Redonner au français son véritable statut de langue officielle du Québec

2016/07/28 | Par Martine Ouellet

Pour la candidate à la direction du Parti Québécois et députée de Vachon, Martine Ouellet, reprendre le dossier mis de l’avant par les Pères de la Charte de la langue française, le docteur Camille Laurin et le Premier ministre René Lévesque, sera une priorité. À la suite de son élection à la tête du gouvernement, la députée promet de restaurer les dispositions initiales de la Loi 101 dans la législation, la justice et le marché du travail.

« Nous devons enfin mettre un terme à cette question. Il est essentiel de faire en sorte qu’il soit définitivement clair et établi officiellement que le visage du Québec est français, au même titre que celui de l’Allemagne est allemand, ou celui du Brésil est portugais. Pour que ce soit réalisable, nous devons mettre en place toutes les mesures nécessaires pour que la langue française redevienne la langue de l’État », a affirmé Martine Ouellet. 

Selon la députée, « La diversité culturelle est une grande richesse qui agrémente toutes les sociétés du monde. La francophonie en Amérique fait partie de cette diversité. Notre culture possède un noble bagage dont nous devons être fiers. C’est le Québec qui en est le foyer. Nous avons le droit de pouvoir en disposer sans contrainte, ni complexe. Je crois fortement que ce principe doit s’appliquer à toutes les appartenances du monde ». 

Pour orienter le processus, Martine Ouellet, souhaite collaborer avec la table de concertation des Partenaires pour un Québec français qui a pour mission de faire du français la seule langue commune et officielle au Québec. L’organisme uni 11 organisations dont les principales centrales syndicales du Québec et les mouvements de la société civile se portant à la défense du français. « Je veux m’assurer d’agir en étant connectée avec les différents milieux qui seront davantage concernés par ces mesures. Il y a toute une expertise qui s’est développée sur l’enjeu de la langue au fil du temps au Québec. Je compte m’y référer et travailler avec l’ensemble des acteurs », a ajouté la candidate.

 

Le français, langue officielle

En proclamant « le français, langue officielle » du Québec, la Loi 101 originelle reconnaissait le français « langue de la législation et de la justice ». Des jugements de la Cour Suprême du Canada ont toutefois invalidé les dispositions qui spécifiaient que « seul le texte français des lois et des règlements est officiel » et que la justice devait être rendue en français. 

La Loi 101 stipulait également que le français était la langue de l’administration publique dans son fonctionnement interne, dans ses relations avec les autres gouvernements et personnes morales établies au Québec, de même qu’avec les citoyens. L’usage de l’anglais était considéré comme une exception.

Aujourd’hui, le français et l’anglais sont sur un pied d’égalité pour la législation et la justice, et le bilinguisme est devenu pratique courante dans l’administration publique. « Le français est la langue officielle ou elle ne l’est pas. Actuellement, elle ne l’est plus. Nous ferons en sorte qu’elle le redevienne. Nous reviendrons aux dispositions d’origine de la Loi 101 pour la législation et la justice », d’affirmer Martine Ouellet. 

 

Le français, langue commune

La Loi 101 visait à ce que le français devienne la langue « normale et habituelle » dans le monde du travail. Dans plusieurs milieux, ce n’est toujours pas le cas. Des secteurs échappent à la législation et le laxisme règne dans les secteurs assujettis à cette loi. L’équipe Ouellet s’engage à étendre les dispositions de la Loi 101 aux entreprises qui relèvent du Code canadien du travail – 135 000 employés dans 1760 entreprises (banques à charte, Air Canada, etc.) – et aux entreprises de 25 employés et plus. Les comités de francisation dans les entreprises seront revitalisées et leurs actions raffermies en instaurant une obligation de résultats.

 

Constitutionnaliser la langue française

« Les juges de la Cour Suprême du Canada réduisent la Charte de la langue française à une série de droits individuels, alors que le docteur Camille Laurin avait insisté, dans le Livre blanc à l’origine de la Loi 101, sur la singularité de la Charte parce qu’« à la différence des autres lois, elle porte sur l’ensemble de la vie en commun ». Selon lui, la Charte avait pour objectif de « compléter, en matière de langue, les droits reconnus aux individus par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne ». Je m’engage à poursuivre son œuvre en enchâssant dans la Constitution initiale et définitive d’un Québec indépendant la langue française comme langue officielle de la République du Québec », de déclarer Martine Ouellet.

Lorsque l’on demande à la très grande majorité des Québécois quel est leur vecteur d’appartenance premier à la société à laquelle ils appartiennent, ils répondent : la langue française. « Le sentiment d’appartenance et la possibilité de pouvoir bien communiquer entre nous, forment les piliers du caractère sain de notre démocratie. Il est de notre responsabilité d’en être garant », a conclu la députée.