Francisation des grandes enseignes

2016/04/14 | Par Maxime Laporte

À la suite d’un article paru dans La Presse sous la plume de Denis Lessard, la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, par la voix de son Président général, Me Maxime Laporte, a déploré ce mercredi la décision du gouvernement libéral de Philippe Couillard de «lâcher prise» sur son intention d’obliger les entreprises à ajouter des termes descriptifs français à leurs marques de commerce.

Monsieur Laporte a fait valoir: «Sachant qu’en Chine, les magasins Wal Mart («尔玛») accompagnent leurs enseignes de traductions et de descriptifs écrits en mandarin, qu’est-ce qui rendrait si difficile l’ajout de descriptifs français au Québec?»

«Par respect pour les consommateurs québécois et pour notre langue officielle et commune, il faut que nos élus agissent concrètement pour que les entreprises se montrent franco-responsables et participent, en bons citoyens corporatifs, à préserver le visage français du Québec.»

«Le non-respect par de nombreuses multinationales de la diversité des cultures dans le monde, force les peuples et les gouvernements qui savent se tenir debout, à prendre les mesures nécessaires pour faire valoir leurs intérêts.»

«Sous prétexte que l’obligation d’ajouter un générique français aux marques de commerce anglaises ne passerait pas le test de la Charte enchâssée dans la Constitution canadienne pourtant jamais entérinée par le Québec, le gouvernement Couillard choisit de reculer, se contentant de mesures de façade.»

«Ainsi, Québec demandera aux entreprises d’accompagner leurs enseignes d’expressions ou de slogans en français, quels qu’ils soient, même s’ils n’ont rien à voir avec le sens de la raison sociale au plan linguistique, ou la nature des services commerciaux offerts. De plus, la mesure ne visera vraisemblablement que les façades des magasins et ne s’étendra pas, par exemple, à l’affichage à l’intérieur des commerces ou aux biens meubles comme les camions de transport… On ne sait pas encore si les entreprises privées de compétence fédérale y seront assujetties. Et le nouveau règlement ne s’appliquera vraisemblablement pas non plus aux sites internet ou aux communications sur support électronique des entreprises. Nous sommes pourtant au 21e siècle!»

La Société Saint-Jean-Baptiste, plus ancien organisme de défense et de promotion du français en Amérique, participera aux consultations sur les changements proposés au nouveau Règlement sur la langue du commerce et des affaires.