Langue : Philippe Couillard, le chef de parti le plus à-plat-ventriste

2014/03/31 | Par Mouvement Québec français

À la suite du débat des chefs, le président du Mouvement Québec français (MQF), Mario Beaulieu, a tenu à exprimer le désarroi, sinon la colère, ressentis par tous ceux qui ont l’avenir du français à cœur quant au discours tenu par le chef du Parti libéral du Québec.

Lors du deuxième débat, M. Couillard a démontré qu’il serait sans doute le premier ministre le plus à-plat-ventriste que le Québec ait connu dans le dossier linguistique. Non seulement il dénie tout déclin du français à Montréal, mais il trouve normal qu’on exige l’anglais pour n’importe quel emploi, même ceux qui ne nécessitent aucun contact avec le public ou l’extérieur du Québec. Pour lui, même les employés d’une chaîne de montage devraient connaître l’anglais au cas où un investisseur américain visite l’usine!

Sur l'Île de Montréal, 53 % des gens utilisent le français comme langue d'usage et 48,7 % des gens ont le français comme langue maternelle, une tendance à la baisse qui gagne maintenant la couronne de la métropole.

La force d’attraction de l’anglais y est de cinq fois supérieure proportionnellement à celle du français, là où se concentre la grande majorité des nouveaux arrivants (plus de 50 000 par année) et des allophones.

La part de la main-d’œuvre des entreprises privées résidant sur l’Île de Montréal et travaillant uniquement en français a diminué de 9,9 points de pourcentage entre 1997 et 2010. De plus, le pourcentage de ces employés travaillant généralement en français est passé de 45,3 % en 1989, à 41,0 % en 1997, puis à 32,1 % en 2010.

Et monsieur Couillard trouve non seulement que tout va bien, mais qu’il faut laisser libre cours au bilinguisme institutionnel.

Le bilan du Parti libéral dans le dossier linguistique est catastrophique, mais là M. Couillard dépasse les bornes. En commission parlementaire contre le projet de loi 14, les libéraux se sont littéralement déshonorés. Ils se sont faits complices d’une des pires campagnes de dénigrement et d’intimidation que le Québec ait subie.

N’oublions pas que ce sont eux qui ont imposé le bâillon à l’Assemblée nationale pour adopter la loi 115 qui permet à des bien nantis de s’acheter le droit d’envoyer leurs enfants et toute leur descendance à l’école anglaise.

C’est M. Couillard qui a donné un statut bilingue au dernier hôpital francophone de l’Ouest-de-l’île de Montréal, alors qu’il s’était engagé à faire le contraire en tant que ministre de la Santé. Il avait déclaré en Chambre le 11 mars 2008 : « Et il n'est aucunement question de modifier le caractère linguistique, ni de l'environnement des soins, ni de l'environnement de travail du personnel. »

C’est le même Philippe Couillard qui a donné le feu vert à la construction de deux mégahôpitaux à Montréal, financés à parts égales, l’un pour les 79 % de francophones et l’autre pour les 8 % d’anglophones au Québec.

C’est l’équivalent de deux stades olympiques que toutes les régions du Québec devront contribuer à défrayer pendant des lustres, d’autant plus que la construction du McGill University Health Center (MUHC) a connu des dérapages majeurs, survenus sous l’administration du collègue de M. Couillard, le Dr Arthur T. Porter.

S’il reste encore une once de fierté aux électeurs qui pensent voter pour le Parti libéral, nous leur demandons de bien réfléchir avant de voter pour un Parti libéral qui met en péril les acquis qu’a contribué à bâtir le Parti libéral des années 60 avec le Maître chez nous de Jean Lesage et la loi 22 de Robert Bourassa, qui faisait du français la langue officielle du Québec.

Le PLQ de messieurs Charest et Couillard est méconnaissable. Il apparaît de plus en plus comme un simple relai des revendications de certains groupes de pression anglophones.

Nous avons besoin d’un gouvernement prêt à renverser la tendance au déclin du français, et non pas d’un retour des libéraux qui mettront tout en œuvre pour accélérer notre assimilation.