Couillard « sauve » le Québec en calant les retraités et les femmes

2016/12/23 | Par Richard Lahaie

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) sont très préoccupées par le dépôt du document sur l’avenir du Régime de rentes du Québec (RRQ) par le gouvernement Couillard.

Depuis 50 ans, le RRQ est équivalent au Régime de pensions du Canada (RPC). Peu importe où l’on vit au Canada, un travailleur a le même pourcentage (25%) de remplacement de son revenu lors de sa retraite.

Mais, depuis juin dernier, une entente fédérale-provinciale fait en sorte qu’un retraité d'Alberta touchera maintenant le tiers (33,3%), tandis qu’un retraité québécois devra se contenter de 26,3%, si la proposition du ministre Leitão est adoptée.

Dans une lettre publiée dans le journal Le Devoir du 19 décembre dernier, le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, a écrit « qu’en plus de cette hausse anémique de la pension de retraite, il y est question d’augmenter l’âge de la retraite, de diminuer l’indexation, de réduire la rente au conjoint survivant, etc. ».

« C’est complètement surréaliste de penser que le gouvernement peut proposer aux futurs retraités québécois moins que ceux du reste du Canada. Ce gouvernement gouverne uniquement pour le lobby patronal. Après avoir fait une job de bras avec les maires dans le dossier des régimes de retraite municipaux, il fait une job de bras à ceux qui n’ont même pas de régime de retraite autre que le RRQ », a déclaré Serge Cadieux.

Le gouvernement Couillard compte sur les régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) pour assurer une sécurité financière à la retraite.

Au Québec, 20% des travailleurs ont accès à un régime complémentaire de retraite négocié avec leur employeur. Les autres doivent vivre avec l’épargne personnelle, souvent trop peu, du régime de retraite public et du Supplément de revenu garanti.

Le gouvernement s’attaque aux personnes les plus défavorisés de notre société. Ce sont principalement les femmes qui écoperont. Les femmes ont des revenus de l’ordre de 40 % inférieurs aux hommes à la retraite et les régimes publics font en sorte de réduire ces écarts.

 

L’équité salariale

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) est outré de la décision du gouvernement Couillard d’en appeler de la décision rendue par la Cour d'appel, en octobre dernier, dans le dossier de l’équité salariale.

Le SFPQ et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) avaient contesté la révision de la Loi de l’équité salariale adoptée en 2009, qui maintenait l’équité sur une base quinquennale, mais sans effet rétroactif.

Le jugement déclarait que « l’absence de rétroactivité dans l’obligation de l’employeur de payer les ajustements salariaux à la suite de changements survenus apparaît comme une source de discrimination fondée sur le sexe ».

En 2014, la Cour supérieure du Québec avait confirmé et maintenu la décision de la cour de première instance.

En Cour d’appel, le gouvernement du Québec a été déboutée à nouveau. La cour a spécifié que « les articles en causes perpétuaient l’inégalité dont sont victimes ceux qui occupent des emplois à prédominance féminine, comme les infirmières et les secrétaires ».