L’art de compter dans son propre filet (2ème partie)

2014/09/15 | Par Martin Lachapelle

Quelle est la différence entre Steve Smith, l’ex hockeyeur de la LNH devenu célèbre après avoir marqué un but responsable de l’élimination de SON équipe, et Richard Martineau, qui prétend être pour l’indépendance du Québec? La différence est que le pauvre Smith, lui, et à sa décharge, n’a jamais voulu scoré contre son équipe et nuire à ses coéquipiers, alors que Martineau, de son côté, en fait une spécialité.

Le chroniqueur de Québecor Richard Martineau prétend que son boss député, alias PKP, serait peut-être le meilleur candidat à la chefferie pour « vendre l’indépendance ». Même si PKP incarne la droite néolibérale et s’inscrit ainsi en opposition avec sa propre théorie sur « Le mythe des souverainistes de droite » à l’effet que la gauche serait aussi indispensable au PQ qu’à la cause du OUI.

Quelle ironie que Martineau parle de son boss en affirmant qu’il serait peut-être l’homme le mieux placé pour vendre l’indépendance. Comme si PKP, le magnat des médias, avait besoin de devenir chef du PQ pour vendre l’indépendance.

Vendre l’indépendance ? Dans le sens d’informer la population québécoise que, contrairement à ce que la propagande médiatique dominante lui a toujours dit, elle a tout à gagner de devenir un pays, peu importe si vous êtes de gauche ou de droite ?

Et comment PKP va-t-il « closer » sa vente ? Avec son sourire sur une affiche électorale ? En convoquant le peuple entier sur les Plaines d’Abraham, pour lui vendre l’indépendance, en lui parlant dans un porte-voix ?

Ah, d’accord, il aura besoin des grands médias, pour couvrir cette vente historique et nous livrer la « bonne parole » indépendantiste, le « pitch de vente » du siècle du super vendeur PKP. C’est vrai que PKP n’a jamais songé à utiliser ses médias pour ça. Pour promouvoir inlassablement la droite néolibérale, oui, mais pour faire la promo intensive du OUI comme Gesca fait la promo exclusive du NON, malheureusement, euh, non…

Genre, des chroniques régulières comme « Où vont vos impôts FÉDÉRAUX ? » Ou encore, Le Québec dans le rouge… parce qu’il envoie plus d’argent injecté souvent à ses dépens ailleurs dans le Canada, qu’il n’en reçoit en péréquation, en subventions, en services pour la population et en investissements provenant d’Ottawa?

Richard, pas bête ton idée : vendre l’indépendance. Ça ferait changement. Pis les électeurs aiment ça le changement!

Les grands médias ont donc un rôle fondamental à jouer ? Au fait, Richard, mon « camarade » d’équipage dans la chaloupe du OUI, il remonte à quand ton dernier article informatif, inspirant et constructif sur les avantages du projet indépendantiste ?


Projection : faites ce que je dis, pas ce que je fais

Comme si Martineau était un matelot exemplaire et bien placé pour donner des leçons de so-so-so solidarité indépendantiste à quiconque et spécialement à la gauche syndicaliste du PQ, qui ferait du « tataouinage » sur la couleur de la casquette du futur capitaine péquiste, en faisant tourner le bateau du OUI en rond.

Alors que Martineau, le radical partisan de la droite néolibérale, représente pourtant le capitaine en chef de la mutinerie contre l’équipe du OUI, en se servant plus de sa rame pour frapper ses frères d’équipage indépendantistes de la gauche, et saccager la chaloupe, que ramer, à bâbord, vers l’indépendance, en donnant la cadence…


Contre-productivité navrante qui engendre l’intolérance et la médisance

Au-delà du conflit d’intérêts et de ce délire de contradictions signé Richard Martineau, le plus navrant et le plus troublant, dans tout ça, est que ses articles engendrent, sur son blogue, à la fois l’intolérance et la médisance sur le projet indépendantiste, la gauche et les syndicalistes. Et même les Patriotes…

