La défaite du 7 avril a été programmée au Congrès de 2011 du PQ

2014/04/28 | Par Marc Laviolette

Au cours de la campagne électorale, de nombreux indépendantistes – et la population en général – ont pu mesurer l’incapacité de la chef du Parti Québécois à défendre sur la place publique le projet indépendantiste, après la profession de foi de Pierre-Karl Péladeau.

Mme Marois s’est laissé entraîner dans des voies de garage en parlant de « monnaie », de « frontières » et de « passeport », mais a été incapable d’expliquer le « pourquoi » de la nécessité de l’indépendance.

Son état d’impréparation sautait aux yeux. Mais elle n’avait qu’elle à blâmer. En fouillant dans mes papiers, j’ai retrouvé cet amendement proposé au congrès de 2011 par Lisette Lapointe de la circonscription de Crémazie à l’article 1 du programme du Parti Québécois.

S’il avait été accepté, on aurait été en affaire. Mais Mme Marois et sa garde rapprochée ont tout fait pour qu’il soit battu. Voici le libellé de l’amendement en question.

« L’article 1 est amendé en y ajoutant l’alinéa 1.2 :

1.2 Préparer la souveraineté du Québec

Dès l’adoption de la Proposition principale par le Congrès, le Parti Québécois établit une Commission de préparation à la réalisation de la souveraineté, de façon à ce qu’au moment où se tiendra le référendum, les Québécoises et les Québécois sachent ce qu’implique la souveraineté.

La Commission dont les membres seront nommés pour la moitié parmi les membres de l’aile parlementaire et pour l’autre moitié par le Conseil national, fera périodiquement rapport de ses travaux aux instances du parti, notamment à chaque réunion régulière du Conseil national et de la Conférence nationale des présidentes et des présidents (CNPP).

La Commission pourra s’adjoindre les experts qui lui paraissent utiles pour réaliser son mandat.

En arrivant au pouvoir, le gouvernement du Parti Québécois prendra les moyens techniques et juridiques nécessaires pour parachever les études, préciser les projets et en assurer la diffusion dans le public. »

La circonscription de Rimouski avait présenté une proposition similaire, que l’entourage de Mme Marois s’est aussi empressé de faire battre.

Au Congrès, l’équipe Marois a triomphé. À l’élection du 7 avril, le mouvement souverainiste a mordu la poussière.