Pourquoi les jeunes de l’Outaouais ne votent pas

2018/03/29 | Par Frédéric Lacroix

Le directeur général des élections du Québec (DGEQ), M. Pierre Reid, vient d’émettre un communiqué pour sonner « l'alarme en ce qui a trait au taux de participation des jeunes électeurs dans la région de l’Outaouais ». Le communiqué nous apprend que « lors des dernières élections générales, en 2014, seulement 46 % des jeunes de 18 à 34 ans ont voté dans la région de l'Outaouais».

Ainsi, nous apprend le DGEQ, le taux de participation aux élections provinciales  (soupir d’exaspération!) des jeunes de l’Outaouais est parmi les plus faibles au Québec.

Le communiqué du DGEQ poursuit : « Ces constats me préoccupent beaucoup. Posons-nous la question collectivement : est-ce normal que les jeunes votent si peu? Moi, je dis que non. Je suis de ceux qui croient que le jour du vote est un jour spécial où l'on peut exprimer sa voix. »

Tant de sollicitude de la part du DGEQ est charmante.

Prenons le temps de compulser la carte des probabilités de victoire électorale en Outaouais produite par QC125.com.

On peut constater que l’alternance politique est inexistante dans cette région. Le PLQ est certain de remporter les 5 comtés de l’Outaouais. Sans rien faire. Et avec pourtant un niveau d’intentions de vote historiquement faible chez les francophones (17%!).

Est-il vrai que voter permet « d’exprimer sa voix » comme le dit le DGEQ?

Non. Un vote pour un autre parti que le PLQ ne compte pas. Pas en Outaouais.

Il serait intéressant de connaitre la proportion, parmi les 46% des jeunes de 18 à 34 ans qui ont voté en 2014, de ceux qui ont voté pour le PLQ. Cela nous renseignerait à savoir si les seuls qui participent encore aux élections en Outaouais sont les électeurs du PLQ, les autres préférant peut-être faire employer leur temps de façon utile.

La démocratie québécoise est malade. Malade d’un système électoral uninominal à un tour qui donne un pouvoir disproportionné à une minorité – les non francophones- qui vote massivement pour un seul parti.