Par qui nous nous anglicisons

2019/03/11 | Par Noël Laflamme

SOMMAIRE

Anglicismes et impropriétés entendus à ICI Radio-Canada Première et lus dans trois quotidiens publiés à Montréal, soit le MÉTRO, le 24H Montréal et Le Journal de Montréal, accompagnés des réflexions critiques de l’auteur sur l’état de la langue française au Québec. En douze chapitres.

Note

Je crois que tant les personnes qui étudient ou qui sont professeurs au cégep ou à l’université que celles qui travaillent dans le domaine de la communication en général pourront tirer profit de cet ouvrage, du fait que toutes les fautes de français qui y sont énumérées sont accompagnées d'une proposition de formulations et de termes corrects. Il serait en outre aisé pour quiconque de transformer ces listes en exercices lacunaires.

 

 

PAR QUI NOUS NOUS ANGLICISONS

Essai

Noël Laflamme


 

Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement

et les mots pour le dire arrivent aisément.

Nicolas Boileau, L'Art poétique (1674).

 

 

 

INTRODUCTION

 

Hélas, c'est un fait : nos élites québécoises maîtrisent mal la langue française. Leur manière de s’exprimer a de quoi démoraliser ceux et celles qui ont à cœur l’avenir d’un français parlé et écrit de bonne qualité au Québec. J’en fournis plusieurs exemples dans ce petit ouvrage.

Précisons d’entrée le sens particulier que je donne ici au mot « élites » : ce sont les décideurs et les décideuses politiques ; ce sont les actrices et les acteurs publics, sociaux, culturels et économiques ; ce sont aussi les journalistes, les chroniqueurs et les chroniqueuses des médias écrits ; et, au premier chef, ce sont les journalistes, les animateurs et les animatrices d’émissions à la radio publique qu’est la Société Radio-Canada, ainsi que ses chroniqueurs et ses chroniqueuses, gens qu’on aime souvent à qualifier de vedettes. Ce sont donc tous ces hommes et toutes ces femmes dont on lit quotidiennement les articles et les chroniques dans les médias écrits et ce sont aussi ceux et celles dont on entend les propos à ICI Radio-Canada Première, ceux et celles qui interviewent des personnes invitées, ceux et celles qu’on interviewe, ceux et celles encore qui, en tant que personnes ressources, nous donnent leur opinion sur l’actualité politique, économique, culturelle, sociale, sportive, locale, nationale ou internationale. Ce sont donc souvent des universitaires, des personnes bardées de diplômes et dont la grande majorité ont fait leurs études au Québec.

Or, quand on entend parler ces gens à la radio, quand on les lit dans les journaux, on a de quoi être étonné, tant les fautes de français (vocabulaire et syntaxe) et les anglicismes qu’ils commettent sont nombreux : gagnant-gagnant, dépendant de, carte d’affaires, être familier avec, à toutes fins pratiques, faire face à la musique, faire un fou de soi, être justifié de, billet de saison, blanc de mémoire, céduler, en devoir... Pourquoi, de plus, un animateur ou une animatrice d’une émission de radio en français, choisit le mot anglais « at » [@] lorsqu’il donne ou qu’elle donne en ondes une adresse courriel, au lieu d’utiliser le terme correct français « a commercial » ? Pourquoi utiliser l’anglicisme « glace noire » quand on veut dire « verglas » ? Il m’apparaît en outre sidérant qu’on trouve encore une journaliste à ICI Radio-Canada Première - qui possède pourtant une longue expérience dans le journalisme - qui commet le classique anglicisme « Bienvenue » [You’re welcome] lorsqu’on vient de lui dire « Merci », comme si elle ne connaissait pas les « Je vous en prie » et « Il n’y a pas de quoi ».

À noter que dans toutes mes listes de citations comportant des fautes de français et que je donne à lire dans cet essai, j’ai souligné d’un trait les anglicismes et les impropriétés. J’ai ajouté, en les mettant en caractères gras, une formulation correcte qu’on aurait pu utiliser. C’est principalement la Banque de dépannage et Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française (Oqlf) et, en deuxième lieu, le dictionnaire de définitions Antidote qui m’ont permis de reconnaître tous ces anglicismes et toutes ces impropriétés. Pendant huit jours, du 5 au 12 mai 2018, j’ai écouté en rafale le maximum d’émissions à ICI Radio-Canada Première, saisissant au vol sur mon ordinateur toutes les fautes de français que j’entendais ; pendant à peu près la même période, je prenais soin chaque jour de me procurer les journaux MÉTRO et 24H Montréal, soit les numéros allant du 4 au 18 mai (sauf l’édition du 9 mai), dont j’ai examiné les textes une fois que j’ai eu cessé d’écouter les émissions radiophoniques. J’ai ensuite épluché l’édition dominicale du Journal de Montréal du 20 mai 2018. Dans ces trois journaux, j’ai ignoré tous les articles qui provenaient de diverses agences de presse, ce qui du coup a diminué la taille de mon échantillon, d’autant plus que nombre d’articles sont faits d’une bonne proportion de citations dont je n’ai pas relevé les fautes de français, même s’il y en avait souvent. Malgré cela, la récolte de fautes a été bonne, comme on le verra.

Avant de prolonger ma réflexion sur ce thème de la mauvaise qualité du français parlé et écrit au Québec, allons tout de suite aux faits, c’est-à-dire reproduisons une première série de propos fautifs, ceux que l’on peut lire dans deux de nos quotidiens montréalais.

 

CHAPITRE 1

Vendredi 4 mai 2018 : le MÉTRO

En français correct, on écrit : des restrictions concernant l’aspect réglementaire ; on commet une impropriété en écrivant : des restrictions au niveau réglementaire (Emmanuel Delacour).

En français correct, on écrit : les espaces de travail en commun ; on commet un anglicisme en écrivant : les espaces de coworking (Emmanuel Delacour).

En français correct, on écrit : plusieurs jeunes pousses ou plusieurs entreprises en démarrage ; on commet un anglicisme en écrivant : petites start-ups (Emmanuel Delacour).

En français correct, on écrit : propose désormais une place au marché ; on commet un anglicisme en écrivant : propose désormais un marketplace (Charlotte Lopez).

En français correct, on écrit : déjà un site de commerce électronique... ; on commet un anglicisme en écrivant : déjà un site e-commerce... (Charlotte Lopez).

En français correct, on écrit : À la suite du succès ; on commet une impropriété en écrivant : suite au succès de sa plateforme interactive (Charlotte Lopez).

En français correct, on écrit : un planchodrome ou un parc de planche à roulettes ; on commet un anglicisme en écrivant : un skate parc (Charlotte Lopez).

En français correct, on écrit : qui a l’air d’être retransmise en direct ; on commet un anglicisme en écrivant : la réalisation qui (...) sonne live (Claude André).

En français correct, on écrit : Admirateur de ou disciple de Mao Solo ; on commet un anglicisme en écrivant : Fan de Mao Solo (Claude André).

En français correct, on écrit : que tout est sombre ou que tout est lugubre ; on commet un anglicisme en écrivant : N’allez pas croire que le tout est dark (Claude André).

En français correct, on écrit : de mauvaise qualité ; on commet un anglicisme en écrivant : la malbouffe et la bière cheap de dépanneur (Alexis Bouliane).

En français correct, on écrit : et de réverbération aux voix ; on commet un anglicisme en écrivant : distorsions aux guitares et de reverb aux voix (Philippe Lemelin).

En français correct, on écrit : tirer du pistolet ; on commet un anglicisme en écrivant : tirer du gun sur la cible (Jean-Philippe Pleau).

En français correct, on écrit : la lancer droit dans le haut du filet ; on commet un anglicisme et on écrit en franglais en écrivant : traverser la patinoire  (...) et de la droper top net comme PK Subban sait le faire (Jean-Philippe Pleau).

En français correct, on écrit : sa bande d’amis ou sa bande de potes ; on commet un anglicisme en écrivant : à la chasse avec sa gang de chums (Jean-Philippe Pleau).

En français correct, on écrit : la haute direction du Canadien ; on commet un anglicisme en écrivant : l’establishment de Canadien (Jean-Philippe Pleau).

En français correct, on écrit : le premier gardien à compter un but ; on commet un anglicisme en écrivant : le premier gardien à scorer un but (Jean-Philippe Pleau).

En français correct, on n’écrit pas une telle VULGARITÉ dans un quotidien : « Pour souligner le 50e anniversaire de ce repêchage de marde, on suggère à Canadien de faire cette année un choix de marde lorsqu’il parlera au troisième rang » (Jean-Philippe Pleau).

 

Vendredi 4 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : signalisation dans la rue... ou installés dans les prochains jours dans cette rue... ; le 24H Montréal commet un anglicisme en écrivant : signalisation sur la rue..., installés dans les prochains jours sur cette rue (Zacharie Boudreault).

En français correct, on écrit : des équipements clé en main ; le 24H Montréal commet un anglicisme en écrivant : acheter des kits clés en main (Nadia Lemieux).

En français correct, on écrit : en ce qui touche l’hébergement ; le 24H Montréal commet une impropriété en écrivant : ses exigences en termes d’hébergements (Nadia Lemieux).

En français correct, on écrit : Disons pour finir qu’ils peuvent confondre ; le 24H Montréal commet une impropriété en écrivant : Au final, ils peuvent confondre, déranger (Frédéric T. Muckle).

En français correct, on écrit : et là est le rebondissement ; le 24H Montréal commet un anglicisme en écrivant : Sauf que, et là est la twist, elle s’inscrit dans le même établissement (Isabelle Hontebeyrie).

 

*

 

J’ai constaté en particulier deux faiblesses d’ordre linguistique dont souffrent nos élites, en sus de leur propension à ponctuer leurs discours d’anglicismes et d’impropriétés. L’une a trait à leur incapacité à utiliser correctement le pronom relatif « dont » ; la majorité du temps, elles utilisent « que », alors qu’il faudrait utiliser « dont » (« ce qu’on s’aperçoit ») ; dans des cas plus rares, on fait un effort et on utilise « dont » ; malheureusement, c’est à mauvais escient (« c’est de ça dont on parle »). Cette grave faute de syntaxe est le fait de la majorité de nos élites, ce qui est plutôt déprimant. L’autre faiblesse concerne leur incapacité à faire un simple accord au féminin. Bon nombre d’entre elles disent, par exemple : les études que nous avons faits / les décisions que les autorités ont pris.

J’ai compilé dans le chapitre suivant des fautes de français entendues à ICI Radio-Canada Première.

 

CHAPITRE 2

SAMEDI 5 MAI 2018

 

LES ÉCLAIREURS

Il est correct de dire : en ce qui a trait à la visibilité ; mais il est incorrect de dire : C’est pas ça qui va changer grand-chose au niveau de la visibilité (Patrick Masbourian).

Il est correct de dire : attirer un auditoire jeune ou attirer un public jeune, mais l’on commet un anglicisme en disant : attirer une audience jeune (Benoît Huot).

Il est correct de dire : à longueur d’année, mais on commet un anglicisme en disant : à l’année longue (Benoît Huot).

Il est correct de dire : la chance d’être engagé dans différents organismes ou d’être associé aux activités de différents organismes, mais il est fautif de dire : J’ai la chance d’être impliqué dans différents organismes (« Les éclaireurs »).

 

SAMEDI ET RIEN D’AUTRE

Il est correct de dire : un nouveau partenaire, mais on commet un anglicisme en disant : J’ai un nouveau partner (Claude Cyr).

Il est correct de dire : il a terminé une formation, mais on commet un anglicisme en disant : Il a complété une formation de 60 heures (Renée-Dumais Beaudoin).

 

FAUT PAS CROIRE TOUT CE QU’ON DIT 

En français correct, on écrit et on prononce : « faite » dans « une étude qui avait été faite » et non « fait » : Il y a une étude qui avait été fait (Thérèse Laferrière).

On dit correctement : dans les préoccupations publiques et on commet un anglicisme en disant : dans l’agenda public (Martin Maltais).

 

LA SPHÈRE

On dit correctement : un truc assez épatant ; on commet un anglicisme en disant : un truc assez cool (Matthieu Dugal).

On dit correctement : C’est assez ébouriffant ou génialoïde ou mirifique ou décoiffant ou prodigieux ou sensass ; épithètes que l’on peut en effet utiliser quand on veut remplacer : C’est assez capoté (Matthieu Dugal).

-On dit correctement : envoyer causer du désordre ; on commet un anglicisme en disant : qu’on pourrait envoyer faire du trouble (Nadia Seraiocco).

On dit correctement : les occasions qui sont offertes ; on commet un anglicisme en disant : les opportunités qui sont offertes (Nadia Seraiocco).

On dit correctement : quand on se sera attaqué à ces questions ; on commet un anglicisme en disant : quand on aura adressé toutes ces questions (Nadia Seraiocco).

En dit correctement : c’est chouette ou formidable ; on commet un anglicisme en disant : Ah oui, c’est cool (Gabriel Kocher).

On dit correctement : [drones, jeu vidéo] on faisait des demi-tonneaux ou des vrilles ou des boucles ou des retournements à travers les obstacles ; on commet un anglicisme en disant : on faisait un looping à travers les obstacles (Gabriel Kocher).

On dit correctement : des caractéristiques techniques ; on commet manifestement un anglicisme en disant : des features techniques (Gabriel Kocher).

On dit correctement : de jeunes pousses ou des entreprises en démarrage newyorkaises ; on commet un anglicisme en disant : des starts-ups newyorkaises (Gabriel Kocher).

On dit correctement : ce qui est arrivé au drone ; on commet une impropriété en disant : savoir ce qui est arrivé au niveau du drone (Gabriel Kocher).

On dit correctement : la prochaine étape ; on commet manifestement un anglicisme en disant : le prochain step (Gabriel Kocher).

On dit correctement, au féminin : « elles », en parlant des forces de l’ordre ; on pèche contre l’aphorisme de Boileau (concevoir bien), sa pensée manque de rigueur quand on dit : les forces de l’ordre, ils ont des drones (Gabriel Kocher).

 

POUVEZ-VOUS RÉPÉTER LA QUESTION ?

