Brèves syndicales

2013/05/10 | Par Maude Messier

Entente de principe à la Sépaq

Québec – Une entente de principe est intervenue vendredi soir dernier entre la Sépaq et le comité de négociation du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

Les détails de l’entente demeureront confidentiels tant que le processus d’approbation ne sera pas complété, fait valoir le SFPQ. L’entente doit d’abord être soumise à l’approbation du Conseil de négociation, qui regroupe 50 délégués du SFPQ. Puis, les membres se prononceront au cours d’une tournée provinciale. Le syndicat espère que tout soit réglé avant l’été.

Rappelons que la convention collective des 2 000 employés de la Société des établissements de plein air du Québec est échue depuis le 31 décembre 2012. Les syndiqués avaient adopté à l’unanimité, en janvier dernier, un plan d’action avec des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève.

La rémunération, les assurances collectives, les heures de travail et le cheminement de carrière étaient au cœur de ces négociations teintées par la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement conservateur à Ottawa.

« Plus de 99% de nos membres sont des travailleurs saisonniers qui gagnent en moyenne 15 $ de l’heure, confiait en entrevue à l’aut’journal la vice-présidente du syndicat, Maryse Rousseau, en janvier dernier. Mais attention, plusieurs d’entre eux ne travaillent qu’une saison de 50 ou 55 jours. En ce qui concerne le cheminement de carrière, nous voudrions avoir plus de garanties d’heures et prolonger les périodes de travail pour ces gens. »

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Proaction : au tour de Québec Solidaire de mettre de la pression

Québec - Québec Solidaire a joint sa voix à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) de la CSN, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe mardi, pour réclamer un moratoire sur les projets d’optimisation pilotés par des firmes privées dans les établissements de santé.

Depuis plusieurs mois maintenant, de nombreuses organisations syndicales ont dénoncé les pratiques de ces firmes conseils, incompatibles avec la dispensation de services et de soins de santé de qualité. Elles dénoncent aussi les impacts négatifs des méthodes de travail à la chaîne, lesquelles ont d’ailleurs fait les manchettes au cours des derniers mois.

La FSSS soutient que le gouvernement devrait plutôt valoriser des projets d’organisation du travail élaborés en parité avec les syndicats, ce qui se fait d’ailleurs dans certains établissements, avec des résultats intéressants selon la fédération.

Elle estime que les projets doivent avoir pour objectif une amélioration des services à la population plutôt que la diminution des dépenses.

Québec Solidaire et la FSSS s’inquiètent du fait que le réseau de la santé est perpétuellement en mode compression et que des contrats de projets d’optimisation sont pourtant octroyés à grand frais à des entreprises privées.

La firme Proaction a reçu pour près de 15 millions $ en contrats de différents établissements. Cinq de ces contrats ont été accordés de gré à gré et six dans le cadre d'appels d'offres où Proaction a été le seul soumissionnaire, de souligner Amir Khadir. Il s’indigne aussi du fait que la firme aurait payé le voyage d'une dirigeante du CSSS Cavendish à un colloque de Vancouver pour y faire la promotion de la méthode de Proaction, selon ce qui a été rapporté dans les médias.

Les deux parties urgent le ministre de rendre publics les résultats d’une vérification commandée à ses fonctionnaires sur ces contrats et d’annoncer clairement ses intentions.


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Accident mortel chez RTA : questionnements sur les consignes de travail

Alma – L’enquête de la CSST sur l’accident de travail qui a coûté la vie à Cindy Lavoie, 36 ans, le 30 avril dernier, au centre des anodes de l’usine Rio Tinto Alcan, à Alma, se poursuit.

TVA a révélé cette semaine qu’un travailleur aurait été gravement blessé, trois mois plus tôt, dans le même secteur, en tentant de décoincer un chariot bloqué. Le travailleur, qui a requis l’anonymat, a assuré être intervenu selon les méthodes prescrites par ses supérieurs. Il prétend aussi que de tels bris de machinerie sont fréquents.

