Brèves syndicales

2013/04/12 | Par Maude Messier

Travailleurs étrangers : les Métallos réclament la démission de Diane Finley

Toronto – Suite aux révélations faites cette semaine selon lesquelles la Banque Royale du Canada s’apprêtait à remplacer 45 de ses employés par des travailleurs de l'Inde, le Syndicat des Métallos réclame la démission de la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, pour sa mauvaise gestion du Programme des travailleurs étrangers temporaires.

La nouvelle est d’autant plus révoltante, selon le syndicat, que le chef de direction de la RBC, Gordon Nixon, a touché 12,6 millions $ en salaire, en options sur actions et en primes pour l'exercice 2012, ce qui en ferait un des chefs de direction de banque les mieux payés au Canada.

Le Syndicat des Métallos prend part au mouvement d’organisations syndicales qui dénoncent le recours abusif aux travailleurs temporaires, mettant en péril les salaires et le niveau de vie des Canadiens, tout en exposant les travailleurs étrangers à une forme d'exploitation.

Rappelons que les révélations selon lesquelles un consortium canado-chinois avait embauché des travailleurs de la Chine pour mettre en valeur une mine à Tumbler Ridge, en Colombie-Britannique, tout en refusant de recevoir en entrevue plus de 300 Canadiens ayant présenté leur candidature pour ces emplois parce qu’ils ne parlaient pas le mandarin, ont défrayé les manchettes cet automne.

Le Syndicat des Métallos estime que le cas de RBC a déclenché une tempête au pays et que des informations rendues publiques indiquent que d'autres banques et employeurs se livrent aussi à cette pratique « pour accroître leurs profits et créer, de façon permanente et selon un système à deux vitesses, une frange de travailleurs remplaçables, exploités et à bas salaires », pouvait-on lire dans un communiqué émis par le syndicat.

« La population du pays ne fait plus confiance à la ministre Finley pour assurer la protection des emplois et des travailleurs canadiens », déclare Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos. « De toute évidence, le moment est venu pour la ministre de remettre sa démission. » 

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Les avocats des centres jeunesse l’emportent

Montréal – Les 120 avocats des centres jeunesse du Québec obtiendront finalement la parité salariale avec leurs collègues.

Une entente avec le gouvernement est finalement intervenue au terme d’une mobilisation de plusieurs mois et de manifestations simultanées, notamment à Montréal, Joliette, Saint-Jérôme et Longueuil, le 18 mars dernier.

Les avocats des centres jeunesse réclamaient la parité salariale avec leurs collègues de la Couronne, de l'aide juridique et des autres organismes gouvernementaux qui ont obtenu, en 2011, une bonification salariale de 15 %. Cette augmentation avait ensuite été accordée aux juristes de l'État, aux avocats de l'aide juridique et à ceux des autres organismes relevant de l'État québécois.

En somme, de l'ensemble des avocats du secteur public provincial, seuls les 120 avocats des centres jeunesse n'avaient pas obtenu le même redressement salarial.

À la CSN, tant du côté de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) que de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), ont se réjouit du fait que cette entente vient finalement corriger une injustice, d’autant plus les avocats des centres jeunesse ont historiquement toujours été à parité salariale avec leurs collègues.

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Enlisement du conflit de travail chez MAPEI 

Laval – Ce lundi, les membres du Syndicat des salariés des produits de céramique et autres-CSN (SSPCA-CSN) ont rejeté à 99 % la dernière offre déposée par la direction de l’usine MAPEI de Laval lors d'un vote secret tenu en assemblée générale.

Les 155 travailleurs de l’usine sont sans contrat de travail depuis décembre 2011 et en grève depuis le 4 mai 2012. Plusieurs offres patronales ont déjà été rejetées à fortes majorités.

« Malgré le rejet d'une série d'offres que nous considérons toujours inacceptables, il s'entête à nous déposer sensiblement le même document que nous ne pouvons que rejeter. Cette fois-ci, nous l'avons rejeté à 99 % et nous espérons que ce message sera pleinement reçu à sa juste valeur », de préciser Éric Caron, président du SSPCA-CSN.

De litige sur la question de l’ancienneté, le conflit de travail dégénère en guerre de pouvoir.

Le 24 août dernier, 43 travailleurs ont été licenciés, au beau milieu de la grève, alors que l'employeur laissait miroiter des investissements de l'ordre de 10 millions $ dans l’usine de Laval. Éric Caron dénonce la stratégie de division adoptée par l’employeur pour tenter de casser le syndicat, tout en refusant de négocier de bonne foi.