On dit correctement : Est-ce que la distribution des rôles est terminée ? ou Est-ce que l’étape de la distribution des rôles est terminée ? ; on commet un anglicisme en disant : Est-ce que le casting est terminé ? (Pierre Brassard).

 

LA SOIRÉE EST (ENCORE) JEUNE 

On dit correctement : j’ai perdu le contrôle de moi-même ou j’ai perdu la tête ou je me suis énervé ou j’ai perdu toute assurance ou j’ai été décontenancé ; variantes qu’on peut utiliser pour remplacer : j’ai capoté (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : un spectacle d’humour ; on commet un anglicisme en disant : Est-ce que c’est un show d’humour (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : dirige une jeune pousse ou une entreprise en démarrage ; on commet un anglicisme en disant : dirige une start-up (Fred Savard).

On dit correctement : pas besoin de faire une pause ; on commet un anglicisme en disant : pas besoin de prendre un break (Fred Savard).

On dit correctement : je me retrouverais sans boulot ; on commet un anglicisme en disant : j’aurai pus de job à shop (Fred Savard).

On dit correctement en français : Je ne suis pas un admirateur ou un partisan ou un sympathisant de monsieur Khadir ou monsieur Khadir ne m’impressionne pas beaucoup ou ne m’épate pas beaucoup ; on commet un anglicisme en disant : Je suis pas un supporter de monsieur Khadir (Fred Savard).

On dit correctement : je vous dis que ça joue dur ; on commet un anglicisme en disant : je vous dis que ça joue rough (Émilie Bibeau).

On dit correctement : sortir le magnétophone ; on parle avec moins de précision quand on dit : sortir l’enregistreuse (Émilie Bibeau).

On dit correctement : je suis un admirateur ou un inconditionnel ou un mordu de... ; on commet un anglicisme en disant : je suis un fan de « La guerre des clans » (Jean-François Breau).

On dit correctement : être accompagnateur professionnel dans « Un air de famille » ; on commet un anglicisme quand on dit : être coach dans Un air de famille (Jean-François Breau).

On dit correctement : C’est pas moi qui tenais le gouvernail ou le volant ; on commet un anglicisme en disant : C’est pas moi qui tenais le steering (Jean-François Breau).

On dit correctement : leurs possessions font dans... ; on fait preuve de manque de rigueur dans sa façon de penser quand on dit : Toutes leurs possessions fait dans leurs valises (Olivier Niquet). 

On dit correctement : l’aide dont le Nouveau-Brunswick aura besoin ; on commet une grave faute de syntaxe en disant : toute l’aide que le Nouveau-Brunswick aura besoin (Élisa Serret).

On dit correctement : Il y a une longue queue vers 22h ; on commet un anglicisme en disant : Il y avait un line-up vers 22h (« La soirée est (encore) jeune »).

On dit correctement : Ça pourrait être chouette ou génial de... de publier ça ; c’est commettre un anglicisme que de dire : Ça pourrait être cool de publier ça (Sylvain Lebel).

On dit correctement : Pour avoir l’air décontracté, zen ou flegmatique ; c’est commettre un anglicisme que de dire : Pour avoir l’air cool (Sylvain Lebel).

On dit correctement : c’est inhabituel ou bizarroïde ; on commet un anglicisme en disant : Déjà, c’est weird, j’ai fini une trilogie (Sylvain Lebel).

 

PLUS ON EST DE FOUS, PLUS ON LIT 

On dit correctement : J’ai la chance de recevoir ça de vive voix ; on commet un anglicisme en disant : J’ai la chance de récolter live, les gens sont là devant nous (Jean-Marie Lapointe).

On dit correctement : ça m’a fait pleurer à chaudes larmes ou j’ai pleuré comme un veau ou j’ai pleuré comme une source ou j’ai chialé comme un môme ; on commet un anglicisme en disant : Bouleversant, j’en ai braillé des shots (Jean-Marie Lapointe).

On dit correctement : Ça fait prétentieux ou c’est faire de l’esbroufe ou ça fait m’as-tu vu ou ça fait crâneur ; on commet un anglicisme en disant : Ça fait show-up [sans doute l’auteur de cette citation voulait-il dire « show-off »] (Jean-Michel Blais).

On dit correctement : sur la scène ; on commet un anglicisme en disant : mettre du monde sur le stage (Jean-Michel Blais).  

 

LA ROUTE DES 20 

On dit correctement : les autres enfants ou les autres gamins ; on commet un anglicisme en disant : des guerres avec les autres kids (« La route des 20 »).

On dit correctement : Ça m’a fait me sentir mal ; on commet un anglicisme en disant : Ça m’a fait filer mal (« La route des 20 »).

On dit correctement : pour composer avec ça ou pour être capable d’assumer ça ; on commet un anglicisme en disant : Suis assez grand pour dealer avec ça (« La route des 20 »).

 

GRAVEL LE MATIN

On dit correctement : et pour ce qui est du... baseball majeur ? ; on commet une impropriété en disant : sinon au niveau du baseball majeur ? (Patrick Masbourian).

On dit correctement : les partisans ou les sympathisants ou les inconditionnels ou les mordus commençaient à dire... ; on commet un anglicisme en disant : les fans commençaient à dire... : c’est long (Alexandre Coupal).

On dit correctement : touchant les transports, l’agriculture ou relatives aux transports, relatives à l’agriculture ; on commet une impropriété en disant : plusieurs propositions au niveau des transports..., des propositions au niveau de l’agriculture (Steven Guilbeault).

On dit correctement : en ce qui a trait aux priorités électorales ou en matière de priorités électorales ; on commet un anglicisme en disant : en termes de priorité électorales (Steven Guilbeault).

On dit correctement : se classent parmi les 5 premiers ; on commet un anglicisme en disant : arrivent dans le top 5 (Steven Guilbeault).

On dit correctement : en dernière analyse ou en dernier ressort ; on commet un anglicisme en disant : en bout de ligne (« Gravel le matin »).

On dit correctement : en magasin et dans la rue ; on commet un anglicisme en disant : on pourrait l’acheter en magasin et sur la rue (Hugo Lavoie).

 

*

 

Lorsque j’entends nos élites, et en particulier les journalistes, les animateurs et les animatrices d’émissions de notre société d’État francophone utiliser jour après jour un nombre considérable d’anglicismes et d’impropriétés, lorsque j’en lis autant dans les journaux, je m’interroge sur la qualité de l’enseignement du français dans nos écoles, nos collèges et nos universités. Quand je constate que nos élites font la promotion de termes anglais au détriment de mots français (très souvent par ignorance et parfois par snobisme, ou encore pour démontrer qu’elles connaissent l’anglais) ; quand j’ai à subir leur manie de traduire en anglais un terme français correct qu’elles viennent de prononcer ou d’écrire, soi-disant au bénéfice de leur auditoire ou de leur lectorat... francophone, et comme pour s’excuser d’avoir dit ou écrit la chose en français (dévalorisant ainsi les termes en langue française) ; quand je les entends encore nous déclarer « comme on dit en anglais..., plus connu sous son nom anglais..., ce qu’on appelle en anglais..., ce que les Américains appellent..., comme disent les Chinois... », eh bien, moi, j’enrage. Cette propension à s’appuyer constamment sur la langue anglaise, est-ce un réflexe de colonisés ? La question se pose. Et, chaque fois, je me rappelle, alors, Camille Laurin, père de la Loi 101, qui dénonçait cette inclination à la bilinguisation qui sévissait et qui manifestement continue de sévir chez les Québécois et les Québécoises, et laquelle nous induit à croire qu’il existe de telles choses au Québec que des « pontbridges ». 

 

CHAPITRE 3

DIMANCHE 6 MAI 2018

 

DESSINE-MOI UN DIMANCHE

On dit correctement : Bonjour à toi aussi ; on commet un anglicisme en disant : Bon matin à toi aussi (Franco Nuovo).

On dit correctement : opposés à l’ordre établi ou au pouvoir en place ; on commet un anglicisme en disant : gens opposés à l’establishment (Laurent Therrien).

On dit correctement : en dernier ressort ou en dernière analyse ou tout bien considéré ; on commet une impropriété en disant : il y a peu de chance que le paysage change au final (Laurent Therrien).

On dit correctement : visites que j’ai faites ; l’on conçoit mal ce qu’on veut exprimer, son entendement ne conçoit pas clairement quand on dit : Une des plus belles visites que j’ai fait (Marie-Christine Blais).

On dit correctement : je vous donne un exemple ; on commet un pléonasme si l’on dit : Je vous donne un exemple, par exemple (Marie-Christine Blais).

On dit correctement : deux ou trois petites choses ; on commet un anglicisme en disant : une couple de petites choses (Marie-Christine Blais).

On dit correctement : En fin de compte ou Finalement ou En dernière analyse, c’est ça que ça donne ; on commet un anglicisme en disant : Au bout de la ligne, c’est ça que ça donne (Louise Beaudoin).

On dit correctement : en ce qui touche les politiques étrangères ou relativement aux politiques étrangères ; on commet un anglicisme si l’on dit : un bilan en termes de politiques étrangères (Julien Toureille).

On dit correctement : ça l’a incontestablement empêché ou sans doute aucun empêché ou radicalement empêché ou indubitablement empêché de se représenter ; on commet un anglicisme si l’on dit : ça l’a empêché définitivement de se représenter (Julien Toureille).

On dit correctement : des élections en réalité ou en définitive ou pratiquement de fin de mandat ; on commet un anglicisme en disant : des élections à toutes fins pratiques de fin de mandat (Julien Toureille).

On dit correctement : de personnes souffrant d’engelures ; on commet une impropriété en disant : un sauvetage au niveau des engelures (Jean-Luc Brassard).

On dit correctement : une collecte de fonds ou une campagne de financement ; on commet un anglicisme en disant : ils ont lancée une levée de fonds (Jean-Luc Brassard).

On dit correctement : quitter les lieux ; on commet une impropriété en disant : ont été obligés de quitter jusqu’à maintenant (Catherine Allard).

On dit correctement, le matin : Bonjour ; on commet un anglicisme en disant : Bon matin (Sylvain Paquin).

On dit correctement : en ce qui concerne les pompiers, la police; on commet une impropriété en disant : au niveau pompiers, police (Sylvain Paquin).

On dit correctement : 20 cm de névasse ; on commet un anglicisme en disant : 20 cm de slosh/sloche (Sylvain Paquin).

On dit correctement : émission... que j’ai faite ; on conçoit mal ce qu’on veut exprimer, sa pensée manque de rigueur quand on dit : une émission de télévision que j’ai fait (Sylvain Paquin).

On dit correctement : J’insiste pour faire découvrir de nouvelles plumes ; on commet une faute de syntaxe en disant : J’insiste à faire découvrir de nouvelles plumes (Jim Corcoran).

On dit correctement : pendant une demi-heure ; on commet une faute de syntaxe en disant : On joue pour une demi-heure (Jim Corcoran).

On écrit correctement : Cette nouvelle, elle l’a écrite en une journée ; on conçoit mal ce qu’on veut exprimer, sa pensée manque de rigueur quand on dit : Cette nouvelle, elle l’a écrit en une journée (Julien Toureille). 

 

DESAUTELS LE DIMANCHE

On dit correctement : on demande aux gens de quitter les lieux ou pas ; on commet une faute de syntaxe quand on dit : on demande aux gens de quitter ou pas (Michel Desautels).

On dit correctement : on sent un changement en ce qui a trait à la manière ou en ce qui a trait aux cours d’eau ou en ce qui touche à la manière ou en ce qui touche les cours d’eau ; on commet une impropriété en disant : on sent un changement au niveau de la manière..., au niveau des cours d’eau (Ursule Boyer-Villemaire).

 

LES ANNÉES LUMIÈRE

On dit correctement : il y a plusieurs disciplines scientifiques qui chacune... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : il y a plusieurs disciplines scientifiques qui chacun avec sa méthode (Sophie-André Blondin).

On dit correctement : l’élément fondamental qui apparaît en dernier ressort ou au bout du compte, c’est... ; on commet un anglicisme quand on dit : l’élément fondamental qui apparaît en bout de ligne, c’est... (Sophie-André Blondin).

On dit correctement : au moment où on cherche des solutions de remplacement ou de substitution ; on commet un anglicisme quand on dit : au moment où on cherche des alternatives (Jean François Bouthillette).

On dit correctement : Je lui avais posé la question ; on commet un barbarisme en disant : Je lui avais demandé la question (Yann Lavallée).

On dit correctement : des choses qu’on a tendance à tenir pour acquis ; on commet un anglicisme en disant : des choses qu’on a tendance à prendre pour acquis (Yves Gingras).

On dit correctement : Donc, il y a toutes les disciplines ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Donc, il y a tous les disciplines (Yves Gingras).

On dit correctement : qui sont concernés quand il est question des Grands-Lacs ; on commet et un anglicisme et une impropriété quand on dit : qui sont impliqués au niveau des Grands-Lacs (Anne-Pascale Richardson).

On dit correctement : de l’aide de type juridique ou à caractère juridique ou de type juridique ; on commet une impropriété et un anglicisme en disant : de l’aide au niveau légal (Anne-Pascale Richardson) /

On dit correctement : ce qui se passe avec ces systèmes-là ; on commet une impropriété en disant : ce qui se passe au niveau de ces systèmes-là (Nicholas St-Gelais). 

 

CULTURE CLUB

On dit correctement : une carte professionnelle ou une carte de visite ; on commet un anglicisme en disant : ça fait bien sur une carte d’affaires (René Hormier-Roy).

On dit correctement : les primeurs ou les informations de dernière heure ou les exclusivités ; on commet un anglicisme si l’on dit : Je veux pas que vous me racontiez les scoops (René Hormier-Roy).

On dit correctement : Les gens marmonnaient ; on commet un anglicisme et on parle en franglais si l’on dit : Les gens mumblaient [to mumble] (René Hormier-Roy).

On dit correctement : ça explique les choses qu’il a faites ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : ça explique les choses qu’il a fait (René Hormier-Roy).

On dit correctement : Les gens trouvent qu’elle est plutôt quelconque ou médiocre ou terne ou ennuyante ou sans éclat ; on commet un anglicisme en disant : Les gens trouvent qu’elle est un peu drabe (René Hormier-Roy).

