Fusion de CSSS sur la Côte-Nord

2013/06/03 | Par Maude Messier

L’annonce de la fusion prochaine des CSSS de Sept-Îles et de la Basse Côte-Nord, qui desserviront un territoire long de 1 650 km, ont l’effet d’une douche froide sur les syndicats. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et la CSQ ont régit la semaine dernière.

« Fusionnerait-on un établissement de Montréal avec un établissement de Québec?, s'interroge la responsable politique du CSSS-SI pour l'APTS, Josée Asselin. Bien sûr que non, les distances sont trop importantes. Alors pourquoi le faire ici, dans notre région? », ajoutant que si l'objectif est de réduire les ressources consacrées à l'administration, d’autres solutions que la fusion peuvent être envisagées. 

« L'éloignement des cadres, du directeur général et de la direction des ressources humaines, entre autres, nuira sans aucun doute au règlement des conflits de travail, sans parler de la gestion des problèmes cliniques. De Sept-Îles à Blanc-Sablon, il n'existe pas de route directe. L'hiver, on doit circuler à motoneige pour se rendre sur place. Ce n'est certainement pas de l'optimisation administrative, encore moins de l'optimisation des services, comme la direction se plait à dire pour justifier sa décision. »

L’APTS déplore que la population et le personnel feront les frais de cette mauvaise décision qui n’a d’ailleurs été soumise à aucune consultation au préalable en dehors des directions des établissements.

« Depuis plusieurs mois, l'APTS demande à la direction de pouvoir consulter le rapport de la firme Raymond Chabot Grant Thornton, sur lequel s'appuie la direction du CSSS-SI pour justifier sa décision. Jusqu'à maintenant, on nous l'a refusé. Cette absence de transparence est inadmissible et contribue à alimenter la méfiance. »

Même son de cloche à la CSQ, ou la présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, réclame également ce rapport et déplore qu’une fusion des structures administratives de ces CSSS depuis trois ans n’ont pas amené les effets escomptés.

« En premier lieu, le travail en heures supplémentaires et en heures supplémentaires obligatoires a éclaté. Le recours à la main-d'œuvre indépendante est maintenant un des plus élevé au Québec. De plus, le taux d'assurance-salaire a explosé, ce qui a engendré des difficultés financières et on nous précipite encore plus avant vers la fusion.»

Pour la période estivale qui s’amorce, Mme Savard prédit un été catastrophique en ce qui concerne le remplacement. 1 500 quarts de travail ne sont toujours pas couverts pour cette période chez les infirmières et 700 chez les infirmières auxiliaires, selon elle.

« Pendant ce temps-là, le directeur général Normand Leblanc et ses administrateurs essaient de faire croire à la population qu'on va régler tous les problèmes avec une utopique fusion. C'est ridicule et inquiétant de constater jusqu'à quel point ces gens sont déconnectés de la réalité. »