« Les membres se galvanisent toujours plus solidement autour de leur simple et unique revendication, celle de se faire respecter. Si l'employeur comprend bien le message qui lui est envoyé, il va finir par déposer des offres qui vont refléter la reconnaissance à laquelle les salariés ont droit », a déclaré le président de la FIM-CSN, Alain Lampron, en appui aux grévistes.

MAPEI est un fabricant de colles et de produits chimiques pour le bâtiment. L’entreprise opère 59 sites de production dans plus de 28 pays sur cinq continents.

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Les Rendez-vous CSQ de la petite enfance

Longueuil – Une quinzaine d’années après la mise en place des services de la petite enfance au Québec, « le moment est venu de faire le point, de constater ce qui a été fait, des pas de géants dans certains cas comme pour les services de garde, et de réfléchir à ce qu’on souhaite pour le futur, en terme de qualité », explique la présidente de la CSQ, Louise Chabot, en entrevue à l’aut’journal.

Les Rendez-vous CSQ de la petite enfance, dont la première édition se tiendra cette fin de semaine à l’Hôtel Sandman à Longueuil, seront l’occasion de faire un bilan.

« Nous avons un beau programme qui se penchera sur les services éducatifs à la petite enfance dans un continuum du processus éducatif, sur l’approche ludique, sur la transition entre les services de garde et milieu scolaire, sur les enfants avec des besoins particuliers, sur le dépistage précoce en service de garde, sur la formation, sur l’accessibilité aux services éducatifs dans les milieux défavorisés et des réflexions sur les expériences à l’étranger. »

Mme Chabot, qui a été responsable politique du dossier de la petite enfance pendant plusieurs années à la CSQ, se réjouit que l’événement compte quelque 300 inscriptions, en provenance des services de garde, de l’enseignement et des professionnels de l’éduction.

« L’éducation, ça commence tout petit. À la CSQ, nous considérons que les services à la petite enfance doivent faire partie du réseau de l’éducation. C’est un objectif universel d’égalité des chances, parce que tous les enfants ne naissent pas égaux. » La petite enfance, ce ne sont pas seulement des services de garde, mais aussi de services éducatifs, du dépistage précoce, des services professionnels adaptés, des services complémentaires.

« Bien entendu, quand nous avons commencé à réfléchir à un rendez-vous comme celui-là, il n’était pas alors question de l’ajout de 28 000 places en CPE et de la maternelle dès quatre ans pour les enfants en milieux défavorisés. Ça s’inscrit tout à fait dans notre perspective. »

D’ailleurs, l’événement s’ouvrira en présence de la ministre de la Famille, Nicole Léger, et la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy. Une trentaine de conférenciers, spécialistes de la petite enfance de tous les horizons, prendront aussi part au rendez-vous, animé par Jacques L’Heureux.

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Mandat de grève à la LCBO

Toronto – Mercredi soir, les employés syndiqués de la Régie des alcools de l'Ontario se sont prononcés à 95% en faveur d’un mandat grève dans l’éventualité où les négociations avec le géant de la Couronne échoueraient.

Le président du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), Warren Thomas, a indiqué qu’il s’agissait d’un message clair des syndiqués quant à la lenteur des négociations. La convention collective, d'une durée de quatre ans, est échue depuis le 31 mars dernier. Depuis le début des négociations à la mi-février, les deux parties n'ont fait que très peu de progrès à la table de négociation.

Une bonification des salaires et des avantages sociaux, la sécurité d'emploi et l'amélioration des normes de santé et de sécurité font partie des revendications syndicales. « Nous demandons une bonne qualité de vie pour nos familles, un avenir pour nos enfants et la possibilité de prendre notre retraite dans la dignité. Nous estimons que nous partageons ces objectifs avec tous les résidents de l'Ontario », a fait valoir Denise Davis, présidente de l'équipe de négociation du syndicat.

Par le passé, les employés de la Régie des alcools ont déjà voté deux reprises en faveur de la grève, en 2003 et 2009. Dans les deux cas, les deux parties étaient parvenues à un accord sans déclencher un conflit de travail.

Les pourparlers devaient reprendre cette semaine et d'autres journées de négociation sont prévues en avril et en mai.

Le syndicat interpelle la LBCO en lui demandant clairement de retourner aux tables de négociations pour discuter des préoccupations syndicales, ce que la direction a refusé de faire jusqu’ici.

Le SEFPO représente plus de 7 000 travailleurs de la LCBO dans les succursal