On dit correctement : la moitié des œuvres qu’on avait mises ou mise -dedans étaient des faux ; sa pensée manque de rigueur, on conçoit mal ce qu’on veut exprimer quand on s’exprime de la manière suivante : la moitié des œuvres qu’on avaient mis là-dedans étaient des faux (René Hormier-Roy).

On dit correctement : la chute d’un film ou le dénouement inattendu d’un film ; on commet un anglicisme en disant : ça ne se raconte pas le punch d’un film (René Hormier-Roy).

On dit correctement : dans la bande-annonce y a à peu presque tous les effets comiques qu’on retrouve dans le film ; on commet un anglicisme en disant : dans la bande-annonce y a à peu presque tous les bons gags qu’on retrouve dans le film (René Hormier-Roy).

On dit correctement : il sort pour faire une marche ; on commet un anglicisme en disant : il sort pour prendre une marche (René Hormier-Roy).

On dit correctement : à la dégaine un peu ou à l’apparence un peu ou à l’allure un peu ou à la gueule un peu ou à l’aspect un peu... ; on commet un anglicisme si l’on dit : au look un peu... (Marie-Christine Blais).

On dit correctement : œuvres dans la chambre forte : on commet un anglicisme en disant : œuvres dans la voûte « litigieuse » (Alain Lacoursière).

On dit correctement : dans une vente-débarras ou vide-grenier ou vente de fond de grenier ; on commet un anglicisme en disant : dans une vente de garage (Alain Lacoursière).

On dit correctement : s’il est question du temps ou en ce qui concerne le temps ; on commet une impropriété si on dit : C’est sûr que au niveau du temps... (Miriam LeBlanc).

On dit correctement : C’est une vedette ou une étoile de Québec ; on commet un anglicisme si l’on dit : C’est une star de Québec (Gilles Renaud).

On dit correctement : ce dont je voulais parler ; on commet une faute de syntaxe si l’on dit : ce que je voulais parler, c’était de moralité... d’immoralité (Danielle Trottier).

On dit correctement : Je savais qu’il serait ici, je savais pas que je les verrais en chair et en os ou sur scène ou en direct ou en concert ; on commet un anglicisme en disant : Je savais qu’il serait ici, je savais pas qu’il serait live (René-Daniel Dubois).

 

LA SOIRÉE EST (ENCORE) JEUNE

On dit correctement : il y a un public pour un spectacle bilingue ; on commet un anglicisme en disant : il y a un public pour un show bilingue (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : Est-ce que vous avez commencé la distribution des rôles ? ; on commet un anglicisme quand on dit : Est-ce que vous avez commencé le casting (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : si on est dans cette ambiance-là ou dans cet état d’esprit-là ; on commet un anglicisme si on dit : si on est dans ce mood-là (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : c’est comme pousser une voiture prise ou collée dans la glace ; on s’exprime inélégamment si on dit : c’est comme pousser un char pogné dans glace (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : avec quatre saisons dont les plus exécrables ou les plus pénibles ou les plus insupportables ou les plus odieuses ne se terminent jamais ; on s’exprime d’une manière vulgaire et on commet une faute de syntaxe quand on dit : avec quatre saisons dont les plus chiantes se terminent jamais (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : un atelier sur l’agriculture ; on commet un anglicisme si on dit : un workshop sur l’agriculture à petite surface (Jean-Philippe Wauthier).

On dit correctement : C’est chouette ou C’est sympa, en tout cas ; on commet anglicisme quand on dit : C’est cool, en tout cas (Jean-Martin Fortier).

On dit correctement : c’est même plus en vogue ou plus délirant ou y a plein d’affaires vraiment délirant ; c’est commettre un anglicisme que de dire : c’est même plus hot que..., y a plein d’affaires vraiment hot (Catherine Dorion).

On dit correctement : ça vient avec un jeu de règles ou un ensemble de règles ou une série de règles ; on commet un anglicisme quand on dit : ça vient avec un set de règles (Catherine Dorion).

L’auteure de cette citation au français fautif voulait peut-être dire en train de vous faire disparaître petit à petit ou de vous supprimer progressivement lorsqu’elle a utilisé l’anglicisme (ou le franglicisme) : Je suis en train de vous phaser off (Micheline Lanctôt) (voulait-elle dire « phaser out » [to phase out]) ?

On dit correctement : Mais là le portier m’a dit... ; on commet un anglicisme en disant : Mais là le doorman m’a dit... [« La soirée est (encore) jeune »].

On dit correctement : Je l’ai vu commander des cul-sec ; on commet un anglicisme en disant : Je l’ai vu commander des shooters [« La soirée est (encore) jeune »].

On dit correctement : taire la nouvelle voulant que ou selon laquelle... ; on commet un anglicisme en disant : taire la nouvelle à l’effet que... [« La soirée est (encore) jeune »].

On dit correctement : je n’ai jamais été un admirateur ou un mordu ou un adepte de ce groupe-là ; on commet un anglicisme en disant : j’ai jamais été un fan de ce groupe-là (Fred Savard).

On dit correctement : m’ont envoyé des gentillesses par les réseaux sociaux ; on commet un anglicisme en disant : m’ont envoyé des gentillesses via les réseaux sociaux (Émilie Bibeau).

C’est manquer à la bienséance que de dire à la radio (en particulier à la radio publique) : [billet d’humour] à la tv je te trouve grosse pis laitte, pis là j’te fourrais (Émilie Bibeau).

On dit correctement : J’ai fait une blague ou une joyeuseté ou une boutade ou une drôlerie sur elle hier ; on commet un anglicisme en disant : J’ai fait une joke sur elle hier (Émilie Bibeau).

On dit correctement : votre mère est adorable ou tendre ou suave ou de bon caractère ou votre sœur est décontractée ou géniale ou décomplexée ou décontractée ; on commet des anglicismes quand on dit : votre mère est sweet, votre sœur est cool (Émilie Bibeau).

On dit correctement : Ils proposent d’autres solutions de rechange ou de substitution ; on commet un anglicisme en disant : Ils proposent d’autres alternatives... (Émilie Bibeau).

C’est manquer à la bienséance que de dire à la radio (en particulier à la radio publique) : [billet d’humour] C’est quoi cette entrevue d’marde-là (Émilie Bibeau).

 

C’EST FOU...

On dit correctement : il y a une incompatibilité ou un conflit ou un désaccord ou un différend, me semble-t-il ; on commet un anglicisme quand on dit : il y a un clash, me semble-t-il (Jérémy McEwen).

 

TOUT LE MONDE EN PARLE

On dit correctement : Pas juste en ce qui a trait au matériel ; on commet un anglicisme si l’on dit : Pas juste en termes de matériel (Maripier Morin).

On dit correctement : Le maire de Québec a pensé que son tour était venu ; on commet un anglicisme quand on dit : Le maire de Québec a pensé que son tour était (Régis Labeaume).

On dit correctement : Est-ce que sur le plan de la planification, c’est une bonne chose ? ; on commet un anglicisme en disant : Est-ce que en termes de planification, c’est une bonne chose ? (Régis Labeaume).

On dit correctement : diriger ou entraîner les Nordiques ; on commet un anglicisme en disant : coacher les Nordiques (Régis Labeaume).

On dit correctement : on a fait un très bon marché ou un très bon accord ou une très bonne opération ; on commet un anglicisme en disant : on a fait un très bon deal (Régis Labeaume).

 

*

 

Combien parmi les journalistes, les animateurs et les animatrices d’émissions de la SRC, ainsi que parmi ceux et celles qui écrivent dans nos journaux, ont pris la peine de lire un ouvrage sur les anglicismes les plus courants au Québec (par exemple, « Mieux dire, mieux écrire », d’Yvon Delisle, préfacé par Marie-Éva de Villers, ou encore de consulter le MULTIDICTIONNAIRE, de cette même Marie-Éva de Villers qui en consigne un très grand nombre ? Combien parmi eux et parmi elles ont pris la peine de noter ceux qu’ils employaient sans s’en rendre compte afin de ne plus les commettre ? Combien parmi eux et parmi elles ont l’intelligence de consulter régulièrement les explications claires et précises de l’Office québécois de la langue française (Oqlf), accompagnées d’exemples toujours pertinents, sur les anglicismes et sur les impropriétés que les Nord-Américains que nous sommes commettons trop souvent (et auxquelles explications, au demeurant, on a accès gratuitement en ligne) ?

Combien, encore, parmi eux et parmi elles ont consulté - toujours sans bourse délier - le conseiller linguistique de Radio-Canada pour vérifier la justesse de termes ou d’expressions qu’ils entendent utiliser à leur prochaine émission ou dans leur prochain article ? (Le simple quidam comme moi, lui, soit dit en passant, doit cracher au bassinet s’il veut obtenir l’avis de l’Oqlf sur une difficulté de français dont on ne parle pas dans la Banque de dépannage ou dans Le grand dictionnaire terminologique). Un fait me déconcerte particulièrement : parmi tous ceux et celles faisant profession d’écrire dans les journaux ou de dire à la radio, et dont un grand nombre exercent leur métier depuis plusieurs années, il s’en trouve plusieurs qui ne savent pas encore comment nommer correctement en français des réalités qui concernent leur propre spécialité ! Ils se contentent de les nommer à l’aide de mots anglais : work in progress, addiction, puff, straight, rush, back order, challenge, drabe, focus, groupie, junk food, lift, loser, plug, post mortem, background, guts, short and sweet, thrill, dispatching, vintage, bum...  

Voici d’autres citations au français fautif captées à la radio ou extraites des journaux.

 

 

CHAPITRE 4

LUNDI 7 MAI 2018

 

INFO MATIN

On dit correctement : dans le sillage des ou à la suite des Panama Papers ; on commet une impropriété en disant : À la suite des Panama Papers (Xavier Savard-Fournier).

 

GRAVEL LE MATIN

On dit correctement : Quel incident accapare votre attention cette nuit ? ou Qu’est-ce qu’il y a au premier plan de l’actualité cette nuit ? ou Quel événement a volé la vedette cette nuit ? ; on commet un anglicisme en disant : Quelque chose vole le show cette nuit ? (Patrick Masbourian).

On dit correctement : des restrictions en ce qui touche le ou en ce qui concerne le ou à propos du stationnement ; on commet une impropriété en disant : des restrictions au niveau du stationnement (Patrick Masbourian).

On dit correctement : Le dénouement inattendu était... ou La chute, c’était... ; on commet un anglicisme en disant : Le punch, c’était... (Patrick Masbourian).

On dit correctement : on pourrait rappeler au bénéfice de nos auditeurs ; on commet un anglicisme en disant : on pourrait rappeler pour le bénéfice de nos auditeurs (Patrick Masbourian).

On dit correctement : Vous vous sentez soutenue par ou appuyée par ou encouragée par quelqu’un ; on commet un anglicisme en disant : Vous vous sentez supportée par Robert Poëti (Patrick Masbourian).

Il n’existe pas une telle chose, au Québec, qu’une « couronne nord » ou une « couronne sud ». On dit correctement : la banlieue nord, la banlieue sud de Montréal ou le secteur Rive-Nord, le secteur Rive-Sud de Montréal [source : Guy Bertrand, conseiller linguistique à Radio-Canada] ; on commet un barbarisme en disant : [circulation automobile] pour la couronne nord..., entre autres pour la couronne nord (Yves Desautels).

On dit correctement : le litige, il est juridique d’abord,... au-delà du litige juridique ; on commet un anglicisme en écrivant : le litige, il est légal d’abord,... au-delà du litige légal (Sébastien Bovet).

On dit correctement : sur le plan de la notoriété ou à titre de militante ; on commet un anglicisme en disant : en termes de notoriété, c’est peut-être quelqu’un qu’on connaît pas beaucoup, en termes de militante pour Québec Solidaire (Sébastien Bovet).

On dit correctement, selon le cas : emploi(s), poste(s), charge(s), responsabilité(s), boulot(s) ; on commet un anglicisme en disant : une job difficile, il a occupé 12 jobs, ça fait 11 jobs en 14 ans, cinq ans dans la même job (Sébastien Bovet).

On dit correctement : facile de stationner dans ma rue ; on commet un anglicisme en disant : facile de stationner sur ma rue (Marc-André Carignan).

On dit correctement : Les solutions de rechange ou de substitution ou de remplacement ou les autres options possibles/envisageables pour remplacer la voiture ; on commet un anglicisme en disant : Les alternatives à la voiture sont inexistantes (Marc-André Carignan).

On dit correctement : à condition d’avoir une autre offre ou une autre option ou une solution de rechange ; on commet un anglicisme en disant : à condition d’avoir une offre alternative (Marc-André Carignan).

On dit correctement : opposé à ou par opposition à ou comparativement à d’autres émissions qui... ; on commet un anglicisme en disant : versus d’autres émissions qui... (Julie Dufort).

On dit correctement : ils ont dégagé ou ciblé ou défini ou formulé ou inventorié ou développé ou élaboré ; on commet une impropriété en disant : ils ont identifié plein de stratégies à mettre en place (Danielle Maltais).

On dit correctement : Les parents les soutiennent ou les aident ou les encouragent dans leur parcours scolaire ; on commet un anglicisme si l’on dit : Les parents les supportent dans leur parcours scolaire (Danielle Maltais).

On dit correctement : efforts monumentaux ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : ils ont fait des efforts monumentals (Danielle Maltais).

On dit correctement : en ce qui a trait aux visas, c’était plus facile ou à propos des visas, c’était plus facile ; on commet une impropriété quand on dit : Puis au niveau des visas, c’était plus facile (Florence Gagnon).

On dit correctement : Un logement qui nous convenait en matière de prix ou en ce qui concernait le prix ou pour ce qui était du prix ou Un logement dont le prix nous convenait ; on commet un anglicisme si l’on dit : Un logement qui nous convenait en termes de prix (Florence Gagnon).

On dit correctement : J’ai vraiment aimé Buenos Aires, sur le plan de la culture ou en ce qui concerne la culture ou J’ai vraiment aimé Buenos Aires pour ce qui est de la langue ; on commet une impropriété si l’on dit : J’ai vraiment aimé Buenos Aires, au niveau de la culture..., au niveau de la langue (Florence Gagnon).

