Lac-Mégantic : les Métallos vont soutenir Thomas Harding

2014/05/14 | Par L’aut’journal 

Le Syndicat des Métallos indique avoir appris avec étonnement les accusations portées ce lundi contre le conducteur de train Thomas Harding et deux autres employés de la Montreal, Maine & Atlantic (MMA), accusés d'avoir causé la mort de 47 personnes par négligence criminelle dans la nuit du 5 au 6 juillet 2013.

Dans un point de presse ce mardi, le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy, a dénoncé le fait que les véritables responsables ne soient pas inquiétés et a annoncé la mise sur pied d’un fonds de défense pour aider à payer les frais d’avocat des employés syndiqués de la MMA.

Le Syndicat des Métallos n'a pas d'obligation légale de représentation au criminel, mais entend soutenir M. Harding dans la mesure du possible par le biais du fonds de défense.

« C'est curieux de voir la ministre fédérale des Transports se féliciter de l'arrestation de trois employés et le président de la compagnie M. Burkhardt rester bien tranquille chez lui aux États-Unis, alors que sa compagnie est seulement passible d'une amende. » La société MMA est poursuivie pour négligence criminelle ayant causé la mort en tant que personne morale.

Il s’indigne que les travailleurs soient « jetés en pâture au public », lors de l’audience de mise en accusation ce mardi après-midi au Centre sportif de Lac-Mégantic.

« Personne n'inquiète le fédéral qui a déréglementé l'industrie et rendu une telle tragédie possible. Personne n'inquiète le président d'une compagnie qui a fait des économies sur le dos de la sécurité. »

Daniel Roy déplore que l’on fasse porter tout le poids de ce tragique accident sur ces trois travailleurs « pour satisfaire une recherche de coupables. »

Il appelle aussi à la prudence pour les travailleurs ne servent pas de boucs émissaires avant la tenue d’un procès « juste et équitable ».

Au moment des faits, Thomas Harding agissait en tant que conducteur de train syndiqué. Richard Labrie, habituellement un employé syndiqué, effectuait quant à lui un remplacement sur un poste de cadre (répartiteur). Le troisième accusé, Jean Demaître, est quant à lui directeur des opérations (cadre).