Protéger nos «fleurons» ne protégera pas nos emplois

2017/02/23 | Par AIMTA

Selon l’AIMTA, l’intention du gouvernement de protéger les fleurons québécois et les sièges sociaux est intéressante, mais clairement insuffisante. Cette démarche représente peu de choses pour les Québécois si elle ne s’accompagne pas de mesures pour protéger les emplois des travailleuses et travailleurs du Québec.

« Cette démarche du gouvernement du Québec ne s’attaque qu’à la pointe de l’iceberg. Ce n’est pas uniquement en blindant un siège social ou en donnant plus de pouvoir à un conseil d’administration que l’on procure une sécurité d’emplois à des travailleuses et des travailleurs. C’est inintéressant d’avoir des mesures de protection de nos fleurons si les entreprises que l’on veut protéger n’ont aucune responsabilité envers la société québécoises et qu’elles peuvent délocaliser du jour au lendemain leurs productions aux quatre coins du monde après avoir profité de la main-d’œuvre, du territoire, des ressources, des infrastructures et de l’argent des Québécois.

En ce sens, nous déplorons le fait que le gouvernement Couillard refuse d’aller jusqu’au bout en cherchant qu’à protéger le haut de la pyramide. Il faut en faire plus, soutient David Chartrand, vice-président de la FTQ et coordonnateur québécois de l’Association Internationale des Machinistes et des Travailleurs et Travailleuses de L’Aérospatiale (AIMTA).

Depuis des décennies la classe politique québécoise est engagée dans une vaste opération de séduction pour conserver et attirer les activités de grandes multinationales sur son territoire et trop souvent cela se fait au détriment du citoyen, du travailleur et de son environnement.

Tout est fait pour accommoder les grandes entreprises, rabais sur les tarifs d’hydroélectricité, crédits d’impôt, subventions, investissements dans les infrastructures, modifications des lois, inaction sur l’évasion fiscale etc.

Mais que demandons-nous en retour de tant de privilèges? Quelles garanties avons-nous comme citoyens que ces entreprises ne nous sacrifieront pas pour une poignée de dollars?

Trop souvent, nous mettons en place tout pour favoriser la création de richesses, mais très peu pour la redistribuer de façon durable parmi tous les Québécois. Il nous faut des mesures de protection d’emplois. Il nous faut des outils pour que les entreprises soient responsables de leurs actions à l’égard des Québécois peu importe s’il s’agit d’un « fleuron » ou non.

C’est en développant une culture du bon citoyen corporatif que nous arriverons à favoriser un maintien de bons emplois chez nous et que notre économie nationale retrouvera sa fierté et sa créativité.»

L’AIMTA a milité en faveur de deux résolutions pour combattre la délocalisation et la sous-traitance abusive, qui ont été acceptées à l’unanimité, lors du congrès de la FTQ de décembre dernier. Le Syndicat a aussi un programme proposant six résolutions pour protéger les emplois et responsabiliser socialement les entreprises.

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L’AIMTA représente 15 000 membres au Québec, et plus de 50 000 au Canada, dont 16 000 dans l’industrie aérienne et aérospatiale.
Il est le plus important syndicat des travailleurs de l’industrie aéronautique au Monde.
À travers l’Amérique du Nord, il représente plus de 700 000 membres.