On dit correctement : a léché la face ; on commet un barbarisme quand on dit : Il a liché la face... (Alexandre Coupal).

On dit correctement : la chanter en direct ou la chanter devant public ou la chanter sur le vif ; on commet un anglicisme en disant : Je vais la chanter live (Alexandre Coupal).

On dit correctement : ce qui m’a surprise, moi [Annie] ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : ce qui m’a surpris, moi [Annie], c’est que... (Annie Trudel).

On dit correctement : ceux qui ont pas eu l’occasion de... ou la chance de... ; on commet un anglicisme en disant : ceux qui ont pas eu l’opportunité de... (Annie Trudel).

On dit correctement : Oui, il a tenu l’élection pour acquis ; on commet un anglicisme en disant : Oui, il a pris l’élection pour acquis (Marie Grégoire).

On dit correctement : Il voulait avoir sa déclaration ou sa citation ou son commentaire ; on commet un anglicisme en disant : Il voulait avoir sa ligne, sa quote (François Cardinal).

On dit correctement : Il avait fait son introspection ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Il avait faite son introspection (François Cardinal).

On dit correctement : de ne pas avoir eu un centre de crise ou une salle d’opérations ou un centre de planification stratégique ; on commet un anglicisme si l’on dit : de ne pas avoir eu un war room (François Cardinal).

On dit correctement : Tu tiens les choses pour acquises ; on commet un anglicisme et sa pensée manque de rigueur quand on dit : Tu prends les choses pour acquis = (Denis Coderre).

On dit correctement : secteur fortement embourbé relativement à l’immigration ; on commet une impropriété si l’on dit : secteur fortement embourbé au niveau de l’immigration (« Gravel le matin »).

On dit correctement : a perdu des plumes en ce qui touche le nombre de sièges ou en ce qui a trait au nombre de sièges ou pour ce qui est du nombre de sièges ; on commet un anglicisme en disant : a perdu des plumes en termes de nombre de sièges (Marie-Ève Bédard).

 

MÉDIUM LARGE

On dit correctement : dans les trois premiers ; on commet un anglicisme en disant : dans le top trois (Catherine Perrin).

On dit correctement : ont pu amener des incidents un peu plus importants ou des incidents de plus d’envergure ou un peu plus marquants ; on commet un anglicisme en disant : ont pu amener des incidents un peu plus conséquents (Catherine Perrin).

On dit correctement : ça a privé de primeurs plus spectaculaires ou d’exclusivités plus spectaculaires ; on commet un anglicisme en disant : ça a privé de scoops plus spectaculaires (Catherine Perrin).

On dit correctement : vraiment une entreprise qui fait des bénéfices ou qui fait de bons profits ou qui connait une forte croissance ou qui connaît un grand succès ou dont les affaires marchent très bien ; on commet un anglicisme quand on dit : vraiment une business qui roule très fort (Catherine Perrin).

On dit correctement : après la tragédie de Toronto ou à cause de la tragédie de Toronto ou par suite de la tragédie de Toronto ; on commet une impropriété en disant : suite à la tragédie de Toronto (Catherine Perrin). 

On dit correctement : un producteur portugais qui participe à la production de ce film-là ou qui joue un rôle dans la production de ce film-là ; on commet un anglicisme en disant : un producteur portugais qui est impliqué dans la production de ce film-là (Stéphane Leclerc).

On dit correctement : on est passés par nos admirateurs, nos admiratrices ou nos fanas ou nos fervents ou nos inconditionnels ; on commet un anglicisme en disant : on est passés par nos fans (« Médium large »).

On dit correctement : ça devient vraiment une aubaine ou une bonne affaire ; on commet un anglicisme en disant : ça devient vraiment un bargain (« Médium large »).

On dit correctement : quand ils reçoivent des courriels ; on commet un anglicisme en disant : quand ils reçoivent des e-mail (« Médium large »).

On dit correctement : j’étais à un point de presse ou une séance d’information ; on commet un anglicisme en disant : j’étais à un briefing (Jean Pelletier).

On dit correctement : le risque de laisser à un autre le dévoilement de l’exclusivité ou le risque que la primeur soit publiée par un compétiteur ou le risque que l’information de dernière heure soit publiée en premier par un concurrent ; on commet un anglicisme en disant ou on parle le franglais quand on dit : le risque de se faire scooper par... (Jean Pelletier).

Comprenez-vous ce que veux dire l’auteur de ces mots anglais ? : un dead boom (Louis Simon-Lamontagne).

On dit correctement : entreprise familiale par opposition à une entreprise... ou face à une entreprise... ou comparativement à une entreprise... ; on commet un anglicisme en disant : entreprise familiale versus une entreprise... (Maryse Proulx).

On dit correctement : ça demande une analyse du point de vue de qui parle ou en fonction de qui parle ; on commet un anglicisme et on parle un charabia incompréhensible quand on dit : ça demande une analyse en termes de qui parle (Julie Dufort).

 

MIDI INFO

On dit correctement : cette année pas d’égoportraits ; on commet un anglicisme quand on dit : cette année pas de selfies (Michel C. Auger).

On dit correctement : [au ministre Marc Garneau] Est-ce que vous êtes prêt [masculin] à collaborer ? ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Est-ce que vous êtes prête à collaborer ? [au ministre Marc Garneau] (Michel C. Auger).

On dit correctement : la première tâche ou le premier devoir ou la première obligation du gouvernement fédéral, c’est de... ; on commet un anglicisme en disant : la première job du gouvernement fédéral, c’est de... (Yves Boisvert).

On dit correctement : avec un bon emploi au terme du processus ou avec, à la fin, un bon emploi ou en fin de compte avec un bon emploi ou ultimement avec un bon emploi ; on commet un anglicisme en disant : avec un bon emploi en bout de ligne (Sébastien Arcand).

On dit correctement : ensuite de ça, en ce qui a trait à l’intégration ou pour ce qui est de l’intégration ; on commet une impropriété en disant : ensuite de ça, au niveau de l’intégration (Sébastien Arcand).

On dit correctement : une dizaine de surdoses ou de doses mortelles ou de doses létales ; on commet un anglicisme en disant : une dizaine d’overdoses (Frédéric Lebeau).

On dit correctement : c’est comme un atomiseur nasal ou un pulvérisateur nasal ou un vaporisateur nasal ; on commet un anglicisme en disant : c’est comme un spray nasal (Frédéric Lebeau).

On dit correctement : ça pourrait être une option ou une solution de rechange ; on commet un anglicisme en disant : Oui, ça pourrait être une alternative [ajout du filet] (Frédéric Lebeau).

On dit correctement : que ça soit à jour ou le plus récent ou moderne ou actualisé ; on commet un anglicisme en disant : que ça soit up to date (Frédéric Lebeau).

On dit correctement : ils ont incontestablement ou indubitablement ou certainement ou sans doute aucun ou absolument, dans le cas du Nigéria, décidé de travailler avec nous : on commet un anglicisme si l’on dit : ils ont définitivement, dans le cas du Nigéria, décidé de travailler avec nous (Marc Garneau).

On dit correctement : des demandes semblables à d’autres régions ; on commet une faute de syntaxe si l’on dit : des demandes semblables de d’autres régions (Marc Garneau).

On dit correctement : le nombre qui traverse à la frontière a été réduit considérablement ou d’une façon draconienne ou énormément ; on commet un anglicisme en disant : le nombre qui traverse à la frontière a été réduit drastiquement (Marc Garneau).

On dit correctement : le centre des congrès est bondé ou rempli au maximum ; on commet un anglicisme en disant : le centre des congrès est rempli à pleine capacité (René Vézina).

On dit correctement : ils ont remporté 8 matchs à ce jour ou jusqu’à maintenant ou jusqu’à aujourd’hui ; on commet un anglicisme si l’on dit : ils ont remporté 8 matchs à date (Martin Leclerc).

On dit correctement : (ces joueurs) ils semblent invincibles ou imbattables ; on commet une impropriété en disant : (ces joueurs) ils semblent irrésistibles (Martin Leclerc).

On dit correctement : la ligue nationale devrait l’envoyer consulter un médecin ; on commet une faute de syntaxe en disant : la ligue nationale devrait l’envoyer consulter. (Martin Leclerc).

On dit correctement : ça devrait être assez resplendissant ou éblouissant ou somptueux ou séduisant ou éclatant ou fascinant ou excitant ou passionnant comme ouverture ; on commet un anglicisme si l’on dit : ça devrait être assez glamour comme ouverture (Hélène Paradis).

On dit correctement : avec le tapis rouge, la splendeur ou l’éclat ou le prestige ou la sensualité ou l’élégance, etc. ; on commet un anglicisme en disant : avec le tapis rouge, le glamour, etc. (Hélène Paradis).

On dit correctement : distribuer de petits dépliants ou des brochures ou des tracts ; on commet un anglicisme quand on dit : distribuer des petits pamphlets (Hélène Paradis).

 

PLUS ON EST DE FOUS, PLUS ON LIT 

On dit correctement : jusqu’à maintenant ; on commet un anglicisme si l’on dit : à date, s’est démarquée pour moi (Alexandre Gascon).

 

LE 15-18

On dit correctement : une autre option est d’aller ou une autre possibilité est d’aller ou une solution de rechange est d’aller prendre la ligne verte; on commet un anglicisme en disant : l’alternative, aller prendre la ligne verte (Yves Desautels).

Il n’existe pas une telle chose, au Québec, qu’une « couronne nord » ou une « couronne sud ». On dit correctement : la banlieue nord, la banlieue sud de Montréal ou le secteur Rive-Nord, le secteur Rive-Sud de Montréal [source : Guy Bertrand, conseiller linguistique à Radio-Canada] ; on commet un barbarisme en disant : sur la couronne nord (Yves Desautels).

On dit correctement : l’analyse qu’on a faite ; sa pensée manque de rigueur lorsqu’on dit : l’analyse qu’on a fait (Normand Baillargeon).

On dit correctement : leurs articles ou leurs produits dans les mains ; on commet un anglicisme en disant : supermarché, ils sortent avec leurs items dans leurs mains (Marie-Ève Cousineau).

On dit correctement : ces sacs-là, à la fin, s’accumulent ou ultimement s’accumulent ou au bout du compte s’accumulent ; on commet un anglicisme en disant : ces sacs-là en bout de ligne s’accumulent (Élise Villeneuve).

On dit correctement : déclaration... faite ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : C’est une déclaration qu’elle a fait également (Nathalie).

On dit correctement : des créateurs de rythmes musicaux ou des créateurs de tempos ou des faiseurs de sons ou des faiseurs de tempos ou des compositeurs de rythmes ou des compositeurs de tempos, comme on dit en bon anglais ; on commet un anglicisme quand on dit : des beatmakers, comme on dit en bon anglais (Catherine Richer).

On dit correctement : j’étais même surprise [Yolande James] ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : J’étais quand même surpris (Yolande James).

On dit correctement : hommes et femmes alliés ; on commet un pléonasme quand on dit : hommes et femmes alliés ensemble (Louise Richer).

On dit correctement : plusieurs volets touchant le tourisme ou concernant le tourisme ; on commet une impropriété quand on dit : plusieurs volets au niveau tourisme (Alexandre Triquet).

On dit correctement : un monsieur dont je parlais tantôt ; on commet une faute de syntaxe et on parle un charabia lorsqu’on dit : un monsieur comme je parlais tantôt (Alexandre Triquet).

On dit correctement : plusieurs autres facteurs comme ceux-là ; l’on conçoit mal ce qu’on veut exprimer et sa pensée manque de rigueur lorsqu’on dit : plusieurs autres facteurs comme celles-là (Alexandre Triquet).

On dit correctement : On a une boîte dans la rue ; on commet un anglicisme en disant : On a une boîte sur la rue Masson (« Le 15-18 »).

 

L’HEURE DU MONDE

On dit correctement : ce sont eux qui incontestablement ou indubitablement ont priorité ; on commet un anglicisme en disant : c’est eux qui ont priorité définitivement (Sylvie Gendron).

 

LES ÉCLAIREURS

On dit correctement : Une bonne solution de remplacement aux croustilles ou une bonne option pour remplacer les croustilles ; on commet un anglicisme en disant : Une bonne alternative aux croustilles (Anne-Marie Desbiens).

On dit correctement : recruter des partisans ou des sympathisants ou des adeptes ; on commet un anglicisme en disant : recruter des supporters (Véronique Raymond).

 

AUJOURD’HUI L’HISTOIRE

On dit correctement : ont perdu de vue l’immense vedette ou étoile qu’il a été ; on commet un anglicisme quand on dit : ont perdu de vue l’immense star qu’il a été (Jacques Beauchamp).

 

ON DIRA CE QU’ON VOUDRA

On dit correctement : pour ce qui est de ou sur le plan de la proportion ; on commet un anglicisme en disant : en termes de proportion (Jean-Michel Berthiaume).

On dit correctement : ce sont de fervents admirateurs ou des inconditionnels ; on commet un anglicisme quand on dit : c’est des grands fans de Godard (Daniel Racine).

On dit correctement : il avait une allure ou une dégaine ou une gueule ou une apparence inspirée de... ; on commet un anglicisme en disant : il avait un look inspiré de... (Julie).

 

Lundi 7 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : Sans préciser si elle souhaiterait voir un tram-train, un service rapide par bus ou..., Mélanie Joly indique que les voies retenues ou choisies ou réservées sont une solution « à court terme » ; on commet un anglicisme en écrivant : Sans préciser si elle souhaiterait voir un tram-train, un service rapide par bus ou..., Mélanie Joly indique que les voies dédiées sont une solution « à court terme » (Dominique Cambron-Goulet).

En français correct, on écrit : Et à la fin ou Et au bout du compte, on hésite ; on commet une impropriété en écrivant : Et au final, on hésite (Houssein Ben Hameur).

En français correct, on écrit : après avoir remercié son accompagnatrice professionnelle / accompagnateur professionnel ou écrit par son accompagnatrice professionnelle / accompagnateur professionnel, de son ancienne accompagnatrice professionnelle / de son ancien accompagnateur professionnel ; commet un anglicisme en écrivant : (la chanteuse) après avoir remercié son coach..., écrit par sa coach, de son ancien coach (Camille Lopez).

