Le pied à Papineau

2019/02/08 | Par Robin Philpot

Oscar Fortin, ancien diplomate québécois posté en Amérique latine, accuse le Canada de grossière hypocrisie dans sa participation au coup d'État au Venezuela sous la direction de Washington. Le Canada essaie de contourner l'ONU où sur les 35 pays présents, ayant droit de vote, 19 pays ont voté contre la proposition étasunienne d’intervention au Venezuela.

Il passe sous silence aussi les interventions criminelles des États-Unis par ses sanctions et sa guerre économique contre le Venezuela. Le 31 janvier dernier, L’ONU a reconnu que les sanctions contre le Venezuela violaient les droits de l’homme.

Pour Oscar Fortin, l'aide humanitaire promis par Justin Trudeau est en réalité un cheval de Troie pour renverser Nicolas Maduro.

Oscar Fortin rappelle aussi que le Canada s'est associé à cette faction appelée le Groupe de Lima dans le seul but de renverser la révolution bolivarienne. Déjà, bien des mois avant l'élection présidentielle de mai 2018, le Canada n'avait aucune intention de reconnaître le résultat. Par ailleurs, le Canada avait interdit au Venezuela de permettre à ses citoyens vivant au Canada de voter dans les consulats et l'ambassade ici. 

Il explique le succès de la démocratie participative au Venezuela qui donne au peuple un pouvoir qu'il n'a pas dans des pays de démocratie représentative, comme le Canada ou les États-Unis. 

Connaissant très bien le rôle du Vatican, il explique que dans tout coup d'État en Amérique latine, l'épiscopat joue un rôle très néfaste. C'est le cas au Venezuela, comme ce fut le cas au Chili lors du coup d'État meurtrier de 1973 contre le gouvernement de Salvador Allende. Oscar Fortin connaissait bien la situation au Chili pour y avoir travaillé à cette époque. Ce qui se passe au Venezuela ressemble beaucoup au coup d'État de Pinochet.

Cette entrevue est suivie d'une chronique de Robin Philpot sur le silence des partis politiques souverainistes à l'égard du Venezuela. 
PHOTO: derrière la ministre des Affaires globales du Canada, l'ambassadrice américain Kelly Craft qui la tient comme une marionnette.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.


Les gilets jaunes face à « l'injustice » francaise. Une entrevue avec Me Régis de Castelnau du barreau de Paris

Selon Me René de Castelnau du barreau de Paris, la "violence d’État sans précédent depuis la fin de la guerre d’Algérie a vu se multiplier les exactions policières et surtout la justice acceptant de redevenir le brutal instrument du parti de l’ordre oubliant cette occasion sa mission et son honneur."

Me de Castelnau, qui gère le site Vu du droit, explique que bon nombre d'avocats en France s'élèvent, dans une déclaration publique, contre la transformation de la Justice en un appareil qui vise non pas rendre justice mais à compléter le travail des policiers. Il donne comme exemple les peines sans commune mesure imposées à des gilets jaunes et la multiplication des poursuites pour des motifs saugrenus. En revanche, quant à la violence policière dont les témoignages et les films sont innombrables, il n'y a point la même rapidité, ni la même sévérité. 

Ayant connu lui-même 1968, il dit qu'il n'y a jamais eu de pareil dans l'histoire moderne de la France, sauf peut-être dans les périodes sombres sous ... Pétain.

À une question sur la rapidité avec laquelle le président Macron est prêt à intervenir dans les affaires internes du Venezuela sous prétexte que le président Maduro serait illégitime, Me de Castelnau répond que c'est Emmanuel Macron qui est illégitime, ce qui explique la naissance de la révolte sans précédent qui bouleverse la France.

L'interview se termine avec un extrait audio d'une vidéo prise de Gilets jaunes qui se sont rendus à l'Ambassade du Venezuela pour demander de l'aide du président Maduro et pour déclarer leur appui à la révolution bolivarienne.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.