Brèves syndicales

2014/03/07 | Par Maude Messier


Le Collectif 8 mars réclame une loi cadre sur la conciliation travail-famille

Montréal – Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, le Collectif 8 mars a rencontré la première ministre du Québec, Pauline Marois, et la ministre de la Condition féminine, Agnès Maltais, à la veille du déclenchement des élections provinciales.

Les organisations syndicales et la Fédération des femmes du Québec, réunies au sein du Collectif, interpellent le gouvernement sur les problématiques liées à la conciliation travail-famille et réclament l’adoption d’une loi cadre.

« Il faut prendre en compte les transformations apportées dans le monde du travail telles que le développement du travail atypique, le travail précaire, les horaires coupés, dont les femmes sont nombreuses à faire les frais », a souligné la porte-parole du Collectif et présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi.

Elle ajoute que le travail des proches aidants auprès d'une personne âgée, de jeunes enfants ou d'un enfant malade est majoritairement accompli par des femmes.

Le Collectif insiste aussi sur la nécessité d’assurer de véritables services publics, gratuits et accessibles pour toutes et tous, un choix de société actuellement fragilisé par « les politiques néolibérales qui visent à privatiser les services à la population et faire reculer l'égalité pour les femmes. »

Enfin, la porte-parole a rappelé que l'application d’une analyse globale et féministe dans l'élaboration des politiques et des orientations gouvernementales dans tous les domaines est nécessaire pour véritablement atteindre l'égalité hommes-femmes au Québec.


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Féminisme(s) : divisés ou diversifiés?

Montréal – La multiplicité des féminismes et la place du féminisme dans le quotidien. C’est le thème proposé par les cybercollectifs Je suis féministe et Et les femmes? pour alimenter les discussions lors d’un « 4 à 6 » organisé dans le cadre de la Journée internationale des femmes.

Martine Delvaux, Aurélie Lanctôt, Jeanne Reynolds et Sarah Labarre seront au nombre des participantes à cette rencontre.

Samedi le 8 mars 2014
16h à 18h
Bar Notre-Dames-des-Quilles, 32 rue Beaubien à Montréal


Lien Facebook de l’événement : ici.

Twitter : #8marsJSF

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Disparitions et meurtres de femmes autochtones : les voix s’élèvent pour une enquête nationale

Nouvelle-Écosse – Un peu plus d’une semaine après la découverte du corps de Loretta Saunders près de la route Transcanadienne au Nouveau-Brunswick, les appuis se multiplient en faveur d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada.

Loretta Saunders, une jeune Inuite de 26 ans originaire du Labrador, était portée disparue le 13 février dernier. Deux individus ont depuis été accusés de meurtre au premier degré.

L’étudiante en criminologie à l’Université Saint Mary’s, à Halifax, travaillait à la rédaction d’une thèse sur les femmes autochtones du Canada assassinées ou disparues, plus spécifiquement en Nouvelle-Écosse.

Différents groupes de femmes, organismes de défenses des droits des Premières Nations à travers le pays, partis d’opposition à Ottawa et organisations syndicales réclament maintenant une enquête nationale.

« Ce n'est plus le moment des excuses vides ou des condoléances de la part des autorités gouvernementales. Il est temps de fournir des réponses », a fait valoir la directrice du Service de la condition féminine du syndicat Unifor, Julie White.

Ce mercredi, des vigiles ont été tenues dans différentes villes ainsi que devant le Parlement à Ottawa à la mémoire de Loretta Saunders. Si le gouvernement conservateur a renouvelé dans son dernier budget les sommes allouées pour combattre la violence faite aux femmes autochtones, il résiste toujours aux appels qui s’intensifient en faveur d’une enquête nationale.

Rappelons qu’à l’automne dernier, le rapporteur spécial des Nations Unies, James Anaya, a signifié ses inquiétudes quant à la situation des droits des Premières Nations au Canada et des cas de disparitions et de meurtres de femmes autochtones. Il s’est d’ailleurs également prononcé en faveur d’une enquête.

Cette semaine, Press Progress (http://www.pressprogress.ca/en/post/list-missing-and-murdered-aboriginal...) publiait la base de données de 90 pages créée par une étudiante au doctorat de l’Université d’Ottawa, Maryanne Pearce, qui dresse une liste de 824 cas de femmes autochtones disparues ou assassinées depuis 1960.

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Victoire syndicale pour les travailleurs agricoles

Québec – À compter du 11 mars 2014, les travailleurs agricoles pourront se syndiquer, y compris ceux œuvrant dans une ferme de petite taille. L’entrée en vigueur de modifications au Code du travail assurera la liberté d’association de l’ensemble des travailleurs agricoles.

Dans un communiqué laconique publié ce mardi, le ministère du Travail annonçait qu’il se conformait au jugement de la Cour supérieure du Québec rendu en mars 2013, lequel rend inopérant l’alinéa 5 de l’article 21 du Code du travail qui limite l’accès à la syndicalisation dans les petites fermes familiales. Le jugement laissait au législateur une période d’un an pour modifier le Code du travail.

