Plus de 65% des transactions boursières sont désormais effectuées par des machines

2013/11/18 | Par IRIS


Montréal, 14 novembre 2013 – Des transformations profondes ont lieu dans le monde financier et celles-ci pourraient avoir des conséquences importantes sur la vie de simples citoyen.ne.s. C’est ce que montre une brochure publiée aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui souligne que plus des deux tiers des décisions mondiales de vente ou d’achat sur les marchés financiers sont prises par des intelligences artificielles.

« On imagine les places boursières remplies de traders achetant et vendant à la criée, mais la réalité a bien changé. En ce moment, pour les firmes oeuvrant sur les marchés financiers, la question est de savoir qui a le meilleur algorithme, l’ordinateur le plus puissant ou la plus petite distance entre ses serveurs et ceux des plus grandes bourses. Ces robots permettent de profiter de fluctuations de prix minuscules visibles pendant des microsecondes. Dans ces situations, personne ne peut faire concurrence à ces machines qui échangent plus d’un millier de titres en un seul battement de paupière », explique Caroline Joly, auteure de la brochure.

Ces transactions effectuées à haute vitesse par des intelligences artificielles ne sont pas sans risque économique. Elles peuvent provoquer en quelques minutes, voire en quelques secondes à peine, d'énormes pertes monétaires et conduire à des faillites et à des mises à pied.

« Par exemple, le 6 mai 2010 a eu lieu le ‘crash éclair’. En quelques minutes, les robots ont fait disparaître près de mille milliards de dollars des marchés, conduisant certaines entreprises au bord de la faillite. Plus récemment, le 23 avril dernier, un robot a analysé un faux tweet disant que la Maison-Blanche avait été attaquée et que le Président Obama avait été blessé. Résultat: les robots ont tous essayé de liquider leurs titres et, en trois minutes à peine, Wall Street a perdu 136 milliards de dollars. », rappelle Caroline Joly, chercheure-associée à l’IRIS.

La brochure se penche également sur les origines de ces transformations.

« Les produits financiers sont devenus tout simplement trop complexes pour les humains. Il faut non seulement les comprendre, mais aussi être capable de savoir quelles sont les circonstances optimales pour les utiliser. Nos capacités ne sont tout simplement pas de taille face à celles des intelligences artificielles. Tout cela nous vient de la déréglementation du secteur financier dans les années 1980, période où les échanges se sont multipliés. Pour gérer le risque et stabiliser les marchés financiers, on a inventé des produits de plus en plus complexes. Aujourd’hui, cette « innovation financière » a largement dépassé ses créateurs. » constate Caroline Joly.


Accédez à la publication en cliquant ici.