En français correct, on écrit : avec un pot-pourri de ses plus grands succès ; on commet un anglicisme en écrivant : avec un medley de ses plus grands succès (Camille Lopez).

En français correct, on écrit : Puis les invités-vedettes... se sont succédé sur la scène ; on commet une impropriété en écrivant : Puis les invités-vedettes... se sont enchaînés sur la scène (Camille Lopez).

En français correct, on écrit : la vedette française ; on commet un anglicisme en écrivant : la star française (Camille Lopez).

 

Lundi 7 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : Il a plus tard travaillé comme directeur de publicité ; on commet une impropriété en écrivant : Il a plus tard œuvré comme directeur de publicité (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : aimerait que son don / que son don de charité puisse servir à un projet « brique et mortier » ; on commet un anglicisme en écrivant : aimerait que sa donation puisse servir à un projet « brique et mortier » (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : (le kombucha) Est-ce que les données scientifiques confirment qu’il procure des bénéfices salutaires ? ; on commet un anglicisme en écrivant : Est-ce que les données scientifiques supportent ses bénéfices salutaires ? (Isabelle Huot).

En français correct, on écrit : une source considérable de sucre dans notre alimentation ; on commet un anglicisme en écrivant : une source significative de sucre dans notre alimentation (Isabelle Huot).

 

*

 

Je suis, à cette heure, convaincu que plusieurs de ces personnes professionnelles de la communication n’ont pas conscience de la responsabilité qui est la leur : communiquer avec leur auditoire dans une langue châtiée, dans une langue exempte d’anglicismes et d’impropriétés. Ces impropriétés sont tantôt des barbarismes (vocabulaire fautif, mots mal formés ou qui n’existent pas ; par exemple : « teindu » pour « teint »), tantôt des solécismes (syntaxe fautive ; par exemple : « se rappeler de quelque chose » pour « se rappeler quelque chose »). En écoutant plusieurs de ces personnes, il m’apparaît en effet manifeste que le souci d’user d’une langue de bonne qualité n’est pas le leur lorsqu’elles parlent en ondes ou lorsqu’elles écrivent dans les journaux. Où sont donc les Pierre Nadeau que j’avais naguère encore le vif plaisir d’entendre à la radio ?

Voici d’autres des expressions, tournures ou termes fautifs entendus à la radio ou lus dans les journaux.

 

CHAPITRE 5

MARDI 8 MAI 2018

 

GRAVEL LE MATIN

On dit correctement : sinon en ce qui concerne le ou en ce qui touche le baseball majeur ; on commet une impropriété si on dit : sinon au niveau du baseball majeur ? (Patrick Masbourian).

On dit correctement : On met l’accent sur le retour à l’école ou On encourage le retour à l’école ; on commet un anglicisme si on dit : On met l’emphase sur le retour à l’école (Patrick Masbourian).

On dit correctement : pour comprendre technicité comptable ou subtilité comptable [le mot ‘technicalité’ n’existe pas] ; on commet un anglicisme en disant : pour comprendre cette technicalité comptable (Patrick Masbourian).

On dit correctement : sur le plan musical ou en ce qui a trait à la musique, on a...  ; on commet une impropriété si on dit : et là, au niveau musical, on a...  (Patrick Masbourian). 

On dit correctement : La première chose qu’il a dite ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : La première chose qu’il a dit, c’est... (Philippe Fournier).

On dit correctement : le fait qu’il soit anticonformiste ou antisystème ou anti-institutionnel ou contestataire du pouvoir en place ou contestataire de l’ordre établi ; on commet un anglicisme en disant : le fait qu’il soit anti-establishment (Philippe Fournier).

On dit correctement : les partisans ou les sympathisants commençaient à dire : c’est long ; on commet un anglicisme si l’on dit : les fans commençaient à dire : c’est long (Alexandre Coupal).

On dit correctement : propositions touchant les ou concernant les transports ou relatives aux transports ou touchant l’agriculture ou relatives à l’agriculture ; on commet une impropriété en disant : plusieurs propositions au niveau des transports..., des propositions au niveau de l’agriculture (Steven Guilbeault).

On dit correctement : en ce qui concerne les priorités électorales ou relativement aux priorités électorales ; on commet un anglicisme en disant : en termes de priorités électorales (Steven Guilbeault).

On dit correctement : arrivent dans les cinq premiers / dans les cinq premières ; on commet un anglicisme en disant : arrivent dans le top 5 (Steven Guilbeault).

On dit correctement : la banlieue nord, la banlieue sud de Montréal ou le secteur Rive-Nord, le secteur Rive-Sud de Montréal [source : Guy Bertrand, conseiller linguistique à Radio-Canada] ; on commet un barbarisme en disant : et la couronne nord, c’est pas mieux..., si on regarde la couronne nord..., le pire étant vraiment la couronne nord (Yves Desautels).

On dit correctement : Elle a annoncé qu’elle quittait son poste ou qu’elle quittait les lieux ; on commet une faute de syntaxe si on dit : Elle a annoncé qu’elle quittait. (Marie Grégoire).

On dit correctement : Une belle occasion ou Une chance pour monsieur Couillard ; on commet un anglicisme si l’on dit : Une opportunité pour monsieur Couillard (Marie Grégoire).

On dit correctement : ça peut être une chance pour ou une occasion à saisir pour ou une occasion favorable pour ; on commet un anglicisme si on dit : ça peut être un moment d’opportunité pour certaines personnes (Vincent Graton).

On dit correctement : Tu te présentes comme la solution de rechange ou comme l’autre choix ou comme l’autre option ou comme représentant une autre voie ; on commet un anglicisme en disant : Tu te présentes comme l’alternative (Vincent Graton).

On dit correctement : à la fin ou au bout du compte ou en dernier ressort ou ultimement ; on commet un anglicisme en disant : en bout de ligne (« Gravel le matin »).

On dit correctement : dans la rue ; on commet un anglicisme en disant : on pourrait l’acheter en magasin et sur la rue (Hugo Lavoie).

On dit correctement : les prochaines années ou les années à venir ; on commet un anglicisme en disant : les prochaines années à venir (Karima Brikh).

On dit correctement : l’écroulement de ces deux parties à qui... profite au bout du compte ou à la fin ; on commet un anglicisme en disant : l’écroulement de ces deux parties à qui... profite en bout de ligne (Chantal Hébert).

On dit correctement : Bonjour ; on commet un anglicisme si l’on dit : Bon matin (Stéphane Pouliot).

On dit correctement : des dizaines de vedettes ; on commet un anglicisme si l’on dit : des dizaines de stars (Maxime Coutié).

On dit correctement : il voit sans aucun doute une occasion d’affaires ; on commet un anglicisme si l’on dit : il voit sans aucun doute une opportunité d’affaires (Claude Thibaudeau).

 

MÉDIUM LARGE

On dit correctement : un joueur ou un joueur invétéré ou un joueur acharné ; on commet un anglicisme en disant : Vous n’avez jamais été gamer ? (Catherine Perrin).

On dit correctement : et ça, ça peut vraiment changer la donne ou chambouler la donne ou avoir un effet décisif ; on commet un anglicisme si l’on dit : et ça, ça peut vraiment faire une différence (Catherine Perrin). 

On dit correctement : Ils veulent travailler à longueur d’année,... mon mère travaillait à longueur d’année ; on commet un anglicisme si on dit : Ils veulent travailler à l’année longue..., mon mère travaillait à l’année longue (Mathias Rioux).

On dit correctement : les jeunes pousses ou les entreprises en démarrage ne peuvent pas décoller en Gaspésie; on commet un anglicisme si l’on dit : les starts-ups peuvent pas décoller en Gaspésie (Mathias Rioux).

On dit correctement : J’ai fait le même exercice avec des personnes autour de moi ; sa pensée manque de rigueur si l’on dit : J’ai fait la même exercice avec des personnes autour de moi (Marie-Ève Tremblay).

On dit correctement : Puis, il vient de l’extérieur ou c’est un inconnu ou c’est un étranger, il doit réussir à... ; on commet un anglicisme en disant : Puis c’est un outsider, il doit réussir à... (Frédéric Lavoie).

On dit correctement : J’ai amené les dix premiers ; on commet un anglicisme si l’on dit : J’ai amené les top 10 (« Médium large »).

On dit correctement : c’est manquer de veine ou c’est manquer de pot ou c’est une malchance ; on commet un anglicisme si l’on dit : c’est une bad luck (Renaud Mannuguera-Gagné).

On dit correctement : et à la fin ou à la toute fin ou en tout dernier lieu, le cœur du soleil va... ; on commet une impropriété si l’on dit : et au final le cœur du soleil va... (Renaud Mannuguera-Gagné).

On dit correctement : les Anglais ont des slogans ou des formules en vogue ou des expressions d’accroche ou des expressions fourre-tout ; on commet un anglicisme si l’on dit : les Anglais ont des catch phrases (« Médium large »).

On dit correctement : à ce jour ou jusqu’à maintenant, le gouvernement n’a pas...; on commet un anglicisme si on dit : à date, le gouvernement n’a pas... (« Médium large »).

On dit correctement : On veut choses qui sont plus légères ; sa pensée manque de rigueur si l’on dit : On veut des choses qui sont plus légers (« Médium large »).

On dit correctement : vous avez des trousses de premiers soins ou exige d’avoir une trousse médicale ; on commet un anglicisme quand on dit : vous avez des kits de premiers soins..., exige d’avoir un kit médical (Danielle Perreault).

Que peut bien signifier le charabia suivant ? : vous avez pas assez de volume dans le corps (Danielle Perreault).

On dit correctement, selon le cas : l’oxygène est dans de petits réservoirs ou des bouteilles ou des bonbonnes ; on commet un anglicisme si l’on dit : l’oxygène est dans des petites tanks (Danielle Perreault).

On dit correctement : on a derrière toute une équipe de soutien ou un service d’appui ou toute une structure d’appui ; on commet un anglicisme si on dit : on a derrière tout un support (Danielle Perreault). 

On dit correctement : avait un sobriquet ou un diminutif ou un pseudonyme ; on commet un anglicisme si on dit : avait un nickname (Jean-Philippe Dion).

On dit correctement : des amateurs de jeux vidéo ou des joueurs aguerris ou des joueurs, ils jouaient à des jeux vidéo ; on commet un anglicisme si l’on dit : à l’époque c’était des gamers, ils jouaient à des jeux vidéo (Jean-Philippe Dion).

On dit correctement : Elle a le sens de l’à-propos ou Elle a le sens du rythme ou Elle a le sens aigu du moment opportun ou Elle a l’esprit d’à-propos ; on commet un anglicisme quand on dit : Elle a un sens du timing (Jean-Philippe Dion).

 

MIDI INFO

On dit correctement : On va essayer de parler avec monsieur Levasseur, mais ce n’est pas encore réglé ou ce n’est pas encore conclu ou pas encore finalisé ; on commet un anglicisme si on dit : On va essayer de parler avec monsieur Levasseur, mais c’est pas encore attaché (M. C. Auger).

On dit correctement : On est une entreprise ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : On est un entreprise (Hubert Marceau).

On dit correctement : plus d’effets médicinaux ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : plus d’effets médicinals (Hubert Marceau).

On dit correctement : selon les conditions ou suivant les conditions dans lesquelles se trouvent les gens ; on commet un anglicisme et une impropriété si l’on dit : Dépendant des conditions que les gens ont (Hubert Marceau).

On dit correctement : parce que l’occasion ne s’offre pas à nous ; on commet un anglicisme quand on dit : parce que l’opportunité ne s’offre pas à nous (Hubert Marceau).

On dit correctement : Elle a toujours obtenu de bons résultats / Elle a toujours bien fait ou Elle a toujours eu un bon score ou Elle a toujours bien performé ou Elle a toujours fait bonne figure dans les sondages d’opinions ; on commet un anglicisme quand on dit : Elle a toujours scoré dans les sondages d’opinions (Martine Biron).

On dit correctement : On attend la décision d’autres ministres ; on commet une faute de syntaxe si on dit : On attend la décision de d’autres ministres (Martine Biron).

On dit correctement : En ce qui concerne la distribution ; on commet une impropriété en disant : Au niveau de la distribution (Jacques St-Amant).

On dit correctement : une solution de remplacement ou une autre option ; on commet un anglicisme en disant : ils ont essayé de trouver une alternative (Kim Vermette).

On dit correctement : il semble qu’elle ait bénéficié d’un accompagnement professionnel ; on commet un anglicisme si l’on dit : il semble qu’elle ait reçu du coaching au cours des derniers mois (« Midi info »).

On dit correctement : elle s’est présentée comme substitut ou comme un choix de remplacement à monsieur Ford ; on commet un anglicisme si l’on dit : elle s’est présentée comme une alternative à monsieur Ford (« Midi info »).

On dit correctement : pour ce qui est de ses déclarations initiales, par exemple, quant à la compensation ou en ce qui a trait à la compensation ou en ce qui concerne les publicités ou relativement à ses politiques ou en ce qui touche la campagne électorale ; on commet une impropriété si l’on dit : au niveau de ses déclarations initiales, par exemple au niveau de la compensation, il y a eu des attaques au niveau des publicités, au niveau de ses politiques..., au niveau de la campagne électorale (« Midi info »). 

On dit correctement : pas populaire, sur le plan personnel ; on commet une impropriété si l’on dit : pas populaire, au niveau personnel (« Midi info »).

On parle un charabia si l’on dit : Au niveau de monsieur Ford en tant que tel (« Midi info »).

On dit correctement : d’une minute à l’autre [prononcé : minutàl’autre] ; sa pensée manque de rigueur si on prononce : d’une « minutràl’autre » (Kim Vermette).

 

LE 15-18

On dit correctement : n’attendaient que ça, c’est de ça qu’on parle ou c’est ça dont on parle ; on commet une faute de syntaxe si l’on dit : n’attendaient que ça, c’est de ça dont on parle (Annie Desrochers).

