L’armement nucléaire mondial est-il une arnaque?

2017/03/13 | Par Michel Gourd

Le 23 février, Donald Trump affirmait qu'il entendait combler le retard des États-Unis au niveau de ses capacités nucléaires. Ce nouveau président considéré comme étant exceptionnellement doué à trouver des vérités alternatives en a peut-être débusqué une autre. En fait, la doctrine nucléaire est basée sur plusieurs hypothèses qui ressemblent beaucoup à des vérités alternatives.

Une de celles-ci est que les pays qui se dotent de l'arme atomique deviennent inattaquables. Cette doctrine est encore respectée bien que les plus grandes puissances nucléaires aient connu d’importantes attaques. Cette arme s’est d’ailleurs révélée totalement inefficace contre des groupuscules de toute nature qui frappent sans qu’un pays soit considéré comme responsable.

Un autre élément de cette doctrine est que plus un pays possède de têtes nucléaires, plus il est en sécurité. La Russie est supposée en posséder actuellement 7 300 et les États-Unis près de 7000. Pourtant, aucune de ces têtes nucléaires n’a été utilisée au combat depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Selon les chiffres qui circulent actuellement à ce sujet, il y aurait environ 19 000 têtes nucléaires à la grandeur du monde. Si cela est vrai, il n’y a probablement jamais eu depuis le commencement de l’humanité autant d’efforts dépensés pour produire une arme qui n’est pas utilisée.

Cette industrie qui produit des armes qui ne servent pas est cependant censée coûter plusieurs centaines de milliards de dollars par année. Si tel était le cas, le ratio coût-bénéfice, de posséder une telle arme est si faible que son utilité peut être considérée comme une vérité alternative. Les pays capables de le faire pourraient même exagérer intentionnellement le nombre et la qualité des armes nucléaires qu’ils possèdent. De 1946 jusqu’à maintenant toutes les armes supposément nucléaires auraient très bien pu ne pas l’être que cela n’aurait rien changé à la situation si ce fait n’avait pas été connu.

En conclusion, les groupes antinucléaires n’ont finalement peut-être rien à craindre puisque ces dizaines de milliers d’armes atomiques pourraient très bien n’être en grande partie que de la propagande militaire. Cela expliquerait pourquoi les pays qui disent posséder de tel armement parlent constamment de leurs rénovations et de l’augmentation de leur nombre malgré les compressions qu’ils font dans d’autres domaines. Au niveau de l’armement nucléaire, mentir ne coûte rien et n’apporte que des bénéfices.