Course à la chefferie : Non pas avec qui aller, mais où aller !

2016/05/19 | Par Pierre Dubuc

Dans cette course à la direction du Parti Québécois, plusieurs ont tendance à inverser l’ordre des choses. En politique, il faut d’abord préciser l’objectif visé et rallier le camp de la candidate ou du candidat qui propose de nous conduire vers cet objectif.

C’est faire fausse route et risquer de tourner en rond pendant longtemps que de fixer son choix en fonction de la personnalité ou des qualités réelles ou imaginées des candidates et candidats, si ces derniers restent flous quant à l’objectif à atteindre.

En d’autres mots, il faut déterminer non pas avec qui aller, mais où aller!

Dans cette perspective, le SPQ Libre a publié en 2008 un livre intitulé Sans référendum, pas de souveraineté, dans lequel il est écrit que le référendum est à la souveraineté ce que l’heure de tombée est au journalisme.

Sans heure de tombée, le journaliste n’écrit pas. Il lit, consulte, se documente. Mais ses recherches, discussions et réflexions ne trouvent leur aboutissement sous forme d’articles que sous l’injonction de la tombée.

Il en va de même pour le mouvement souverainiste. Sans l’échéance du référendum, il risque la dispersion, le fractionnement, l’étiolement. Seul le rendez-vous référendaire oblige à cibler sur l’essentiel, à mettre de côté l’accessoire et à sonner le rappel des troupes.

Seule la convocation du peuple à un choix décisif permet de vaincre les forces de l’inertie, de l’habitude et de la routine et de chambouler l’ordre social et politique.

Reporter le référendum dans six ans, c’est s’assurer qu’il ne se passera rien d’ici là. Proposer aujourd’hui d’attendre d’être à six mois de l’élection avant de prendre position, c’est garantir que la décision sera de ne pas tenir de référendum.