On dit correctement : sur le plan financier ; on commet une impropriété et un barbarisme si l’on dit : Comment ça va fonctionner au niveau monétaire ? (Catherine Richer).

On dit correctement : il y a eu des avancées qui ont été faites ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : il y a eu des avancées qui ont été faits. (Jean Baril).

On dit correctement : des trucs pour pallier tout ça ; on commet une faute de syntaxe si l’on dit : des trucs pour pallier à tout ça (Jean-Philippe Guilbeault).

On dit correctement : J’ai bon espoir que nos jeunes vont entendre le message ; on commet un anglicisme en disant : Je suis confiante que nos jeunes vont entendre le message (Nathalie Tremblay).

On dit correctement : signal clair pointant vers les conséquences ou signal clair sur les conséquences ; on commet un anglicisme en disant : signal clair en termes de conséquences (Nathalie Tremblay).

On dit correctement : campagne électorale, qui est déjà commencé selon moi ou à mes yeux ou d’après ce que je crois ou selon mon point de vue ; on commet un anglicisme en disant : campagne électorale, qui est déjà commencé dans mon livre à moi (Yves-François Blanchet).

On dit correctement : j’ai un trou de mémoire ; on commet un anglicisme en disant : j’ai un blanc de mémoire (Yves Desautels).

On dit correctement : la différence, c’est que pour ce qui concerne les températures... ou c’est qu’en ce qui touche les températures... ; on commet une impropriété si l’on dit : la différence, c’est qu’au niveau des températures... (Véronique Mayrand).

On dit correctement : Pas de changement dans la ligne éditoriale ou en ce qui a trait à la ligne éditoriale ; on commet une impropriété en disant : Pas de changement au niveau de la ligne éditoriale (René Saint-Louis).

On dit correctement : ça ouvre la porte à des dons ; on commet une impropriété en disant : ça l’ouvre la porte à des dons, de citoyens (Pierre-Éliott Levasseur).

On dit correctement : et ce dont on s’est rendu compte ; on commet une faute de syntaxe en disant : et ce qu’on s’est rendu compte (Danielle Maltais).

On dit correctement : des impacts sur le plan de la vie sociale ou en ce qui a trait à la vie sociale ; on commet une impropriété en disant : des impacts au niveau de la vie sociale (Danielle Maltais).

On dit correctement : on a repéré ou inventorié ou distingué ou formulé ou recensé douze grands types de stress ; on commet un anglicisme en disant : on a identifié 12 grands stress (Danielle Maltais).

On dit correctement : dans une période où les gens vivent dans l’insécurité ou nous vivons dans une période troublée/agitée ou dans une période tourmentée/tumultueuse ou dans une période douloureuse/éprouvante ou dans une période chaotique/turbulente ; on commet un barbarisme et un anglicisme en utilisant ‘insécure’, mot qui par ailleurs n’existe pas, en disant : c’est une période très insécure (Danielle Maltais).

On prononce correctement : ‘linguistique’ ; on commet une faute de prononciation si on dit : l’offre lingouistique (Michel Bissonnette).

On dit correctement : qui ont vraiment su pallier la situation ; on commet une faute de syntaxe en disant : qui ont vraiment su pallier à la situation (Dany Brown).

On dit correctement : pour pas qu’il y ait un impact sur la clientèle ; on commet une impropriété (et on se complique la vie) en disant : pour pas qu’il y ait un impact au niveau de la clientèle (« Le 15-18 »).

On dit correctement : c’est juste une autre preuve ; sa pensée manque de rigueur si l’on dit : c’est juste un autre preuve (Doris Provencher).

On dit correctement : au début ou tout au début, j’ai fait ça; on commet une faute de syntaxe [un adverbe ne peut pas modifier un nom] si on dit : au tout début, j’ai fait ça (Gabriel Girard).

On dit correctement : menaces américaines contre Téhéran ; on commet un anglicisme (et on se complique la vie) quand on dit : menaces américaines versus Téhéran (François Brousseau).

On dit correctement : à propos de la distraction ou en ce qui touche la distraction ; on commet une impropriété si on dit : au niveau de la distraction au volant (Nathalie Tremblay).

On dit correctement : Pour nous, c’est une belle occasion pour augmenter l’impact de ce qu’on fait ; on commet un anglicisme en disant : Pour nous, c’est une opportunité pour augmenter l’impact de ce qu’on fait (Jacques Michaud).

 

L’HEURE DU MONDE

On dit correctement : qui a assisté au match ou qui était sur place lors de ce match ; on commet un pléonasme en disant : qui a assisté sur place au match (Jean-Sébastien Bernatchez).

On dit correctement : Je vous invite à rester des nôtres pour le bulletin de l’heure qui suit ou pour le bulletin de l’heure qui vient dans un instant ; on commet un pléonasme si on dit : Je vous invite à rester des nôtres pour le bulletin de l’heure qui suit dans un instant (Jean-Sébastien Bernatchez).

 

LES ÉCLAIREURS

On dit correctement : À la fin ou Au bout du compte, on y gagnerait peut-être ; on commet une impropriété en disant : Au final, on y gagnerait peut-être (Gilles Payer).

On dit correctement : qui réalise une vidéo ; sa pensée manque de rigueur si on dit : qui réalise un vidéo (Patrick Dion).

On dit correctement : je suis une grande amatrice/amateure des trains ou je suis une fana des trains : on commet un anglicisme si on dit : je suis une grande fan des trains (Marie-Julie Gagnon).

On dit correctement : qui regroupe de gens ou qui met des gens ensemble ; on commet un pléonasme quand on dit : un assureur qui regroupe des gens ensemble (Simon-Pierre Landry).

On dit correctement : on a certaines limites ; on commet un anglicisme quand on dit : on a certaines limitations (Simon-Pierre Landry).

On dit correctement : il faut que je fasse une connexion ou une ouverture de session ou un enregistrement ; on commet un anglicisme si on dit : il faut que je fasse un logging (Richard Leblanc).

On dit correctement : style bottes à embout d’acier ; on commet un anglicisme quand on dit : style bottes à cap d’acier (Madeleine Guibault).

On dit correctement : un téléphone intelligent ; on commet un anglicisme tout en faisant la promotion de termes anglais au détriment des termes français quand on dit : on n’a pas besoin d’avoir un i-phone (Madeleine Guibault).

 

ON DIRA CE QU’ON VOUDRA

On dit correctement : y a commencé à faire sa baladodiffusion ; on commet un anglicisme si on dit : y a commencé à faire son podcast (Philippe Brault).

On dit correctement : dans une grosse entrevue tape-à-l’œil formatée ou entrevue formatée qui donne dans le clinquant ; on commet un anglicisme si on dit : dans une grosse entrevue glamour formatée (« On dira ce qu’on voudra »). 

On dit correctement : Ils vont se servir eux-mêmes des boissons ; on commet un anglicisme si on dit : Ils vont se servir eux-mêmes des drinks (Dominique Tardif).

On dit correctement : Je ne veux pas dévoiler le rebondissement final ou la chute du « Plongeur » ; on commet un anglicisme si on dit : Je ne veux pas vendre le punch du « Plongeur » (Jérémy McEwen).

 

Mardi 8 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : distribué dans les épiceries sous notre enseigne ; on commet un anglicisme en écrivant : distribué dans nos bannières d’épicerie (Isabelle Huot).

En français correct, on écrit : commencer son CV par une section consacrée aux objectifs ; on commet un anglicisme en écrivant : commencer son CV par une section dédiée aux objectifs (Philippe Couture).

En français correct, on écrit : le fondateur de la jeune pousse montréalaise ou de l’entreprise en démarrage montréalaise ; on commet un anglicisme en écrivant : une start-up montréalaise, le fondateur de la start-up (Mathias Marchal).

En français correct, on écrit : autant de fausses nouvelles ; on commet un anglicisme en écrivant : autant de fake news (Sylvain Simard).

En français correct, on écrit : Entre son monde et mon monde, le fossé est profond ; on commet une impropriété en écrivant : Entre son monde et mon monde, la fosse est profonde (Sylvain Ménard).

En français correct, on écrit : toute l’histoire de la société du spectacle québécoise ou de l’industrie québécoise du diversement ; on commet un anglicisme en écrivant : toute l’histoire du showbiz québécois (Sylvain Ménard).

En français correct, on écrit : avec ses échantillonnages, sa compilation de chansons et ses brillantes reprises ; on commet un anglicisme en écrivant : avec ses échantillonnages, son mixtape et ses brillantes reprises (Sylvain Ménard).

En français correct, on écrit : qui était un admirateur ou un sympathisant ou un mordu fini de Johnny ; on commet un anglicisme en écrivant : qui était un fan fini de Johnny (Claude André).

En français correct, on écrit : Pour mieux jubiler ou exulter ; on commet un anglicisme en écrivant : Pour mieux triper (Claude André).

En français correct, on écrit : située rue Sainte-Catherine ; on commet un anglicisme en écrivant : située sur la rue Sainte-Catherine (Zacharie Goudreault).

 

Mardi 8 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : Des mesures d’atténuation des impacts pendant la fermeture de cette station ; on commet un anglicisme en écrivant : Des mesures de mitigation pendant la fermeture de cette station (Zacharie Goudreault).

En français correct, on écrit : les salariés... congédiés... ne sont pas non plus admissibles à l’assurance emploi ; on commet un anglicisme en écrivant : les salariés... congédiés... ne sont pas non plus éligibles à l’assurance emploi (Lindsay-Anne Prévost).

 

*

 

Il y a des attitudes et des comportements qui peuvent être corrigés seulement si l’exemple vient « d’en haut ». Par exemple, il ne convient pas, au Québec, de laisser la responsabilité de la promotion du français à la seule vigilance des citoyens et des citoyennes : l’État a ici un rôle à jouer indispensable, ce qu’avait compris Camille Laurin, surtout quand on parle d’une communauté de parlants francophones de moins de huit millions d’habitants. À cet égard, qu’en est-il du rôle de la haute direction de la radio de Radio-Canada ? Assume-t-elle la responsabilité qui est la sienne, celle d’encourager tout son personnel à parler un français de qualité en ondes ? Je constate que non. J’entendais parler à la radio, par exemple, Michel Cormier, à ce moment-là directeur de l’information de Radio-Canada, qui s’adressait à des francophones en utilisant le mot anglais quand il était question d’égoportrait. Par ailleurs, est-ce qu’on vérifie, à la SRC, avant d’embaucher du personnel, si le candidat ou la candidate sait s’exprimer dans un français correct ? Le Conseil de la langue française a déjà émis un avis là-dessus, que je reproduis à la fin de cet exposé.

Jetons maintenant un coup d’œil sur d’autres anglicismes et impropriétés entendus à ICI Radio-Canada Première.

 

CHAPITRE 6

 

MERCREDI 9 MAI 2018

GRAVEL LE MATIN

On dit correctement : concurrencer Netflix pour ce qui est du contenu ou en ce qui a trait au contenu ; on commet une impropriété si on dit : concurrencer Netflix au niveau du contenu francophone (Patrick Masbourian).

On dit correctement : des blogues consacrés à ça ou spécialisés dans ça ; on commet un anglicisme si on dit : des blogues dédiés à ça (Patrick Masbourian).

On dit correctement : ça sera certainement un carton ou un vif succès ou un tube ; on commet un anglicisme en disant : ça sera certainement un hit, comme on dit (Patrick Masbourian).

On dit correctement : le monde du spectacle ou l’industrie du divertissement ; on commet un anglicisme quand on dit : mes premiers contacts avec le show business (Patrick Masbourian).

On dit correctement : ça met beaucoup l’accent sur le domaine économique ; on commet un anglicisme doublé d’une impropriété quand on dit : ça met beaucoup l’emphase au niveau économique (Patrick Masbourian).

On dit correctement : plutôt celle d’un amateur ou d’un partisan ordinaire ; on commet un anglicisme quand on dit : plutôt celle d’un fan ordinaire (Olivier Niquet).

On dit correctement : Je ne savais pas jusqu’à quel point c’était une primeur ou une exclusivité ; on commet un anglicisme si on dit : Je ne savais pas jusqu’à quel point c’était un scoop (Alexandre Coupal).                                                                                                   

On dit correctement : un régime de retraite privé opposé à... ou par comparaison avec... ; on commet un anglicisme en disant : un régime de retraite privé versus... (Karima Brikh).

On dit correctement : Au bout du compte ou en dernier ressort ou ultimement, il rappelle que... ; on commet une impropriété en disant : Au final, il rappelle que... (Karima Brikh).

On dit correctement : les libéraux avaient pas mal fait le plein en ce qui concerne les... ou pour ce qui est des transfuges ; on commet un anglicisme en disant : les libéraux avaient pas mal fait le plein en termes de transfuges (Vincent Graton).

On dit correctement : Paul Desmarais père ; on commet un anglicisme en disant : Paul Desmarais senior (René Vézina).

On dit correctement : on risque de se retrouver dans une zone neutre ou dans un vide ou dans une zone interdite ou dans une zone de vulnérabilité [zone frontière, zone tampon, zone inoccupée, territoire abandonné, territoire désert] ; même si « no man’s land » est courant, on a intérêt à remplacer cet anglicisme : on risque de se retrouver dans un no man’land (René Vézina).

On dit correctement : Ça leur permet de marquer des points symboliques ; on commet un anglicisme en disant : Ça leur permet de scorer des points symboliques (Thomas Juneau).

On dit correctement : Il fallait qu’il réagisse sur le plan de ou à propos de la rhétorique ; on commet une impropriété quand on dit : Il fallait qu’il réagisse au niveau de la rhétorique (Thomas Juneau).

On dit correctement : les amateurs ou les partisans ou les adeptes ou les mordus ou les admirateurs ne seront pas déçus ; on commet un anglicisme si on dit : les fans ne seront pas déçus (Katerine Verebely).

On dit correctement : nous travaillons fort dans le domaine de la recherche ; on commet une impropriété si on dit : nous travaillons fort au niveau de la recherche (Denis Lalonde).

On dit correctement : (grands journaux) ont fondu pour ce qui est du nombre de journalistes ; on commet un anglicisme en disant : ont fondu en termes de journalistes (Chantal Hébert). 

