Brèves syndicales

2013/06/03 | Par Maude Messier

Affinerie CCR Glencore Xstrata : gains des travailleurs

Montréal – Un nouveau contrat de travail a été entériné la semaine dernière dans une proportion de 90 % par les 365 membres de l’affinerie CCR Glencore Xstrata, située à Montréal-Est.

Outre des hausses de salaire annuelles de 2,5 %, 2,4 % et 2,8 % pour la durée du contrat, les travailleurs bénéficieront également d’une hausse des primes de quarts de travail et des primes de repas. Les assurances collectives (assurance-vie, assurance santé complémentaire, invalidité, lunettes, soins dentaires) seront aussi bonifiées.

Élément intéressant au chapitre des gains : le régime de retraite à prestations déterminées est amélioré et les retraités auront même droit à une indexation partielle du régime.
  
Une victoire syndicale aussi quant à la sous-traitance : un poste d’opérateur de chariot élévateur sera créé, permettant d’intégrer au sein de l’accréditation syndicale des tâches auparavant effectuées par un sous-traitant.

Le président de la section locale 6887 du Syndicat des Métallos, Gilles Bordeleau, soutient que « ce contrat permettra aux travailleurs d’avoir leur juste part de ces profits ».

Rappelons qu’après un peu plus d’un an de discussions, les entreprises Glencore et Xstrata ont fusionné, une transaction effective depuis le 2 mai dernier.

Chez les Métallos, on pense que l’arrivée de Glencore n’est pas étrangère au contrat de travail avantageux qui vient d’être signé pour les travailleurs de l’affinerie de Montréal-Est, alors que la production y tourne à bon régime.



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Des ouvriers spécialisés manifestent chez la députée Hivon

Joliette – Un groupe de travail mixte se penche sur la problématique de la rareté de la main-d’œuvre relativement aux ouvriers spécialisés dans les établissements publics depuis 2010. Au terme des rencontres de travail, qui ont eu lieu les 11 mars, 17 avril et 2 mai derniers, le comité n’a pas été en mesure d’émettre des recommandations conjointes. 

Pour la partie syndicale, il apparaît évident que la solution passe par l’amélioration des conditions de travail de ces ouvriers, quelque 7 000. Elle réclame notamment des correctifs salariaux afin de combler le retard grandissant entre les salaires des secteurs public et privé.

Les syndicats soutiennent qu’un électricien gagne, par exemple, en moyenne 22 $ l'heure dans le secteur public, alors que le salaire moyen au privé se situe à 33 $. Pour les menuisiers, les machinistes et les mécaniciens, les salaires du secteur public accusent également un retard de 11 $ l'heure par rapport au privé.

« C’est complètement absurde. Au lieu d’injecter de l’argent pour corriger les salaires dans le public, le Conseil du trésor contraint les établissements à la sous-traitance. En plus d’avoir à payer le salaire du secteur privé, on doit payer pour les profits de l’entreprise. Augmenter les salaires des ouvriers spécialisés, c’est sauver de l’argent aux contribuables », d’affirmer les représentants syndicaux.

Quelques dizaines d’ouvriers, syndiqués avec la CSN, FTQ, CSQ et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, ont manifesté devant les bureaux de la ministre Véronique Hivon la semaine dernière. D’autres manifestations sont prévues prochainement à Saguenay, à Longueuil et à Sherbrooke.



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Pas d’experts pour la loi sur la « transparence »

Ottawa - Aucun expert n'a encore pu être trouvé pour défendre la constitutionnalité du controversé projet de loi C-377 visant à obliger les organisations syndicales à dévoiler leurs états financiers à l'Agence du revenu du Canada, selon les propos de la sénatrice libérale Pierrette Ringuette, rapportés le 24 mai dernier par Paul Gaboury, dans Le Droit.

L'étude du projet de loi est actuellement en cours devant le comité sénatorial permanent des banques et du commerce. Le parrain du projet de loi, Russ Hiebert, n'a pu identifier un seul expert constitutionnel appuyant le C-377.

Il avait pourtant laissé entendre, à la troisième lecture, qu'il avait consulté de nombreux experts des questions constitutionnelles, sans toutefois pouvoir en nommer un seul, alléguant qu’il n'avait pas leur autorisation.

La sénatrice Ringuette a demandé au député Hiebert de déposer les avis des experts qu'il avait reçus, mais il a indiqué n’avoir aucun document à présenter au comité.
«À part le fait que M. Hiebert nous assure personnellement de la constitutionnalité du projet de loi, où sont les avocats, les constitutionnalistes, qui peuvent affirmer publiquement que ce projet de loi est constitutionnel? Nous en avons entendu beaucoup déclarer qu'il ne l'était pas, mais pas un seul qui a dit qu'il l'était», a déclaré la sénatrice libérale.


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Septième débrayage en huit semaines dans les «fast food» aux États-Unis

Seattle –  Après New York, Chicago, Milwaukee, St-Louis et Détroit, les employés de chaînes de restauration «fast food» de Seattle ont débrayé pour une période de vingt-quatre heures mercredi dernier.

À l’instar des autres campagnes en marche pour réclamer une hausse des salaires à 15 $ de l’heure travaillée et le droit de former un syndicat sans entraves ni représailles, «Good jobs Seattle» bénéficient du support de groupes communautaires (Working Washington, the Washington Community Action Network et OneAmerica) et par le Service Employees International Union (SEIU).

Rappelons que ces débrayages se font sur une base volontaire et que, dans la majorité des cas, seul un petit nombre d’employés participent aux événements. Les organisateurs des campagnes misent sur le fait que le mouvement pour l’amélioration des conditions de travail des employés de «fast food» prend de l’ampleur et que le militantisme des uns inspirera les autres.

