Brèves syndicales

2013/04/26 | Par Maude Messier

Grève des employés de «fast food» 

Chicago – Dans la foulée des débrayages des employés de chaînes de restauration rapide à New York en novembre et le 4 avril dernier, c’était au tour des travailleurs de «fast food» et de commerces de vente au détail de descendre dans les rues de Chicago ce mercredi matin, dès 5h30.

Ils réclament, à l’instar de leurs confrères new yorkais, une hausse des salaires à 15$ de l’heure. La plupart gagnent le salaire minimum prescrit par l’État de l’Illinois, fixé à 8,25$ de l’heure. Ils réclament aussi le droit de former un syndicat sans représailles ni intimidations de la part de leur employeur.

Les organisateurs ont estimé qu’environ 500 employés ont pris part à la journée de grève organisée par le Workers Organizing Committee of Chicago, supporté par différentes organisations syndicales et groupes communautaires.

On estime que près du tiers de la main-d’œuvre de la ville de Chicago occupe des emplois peu rémunérés, majoritairement dans l’industrie du «fast food» et du commerce au détail. Ces industries sont non syndiquées et, donc, peu familières avec les organisations de travailleurs.

Pourtant, c’est précisément dans ce secteur d’activité que des initiatives d’organisations ouvrières, parmi les plus dynamiques en ce moment, voient le jour. OUR Walmart, Fast Food Forward (NY), Fight for 15 (Chicago) sont des campagnes populaires ayant un objectif commun : hausser les conditions minimales de travail dans le secteur des services à un niveau de vie décent.

Pour plus d’informations : The Nation et Salon


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« Nettoyons Montréal »

Montréal – Les cols bleus de Montréal font valoir que la solution pour mettre un terme à la collusion, à la corruption et aux coûts exorbitants des contrats octroyés par la Ville de Montréal passe par la valorisation de l’expertise interne.

Réunis devant l’hôtel de ville lundi soir, les membres du Syndicat des cols bleus regroupés de la ville de Montréal ont lancé la campagne « Nettoyons Montréal ». Le président du syndicat, Michel Parent, a interpelé les futurs candidats à la mairie, leur demandant de s’engager à abandonner le système actuel d’octrois de contrats et à valoriser l’expertise interne, plus efficace, moins dispendieuse, et qui permet d’offrir de meilleurs services aux citoyens et ce, à moindre coûts, selon le syndicat.

« Depuis un peu plus de 30 ans, le nombre de cols bleus dans les neuf arrondissements d'origine de la Ville est passé de 12 000 à 3500. Cette perte d'expertise interne a servi à mettre en place le système de corruption dont on découvre les détails. Pour défaire le système et pour que les Montréalais ne se fassent plus voler, il faut ramener le travail à l'interne. Avec les cols bleus, les coûts sont limités, connus et contrôlés : Montréal paye des salaires conventionnés à ses employés et pas un sou de plus », a expliqué Michel Parent.

Le syndicat a signifié qu’il talonnerait les aspirants à la mairie jusqu’aux prochaines élections municipales en novembre et que d’autres coups d’éclat seront organisés.

L’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc Extension a d’ailleurs signifié, plus tôt ce mois-ci, qu’il confiait la réfection des trottoirs aux cols bleus. L’arrondissement avait suspendu son programme de réfection depuis deux ans, les coûts ayant bondi de 44% par rapport à 2010.

Pour plus de détails sur la campagne : www.colsbleuscontrelacorruption.com


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Concessionnaires du Saguenay : Front commun syndical

Jonquière – En conférence de presse ce jeudi, le Syndicat démocratique des employés de garage Saguenay Lac-Saint-Jean (CSD) à appeler au boycott des concessionnaires automobiles de la région sur l'achat de véhicules et au respect des lignes de piquetage.

La CSD a reçu l’appui de nombreux syndicats de la région, notamment de la CSQ, des TCA et des Métallos de Rio Tinto Alcan, du Conseil régional FTQ, de la FIQ et du Conseil central CSN. Une collecte a aussi été organisée sur place, pendant la conférence de presse, pour recueillir des sommes en soutien aux 450 travailleurs en lock-out.

