Conjuguer culture et éducation

2016/06/14 | Par Louise Chabot

L’auteure est présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Les arts et les lettres sont l’une des grandes richesses du Québec. Cette source de fierté nationale n’aurait, toutefois, jamais pu atteindre pareil sommet sans l’apport essentiel – voire inestimable – des écoles et des cégeps à la démocratisation et à la transmission de la culture.

Alors que le gouvernement s’apprête à renouveler la politique culturelle du Québec, notre organisation tient à lui rappeler combien il est essentiel qu’il arrime solidement la culture à l’éducation afin de nous doter, collectivement, d’un cadre cohérent, efficace et prometteur pour l’avenir.

Déjà, le rapport Parent était limpide sur la question de la mission culturelle de l’école, en prônant la « nécessité d’offrir à chaque élève tous les éléments de la culture : arts, sciences, humanités et techniques ». Aujourd’hui, l’école est « un terreau pluriculturel et plurisocial1 », un lieu d’intégration, de transmission des connaissances et des habiletés constituant notre patrimoine culturel.

 

Le berceau de la culture

Au quotidien, l’école puise dans notre patrimoine pour faire découvrir aux élèves la littérature et les initier à la musique, à la danse, aux arts plastiques, au théâtre ainsi qu’aux nouveaux médias.

Partout au Québec, le personnel enseignant, de soutien et professionnel alimente la vie culturelle des jeunes en organisant diverses activités, telles que des spectacles dans les écoles, des sorties dans les musées ou les salons du livre, des activités liées au Mois de la culture ainsi qu’à la radio étudiante.

 

Les pépinières de la relève artistique

Les cégeps, quant à eux, sont de véritables pépinières de la relève artistique, les grands artistes qui en sont issus ne se comptant plus. Pensons à la diversité de leurs programmes en arts et multimédias, ainsi qu’à leur rôle essentiel dans la formation des créatrices et créateurs québécois. À tout cela s’ajoute le Réseau intercollégial des activités socioculturelles du Québec, qui contribue au développement d’activités éducatives et de loisir culturel en milieu collégial.

Ce n’est pas tout : les cégeps sont aussi des vecteurs importants de diffusion culturelle en région. Plusieurs municipalités ont des ententes de partenariats avec ces établissements, qui leur permettent d’offrir à la population diverses activités, tels des festivals de la chanson, divers spectacles, la tenue de galas, des expositions et des ciné‑clubs. Souvent, la bibliothèque, la salle de spectacle ou d’exposition des établissements d’enseignement sont les seuls espaces culturels accessibles à la communauté.

 

Éveil culturel et rayonnement des arts

Sans l’apport essentiel des écoles et des cégeps, nos jeunes seraient privés d’un élément fondamental de leur développement, soit le contact vivant avec les arts et les lettres. Sans leurs équipements culturels, des communautés entières seraient privées d’un accès direct à la culture. Voilà pourquoi il est important que les ministères de la Culture et de l’Éducation travaillent ensemble sur ces questions et assurent un financement adéquat des programmes culturels dans les établissements d’enseignement.

 

Télé-Québec, un atout essentiel

Par ailleurs, il est impossible d’aborder la question du développement et du rayonnement de notre culture sans évoquer le rôle de Télé-Québec et les liens qu’il a tissés avec le milieu de l’éducation, notamment par le biais de son programme Télé-Québec en classe, dont les trousses éducatives sont appréciées par le personnel enseignant.

Notre diffuseur public présente 17 des 20 émissions jeunesse les plus écoutées, et son antenne rejoint, chaque semaine, 97 % de la population. En 2014, il a innové en créant La Fabrique culturelle, une véritable antenne numérique de diffusion des productions culturelles. Il est essentiel que le gouvernement soutienne de façon exemplaire Télé-Québec, afin que ce dernier puisse assurer sa mission et contribuer au rayonnement de nos productions culturelles.

 

Loin d’être un luxe

La politique culturelle du Québec date de 1992. Cette vaste consultation n’est donc pas un luxe. La Centrale des syndicats du Québec souhaite qu’au terme de cette démarche, le gouvernement assure aux établissements d’enseignement et à Télé-Québec un soutien substantiel du ministère de la Culture et des Communications, afin de leur permettre de remplir à part entière leur mission.

1 Expression empruntée à Mme Céline Saint-Pierre, ex-présidente du Conseil supérieur de l’éducation (1997-2002).