On dit correctement : Sauf que, sur le plan des techniques... ou en ce qui a trait aux techniques... ; on commet un anglicisme si on dit : Sauf que, en termes de techniques... (Louis-André Garceau).

On dit correctement : nous, on était à l’aise avec l’idée que... ;  nous, on était confortables dans l’idée que... (Sylvain Lafrance).

On dit correctement : concurrents sur le plan national ou sur le plan intérieur ; on commet un anglicisme si on dit : concurrents sur le plan domestique (Sylvain Lafrance).

On dit correctement : une question intéressante à laquelle ils devraient s’intéresser ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : une question intéressante auquelle ils devraient s’intéresser (Sylvain Lafrance).

 

MÉDIUM LARGE

On dit correctement : des chansons originales ou beaucoup de reprises (de chansons) ; on commet un anglicisme quand on dit : des chansons originales ou beaucoup de covers ? (Catherine Perrin).

On dit correctement : c’était toujours un clavier ; on commet un anglicisme quand on dit : c’était toujours un keyboard (Catherine Perrin).

On dit correctement : c’est des choses que vous avez découvertes en y allant ? ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : c’est des choses que vous avez découverts en y allant ? (Catherine Perrin).

On dit correctement : de gros orchestres ou de gros groupes de musiciens ou de grosses formations musicales ; on commet un anglicisme quand on dit : des gros bands (Catherine Perrin).

On dit correctement : une paire d’années vous étiez ici ou environ deux ans ou deux ou trois années vous étiez ici ; on commet un anglicisme quand on dit : Une couple d’années vous étiez ici (Catherine Perrin).

On dit correctement : derrière son banc d’entraîneur ; on commet un anglicisme en disant : Michel Therrien derrière son banc de coach (Catherine Perrin).

On dit correctement : Une autre histoire que j’ai apprise ce matin ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Une autre histoire que j’ai appris ce matin (Catherine Perrin).

On dit correctement : C’est la première chose qu’on a faite ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : C’est la première chose qu’on a fait. (Patrice Hébert).

On dit correctement : c’est en matière de ou sur le plan de la mémorisation ; on commet une impropriété en disant : c’est au niveau de la mémorisation (Frédéric Corbet).

On dit correctement : une espèce d’optimisme ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : un espèce d’optimisme (Marc).

On dit correctement : des groupes de partisans ou d’admirateurs ou d’amateurs ou de mordus ; on commet un anglicisme si on dit : des groupes de supporters (Marc).

 

MIDI INFO

On dit correctement : Ça s’annonce mal ou ça se présente mal ; on commet un anglicisme quand on dit : comme on dit en bon français, ça regarde mal (M. C. Auger).

On dit correctement : en fin de compte, l’accord était tombé à l’eau ou à la fin l’accord était tombé à l’eau ; on commet un anglicisme quand on dit : l’accord finalement, en bout de ligne était tombé à l’eau (Chartrand).

On dit correctement : on se retrouvait dans une sorte de zone interdite ou de vulnérabilité ou vide ou déserte ; même si « no man’s land » est courant, on a intérêt à remplacer cet anglicisme : on se retrouvait dans une sorte de no man’s land (René Vézina).

On dit correctement : je lui ai dit de démissionner ou de partir d’elle-même ; on commet un pléonasme si l’on dit : je lui ai suggéré de démissionner d’elle-même (Mario Beaulieu).


LE 15 -18

On dit correctement : il faudrait que ça soit réservé ou consacré au domaine scolaire ; on commet un anglicisme quand on dit : il faudrait que ça soit dédié au scolaire (Annie Desrochers)

On dit correctement : en ce qui concerne ou pour ce qui est de l’accumulation de carbone ; on commet un anglicisme quand on dit : en termes d’accumulation de carbone (Evelyne Thiffault).

On dit correctement : suivant lequel ou voulant que ; on commet un anglicisme quand on dit : à l’effet que... (Guillaume Rivard). 

On dit correctement : en marge des standards du palmarès ; on commet un anglicisme quand on dit : en marge des standards du hit-parade (Simon Jodoin).

On dit correctement : Elle croit que ça n’a pas de sens ou que ça ne tient pas debout ou que ce n’est pas sensé ; on commet un anglicisme quand on dit : Elle croit que ça ne fait pas de sens (Dominic Brassard).

On dit correctement : On est quand même tout au début ou au début ; on commet une faute de syntaxe (un adverbe ne peut pas modifier un nom) si on dit : On est quand même au tout début de... (Dominic Brassard).

On dit correctement : une des deux équipes au bout du compte ou à la fin qui... ; on commet une impropriété quand on dit : une des deux équipes au final qui... (Martin Labrosse).

On dit correctement : équipes sur le terrain qui sont affectées à ça ou consacrées à ça ; on commet un anglicisme si on dit : équipes sur le terrain qui sont dédiés à ça (Marc-André Carignan ).

On dit correctement : très peu d’impacts environnementaux ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : très peu d’impacts environnementals (François).

On dit correctement : quand il est question d’intoxications ou en ce qui a trait aux toxines ; on commet un anglicisme quand on dit : en termes d’intoxications alimentaires, en termes de toxines (Alain Roy).

On dit correctement : nous ne faisons que présenter les impacts sur le plan factuel ou à caractère factuel ; on commet une impropriété quand on dit : nous ne faisons que présenter les impacts au niveau factuel (Guylaine Leclerc).

On dit correctement : même chose à propos de la salle de réveil ou en ce qui concerne la salle de réveil ou pour la salle de réveil ; on commet une impropriété quand on dit : même chose au niveau de la salle de réveil (Guylaine Leclerc).

On dit correctement : c’est un port de conteneurs ; on commet un anglicisme si on dit : c’est un port de containers (Jean-François Nadeau).

On dit correctement : quand ça fait trois quarts de travail ou quatre quarts de travail ; on commet un anglicisme quand on dit : quand ça fait trois shifts, quand ça fait quatre shifts (Jean-François Nadeau).

On dit correctement : À la fin ou finalement ou au bout du compte, ils ont signé une œuvre collective ; on commet une impropriété si on dit : Au final, ils ont signé une œuvre collective (Jean-François Nadeau).

 

L’HEURE DU MONDE

On dit correctement : échanger sur nos pratiques ; on commet une impropriété quand on dit : échanger au niveau de nos pratiques (Simon Brault).

On dit correctement : Demeurez à l’écoute, comme dit parfois... ; on commet un anglicisme quand on dit : « stay stuned », comme dit parfois le président des États-Unis (Yanick Dumont-Baron).

On dit correctement : croient encore qu’une campagne électorale peut changer la donne ou peut avoir un effet décisif ou peut avoir une influence déterminante ; on commet un anglicisme quand on dit : croient encore qu’une campagne électorale peut faire une différence (« L’heure du monde »).

On dit correctement : Qui pourrait être le substitut de Doug Ford ? ou Qui est le choix de remplacement à Doug Ford ? ; on commet un anglicisme si on dit : Quelle est l’alternative à Doug Ford ? (Sébastien Saint-François).

On dit correctement : il ne faut rien tenir pour acquis ; on commet un anglicisme en disant : il ne faut rien prendre pour acquis (Christian Noël).

On dit correctement : dans la banlieue nord, la banlieue sud de Montréal ou dans le secteur Rive-Nord, le secteur Rive-Sud de Montréal [source : Guy Bertrand, conseiller linguistique à Radio-Canada] ; on commet un barbarisme en disant : sur la couronne nord (Jean-Philippe Robillard).

 

LES ÉCLAIREURS

On dit correctement : une très bonne nouvelle qu’on a apprise aujourd’hui ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : une très bonne nouvelle qu’on a appris aujourd’hui (Gilles Payer).

On dit correctement : plusieurs types de dentifrices... ou que le dentifrice qu’on connaît ; on commet un anglicisme quand on dit : plusieurs types de pâtes à dents..., que la pâte à dent qu’on connaît (Gilles Payer).

On dit correctement : comme le panneau publicitaire dont on parlait tout à l’heure ; on commet une faute de syntaxe et on parle un charabia quand on dit : comme le panneau publicitaire qu’on disait tout à l’heure (Christian Bourque).

On dit correctement : ce qui se passe dans le domaine de l’affiche extérieure ; on commet une impropriété quand on dit : ce qui se passe au niveau de l’affiche extérieure (Christian Bourque).

On dit correctement : le fluor, c’est ce qui permet le plus de renforcer l’émail de la dent ; on commet un barbarisme quand on dit : le fluor, c’est ce qui permet le plus de renforcir l’émail de la dent (Alexandre Bordeleau).

On dit correctement : si on réussit à neutraliser ; on commet une faute de syntaxe quand on dit : si on réussit de neutraliser... (Alexandre Bordeleau).

On dit correctement : c’est plutôt en ce qui concerne les gommes ou c’est plutôt en ce qui a trait aux gommes ; on commet une impropriété quand on dit : c’est plus au niveau des gommes (Alexandre Bordeleau).

On dit correctement : on peut devenir un peu plus draconien ou radical [douleurs aux dents] ; on commet un anglicisme quand on dit : on peut devenir un peu plus drastique (Alexandre Bordeleau).

 

ON DIRA CE QU’ON VOUDRA

On dit correctement : Cette chanson-là, je l’avais écrite ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Cette chanson-là je l’avais écrit (Marie Gold).

On dit correctement : Je pense qu’il y a une cassure, oui, incontestablement ou indubitablement ou certainement ou absolument ; on commet un anglicisme quand on dit : Je pense qu’il y a une cassure, oui, définitivement (Marie Gold).

On dit correctement : Mon parcours ou mes antécédents ou mon bagage ou mon expérience... ; on commet un anglicisme quand on dit : Mon background... (Marie Gold).

On dit correctement : Ces gars-là, y vont vraiment s’entendre entre eux ou vont vraiment s’entraider ou vont vraiment se soutenir entre eux ; on commet un anglicisme quand on dit : Ces gars-là, y vont vraiment se supporter entre eux (Marie Gold).

 

*

 

Je trouve que Guy Bertrand fait un excellent travail à titre de conseiller linguistique de Radio-Canada. Malheureusement, ses conseils tombent la plupart du temps dans l’oreille de sourds et de sourdes : on en fait peu de cas, en effet, à ce que je constate. Pis encore, quand on interviewe ce conseiller linguistique en ondes, le premier réflexe de l’animateur ou de l’animatrice est souvent d’apporter des objections à ses recommandations plutôt que d’en prendre bonne note ; ou, encore, on y trouve un prétexte à faire de l’humour. Résultat, les jours suivants, les anglicismes et les impropriétés sur lesquels le conseiller linguistique a attiré l’attention continuent d’être utilisés par les personnes qui animent leurs émissions régulières, ainsi que par celles qui livrent des chroniques.

Par ailleurs, preuve qu’on a une piètre opinion de son travail, on le surnomme l’ayatollah de la langue. Oh ! pour rire, bien sûr. Amicalement, bien sûr. Ce n’est pas méchant, non, bien sûr. On taquine ceux qu’on aime, bien sûr... Ce que, pour ma part, je considère une insulte. Une insulte non seulement à l’égard du conseiller linguistique de Radio-Canada, mais à l’égard de tous ceux et de toutes celles qui trouvent important d’améliorer la qualité de la langue au Québec dans tous les médias et, en particulier, de la langue parlée à la radio publique et dans les médias écrits. Au demeurant, ces derniers sont les contribuables qui paient le salaire de ces communicateurs et de ces communicatrices. Quelle influence, croyez-vous, peut avoir sur les auditeurs et les auditrices que nous sommes cette répétition quotidienne des mêmes impropriétés et des mêmes anglicismes, tels que : heures d'affaires, lettre de référence, nez à nez, nominé, prendre personnel, à la fin de la journée, tester positif, booker, dealer, flusher, tenir le fort, servir un avertissement, prendre une marche, faire sortir le vote, être sous l'impression ? Eh bien, nous finissons naturellement par oublier quels sont les termes justes et, à la longue, par croire que ces fautes de français n’en sont pas.

Examinons une autre série de fautes de français commises en ondes ou dans les journaux.

 

 

CHAPITRE 7

JEUDI 10 MAI 2018

 

GRAVEL LE MATIN

On dit correctement : Ce sont eux qui vous ont pressenti ou qui vous ont sollicité ? ; on commet un anglicisme quand on dit : C’est eux qui vous ont approchée ? (Patrick Masbourian).

On dit correctement : ce n’est pas une fausse nouvelle ? ; on commet un anglicisme si l’on dit : c’est pas un fake news ? (Patrick Masbourian).

On dit correctement : et on va parler d’autres projets ; on s’exprime incorrectement quand on dit : et on va parler de d’autres projets (Patrick Masbourian).

On dit correctement : données très crédibles concernant la cote d’écoute ou relatives à la cote d’écoute ; données très crédibles en termes d’écoute (Katerine Verebely).

On dit correctement : Si vous êtes un admirateur de ou un inconditionnel de Beyoncé ; on commet un anglicisme en disant : Si vous êtes un fan de Beyoncé (Katerine Verebely).

On dit correctement : quand il est question d’accumulation d’objets ou en ce qui touche l’accumulation d’objets ; on commet un anglicisme si on dit : en termes d’accumulation d’objets (Katerine Verebely).

On dit correctement : peut-être un peu plus séduisant ou affriandant ou excitant ou attrayant ou invitant ou désirable ; on commet un anglicisme en disant : peut-être un peu plus sexy (Katerine Verebely).

On dit correctement : le marché s’ouvre aussi à la présentation de spectacles ou en ce qui touche la programmation de spectacles ; on commet une impropriété si l’on dit : le marché s’ouvre aussi au niveau des spectacles (Bryan Perro).

On dit correctement : un voisin qui fait tout le temps la nouba ou la fête ou la noce ou la java ou des parties de plaisir ; on commet un anglicisme en disant : un voisin qui fait tout le temps des partys (Karima Brikh).

On dit correctement : C’est ça qui est intéressant, au bout du compte ou à la fin ou tout bien considéré ; on commet une impropriété si l’on dit : C’est ça qui est intéressant, au final (Karima Brikh).