Cet aspect intéresserait d’ailleurs la CSST dans son enquête, selon le président du syndicat de l’aluminerie d’Alma. « Malheureusement, il a fallu un événement comme celui-là pour réveiller les travailleurs. Il y a eu, depuis, plusieurs dénonciations. Des lacunes dans les méthodes de travail qui devront être analysées », explique Hugues Villeneuve.

Dès le lendemain de l’accident mortel de Mme Lavoie, des modifications aux méthodes de travail ont été soumises à la CSST, puis approuvées, notamment en ce qui concerne l’exposition des travailleurs aux machines en mouvement.

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MAPEI : un an dans la rue

Laval –12 mois de grève. C’est un triste anniversaire que célébraient, ce mercredi, les 115 travailleurs syndiqués de l’usine MAPEI, à Laval.

Une manifestation s’est tenue devant l’usine, à laquelle se sont joints d’autres groupes de syndiqués, des militants et le président de la CSN, Jacques Létourneau, venus appuyer les grévistes.

De litige sur la question de l’ancienneté, le conflit de travail a dégénéré en guerre de pouvoir. Le syndicat dénonce depuis des mois la stratégie de division adoptée par l’employeur pour tenter de casser le syndicat, tout en refusant de négocier de bonne foi.

Rappelons que les travailleurs ont déjà rejeté une série d’offres patronales, toutes similaires les unes aux autres, selon le président du Syndicat des salariés des produits de céramique et autres-CSN (SSPCA-CSN), Éric Caron. Ils se sont d’ailleurs prononcés à 99% contre la dernière offre, au début du mois d’avril, espérant envoyer un message clair à l’employeur.

La partie syndicale a déposé une contre-proposition vendredi dernier, devant le conciliateur. Le syndicat est toujours dans l’attente d’une réponse de la direction de MAPEI.

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Désertion d’Hydro-Québec dans l’Est du Québec 

Rimouski – Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) a profité du passage de Pauline Marois, jeudi, à Gaspé, Bonaventure et Matane, pour lui rappeler la consigne des ministres Bérubé et Gaudreault à l’effet qu'Hydro-Québec ne doit pas déserter les régions.

« Depuis 2008, nous assistons à des pertes d'emplois à coups de douzaines chez Hydro-Québec dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Concrètement, Mme Marois, comptez-vous rétablir une présence significative d'Hydro dans l'est du Québec? », a questionné Yanick Proulx, conseiller syndical au SCFP.

Il fait valoir que le Parti Québécois, alors qu’il était dans l’opposition, avait reconnu que le déplacement de postes vers la capitale nationale était dommageable pour les régions. « Maintenant qu'elle est au pouvoir, Mme Marois va-t-elle passer aux actes? Il est temps de redonner une sensibilité et une vraie présence régionales à Hydro-Québec alors que les projets éoliens se multiplient dans l'Est. »

Il y a près d’un an, le poste de directeur du réseau de distribution pour la région Matapédia d'Hydro-Québec avait été déplacé à Québec. Un changement qui aurait accéléré l'affaiblissement de la présence de la société d'État dans l'Est, selon le SCFP.

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Les femmes et la politique municipale : lancez-vous!

Saint-Jérôme – « Les femmes constituent 50% de la population, mais représentent 30% des élues aux conseils municipaux dont 16% seulement à la mairie. C’est trop peu », fait valoir le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec.

Égalité, équité, démocratie et point de vue différent sur les affaires municipales : si le monde municipal aurait tout à gagner d’une plus grande implication des femmes en politique, encore faut-il les convaincre de s’y intéresser et de s’y mêler.

C’est précisément dans cette optique que le Réseau des Tables a lancé, en février dernier, la campagne « Je me lance en 2013 ».

Ancrée dans toutes les régions du Québec, la campagne invite les femmes d’influence à poser leur candidature aux prochaines élections municipales.

Des capsules Web ont été réalisées de même qu’un guide d’information, « Le parcours de la candidate », pour les accompagner dans leur démarches.