Congrès de convergence nationale

2013/05/27 | Par Louis-Philippe Sauvé



MONTRÉAL - Des représentants des syndicats, de la société civile et des partis politiques ont convergé cette fin de semaine vers l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) en vue de discuter des moyens d’actions que le mouvement indépendantiste devrait emprunter pour atteindre ses objectifs. Le rassemblement citoyen organisé par le Nouveau mouvement pour le Québec a réuni, selon les organisateurs, près de 520 personnes de tous les horizons politiques.

«La Convergence nationale est née d’une impulsion citoyenne. Son but, c’est de réunir les indépendantistes de tous les horizons. D’inviter tous les partis et tous les citoyens à faire le bout de chemin qu’ils ont besoin de faire pour qu’on se retrouve tous ensemble», pouvait-t-on lire dans le cahier de congrès.

Plus spécifiquement le congrès visait à régler deux problématiques identifiées par ses organisateurs. La première est celle de la difficulté pour le mouvement indépendantiste d’agir de manière concertée et la seconde est la question de la stratégie électorale des partis souverainistes.

En plus des multiples organisations indépendantistes et de la société civile, de nombreuses personnalités issues des milieux souverainistes, médiatiques et syndicaux telles Joseph Facal, Dominic Champagne, Réjean Parent, Gabriel Nadeau-Dubois, Guy Rocher, Alexis Martin, Jocelyn Caron et Nicole Boudreau ont participé au congrès.
Au cours de son allocution, en début de congrès, Nicole Boudreau, ancienne présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, a affirmé que « la souveraineté est une chose trop importante pour être laissée à la seule main des politiciens », mettant ainsi l’accent sur le rôle de la société civile.

Gabriel Nadeau-Dubois a, quant à lui, livré un discours qui revenait sur le printemps étudiant. « L’histoire n’est pas faite par les ombres que l’on appelle la majorité silencieuse, mais bien par le peuple qui marche », a-t-il déclaré. Pour l’ancien porte-parole de la CLASSE, un gouvernement libéral ou un gouvernement péquiste, c’est bonnet blanc, blanc bonnet, tant sur la question nationale que sur les questions socio-économiques. 


Mobilisation et société civile


Après les conférences du samedi matin, le congrès s’est divisé en cinq ateliers de travail dans lesquels les congressistes ont discuté de stratégie référendaire, de mode de scrutin, des moyens de faire élire une assemblée nationale majoritairement souverainiste, ainsi que d’une plateforme commune à tous les partis souverainistes.

Au cours de l’atelier sur la mobilisation citoyenne. Il était notamment proposé de procéder à des changements majeurs à la nature du Conseil de la souveraineté (CSQ). Le comité directeur du congrès proposait d’exclure les partis politiques de l’instance décisionnelle du Conseil de la souveraineté.

En atelier, les membres ont décidé d’amender la proposition de sorte que ceux-ci siègent à titre d’observateurs. Ils ont également retiré les propositions qui visaient à modifier le nom et le logo du CSQ. La Convergence nationale a également résolu de demander au CSQ de proposer une entente électorale pour les trois partis politiques souverainistes.  Au terme de débats houleux et riches en abus de procédures, la proposition telle qu’amendée a finalement été adoptée. 

Le congrès s’est également prononcé en faveur d’une réforme du mode de scrutin et de la tenue de primaires indépendantistes visant à faire élire un nombre maximal de députés souverainistes à l’Assemblée nationale.


Bilan du congrès

« Sans aucune hésitation, c’est un succès pour nous d’avoir réussi à rassembler tous ces indépendantistes»,  a indiqué Laureanne Daneau, co-porte-parole du Nouveau Mouvement pour le Québec.

« La prochaine étape pour moi, c’est l’Assemblée générale du Conseil de la souveraineté, parce que, lorsqu’on a créé Convergence nationale, notre optique n’était pas d’en faire  une nouvelle organisation, mais bien de faire converger les forces indépendantistes pour les mobiliser d’avantage. Il nous faut une convergence parce qu’on arrive à une période charnière pour le mouvement souverainiste. On a besoin d’une grande organisation parapluie pour la société civile. Le conseil de la souveraineté, ça reste une grande organisation indépendantiste». a-t-elle indiqué.

À savoir si la convergence n’était pas une tentative d’amoindrir le rôle des autres organisations souverainistes dont les partis politiques, la porte-parole a affirmé :  « On n’écarte pas les partis politiques du CSQ, mais on veut diminuer leur influence dans les instances décisionnelles, parce que nous considérons qu’ils défendent souvent leurs intérêts partisans. Il y a une paralysie à ce niveau-là. On veut créer une grande  organisation de la société civile, sans pour autant que les gens sabordent leurs organisations».

D’ici la fin 2014, une second Congrès de la Convergence nationale devrait être organisé.