Une douzaine d’établissements ont été touchés par les débrayages de Seattle cette semaine selon The Nation, et trois restaurants ont même dû fermer leurs portes.

Pour plus de détails : ici.


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Première grève prolongée chez Walmart

États-Unis –  Des employés de Walmart ont déclenché la grève mardi dernier à Miami, au Massachusetts et dans la région de California Bay. Ils initient ce qui pourrait être la toute première grève prolongée de l’histoire du gérant mondial du commerce au détail.

La vague de grèves, qui sévit chez Walmart depuis les derniers mois, est organisée par OUR Walmart, une organisation d’employés, supportée par la United Food and Commercial Workers (UFCW). Les grévistes ont l’intention de maintenir la pression et de perturber l’assemblée annuelle des actionnaires qui se tiendra à Bentonville, en Arkansas, le 7 juin prochain, selon ce que rapporte The Nation.

Les organisateurs soutiennent que d’autres grèves devraient être déclenchées dans différentes villes sous peu. Ce mouvement sans précédent est en quelque sorte la réponse de OUR Walmart aux représailles qu’exerce Walmart à l’encontre des travailleurs qui militent en faveur de l’organisation des employés (syndicale ou non) et réclament des améliorations à leurs conditions de travail.

Les vagues de débrayages sont aussi accompagnées par la mise en route d’une caravane, «Ride for Respect», qui ira à la rencontre de travailleurs de Walmart dans une trentaine de villes américaines. L’initiative se veut une formule d’éducation populaire pour les travailleurs et les communautés ou l’entreprise est implantée, pour les informer de leurs droits, et sur les enjeux socio-économiques relatifs à Walmart.

L’entreprise nie toute forme d’intimidation et de représailles. Dans un envoie à The Nation, un porte-parole soutient que OUR Walmart ne regroupe qu’une petite portion d’employés et ne représente pas l’opinion de la majorité de ses «associés». Les grèves subséquentes des mois ne seraient, à son avis, qu’un coup de publicité syndicale.

En débrayant sans annoncer la date à laquelle la grève prendra fin, les travailleurs s’exposent au congédiement. Les organisateurs, comme les syndicats, font valoir depuis longtemps que la loi est trop faible et peu contraignante pour les entreprises qui se livrent allègrement à de l’intimidation contre les organisateurs syndicaux.

Pour une chronologie complète du mouvement OUR Walmart : ici.


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À l’exécutif de l’Alliance des profs : 6 femmes sur 7 postes


Montréal - Les membres de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal ont élu au suffrage universel, par vote postal, une nouvelle présidente. Madame Catherine Renaud devient la 16e présidente de l'histoire du syndicat des enseignantes et enseignants de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Catherine Renaud est membre du Conseil d'administration de l'Alliance depuis 2007 et enseignante à l'école Pierre-Dupuy en adaptation scolaire. Elle succède à M. Alain Marois, président de l'Alliance depuis 2010 et membre du conseil d'administration du syndicat depuis 15 ans.

Fait intéressant, c’est la première fois de l’histoire du syndicat que la représentativité des femmes sur l’exécutif syndical se rapproche autant de la répartition hommes-femmes des membres.

En effet, sur sept postes, six sont occupés par des femmes à l’issue du dépouillement des votes jeudi soir dernier. Les femmes représentent environ 75% du membership de l’Alliance, selon les données du syndicat.

Présidence : 
 
Mme Catherine Renaud, de l'école Pierre-Dupuy;
1re vice-présidence :  
Mme Pascale Besner, de l'école Lucien-Pagé;
2e vice-présidence : 
M. Martin Bibeau, de l'école Joseph-François-Perrault;
3e vice-présidence :
 
Mme Elaine Bertrand, de l'école Barthélémy-Vimont;
4e vice-présidence : 
Mme Roxanne Messier, de l'école Lucien-Pagé;
5e vice-présidence : 
Mme Frédérique Lecourt, de l'école La Mennais;
Secrétariat-trésorerie : 
Mme Josée Tétreault, de l'école des métiers de l'informatique, du commerce et de l'administration, élue sans opposition.


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Citation de la semaine


«  Cette dame-là [Lyne Marcoux, de l’ACQ] n'est pas venue à Québec pour rien, elle est venue mettre l'amphithéâtre dans la balance. Je les avertis tout de suite, ils vont en manger une maudite  » — Régis Labeaume.

Cette semaine l’Alliance syndicale, qui rassemble l’ensemble des cinq organisations syndicales représentant les quelque 175 000 travailleurs de la construction, a signifié à ses membres que le déclenchement d’une grève était à envisager dès le 17 juin prochain.

Les négociations stagnent aux différentes tables sectorielles de négociations, particulièrement pour le secteur institutionnel, commercial et industriel (IC-I).  L’Association de la construction du Québec, agent négociateur patronal pour ce secteur d’activité, complétait la semaine dernière une tournée de ses membres afin de récolter un mandat de lock-out.

C’est justement le passage à Québec, la semaine dernière, de la négociatrice en chef de l’ACQ, Lyne Marcoux, qui a dérangé le maire Labeaume. Craignant que le chantier de l’amphithéâtre ne serve à établir un rapport de force entre les parties, le maire a mis en garde les entrepreneurs et les syndicats quant aux conséquences d'un éventuel conflit touchant l'amphithéâtre.

Les syndicats ont répliqué que l’amphithéâtre n’était pas le seul chantier d’envergure au Québec et que tous seraient touchés.