L’écrasante majorité des messages sur son blogue provient de fédéralistes purs et durs à 99 % de droite et néolibéraux, dont plusieurs invitent régulièrement les vilains « nationaleux » « séparatisses » et « syndicaleux » de la gauche à aller vivre à Cuba. On se croirait dans un remake d’Elvis Gratton. Mais nous sommes sur le blogue de Richard Martineau. (Je serais d’ailleurs curieux de jouer à Ouija avec le fantôme indépendantiste de Falardeau, pour voir ce qu’il pense du fan club fédéraliste de Martineau.)

Un blogue sur lequel on retrouve un John-Jean et un Papa John qui semblent être la même foutue personne! Évidemment, on parle encore d’un autre clone, ou troll, du même genre de fanatique allergique au PQ, à la gauche, aux syndicats, et à l’indépendance, qui adore le discours de Martineau.

Le blogue de Martineau publie aussi, depuis plus d’un an, les commentaires douteux d’un pseudo vice-président de la « Maison des Patriotes Inc. » (un OSBL incorporé!), apparemment partisan indépendantiste, du PQ, de la gauche et des syndicats, qui parle de la Russie communiste en tant que modèle et amie des Patriotes! Tout en prônant un retour au conservatisme religieux!

Bref, rien à voir avec le communisme russe plutôt anti-religion et anti-corporation, ni avec le nationalisme civique et démocratique des Patriotes et leurs 92 résolutions. Trouvez l’erreur.

On tape alors « Maison des Patriotes Inc. » sur Google et on tombe, comme par hasard, en top de liste, sur la Maison nationale des Patriotes, non incorporée! T’sé, la vraie. À laquelle le discours radical ridiculement caricatural du pseudo président de la « Maison des Patriotes Inc. » ne correspond pas du tout, ni avec le genre de discours tenu par son véritable vice-président, un avocat.

Une responsable de la vraie Maison nationale des Patriotes (non incorporée!) était d’ailleurs surprise et pas très heureuse, en jetant un coup d’œil sur le blogue de Martineau. Elle m’a même remercié de l’avoir informée.

Durant les années entourant la Crise d’Octobre de 1970, le fédéral a lancé au moins une fausse cellule du FLQ pour entacher le projet indépendantiste et associer les felquistes au PQ, afin de nuire aux vilains péquistes « séparatisses », en les discréditant aux yeux de l’opinion publique.

Aujourd’hui, avec le progrès de la technologie, la propagande diffamatoire (directe et indirecte) au PQ, au OUI, à la gauche, aux syndicats et à la mémoire des Patriotes semble pouvoir s’exprimer beaucoup plus facilement en créant de faux profils de blogueurs. Créer un faux profil ou faire disparaitre un imposteur ne demande que quelques clics de souris.


Martineau, Steve Smith et Slap Shot (version québécoise)

Connaissiez-vous l’ex hockeyeur de la LNH, Steve Smith ? Smith est devenu tristement célèbre, en 1986, après avoir malencontreusement marqué un but dans son propre filet qui provoqua l’élimination de son équipe, les Oilers d’Edmonton, contre les Flames de Calgary.

L’ironie du sort voulut que Smith termine ensuite sa carrière en tant que capitaine de ces mêmes Flames, 13 ans après les avoir aidés à gagner, malgré lui !

Quant à Richard Martineau, qui score à répétition de son plein gré depuis plus de quinze ans dans le filet de l’équipe à laquelle il prétend appartenir, soit le camp du OUI, c’est se demander s’il ne souhaite pas finir sa carrière en tant que capitaine éditorial du camp du NON, lorsqu’André Pratte accrochera ses patins.

Steve Smith s’est quand même mérité un beau contrat avec Calgary pour beaucoup moins que ça!

Hey, Ned, c’est quoi en anglais, « J’veux être échangé à Team Canada » ? PKP, trade me right fucking now to Gesca, pis raccroche ?