Aller au bout comme le SPQ-Libre

2013/11/01 | Par Réjean Parent


Tiré de son blogue sur le site du Journal de Montréal

J’assistais, lundi soir, au lancement du livre « Le SPQ Libre et l’indépendance du Québec » écrit par Pierre Dubuc et Marc Laviolette à l’occasion du 10e anniversaire de la création de Syndicaliste et progressiste pour un Québec libre (SPQ).

Ce fut l’occasion de me rappeler de bons souvenirs, tout en constatant qu’il est laborieux le chemin vers notre indépendance. Il est loin ce jour, et pourtant si frais dans ma mémoire, où nous rencontrions l’ex-premier ministre Landry et le docteur Lazure pour leur parler de la création de clubs politiques à l’intérieur du Parti Québécois et, 10 ans plus tard, je salue le visionnaire Pierre Dubuc et l’acharnement de Marc Laviolette.

J’avais embauché Pierre Dubuc au Syndicat de l’enseignement de Champlain, au début des années1990, comme rédacteur en chef du magazine que nous nous apprêtions à lancer et il est devenu un ami par la suite.

J’ai constaté au cours de ces années de collaboration que mon ami Pierre pouvait être très tenace pour ne pas dire têtu dans la quête de ses idéaux. Plutôt issu d’une gauche radicale qui faisait rarement dans le compromis, et après l’avoir vu tenter de faire émerger une autre alternative politique, vous comprendrez que c’est avec une surprise certaine que j’ai accueilli sa demande de rencontrer messieurs Landry et Lazure pour leur proposer de créer des clubs politiques à l’instar du modèle du Parti socialiste français, alors que ni l’un ni l’autre n’étions membres du PQ et je ne le suis jamais devenu.

Je ne doutais pas de la pertinence d’une telle démarche face au fractionnement du vote indépendantiste ou même de son absence dans l’élection de 2003, mais j’avais un haut degré de scepticisme sur la capacité de mon ami et aucune sur la mienne de demeurer dans les rangs péquistes à la première déconvenue. J’embarquai tout de même dans l’aventure avec Pierre et plaida avec lui pour que le projet se matérialise, ce qui fut fait par monsieur Landry.

Force est d’admettre que l’histoire me donna tort sur la  capacité de résilience de mon ami car, dix ans plus tard, malgré l’âpreté des débats au sein de son Parti, il n’a jamais déchiré sa carte de membre.

Bien que certains les considèrent gênants au Parti Québécois, il faut reconnaitre à Dubuc et Laviolette qu’ils contribuent à élever le débat d’un cran et à mettre du contenu dans le paysage politique dans une période où les phrases creuses abondent comme le dénonçait avec raison Mathieu Bock-Côté dernièrement.

Cette résilience et la richesse des propositions, qu’ils ont amenées, s’appuient sur un cadre théorique bien assimilé et des analyses rigoureuses. Leur livre permet de mieux saisir les fondements de leurs actions et fournit un bilan très riche de l’impact de leur action au sein du Parti.

C’est un volume que tous les indépendantistes devraient se procurer et lire pour comprendre l’importance de créer ce front uni si nécessaire à l’accession de notre indépendance nationale.

La fragmentation actuelle des forces indépendantistes a de quoi nous rendre pessimisme sur l’avenir de nos ambitions nationales, mais le pragmatisme et la détermination de nos deux patriotes ont de quoi nous rappeler que tout est possible lorsqu’on nourrit le rêve d’un pays, mais il faudra le faire avec toutes les personnes de bonne volonté, quel que soit leur positionnement sur le spectre gauche-droite.

Crédit photo : Clément Rajotte


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