Brèves syndicales

2013/10/18 | Par Maude Messier

La Poste dans le Mégaphone

Montréal – Des services bancaires et financiers dans les bureaux de postes pour stabiliser les revenus de Postes Canada et assurer le maintien des services postaux publics de qualité.

C’est l’idée que lancera dans le Mégaphone le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes ce samedi 19 octobre, à 19 heures, dans le Quartier des spectacles à Montréal.

Le syndicat souhaite que Postes Canada bonifie son offre de services grâce à des services bancaires et financiers, comme c’est le cas ailleurs dans le monde.

En prenant la parole dans le cadre de cet événement faisant la promotion de l’action citoyenne, le STTP souhaite mettre sur la place publique les enjeux liés aux changements d’offre de services envisagés par Postes Canada : fréquence réduite des livraisons, arrêt de la livraison du courrier à domicile et fermetures de comptoirs postaux auront un impact sur la population.

Plutôt que de réduire les services offerts à la population, positionnement cautionné par la réduction du volume de courrier, le STTP estime que Postes Canada devrait plutôt capitaliser sur ses infrastructures pour offrir davantage de services, ce qui lui permettrait de financer et de consolider les services postaux de base, élément essentiel de sa mission.

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Discours du Trône : silence sur l’assurance-emploi

Ottawa – En dépit du fait que la réforme du régime d’assurance-emploi imposée par le gouvernement conservateur continue d’être décriée en raison de ses effets pervers, spécialement pour le Québec et les provinces maritimes, le discours du Trône prononcé ce jeudi par le gouverneur général David Johnston ne contenait pas un mot sur le sujet.

Ce que la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) n’ont d’ailleurs pas manqué de dénoncer.

Après la mobilisation des organisations syndicales et des groupes sociaux, les nombreuses manifestations organisées, le dépôt prochain du rapport de la Commission nationale d'examen sur l'assurance-emploi, qui a effectué une tournée des régions du Québec, au cours de laquelle plus de 170 mémoires et avis ont été publiés, les deux organisations syndicales reçoivent plutôt mal le silence du gouvernement conservateur.

« C'est carrément du mépris, déplore le secrétaire général de la FTQ, Daniel Boyer. Avec une telle attitude injustifiable, le gouvernement de Stephen Harper montre une fois de plus son préjugé hostile envers les sans-emploi. »

Il ajoute qu’en maintenant son programme de subventions aux entreprises pour l'emploi, le gouvernement Harper s'immisce dans le champ de compétence des provinces en matière de formation de la main-d'œuvre, une ingérence inacceptable et contreproductive, fait-il valoir.

« Par son silence, le gouvernement signifie qu'il entend aller de l'avant en s'attaquant aux chômeuses et aux chômeurs au lieu de s'en prendre au chômage, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Stephen Harper n'a donc pas renoncé à son intention de limiter l'accès à l'assurance-emploi pour des milliers de personnes. J'ai une petite nouvelle pour lui, nous n'avons pas renoncé nous non plus à nous faire entendre. Nous n'avalerons pas ces couleuvres. »

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Vers une vague de grèves à la Sépaq?

Québec – Le personnel de 14 réserves fauniques de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a annoncé le déclenchement d’une grève générale à durée indéterminée, le samedi 26 octobre prochain.

Un avis de grève a été transmis à la partie patronale par le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) qui représente les quelque 300 travailleurs concernés.

Samedi, le 12 octobre dernier, les 650 syndiqués des 23 parcs nationaux ont aussi débrayé, mais la grève a pris fin, dès le lendemain, avec le dépôt d’une plainte par l’employeur à la Commission des relations du travail, alléguant que le syndicat n’avait pas respecté le préavis de sept jours prévu dans la Loi sur la fonction publique.

Le syndicat fait valoir de son côté que le personnel de la Sépaq ne fait pas partie de la fonction publique et n’est donc pas soumis à cette obligation. Les parties débattront du litige de la «grève illégale» devant un arbitre en novembre prochain.

Entre temps, au SFPQ, on soutient que les échanges se poursuivent entre les parties.

Les syndiqués, dont la convention collective est échue depuis décembre dernier, réclament une hausse salariale de 2% par année. Jusqu’à présent, l’employeur a offert des hausses de 0,5 % pour 2013 et 2014 et de 1 % par année jusqu'en 2017.

43 % des employés de la Sépaq sont des travailleurs saisonniers et 29 % des occasionnels sans droit de rappel. Ils gagnent en moyenne 14 $ de l’heure.

Le déclenchement d’autres grèves n’est pas exclu. Le SFPQ dispose d’un tel mandat pour les différentes accréditations syndicales de la Sépaq depuis le printemps dernier, mandat par ailleurs accordé dans une proportion de 88%.

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Des syndicats québécois en visite chez Loblaw


Toronto – Mardi dernier, des syndiqués en conflit de travail dans les magasins Loblaws et Maxi de Rouyn-Noranda et au Provigo de Témiscaming ont déplacé leurs luttes à Toronto, reprochant à Loblaw Companies Ltd de ne pas négocier de bonne foi.