Joint par l’aut’journal, Georges Bouchard, président du syndicat, explique que la partie syndicale a déposé ses demandes le 6 février dernier et que le dépôt patronal a suivi quelques jours après.

Le syndicat a convoqué ses membres pour une assemblée générale prévue le 23 février. Le vote d’un mandat de grève figurait à l’ordre du jour. « De façon tout à fait légitime. On est dans notre droit. C’est un mandat qu’on allait chercher. La partie patronale est en demande sur toute la convention. Ça représente un recul de 40 ans en arrière. Salaires, précarité, horaires, temps partiel, sous-traitance », de souligner M. Bouchard.

La réponse patronale a été cinglante. Dès le 21 février, trois concessionnaires ont mis leurs employés en lock-out. Le 5 mars, 27 concessionnaires marchaient au même pas.

« Les négociations sont au point mort, bien mort. Aucune rencontre n’est prévue. C’est un lock-out sauvage », s’indigne M. Bouchard.

Rappelons qu’en mars, la Commission des relations du travail a réprimandé les dirigeants des concessionnaires en lock-out. Selon la CRT, 9 des 27 concessionnaires ont enfreint la loi en tentant de court-circuiter le syndicat dans le processus de négociation.

Cette semaine, la CSQ a signifié par communiqué avoir lancé un appel à ses membres dans la région afin qu'ils manifestent leur solidarité avec les travailleurs en lock-out des concessionnaires automobiles, déplorant le recours au lock-out, citant les cas de Québecor et de Rio Tinto Alcan.

« Il semble que certains concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean aient choisi la même voie, inconscients des dommages irréparables que cette approche brutale cause ensuite aux relations de travail, même après la fin du conflit », explique Nathalie Savard, porte-parole du Comité de coordination régionale de la CSQ.


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Mises à pied chez TC Media

Montréal – TC Media a annoncé en début de semaine la mise à pied de 11 des 23 journalistes oeuvrant dans les 22 journaux hebdomadaires de la région de Montréal.

Dès le 20 mai prochain, l’entreprise a indiqué qu’une partie du contenu de ses journaux de quartier de la région de Montréal sera désormais remplacé par du contenu bénévole : chroniques, communiqués et courrier de lecteurs.

« Finie la couverture du conseil d'arrondissement, du terrain visé par un changement de zonage, le tournoi de hockey mineur, la dernière décision de l'école de quartier, l'avis de son commissaire scolaire ou l'aménagement projeté au parc du coin de la rue », dénonce le Syndicat de l'information de Transcontinental (SIT – CSN), faisant par ailleurs valoir que cette décision contrevient aux dispositions de la convention collective en vigueur. Le syndicat étudie actuellement l’éventualité d’un recours contre TC Media.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) estime pour sa part que le nouveau modèle de TC Média « vide le journalisme de sa substance, au point de transformer les «journaux» du groupe en feuillets publicitaires dépourvus de toute valeur ajoutée. »

L’organisme s’inquiète de ce virage, où la nouvelle journalistique sera réduite au minimum et où « le titre de ?Chef de nouvelles? sera remplacé par celui de ?Directeur, Relations avec les communautés?, dont le titulaire relèvera désormais du directeur général qui est le responsable des ventes. »

La FPJQ fait valoir que la contribution du journalisme local est pourtant essentielle à la vie démocratique, « au moment où la société a besoin de plus d'éclairage journalistique sur les affaires municipales y compris au niveau local ».

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Manifestation à Concordia

Montréal – Des employés syndiqués actuellement en négociations pour le renouvellement de leur convention collective ont manifesté, ce jeudi midi, à l’occasion d’une réunion du conseil d’administration de l’Université Concordia.


Les membres du Concordia University Union of Support Staff - Technical Sector (CSN) ont rejeté, lundi, une offre patronale à 97,4% en assemblée générale. Ils ont aussi accordé au comité de négociation le mandat d’exercer des moyens de pression, en excluant la grève.