Le syndicat des Travailleurs et des Travailleuses unis de l’alimentation et du commerce au Québec (TUAC) milite pour la reconnaissance des droits des travailleurs agricoles depuis près de cinq ans. L’organisation s’est évidemment réjouie de la décision gouvernement qui régularisera une situation discriminatoire à l’encontre des travailleurs agricoles saisonniers.  

« Nous sommes heureux pour tous les travailleurs agricoles. Cette victoire vient clore un important chapitre d’une longue bataille devant les tribunaux qui perdure depuis cinq années déjà », d’indiquer Michel Tardif, responsable du dossier des travailleurs agricoles à la section locale 501 des TUAC Canada.

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Assurance-autonomie : le financement ne suit pas

Montréal – Les 110 millions $ promis pour 2014-2015 pour lancer le projet d'assurance-autonomie devront être pris à même le 3 % d'augmentation du budget de la santé consenti pour l'année, si on se fie au budget déposé par le gouvernement péquiste avant le déclenchement de la campagne électorale.

Voilà qui confirme les craintes maintes fois exprimées par les organisations syndicales à l’effet qu’aucun argent neuf ne soit consenti au financement du projet. 

« Ce n'est tout simplement pas sérieux », s'insurge Carolle Dubé, présidente de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), ajoutant que le gouvernement fait preuve d'une « incohérence grave » en engageant le réseau de la santé et des services sociaux dans une importante réforme pour le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie sans budget pour la réaliser. 

À la Confédération des syndicats nationaux, on soutient que la hausse du budget global de la santé de 3 % ne suffira même pas à couvrir les hausses de coût prévisible des soins et services en place.

«  Il faudrait 500 M$ par an dès la première année pour faire passer la part des services à domicile de 16 % à 40 % des besoins », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Les compressions ailleurs dans le réseau entraineront nécessairement du délestage dans les autres services, une situation inacceptable selon les syndicats dans un contexte où la pression sur les services existants est déjà très forte. 

«  Cette situation va forcément accentuer la privatisation des soins et services », estime Jean Lacharité, craignant que l'absence de financement suffisant ne débouche vers une tarification auprès des personnes âgées ou handicapées qui ont les moyens.

À l’APTS, on déplore les pertes d’énergie déjà consacrée à l’élaboration de différents scénarios, notamment pour assurer des services efficaces et de qualité aux personnes âgées et permettre plus de maintien à domicile en prévision de la mise en place de l’assurance-autonomie. «Tout ça pour ça, c'est ce qu'on se dit. »

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Fin de la grève chez Coop Taxi Laval

Laval – Après cinq semaines de grève, une entente de principe a été ratifiée le 26 février dernier dans une proportion de 64 % par la vingtaine de répartiteurs, téléphonistes et préposés au transport adapté de la Coop Taxi Laval.

Rappelons que les syndiqués s’opposaient principalement à l’imposition d’une clause de disparité de traitement, illégale au sens de la Loi sur les normes du travail.

Une échelle salariale est introduite avec la nouvelle convention collective, alors qu’il n’y en avait pas auparavant, laquelle comportera six échelons. Le salaire des nouveaux employés rejoindra donc celui des autres après six ans de service.

Le contrat de trois ans prévoit aussi des hausses de 2 % la première année et 1,5 % pour chacune des deux années suivantes et le maintien des horaires de travail. Un gain important selon le Syndicat des Métallos puisque les modifications aux horaires réclamées par l’employeur auraient entrainé des pertes d’emplois.

Chez les Métallos, on estime qu’il s’agit d’un contrat de travail « honorable » dans les circonstances, marquées par la présence de briseurs de grève. Un enquêteur du ministère du Travail a conclu que l’entreprise avait eu recours à des travailleurs de remplacement, contrevenant ainsi au Code du travail.

Mais au Syndicat des Métallos, on déplore surtout que du travail ait régulièrement été effectué à partir d’autres locaux situés à Longueuil, ce qui a considérablement nuit au rapport de force.

Si cette situation ne contrevient pas aux dispositions anti-briseurs de grève du Code, elle fait toutefois la démonstration de leur désuétude. C’est plus spécifiquement l’interprétation de la notion d’établissement qui pose problème dans ce cas-ci, tout comme pour les lock-out au Journal de Montréal et au Journal de Québec.

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#merciàvous

Montréal – Connaissez-vous quelqu’un qui travaille dans les services publics ? Combien de gens y travaillent au Québec ? Que fait un appariteur ? Un prof de cégep enseigne combien d’heures par semaine ? Quels sont ses autres tâches ?

Dans le cadre de la campagne de valorisation des employés des services publics Merci à vous de la CSN, deux capsules d’information ont été réalisées en formule vox pop, avec la participation de François Parenteau.

Pour voir ce que les personnes interrogées ont répondu, visionnez les deux capsules : merciavous.org


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