« Loblaw nous envoie des négociateurs de Toronto, sans mandat de négocier, d’indiquer Sylvain Nolet, conseiller syndical de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui représente les travailleurs de ces trois syndicats affiliés. Les employés et les clients des magasins Loblaw dans notre région ont payé le prix pendant plusieurs mois et, aujourd'hui, on déplace la bataille aux portes de la compagnie. »

Ils ont manifesté devant deux magasins Loblaw de la région de Toronto, ainsi que devant le siège social de la compagnie au 1, President's Choice Circle, à Brampton.

Dans une entrevue accordée à l’aut’journal en septembre dernier, le conseiller syndical dénonçait le fait que les orientations de l’entreprise soient prises en dehors du Québec et que les représentants de Loblaw doivent constamment se référer à Toronto.

« Là-bas, ils n’en n’ont rien à faire de Témiscaming », commentait-il en marge d’une vague de manifestations devant les magasins de la chaîne.

La CSN dénonce que le plus gros détaillant alimentaire au Canada, Loblaw, provoque des arrêts de travail un peu partout au pays, « dans le but de sabrer les salaires de ses employé-es les plus expérimentés ».

Le 27 juin 2013, la Commission des relations du travail a rendu une décision favorable au syndicat, qui représente les travailleurs du Loblaw de Rouyn-Noranda, pour entrave aux activités syndicales, négociations de mauvaise foi et atteinte à la liberté d’association.

Maxi de Rouyn-Noranda :
- 40 travailleurs en lock-out depuis le 20 août 2012

Provigo de Témiscaming :
- 30 travailleurs en lock-out depuis le 14 décembre 2012

Loblaws de Rouyn-Noranda :
- 100 travailleurs en grève depuis le 10 juin 2013

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Campagne publicitaire des chargés de cours de l’UQTR

Trois-Rivières – « Lorsque nous nous sommes syndiqués dans les années 1980 et que nous avons négocié notre première convention collective, nous assumions déjà la moitié de l'enseignement, rappelle Carole Neill, la présidente du syndicat des chargés de cours de l’Université du Québec à Trois-Rivières (SCFP 2661). Les patrons nous disaient que c'était temporaire et que nous étions appelés à disparaître, en quelque sorte. Nous prétendions le contraire. Trente ans plus tard, on voit bien que les chargés de cours sont un rouage essentiel au bon fonctionnement des universités. »

Pour le 30e anniversaire de fondation de leur syndicat, les chargés de cours de l’UQTR lancent une campagne de notoriété, « 30 ans d'enseignement, 30 ans de passion ».

Deux publicités seront diffusées pendant quelques semaine sur les réseaux de télévisions (ici et ici) ainsi que sur YouTube.

Les chargés de cours dispensent plus de la moitié des cours de l'UQTR, une situation qui prévaut un peu partout au Québec, fait valoir le SCFP, alors que plus de la moitié de l'enseignement universitaire est assurée par cette catégorie d'enseignants.


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Régis Labeaume mis en demeure par les cols bleus

Québec – Le SCFP et le Syndicat des employés manuels de Québec (SCFP 1638) ont fait parvenir ce vendredi une mise en demeure à Régis Labeaume, maire sortant de Québec, lui demandant de se rétracter d’ici dimanche soir, minuit, à défaut de quoi, il sera poursuivi.

La mise en demeure fait notamment référence aux propos tenus et diffusés le 15 octobre, que le SCFP et le syndicat des cols bleus estiment « mensongers et diffamatoires et ne visent qu'à une seule chose : ternir gratuitement la réputation de notre client, son intégrité, sa crédibilité et sa probité pour [...] des fins bassement électorales. »

Le président du syndicat des employés manuels, Daniel Simard, a expliqué que « sur le terrain, les cols bleus essuient quotidiennement les remontrances, les insultes et les sarcasmes de citoyens. C'est devenu invivable. C'est ça, le beau programme de Régis Labeaume ! »

M. Labeaume mène sa campagne électorale sur le thème des relations de travail et multiplie les déclarations incendiaires : réduction des salaires de 6%, travailler 6% de plus, droit de lock-out pour les municipalités, décret des conventions collectives après un délai fixe de négociation.

Du côté du SCFP, on estime que le maire sortant dépasse carrément les bornes et mène plutôt une campagne de dénigrement à l’endroit des employés municipaux.

« On considère que le maire Labeaume actuellement dépasse les bornes, a déclaré Marc Ranger, directeur adjoint du SCFP. Il est en train de demander au gouvernement d'intervenir pour modifier les lois du travail. Il y a des limites à vouloir revoir les lois du travail. Il y a des limites à dire n'importe quoi. »

Régis Labeaume déclarait il y a un peu plus d’une semaine qu'il demanderait aux employés de travailler 6 % de plus et de réduire leur salaire de 6 %. Pourtant, dans un document présenté par le négociateur des cols bleus, Eddy Jomphe, les offres salariales faites par les négociateurs patronaux sont plutôt de l’ordre de 1,5 % pour les années 2011, 2012, 2013 et 2014.

« Quand on dit que le maire leurre la population, c'est de ça qu'on parle. Le maire aime ça donner l'heure juste, eh bien! qu'il dise la vérité. À moins qu'il ait renié son propre comité de négociation ? »