Une grappe de mobilité durable

2013/02/22 | Par IREC

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) rend publique aujourd’hui une étude qui renouvelle les perspectives des politiques industrielles en s’appuyant sur une stratégie de développement d’une grappe de mobilité durable. Selon les propositions des chercheurs de l’IRÉC, le gouvernement du Québec devra agir de manière à ce que les impacts de la reconversion des transports se répercutent sur la reconversion du système productif dans son ensemble, et en particulier dans les secteurs industriels qui lui sont plus étroitement associés.

« Le passage à une mobilité durable nécessite le renouvellement de la politique industrielle, une redynamisation de la politique de transport et enfin un encastrement adéquat dans la politique énergétique », ont expliqué les chercheurs Gilles L. Bourque, Mathieu Perreault et Robert Laplante.

« La crise des infrastructures, précisent les auteurs, dévoile en fait les limites d’un paradigme sociétal dominant qui arrive à la fin de sa vie utile : celui de la domination absolue du couple automobile/pétrole.

Aujourd’hui, une multitude d’enjeux industriels, économiques, sociaux et écologiques se combinent pour exiger des réponses nouvelles dans ce domaine. Les infrastructures de transport sont des éléments essentiels à la productivité et à la compétitivité de l’économie et elles ne peuvent être pensées convenablement sans être inscrites dans un cadre stratégique privilégiant la reconfiguration structurelle de l’économie québécoise ».


Un exemple pour le renouvellement de politique industrielle

Les chercheurs formulent un ensemble de propositions pour la création des outils qui sont nécessaires à la réalisation d’une politique industrielle (dont une institution publique névralgique : l’Agence de développement et d’innovation) ainsi que des foyers de mobilisation (les pôles de compétitivité que sont les équipements de transport, la motorisation, les piles, les matériaux et la logistique) qui pourraient être créés pour entreprendre la démarche proposée. Ils considèrent également qu’il est nécessaire de renouveler la politique de transport pour mieux soutenir le développement de la grappe de la mobilité durable. Enfin, ils abordent brièvement la nécessité d’adapter la politique énergétique du Québec de manière à maximiser les retombées d’une stratégie de développement de la grappe de la mobilité durable.

Un potentiel fantastique

Toutes les propositions contenues dans le rapport visent à maximiser les retombées d’une stratégie vers la mobilité durable. « Le potentiel des retombées économiques, sociales et environnementales de cette stratégie est tout simplement fantastique, affirment les chercheurs. D’un point de vue environnemental, cette stratégie représente l’unique voie pour atteindre les objectifs de réduction de CO2.

D’un point de vue social, elle exige et rend possible un renouvellement important du modèle québécois, renouvellement qui passe par une plus grande participation de tous les acteurs sociaux au développement du Québec. D’un point de vue économique, enfin, cette stratégie vise le détournement d’une fraction significative du flux monétaire sortant du Québec pour acheter du pétrole, vers de nouvelles activités économiques structurantes, par exemple le transport collectif électrifié. À tout point de vue, cette stratégie vers la mobilité durable est gagnante pour le Québec ».


Une opération rentable

De plus, ces investissements massifs dans l’augmentation de l’offre de transport collectif électrifié et le soutien à une grappe de la mobilité durable se traduiront non seulement par une diminution des importations de pétrole, mais également par une création d’emplois fort appréciable. Cet apport supplémentaire à l’activité économique québécoise est à même de rentabiliser, d’un strict point de vue financier, la stratégie de la mobilité durable.

On peut télécharger le rapport de recherche sur le site de l’IRÉC à www.irec.net