Brèves syndicales

2013/06/07 | Par Maude Messier

«Right to work» : Les propositions à l’ordre du jour du Congrès des conservateurs

Ottawa – Le Parti conservateur prépare son congrès biennal, prévu du 27 au 29 juin prochain à Calgary.

Le Edmonton Journal publiait mardi un article révélant quelques uns des sujets qui seront soumis aux délégués, dont limiter l’implication et l’action politique des syndicats ainsi que l’utilisation des cotisations syndicales à d’autres fins que celles relatives à la négociation collective dans les milieux de travail et revoir le principe des cotisations syndicales obligatoires (formule Rand).

Des propositions en faveur du droit au travail, dans la mouvance des « right to work legislation » aux États-Unis permettant l’adhésion optionnel à un syndicat, sont aussi à l’ordre du jour.

Les conservateurs plaident que « l’accréditation et les cotisations syndicales obligatoires constituent des limites à la liberté économique des Canadiens qui étouffent également la croissance économique » (notre traduction).

Rappelons que les propositions serviront au fondement du programme électoral des conservateurs en vue des élections de 2015.

Alors que le gouvernement Harper se retrouve depuis deux semaines en perpétuelle tourmente avec l’affaire du Sénat, ramener les discussions autour de la transparence des organisations syndicales apparaît comme une tactique de diversion plutôt mal venue.

Cette nouvelle confirme les affrontements à venir entre le gouvernement Harper et les syndicats canadiens.
Pour lire sur le vote obligatoire : Ici.



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Des scabs chez Silicium

Bécancour – Dans un jugement rendu public vendredi dernier, la Commission des relations du travail ordonne à la direction de Silicium Québec de cesser l’utilisation de briseurs de grève.

L’ordonnance provisoire donnant gain de cause aux 145 membres de la section locale 184 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ) en lock-out depuis le 3 mai dernier fait suite à la visite d’un inspecteur du ministère du Travail à l’usine de Bécancour le 16 mai dernier.

L’inspecteur avait été à même de constater à ce moment qu'une dizaine de travailleurs n'étaient pas légalement reconnus. Après analyse du dossier, huit individus sont finalement visés par la décision.

Le syndicat soutient qu’il demeurera aux aguets pour que l’employeur ne fasse plus appel à des «scabs». Jean Simoneau a déclaré à La Presse :

« On présume qu'il y a d'autres briseurs de grève dans l'usine. On va garder les yeux grands ouverts », assure M. Simoneau.

Rappelons que l’employeur est en demande sur plusieurs aspects de la convention, réclamant notamment une diminution des salaires de l’ordre de 20%, une diminution de la prime salariale pour le dimanche de 6$ de l’heure à 2,50$, l’élargissement de la sous-traitance dans l’usine, la terminaison du régime de retraite à prestations déterminées, la diminution de la contribution de l’employeur aux assurances de 50% et la coupure complète des assurances pour les retraités.

Par ailleurs, les lock-outés pourront compter sur une bonification de leurs prestations de grève grâce au Syndicat des Métallos de l'Aluminerie de Bécancour.

« On ne pouvait pas rester indifférent par rapport à cette attaque visant à sabrer dans les conditions de travail sous prétexte du contexte économique », a déclaré le président du syndicat local chez A.B.I., Clément Masse, au quotidien Le Nouvelliste.

Une aide de 15 000 dollars par semaine sera versée tout au long du conflit, ce qui représente une hausse de 100 $ par semaine pour les travailleurs.

Sur le conflit de travail chez Silicium : Ici.


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Assurance-emploi : une guignolée solidaire


Bas-Saint-Laurent – À l’initiative de la Table de concertation du Bas-Saint-Laurent, une « Guignolée de la solidarité » sera organisée le 21 juin prochain dans huit MRC de la région.

Des bénévoles recueilleront des denrées et des dons en argent pour venir en aide aux personnes touchées par la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement conservateur. L’activité vise aussi à renflouer les banques alimentaires de la région.

Le président de la Conférence régionale des élus du Bas-Saint-Laurent, Michel Lagacé, déclarait à Radio-Canada  que 2,5 % de la population de la région ont recours à l'aide des différentes banques alimentaires chaque mois, ce qui représente près de 5 000 personnes.

« Et la réforme de l'assurance-emploi, la réforme Finley, ce qu'elle fait c'est qu'elle aggrave une situation qui est déjà très grave. »
 

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Entente type dans le secteur de l’énergie et de la chimie

Edmonton – Le Syndicat canadien de l’énergie, des communications et du papier vient tout juste de ratifier une entente type avec Suncor Énergie.

Le contrat de travail prévoit des augmentations de salaire de 10,5 % sur trois ans, avec rétroaction aux dates d’échéances des conventions collectives.

Pour Joseph Gargiso, coordonnateur de la négociation nationale de l'énergie du SCEP, elle constitue certainement l'« une des meilleures ententes des 20 ans d'histoire du Programme de négociation nationale de l'énergie et de la chimie. »

L'entente de principe conclue entre le comité de négociation nationale de l'énergie du SCEP et Suncor a été ratifiée ce mardi par les délégués de 48 unités de négociation, qui participent au Programme de négociation nationale de l'énergie et de la chimie.

Ainsi, cette entente type devrait également s'appliquer aux autres compagnies pétrolières, gazières et pétrochimiques du Programme de négociation nationale de l'énergie et de la chimie.

Les SCEP fait valoir que dans le cadre des négociations 2010-2013, tous les groupes ont réussi à appliquer le contrat type sans conflit de travail.


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Ouvriers spécialisés, la vidéo

Québec – La CSN, la FTQ, la CSQ et le SFPQ ont réalisé une vidéo pour illustrer les problématiques inhérentes aux disparités salariales entre les ouvriers spécialisés du secteur public comparativement au privé.

Un groupe de travail mixte se penche sur la question de la rareté de la main-d’œuvre dans les réseaux de la santé, de l’éducation et de la fonction publique depuis 2010. Les syndicats font valoir  que la pénurie des ouvriers spécialisés coûte plus cher à l’État que l’augmentation des salaires.

Pour voir la vidéo : Ici.