En marche pour un 194ème État à l'ONU

2014/11/12 | Par Martine Ouellet

L’auteure est députée de Vachon et candidate à la chefferie du Parti Québécois.

Il existe un État où la population possède le 27ème plus haut niveau de vie par habitant au monde. Où plus de 98 % de l'électricité produite est verte. Où la population active se classe au 24ème rang. Où l'Indice du bonheur est parmi les premiers, sinon le premier sur la planète. Où la superficie est cinq fois celle de l'Allemagne. Où le niveau d'inégalités est l'un des plus faibles. D'emblée, on se dit, c'est la Suède, c'est le Danemark? Mais non, il s'agit de nous, il s'agit du Québec!

Nous sommes parvenus à ces résultats avec la moitié d'un État, imaginez ce que nous allons faire avec un État complet!

Dans un Québec indépendant, où notre nation va contrôler toutes ses lois, ses traités et ses impôts, nous allons pouvoir façonner un pays à notre image. Exit la démission du Canada envers les accords post-Kyoto. Exit l'armée d'offensives dirigée par Ottawa. Exit les politiques commerciales menées au détriment de l'économie québécoise.

Bienvenue au pays du Québec à la table des négociations sur les changements climatiques. Bienvenue à l'expertise pacifiste de la nation québécoise pour la prévention et la résolution des conflits mondiaux. Bienvenue aux gens d'affaires québécois qui, avec l'aide d'un État entier pour les soutenir dans les domaines où le Québec excelle, pourront signer plus de pactes commerciaux à l'international.


Bienvenue au Québec, 194ème État à l'ONU.

Pour s'y rendre, nous devons augmenter la cadence de notre marche vers l'indépendance dès maintenant. Avec raison, la population nous demande une démarche claire et étoffée, c'est ce que mon équipe compte lui livrer.

Nous avons quatre années devant nous avant la prochaine élection provinciale, nous devons nous en servir afin de préparer le projet de pays que nous voulons pour le Québec. Nous devons en parler sur toutes les tribunes et nous devons présenter aux Québécois avec fierté la meilleure voie d’avenir pour le Québec, notre liberté.

Mon élection à la tête du Parti Québécois va concorder avec le déclenchement d’un travail de documentation pour répondre aux interrogations des Québécoises et Québécois. Une information claire est un outil indispensable pour que la population adhère à notre projet de pays.

De plus, comme ce fût le cas en Écosse et au Québec, lors du référendum de 1995, le projet de pays devra être porté par toutes les couches de la société, des artistes aux gens d’affaires, des nouveaux Québécois aux nations autochtones, des étudiants aux travailleurs.

Il ne faut pas confiner le projet de pays au seul monde politique, ce projet de société doit s'ouvrir à l'ensemble des Québécois, car il nous concerne tous. Le Québec a besoin plus que jamais de chacun d’entre nous.

Une fois le Parti Québécois élu au gouvernement, nous allons bâtir les derniers piliers manquants à la fondation de notre futur pays.

Premièrement, une constitution de transition sera préparée par le gouvernement. Cette constitution sera basée sur les consensus larges émanant de la société Québécoise comme le respect de l’égalité homme-femme ou l'accès universel à l'éducation et aux soins de santé.

En parallèle, de grands chantiers seront menés afin de préparer le rapatriement chez-nous d'outils cruciaux à notre développement tels l'assurance-emploi, le régime de pension, le rapport d’impôt unique, les ambassades québécoises, le transfert des fonctionnaires fédéraux et la mise en place d’un véritable réseau régional d’information et de diffusion relié à Télé-Québec renforcé, pour que notre nation puisse enfin bénéficier d'un véritable média d'État pour la représenter.

Lors du prochain mandat du Parti Québécois, des discussions avec Ottawa seront amorcées afin de convier les Québécois à un référendum sur la création du pays du Québec. Le point de départ pour les discussions sera l'entente historique signée entre Westminster et Édimbourg pour la tenue du référendum de septembre 2014.

Dès que les Québécois voteront majoritairement pour la création d'un État indépendant, nous entamerons les négociations avec le Canada afin de fixer les termes de notre départ de la fédération. Après douze mois de négociations, le Québec va déclarer son indépendance. À ce moment, la constitution de transition va avoir force de loi au Québec.

Une fois que les Québécois auront voté pour obtenir le plein contrôle de leurs leviers politiques, un processus de constituante sera entamé afin de définir la première constitution officielle du Québec.

C'est ainsi que des représentants de la société civile seront appelés à sillonner le Québec pendant trois ans afin de proposer au gouvernement, avec l'aide des citoyens, le texte fondateur de notre nouvel État indépendant.

Participons en apportant chacun notre contribution personnelle pour construire ensemble un vaste mouvement citoyen.

Offrons à l'ONU son 194ème État !

Le pays du Québec