Un chef ou une cheffe, c’est bien; une équipe c’est mieux

2016/05/09 | Par Paul de Bellefeuille

Les événements se bousculent au Parti Québécois. Tout le Québec entre dans un nouvel épisode de l’histoire de ce parti qui nous a habitués à ses balades en montagne russe. On peut difficilement s’en passer. Les Québécois et Québécoises sont donc invités à choisir un nouveau chef ou une nouvelle cheffe qui incarnera le mieux leurs aspirations.

Vous me direz que ce n’est pas tout le peuple du Québec qui est invité à la table. Et c’est bien dommage. Toutefois, cette élection a toujours un petit air de consultation populaire même si seuls les membres de ce parti sont habilités à décider de celui ou celle qui dirigera ce parti.

Alors, jouons le jeu et demandons-nous qui sera la prochaine personne la plus apte à assumer la responsabilité de répondre aux besoins et aux rêves d’une nation et d’un peuple sans État au sens strict? Il faut donc d’abord bien établir quels sont ces besoins et ces rêves.

La gouverne de l’État par le gouvernement Couillard nous aide grandement à répondre à cette question. La majorité de la population en a soupé de vivre en état d’asphyxie permanente provoquée par une philosophie politique qui n’a d’horizon que les colonnes comptables.

Les résultats sont catastrophiques dans tous les secteurs d’activités de la société. L’emploi stagne ou pire régresse malgré les promesses de ce gouvernement actuellement au pouvoir.

L’éducation, de la petite enfance à l’université, est en état de choc sous les contraintes imposées par une politique transversale sur fond d’austérité.

Les travailleurs et les travailleuses de la santé sont à bout de souffle. Les réformes du ministre de la santé, à coup de médecine de cheval, imposent un rythme de réforme qui ne respecte pas les acteurs de ce secteur névralgique. Qui plus est, aucune consultation digne de ce nom n’est réalisée auprès des principaux intéressés, les citoyens et citoyennes du Québec.

Il faut répondre à une médecine de cheval par des recours juridiques comme dans le dossier des frais accessoires pour bloquer un ministre qui balaie tout sur son passage en se croyant l’unique détenteur de la vérité en matière de gestion du secteur de la santé.

On peut certainement affirmer que le gouvernement Couillard opère une contre-révolution tranquille dans tous les aspects de la vie en société. Ce n’est pas rien et cette contre-révolution est réalisée par le Parti qui a initié au cours des années 60 un mouvement révolutionnaire de modernisation de la société québécoise. Et cette opération de démolition est le fait du PLQ depuis la venue de Jean Charest à sa tête.

Le gouvernement Couillard ne fait que compléter l’œuvre de réingénierie/démolition de l’État débutée par Jean Charest et qui dorénavant porte le nom d’austérité, pudiquement nommée par le gouvernement Couillard comme étant de la rigueur. Les mots sont donc utilisés pour cacher une réalité qui est celle d’une contre-révolution qui est tout sauf tranquille.

Quel est donc le chef ou la cheffe qui pourra redonner le goût de rêver à un peuple en état de choc et qui sera capable de stopper l’érosion d’une société qui a toujours eu comme valeur cardinale la justice sociale et le souci de partager sa richesse par des services publics universels?

Le défi est immense. Il s’agit de redonner espoir en l’avenir en réunissant les forces sociales et politiques capables de freiner un gouvernement qui a pris le mors aux dents. Il faudra un chef ou une cheffe mais aussi toute une équipe solidaire derrière cette personne. Et cette solidarité doit être le fait de tous les partis résolument indépendantistes.

Notre rêve et nos espoirs se doivent d’être collectifs et le plus largement partagés par les Québécoises et les Québécois. Quel homme ou quelle femme saura être le grand animateur ou la grande animatrice de ce nouveau chapitre de notre Histoire? Assurément, une personne rassembleuse et visionnaire.