Outre les techniciens, deux autres syndicats CSN sont actuellement en négociation : Concordia University Library Employees Union (CULEU) et Concordia University Support Staff Union (CUSSU). Les membres des trois organisations ainsi que d’autres syndicats en processus de négociation ont pris part à la manifestation.

La convention collective des techniciens est échue depuis le 31 mai 2009. Le syndicat juge les offres salariales patronales insuffisantes. L'université se défend en affirmant se conformer à la politique salariale gouvernementale du Québec pour le secteur public. 8,5% pour un contrat de six ans, avec une possibilité de 11,5%, si l’on tient compte des versements supplémentaires conditionnels à la performance du PIB et de l’inflation.

Les demandes syndicales sont de 12% pour six ans. Les parties ne sont donc pas si loin, c’est surtout la question de la conditionnalité de l’offre patronale qui met en grogne le syndicat.

« C’est ridicule. L’université utilise une politique qui fait bien son affaire en bout de ligne, alors qu’elle n’y est même pas assujettie et que son financement n’est pas conditionnel à ça non plus », d’expliquer Hélène Madore, conseillère syndicale à la Fédération des employées et employés de services publics CSN.

« Concordia est toujours capable de trouver de l'argent pour les hausses de salaires généreuses pour les administrateurs, pendant que nous, nous essayons simplement de suivre l'augmentation du coût de la vie, a commenté le président du syndicat des techniciens, Alex Macpherson. Il n'y a aucune raison pour devoir prendre quatre ans avant de régler une convention collective, et ce, compte tenu de nos demandes modestes. »

Les techniciens réclament aussi une amélioration à la politique contre le harcèlement, des périodes de congé uniformisées et des avantages sociaux.

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Grève à la Régie des alcools en Ontario?

Toronto – À défaut d’une entente pour le renouvellement de leur convention collective, les quelque 7 000 employés de la LCBO déclencheront la grève le 17 mai prochain.

Les syndiqués se sont prononcés en faveur de la grève à 95% le 9 avril dernier. Ce mardi, l’équipe de négociation a avisé le ministère du Travail d’un éventuel débrayage à compter du 17 mai à moins d’une entente contractuelle.

Le syndicat estime que la LCBO refuse de négocier un contrat de travail juste et équitable. « Nous demandons à la LCBO de négocier une entente qui assure des emplois équitables pour tous ses employés. Jusqu'à aujourd'hui, la LCBO n'a montré aucune intention d'établir des conditions de travail équitables pour tous ses employés », d’indiquer Warren Thomas, président du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario.

Les éléments de litige comprennent les salaires, les avantages sociaux, la sécurité d'emploi et l'amélioration des normes de santé et de sécurité.

La convention collective des employés est échue depuis le 31 mars. Les syndiqués ont organisé des activités de piquetage la semaine dernière pour expliquer à la population leurs revendications et l’état des négociations avec la LCBO.

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Fin de la grève à la SAAQ

Saint-Hubert – Une entente de principe est finalement survenue à la fin de la semaine dernière, après une session de conciliation, entre le Syndicat des travailleuses affectées au mandat de la SAAQ (SCFP 5051) de Saint-Hubert et leur employeur, le Club optimiste Laflèche.

Les travailleuses ont donc entériné leur première convention collective ce lundi.

Rappelons que les sept travailleuses avaient déjà conclue une entente de principe en décembre dernier, une date de signature ayant même été prévue, mais l’employeur refusait de l’entériner et tentait d’y apporter des modifications.

L’organisation de l’horaire du travail était le principal élément de litige.

« La personne cadre qui travaille avec les syndiquées ne pourra effectuer que 10 heures de travail dans l'unité d'accréditation sauf pour des périodes bien précises et très restrictives. De plus,  les employées recevront leur rétroactivité à compter du 1er janvier 2013 Les autres modalités sont à la convenance des parties », a précisé Nathalie Courchesne, conseillère SCFP affectée au dossier.

Le syndicat voulait s'assurer que les travailleuses pouvaient avoir un horaire normal.