Les travailleuses de Serigraphie Richford demandent justice

2016/02/10 | Par Centre des travailleurs immigrants

Quelques mois après que la compagnie basée dans l’Ouest de l’île, Sérigraphie Richford, a fermé son usine dans Pointe-Claire, ses ancienNEs travailleurs et travailleuses demandent une compensation pour les années de travail dévoué qu’ils et elles ont démontré à la compagnie. 

Serigraphie Richford avait commencé à déplacer ses activités à Lancaster dans l’Ohio en 2010, un État connu aux États-Unis comme ayant la législation « Right-to-work » qui entrave la capacité des syndicats à mobiliser et améliorer les conditions de travail.

Alors que les ancienNEs travailleurs et travailleuses de Serigraphie étaient syndiquéEs et recevaient un salaire moyen de treize dollars de l’heure, le salaire minimum dans l’Ohio est huit dollars et 10  US. La compagnie a trois installations à Lancaster profitant des mesures d’incitation étatiques et locales.

 Au Québec, il n’y a pas de législation qui nécessite que les entreprises fournissent des indemnités de départ aux travailleurs et travailleuses qu’elles ont l’intention de mettre à pied. Québec n’a aussi aucune protection pour les travailleurs et travailleuses des entreprises profiteuses qui décident d’aller s’installer dans d’autres pays pour économiser sur les coûts de production.

« Le gouvernement du Québec prétend prioriser l’économie et les emplois, mais démontre très peu d’intérêts dans la protection des travailleurs et travailleuses contre des entreprises qui choisissent de se déplacer aux États-Unis dans des états Right-to-work » explique Mostafa Henaway du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants. « Il semble que le gouvernement est bon sur les écopages et les subventions pour les corporations, mais laisse les travailleurs et travailleuses avec rien ».

 Pour les travailleurs et travailleuses qui ont travailléEs dans la compagnie depuis de nombreuses années, ils et elles se sentent avoir beaucoup contribué à faire que la compagnie demeure rentable au cours des années, seulement pour se retrouver abandonnéEs et laisséEs avec un marché de l’emploi difficile.

  « Ça fait 20 ans et plus que je travaille et que je me fais exploiter. » dit Carole Nadeau. « On nous a mis à la porte, sans aucune indemnisation et sans lettre d’excuse. Maintenant, on se retrouve sans emploi et sans assurances. On veut être dédommagéEs ».

 Les travailleurs et travailleuses demandent justice dans la forme d’une compensation et d’une meilleure législation de la part du gouvernement pour protéger les travailleurs et travailleuses des effets négatifs de la restructuration économique mondiale.