Catalogne : Rassemblement montréalais

2017/10/06 | Par Richard Lahaie

Le 3 octobre dernier, un peu plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel des centrales syndicales (CSN, FTQ et CSQ) de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, de Oui-Québec et du Mouvement national des Québécois (MNQ), pour un rassemblement devant le consulat espagnol à Montréal.

Il n’était pas possible de rester muets devant la violence perpétrée à l’endroit de celles et ceux qui ont exercé leur droit de vote à l’occasion du référendum sur l’indépendance de la Catalogne. Les principaux syndicats catalans et deux associations indépendantistes ont appelé à une journée de grève générale et de mobilisation, le 3 octobre, en Catalogne.

«Lors du vote de dimanche, le gouvernement espagnol s’est comporté, non seulement de façon anti-démocratique, mais carrément de façon autoritaire, comme un gouvernement oppresseur à l’endroit d’une population qui a le droit de déterminer, par la voie d’un référendum, s’il veut ou non l’indépendance de sa nation», de s’indigner Jacques Létourneau, président de la CSN. «Le message qu’on veut passer au gouvernement espagnol, c’est que l’on est en solidarité avec les centaines de milliers de travailleurs et travailleuses catalans. C’est une solidarité qui va au-delà des opinions politiques».

«L’autre message que l’on veut faire passer, c’est le mutisme quasi généralisé de toute la classe politique à travers le monde, particulièrement en Europe, et à nos camarades syndicaux européen, qui ont été particulièrement frileux à dénoncer ce qui se passe en Catalogne», de témoigner M. Létourneau.

«Quand on voit le gouvernement fédéral de Justin Trudeau, qui est le même parti qui a voté la Loi sur la clarté référendaire, de ne pas être capable de prendre la parole publiquement pour dénoncer le massacre que l’on a fait subir à la population catalane, c’est inacceptable, de poursuivre Jacques Létourneau. Au cours des prochaines semaines, il va falloir accentuer nos appuis, parce qu’il va falloir s’assurer que le résultat des urnes soit respecté par l’ensemble de la communauté internationale.»

«Le MNQ considère essentiel d’être présent à ce rassemblement pour ajouter notre voix auprès des citoyens catalans pour leur dire «Nous sommes avec vous». Pas seulement avec les travailleurs et travailleuses catalans, mais avec tous les citoyens, et aussi avec les générations future», de préciser Martine Desjardins du MNQ.

«Au MNQ, on considère qu’il est important de soutenir les générations. On croit que le peuple a le droit de se consulter. Les futures générations catalanes doivent savoir qu’il y a un soutien international. Que nous sommes-là avec eux. Il faut que les futures générations puissent avoir eux aussi le droit à l’autodétermination», de poursuivre Mme. Desjardins.

«Ce n’est pas une bataille finie. Dimanche, il y a eu un vote. Mais il y aura d’autres moments important à venir. Nous devons souligner les actes inacceptables qui ont eu lieu lors du vote. Sortir des citoyennes par les cheveux ou taper sur ceux-ci avec des matraques, c’est inacceptable dans un pays qui se dit démocratique». De s’indigner Martine Desjardins.

«Je suis né à Montréal, de parents haïtiens. Ce que j’ai vu dimanche à la télévision, ça m’a rappelé beaucoup ce que mes parents m’ont raconté sur la dictature haïtienne», de raconter Marc-Édouard Joubert, du Conseil régional du Montréal métropolitain de la FTQ.

«On bat les gens qui veulent voter librement sur leur avenir. On les disperse. Ensuite on déclare qu’il n’y a pas eu de vote, alors qu’on a intimidé les gens toute la journée. Ce que l’on a vu à la télévision est un déni fondamental de l’autodétermination d’un peuple. On ne peut pas se servir de la violence pour faire taire la volonté politique d’un peuple», de réagir M. Joubert.

«On a vu du monde se tenir debout. Du monde déterminé a exercé leur droit de vote. Et du monde qui ont réussi à résister à la provocation. Ils ont protégé leurs urnes à l’aide de cordon de femmes et d’enfants dans les sections de vote. Tout ce qu’ils demandaient, c’était d’exercer un droit démocratique», de conclure Jean-Marie Gauthier, de Oui-Québec.