 employés représentés par la section locale 4795 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2011. Les pourparlers reprendront sous la supervision d'une conciliatrice à la demande du syndicat. Aucune date de rencontre n’a encore été déterminée.

« La négociation achoppe sur des questions d'ancienneté, de formation et de sécurité d'emploi qui devraient aller de soi dans le monde municipal, a expliqué Benoit Gosselin, conseiller syndical au SCFP. Pourtant, lors du dernier renouvellement de convention collective en 2006, le syndicat avait fait des efforts particuliers pour aider la Ville dans le contexte de défusion. La Ville avait promis un retour de balancier à la prochaine négociation; nous y sommes et nous entendons que cette parole soit honorée. »

Alléguant une bonne relation entre la Ville et ses employés, le syndicat estime qu’il est possible d’arriver à une entente sans recourir aux moyens de pression.

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Règlement à la BAnQ

Québec – Une entente de principe est survenue entre le comité de négociation du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et Bibliothèque et Archives nationales du Québec cette semaine.

Les membres devront se prononcer sur cette entente au cours du mois de février. Le SFPQ a précisé qu’aucune information relative au contenu de l’entente ne sera divulguée d’ici la fin des votes. Les moyens de pression sont évidemment suspendus.

La convention collective est échue depuis plus d’un an. Rappelons que les négociations ont tourné à vide cet automne, malgré la présence d’un conciliateur au dossier. Les employés avaient alors voté pour une banque de six journées de grève afin de mettre de la pression sur les négociations.