Modifications au régime fiscal québécois des particuliers 1997-2013

2015/03/18 | Par IREC et CSQ

L’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) présente aujourd’hui, en collaboration avec la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), une étude sur le régime fiscal québécois. Considérés dans leur ensemble, les changements au régime fiscal des particuliers survenus entre 1997 et 2013 ont un impact négatif sur le budget du gouvernement de 8,4 milliards de dollars en 2013. Le total auquel arrivent les chercheurs de l’IRÉC, Jules Bélanger et Oscar Calderon, s’explique par une diminution de 4,5 milliards de dollars des revenus fiscaux ainsi qu’une augmentation de 4,1 milliards de dollars des transferts vers les particuliers.

« M. Coiteux nous dit que la situation est catastrophique au chapitre des dépenses au point d’enlever les plantes vertes dans les bureaux. Il se garde bien cependant de regarder du côté de la colonne des revenus. Nous avons maintenant une étude rigoureuse qui démontre que c’est le gouvernement lui-même qui a créé le problème », déclare Louise Chabot, présidente de la CSQ


Modifications du régime à partir de la fin des années 1990

« Le régime fiscal des particuliers québécois a subi de nombreuses transformations à la fin des années 1990, en passant par les modifications aux taux d’imposition à l’introduction et la bonification de plusieurs crédits d’impôt, indiquent les chercheurs. Nous avons comparé d’abord les régimes d’imposition de 1997 et 2013 dans leur globalité. Cette opération permet de répondre à la question suivante : quels auraient été les impacts fiscaux en 2013 si les ménages québécois avaient été imposés avec les paramètres fiscaux qui prévalaient en 1997. Nous avons examiné, par la suite, les impacts fiscaux spécifiques des modifications les plus importantes apportées au régime fiscal de l’État québécois depuis 1997. »


Impacts des modifications sur la distribution des revenus

Les chercheurs montrent la présence de deux effets contraires sur la distribution des revenus après impôts et transferts. D’abord, tous les changements aux paliers d’imposition, sauf l’introduction du quatrième palier en 2013, ont réduit la capacité du régime fiscal à redistribuer les revenus. Par contre, les différents crédits d’impôt modifiés ou introduits sur la période ont contribué à une meilleure répartition des revenus. Par exemple, les chercheurs notent que les modifications apportées au crédit d’impôt pour le soutien aux enfants ont favorisé les ménages à plus faibles revenus. L’instauration du crédit d’impôt à la solidarité remplaçant les mesures en vigueur, soit le crédit d’impôt pour les taxes de vente du Québec et le remboursement d’impôts fonciers, diminue également les inégalités des revenus.

« Ce que l’on constate, avec cette étude, c’est qu’après avoir atteint l’équilibre budgétaire, à la fin des années 1990, les gouvernements successifs se sont employés à réduire les impôts pour charmer l’électorat. Cela nous a directement conduit à la crise actuelle des finances publiques qui mettent les services publics en péril et pénalisent l’ensemble de la population. Au bout du compte, quoi qu’on en pense, les impôts sont aujourd’hui plus bas qu’il y a 15 ans et la grande majorité de la population en paie les frais par des services moins accessibles et des tarifications accrues », conclut Louise Chabot.

Il est possible de consulter l’étude de l’IRÉC intitulée Analyse des modifications au régime fiscal québécois des particuliers. Impact sur les recettes du gouvernement du Québec et sur la distribution des revenus de 1997 à 2013 sur le site de l’IRÉC à l’URL suivante : www.irec.net ou sur le site de la CSQ à l’URL suivante : www.lacsq.org