L’antiféminisme aggrave les violences faites aux femmes

2013/12/06 | Par L’R des femmes


En commémoration du drame de Polytechnique, L’R des centres de femmes du Québec dévoile les résultats tirés de recherches réalisées dans les centres de femmes de L’R qui illustrent que l’antiféminisme tend à maintenir des femmes en situation de violence.


Résultats de recherche

Les dernières recherches réaliséesi par L’R des centres de femmes du Québec mettent en évidence une tendance qui traverse toute la sociétéii et qui se retrouve aussi dans les centres de femmes : le discours antiféministe est malheureusement porté par de nombreuses femmesiii. Or ces femmes, si elles vivent en situation de violence (conjugale, sexuelle, psychologique…) auront encore plus de difficulté à le reconnaître puisqu’elles ont intégré le message.


Un discours culpabilisant pour les femmes

En effet, non seulement l’antiféminisme affirme que les femmes sont aussi violentes que les hommes, il leur suggère également de regarder ce qu’elles ont fait pour pousser leur partenaire à bout, comment elles pourraient ramener l’harmonie au foyer, ce qu’elles pourraient céder pour qu’il s’apaise, etc. « L’antiféminisme impute la responsabilité de la violence aux femmes. En ce sens, l’intégration du discours antiféministe met les femmes encore plus en danger, alors qu’elles le sont déjà. Regardez les statistiques! », s’indigne Angèle Laroche, présidente du regroupement.


La violence, ce n’est pas égal!

Dans le Québec de 2011iv, les données policières montrent que, parmi les plaintes recueillies, les femmes forment 81% des victimes totales de violence conjugale et la majorité pour chaque catégorie d’infractions : les agressions sexuelles, 99%; les séquestrations, 98%; les enlèvements : 94%; les homicides : 92%.


Appel à l’action

À ce sujet, madame Angèle Laroche, présidente, fait un appel à la mobilisation : « Jamais nous n’oublierons Polytechnique où 14 jeunes femmes ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes! Les dangers que l’antiféminisme représente pour les femmes est encore bien réel! Il faut rectifier les faits, demeurer solidaires et lutter contre les violences faites aux femmes, pour qu’enfin l’égalité entre les femmes et les hommes soit une véritable réalité! »

i La non-mixité dans les centres de femmes, à paraître sous peu. Et : RABY, Julie. Féministes pour le plaisir : être ou ne pas être féministe. L’R des centres de femmes du Québec, 2011.

ii BOUCHARD, Pierrette, BOILY, Isabelle et Claude PROULX. « L’analyse du discours », La réussite scolaire comparée selon les sexes : catalyseur des discours masculinistes. Condition féminine Canada, Mars 2013, pp 20 - 39.

iii RABY, Julie. Féministes pour le plaisir (…).

iv Toutes les données sur 2011 sont tirées de Ministère de la Sécurité publique du Québec (2011), p. 6.