Brèves syndicales

2013/05/17 | Par Maude Messier

La plus grosse grève de l’histoire du « Fast food »

Détroit – Plus de 400 employés de chaînes de restauration rapide de Détroit ont débrayé le 10 mai dernier, ce qui en fait la plus grosse grève de l’histoire de l’industrie du « fast food » aux États-Unis.

À l’instar de leurs confrères de St-Louis, la semaine précédente, ainsi que de New York et de Chicago, plus tôt cet hiver et le mois dernier, les employés réclament une hausse des salaires à 15 $ de l’heure et le droit de former un syndicat sans interférence patronale, ni intimation, ni représailles. La majorité d’entre eux gagnent le salaire minimum du Michigan, soit 7,40 $ de l’heure.

Selon ce que rapportait The Nation, le débrayage d’une vingtaine d’employés aurait empêché l’ouverture du McDonald’s situé au 10 400 Gratiot Avenue. Des travailleurs de remplacement auraient été appelés en renfort, mais ces derniers se seraient plutôt joints aux manifestants.

Le journaliste Josh Eidelson (The Nation) rappelle que la restauration rapide et le commerce de détail occupent une portion grandissante de l’économie américaine et que les conditions de travail qui y sont associées exercent des pressions à la baisse sur les conditions des travailleurs des autres secteurs économiques.

Les organisateurs de la campagne D15 affirment que les « fast food » emploient désormais deux fois plus de travailleurs que l’industrie automobile à Détroit. Rappelons que le Michigan devenait, en décembre dernier, le 24e « right to work state », faisant ainsi tomber un important symbole du mouvement ouvrier américain dans le secteur privé.

McDonald’s a publié la même déclaration qu’à l’occasion des grèves de New York et de Chicago, selon The Nation : « Nous respectons et valorisons tous les employés qui travaillent dans les restaurants McDonald’s », ajoutant que les employés ont accès à des « salaires compétitifs, des horaires flexibles et des bénéfices abordables et de qualité » (notre traduction).

Pour plus de détails: ici et ici .

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Conflit de travail à l’horizon dans la construction?

Montréal – Le mandat des médiateurs n’étant pas renouvelé, des moyens de pression dans la construction pourront être déclenchés dès le 1er juin par les parties.

L’Association de la construction du Québec, agent négociateur patronal pour le secteur institutionnel-commercial et industriel, a entamé cette semaine une tournée provinciale pour récolter un mandat de lock-out. L’Alliance syndicale, de son côté, détient déjà un mandat suffisamment large pour déclencher la grève sur l’ensemble des chantiers du Québec.

« Le 8 mai dernier, l’Alliance syndicale a provoqué la rupture de la négociation à la table des secteurs IC/I en déposant une proposition finale qui ne change rien », a indiqué la négociatrice en chef de l’ACQ, Mme Lyne Marcoux.

La partie syndicale reproche à l’ACQ d’être campée sur ses positions « sans faire aucune ouverture parmi toutes ses demandes comme la semaine de 40 heures sur 6 jours et l'abolition du temps double après 8 heures de travail et le samedi, auxquelles l'Alliance syndicale s'oppose. »

Aucune rencontre n’est prévue d’ici le 31 mai. L’Alliance syndicale fait valoir qu’entretemps, les travailleurs ne bénéficient d’aucune augmentation de salaire avant la date de signature de la prochaine entente collective, sans rétroaction possible. Ils sont sans contrat de travail depuis le 1er mai.

« Toutes les semaines, les employeurs économisent des milliers de dollars sur le dos des travailleurs. Les membres de l'ACQ ont donc tout intérêt à prolonger les délais des négociations. »

Pour les secteurs résidentiel et génie civil et voirie, les négociations avancent « à un rythme lent, mais régulier », selon l’Alliance syndicale, qui espère pouvoir arriver à une entente négociée sans moyens de pression.

Rappelons que les cinq associations syndicales de l’industrie (FTQ-Construction, Conseil provincial (International), Syndicat québécois de la construction, CSD-Construction, CSN-Construction) négocient d’une voix commune au sein de l’Alliance syndicale.

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Liste d’attente en CHSLD

Québec – Le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ) manifeste de vives inquiétudes quant aux soins des personnes âgées, particulièrement en ce qui a trait à la liste d'attente pour une place en CHSLD, « longue de 5 000 personnes, de l'aveu même du ministre de la Santé et des Services sociaux », peut-on lire dans un communiqué du syndicat.

Le président du SQEES-FTQ, Jean-Pierre Ouellet, s’inquiète du fait que l’on ferme pourtant des établissements, tels que les CHSLD Thérèse-Martin de Rivière-Ouelle et Notre-Dame-du-Chemin à Québec.

« Est-ce que le ministre prépare d'autres fermetures au profit du privé qui procure des emplois de moindre qualité? Veut-il accélérer la sous-traitance de la vieillesse? Il est grand temps de s'occuper du réseau public pour s'assurer d'un service digne de ceux qui ont construit le Québec. »

Il insiste sur le fait que la mise sur pied d’une caisse assurance économie de même que le virage des soins à domicile ne doivent pas se faire aux dépens des 5 000 personnes qui attendent pour une place de qualité en CHSLD public. « Les personnes qui attendent pour une place demandent trop de soins pour être traitées à domicile. Il est urgent que le ministère s'assure d'avoir une offre suffisante en CHSLD, particulièrement avec le vieillissement de la population. »

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Moins 4,6 millions $ au CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent

Montréal – 66 postes seront abolis au CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent, conséquence directe des coupures en santé et services sociaux et de l'obstination du gouvernement pour un retour précipité à l'équilibre budgétaire, dénonce la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN (FSSS).

Des coupures de 4,5 millions $ sont à l’origine de cette décision qui affectera directement les services à la population alors que d’autres solutions sont pourtant possibles, fait-on valoir à la CSN, comme revoir les nombreux contrats donnés à des firmes externes et à la sous-traitance, comme Proaction.

« Comment le ministre Hébert peut-il accepter que l'on dilapide les fonds publics vers des firmes privées en même temps que l'on réduise les services à la population? », demande Nadine Lambert, vice-présidente à la FSSS-CSN.