On dit correctement : je suis certaine, comme on dit, que ça va défrayer la chronique ou ça va être le sujet de toutes les conversations : on commet un anglicisme si on dit : je suis certaine, comme on dit, que ça va être le talk of the town (Karima Brikh).

On dit À la fin ou Au bout du compte ou Tout bien considéré, ça revient au même ; on commet une impropriété si on dit : Au final, ça revient au même (Alexandre Coupal). 

Il n’existe pas une telle chose, au Québec, qu’une « couronne nord » ou une « couronne sud ». On dit correctement : la banlieue nord, la banlieue sud de Montréal ou le secteur Rive-Nord, le secteur Rive-Sud de Montréal [source : Guy Bertrand, conseiller linguistique à Radio-Canada] ; on commet un barbarisme en disant : [circulation automobile] la couronne nord encore (Yves Desautels).

On dit correctement : ce qu’on appelle le papotage ou la bavarderie ou la petite causette ou la discussion à bâtons rompus ou le jaspinage ; on commet un anglicisme quand on dit : on a arrêté ce qu’on appelle le small talk (François Pérusse).

On dit correctement : quelles croyances sont légitimes par rapport à d’autres ou en face d’autres ou par comparaison avec d’autres ; on commet un anglicisme si l’on dit : quelles croyances sont légitimes versus d’autres (Marie Grégoire).

On dit correctement : toutes ces espèces de flou ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : et tous ces espèces de flou (Vincent Graton).

On dit correctement : pour la communauté ou chez la communauté ou dans la communauté ou en ce qui concerne la communauté cycliste ; on commet une impropriété si on dit : Je pense qu’au niveau de la communauté cycliste (Catherine Bergeron).

On dit correctement : C’est à ça que je voudrais qu’on réfléchisse ; on commet une faute de syntaxe quand on dit : C’est de ça que je voudrais qu’on réfléchisse (Catherine Bergeron).

On dit correctement : ce que les anglophones appelleraient l’épicentre des protestations ou le cœur du mouvement de protestation ou le point de départ du mouvement de protestation ou le foyer du mouvement de protestation ; on commet un anglicisme en disant : ce que les anglophones appelleraient le ground-zero de protestation (Chantal Hébert).

On dit correctement : Cette promesse, il l’a mise loin dans un placard ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Cette promesse il l’a mis loin dans un placard (Chantal Hébert).

On dit correctement : tous les points de détail ou toutes les subtilités ou tous les détails juridiques ou toutes les questions de technicité ; on commet un anglicisme quand on dit : toutes les technicalités (Chantal Hébert). 

On dit correctement : on entraîne des athlètes à longueur d’année ; on commet un anglicisme quand on dit : on entraîne des athlètes à l’année longue  (François Leduc).

On dit correctement : Le Grand bleu m’a inspiré incontestablement ou indubitablement ou sans doute aucun ou absolument ; on commet un anglicisme en disant : Le Grand bleu m’a définitivement inspiré (François Leduc).

On dit correctement : Y a comme un commutateur / un interrupteur qui se met automatiquement hors tension ou hors circuit ou en position d’arrêt ; on commet un anglicisme quand on dit : Y a comme une switch qui se met à off (François Leduc).

On dit correctement : Oui, absolument ou incontestablement ou certainement ou indubitablement ou sans doute aucun ; on commet un anglicisme quand on dit : Oui, définitivement. (François Leduc).

On dit correctement : je dois dire que je ne sais pas ce que je ferais ou à la vérité, je ne sais pas ce que je ferais ; ce sont là des manières de dire qui pourraient être avantageusement substituées à : J’avoue que je sais pas ce que je ferais si... (« Gravel le matin »).

On dit correctement : Ça s’annonce mal ou ça se présente mal ; on commet un anglicisme quand on dit : Ça regarde mal (Alexandre Coupal).

On dit correctement : ces personnes arrêtées dans le cadre de l’opération n’ont pas de liens entre elles ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : ces personnes arrêtées dans le cadre de l’opération n’ont pas de liens entre eux (Stéphane Tremblay).

 

MÉDIUM LARGE

On dit correctement : ce que nous réserve ce sommet à propos de la sécurité ou sur le plan de la sécurité ; on commet une impropriété quand on dit : ce que nous réserve ce sommet en termes de sécurité (Isabelle Craig).

On dit correctement : on pourrait presque dire qu’il y a un lavage de cerveau ou on pratique le menticide ou on fait usage de techniques de persuasion coercitives ou on y pratique l’intoxication des esprits ; on commet un anglicisme quand on dit : on pourrait presque dire qu’il y a du brainwashing (Isabelle Craig).

On dit correctement : une super vedette ou un personnage illustrissime ou une grande célébrité ; on commet un anglicisme quand on dit : une super star (Hélène Paradis).

On dit correctement : Finalement ou au bout du compte ou En définitive, ce dont on nous parle surtout... ; on commet une impropriété si on dit : Au final, ce dont on nous parle surtout... (Hélène Paradis).

On devrait s’efforcer, à une radio destinée aux francophones, de parler français et de ne pas utiliser ce terme anglais « spin-up », lequel signifie quoi, au demeurant, dans : on va le voir dans le spin-up de Star Wars (Pascale Lévesque).

On dit correctement : du côté de l’autonomisation des femmes [autonomisation = « Processus par lequel une personne, ou un groupe social, acquiert la maîtrise des moyens qui lui permettent de se conscientiser, de renforcer son potentiel et de se transformer dans une perspective de développement, d'amélioration de ses conditions de vie et de son environnement » - Oqlf] ; on commet un anglicisme quand on dit : du côté de l’empowerment des femmes (Pascale Lévesque).

On dit correctement : assez audacieux ou assez excentrique ou extravagant ou original ou fantasque ou funambulesque comme portrait ; on commet un anglicisme quand on dit : assez flyé comme portrait (Pascale Lévesque).

On dit correctement : il y a une date butoir ou une échéance ou une heure limite à respecter ou une date limite à respecter ou une heure de tombée ; on commet un anglicisme si on dit : y a un deadline à ça (Christian Vanasse).

On dit correctement : c’est une impasse ou un cul-de-sac ou une situation sans issue ou un cercle vicieux ou une situation kafkaïenne ; on commet un anglicisme quand on dit : c’est un catch twenty-two (Martin Bilodeau).

On dit correctement : tout au début du festival ; on commet une faute de syntaxe quand on dit : On est au tout début du festival = (Martin Bilodeau).

On dit correctement : on a besoin de voir des vedettes ; on commet un anglicisme en disant : a besoin de voir des stars (Martin Bilodeau).

On dit correctement : de la menace à laquelle seront confrontés les... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : de la menace auxquelles seront confrontés les... (« Médium large »).

On dit correctement : je suis d’accord relativement au harcèlement ou à propos du harcèlement ou en ce qui touche le harcèlement ; on commet une impropriété quand on dit : je suis d’accord au niveau du harcèlement (Annie Tremblay).

On dit correctement : même en ce qui concerne le jury..., des changements en ce qui concerne Netflix ; on commet une impropriété quand on dit : même au niveau du jury..., des changements au niveau de Netflix (Annie Tremblay).

On dit correctement : des mégaproductions ou des superproductions ou des films à gros budget ; on commet un anglicisme quand on dit : de gros blockbusters (Annie Tremblay).

On dit correctement : une tablette électronique ; on commet un anglicisme quand on dit : sur un i-pad (Annie Tremblay).

On dit correctement : la fameuse annonce-éclair ou le fameux message publicitaire..., trois annonces-éclair de 30 secondes ; on commet un anglicisme quand on dit : le fameux spot de 30 secondes..., 3 spots de publicité de 30 secondes [publicité] (Arnaud Granata).

On dit correctement : au chapitre des messages ou en matière de messages ou pour ce qui est des messages médiatiques ; on commet un anglicisme quand on dit : en tout cas en termes de messages médiatiques (Karine Prémont).

On dit correctement : sur la mappemonde ; on commet un anglicisme quand on dit : ils ont oublié la Nouvelle-Zélande sur la map (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : la vidéo propose... ; on commet une impropriété quand on dit : le vidéo propose... (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : trois millions d’admirateurs ou d’admiratrices ou de mordus/mordues ou d’inconditionnels/d’inconditionnelles ; on commet un anglicisme quand on dit : 3 millions de fans (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : des messages publicitaires sur le tourisme de la Nouvelle-Zélande ; on commet un anglicisme quand on dit : à l’intérieur des spots de tourisme de la Nouvelle-Zélande (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : il a 43 millions d’adeptes ou de partisans ou de fidèles ou de suiveurs ou de disciples ou de convertis ou d’inconditionnels ; on commet un anglicisme en disant : il a 43 millions de followers (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : la vidéo politique qui a été le plus vu ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : le vidéo politique qui a été le plus vu (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : à ses admirateurs admiratrices de la première heure ou inconditionnels ou les plus ardents [ceux de Justin Trudeau]; on commet un anglicisme quand on dit : à sa fan base (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : jusqu’à maintenant ou jusqu’à ce jour, ça sert... ; on commet un anglicisme si on dit : à date, ça sert... (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : c’est la cause du moment qui est reprise ; sa pensée manque de rigueur si on dit : c’est la cause du moment qui est repris (Stéphane Mayotte).

On dit correctement « lobbyisme » en français et peut éventuellement devenir vulnérable aux groupes de pressions ; on commet un anglicisme et on parle un charabia quand on dit : une source de lobbying potentielle (Stéphane Mayotte).

On dit correctement : ce qui à la fin ou ce qui au bout du compte ou ce qui tout compte fait a coûté ; on commet un anglicisme quand on dit : ce qui a coûté au bout de la ligne... (Michel).

On dit correctement : les manifestants n’ont pas la chance ou l’occasion de s’approcher ; on commet un anglicisme et on parle un charabia quand on dit : y a pas l’opportunité des manifestants de s’approcher (Michel).

On dit correctement : il y a peut-être ici la chance ou l’occasion de... ; on commet un anglicisme quand on dit : il y a peut-être ici l’opportunité pour... (Michel).

On dit correctement : par opposition au terrorisme ou en le comparant au terrorisme ; on commet un anglicisme en disant : ça nous permet de parler de l’extrémisme versus le terrorisme (Michel).

On dit correctement : en matière de sécurité ou sur le plan de la sécurité ; on commet une impropriété quand on dit : au niveau de la sécurité collective (Michel).

 

MIDI INFO

On dit correctement : sur le plan du rendement ou en matière de rendement ou en ce qui concerne le rendement économique ; on commet un anglicisme quand on dit : en termes de rendement économique (Manon Globensky).

On dit correctement : sur le parquet de danse ; on commet un anglicisme en disant : sur le plancher de danse (Manon Globensky).

On dit correctement : sur le plan des principes, si vous êtes engagé en politique ; on commet un anglicisme si on dit : en termes de principe, si vous êtes engagé en politique (Yves Boisvert).

On dit correctement : avec des systèmes de technologie supérieure ou avancée ou avec des systèmes haute technologie ; on commet un anglicisme si on dit : avec des systèmes hich tech (Martin Bourbonnais).

On dit correctement : ça va revenir plus cher à la fin ou en définitive ou tout bien considéré ; on commet un anglicisme si on dit : ça va revenir plus cher en bout de ligne (Martin Bourbonnais).

On dit correctement : sur le plan technico-économique ; on commet une impropriété en disant : au niveau technico-économique (Martin Bourbonnais).

On dit correctement : en matière d’équité ou en ce qui a trait à l’équité..., en ce qui touche à la précarité ; on commet un anglicisme quand on dit : en termes d’équité salariale..., les plus discriminées en termes de précarité (Louise Chabot).

On dit correctement : les balises floues qu’a mises sur la table le gouvernement ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : les balises floues qu’ont mis sur la table le gouvernement (Martine Biron).

On dit correctement : il siège à plusieurs conseils d’administration ; on commet un anglicisme quand on dit : il siège sur plusieurs conseils d’administration (Véronique).

On dit correctement : de façon confidentielle depuis le début ou depuis les tout premiers débuts ; on commet une faute de syntaxe quand on dit : de façon confidentielle depuis ses tout débuts (Violaine Cousineau).

 

LE 15-18

On dit correctement : [campagne électorale] ce qu’on appelle le centre de crise ou la salle de crise ou le centre d’opérations ; on commet un anglicisme quand on dit : ce qu’on appelle le war room (« Le 15-18 »).

On dit correctement : toutes ces questions d’effectifs ou portant sur les effectifs ou toutes ces questions de membrariat ; on commet un anglicisme quand on dit : toutes ces questions de membership (« Le 15-18 »).

Ne vaudrait-il pas mieux dire « Montréal n’aura pas à subir ces averses-là » que : « Montréal va éviter ces averses-là » ? (Ève Christian).

On dit correctement : dans la rue ; on commet un anglicisme quand on dit : On est sur la rue Notre-Dame (Yves Desautels).

On dit correctement : disponible dans une version rematricée (en français : matriçage prématriçage, matricerrematricer) ; on commet un anglicisme en disant : disponible dans une version remasterisée (Catherine Richer).

On dit correctement : bizarroïde ou abracadabrant à la limite ; on commet un anglicisme quand on dit : un peu ésotérique, weird à la limite (Martin Labrosse).

On dit correctement : positif en ce qui touche le des jeunes ou pour ce qui est du développement des jeunes ; on commet une impropriété quand on dit : positif au niveau du développement des jeunes (Joé Juneau).

On dit correctement : l’évaluation ou les commentaires ou les remarques ou les critiques ou les réactions des parents ou l’écho reçu des parents ou le retour d’information reçu des parents ; on commet un anglicisme en disant : le feedback des parents (Joé Juneau).

On dit correctement : en fin de compte ou ultimement ou à la fin ; on commet un anglicisme en disant : en bout de ligne... (Joé Juneau).

On dit correctement : c’est des personnes déviantes, elles, dans leurs délires..., ont la certitude qu’elles ne se feront pas prendre, elles ont de... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : c’est des personnes déviantes..., eux dans leurs délires..., ils ont la certitude qu’ils ne se feront pas prendre, ils ont de... (Marc-André Léger).

On dit correctement : alors, le bouche-à-oreille ou le téléphone arabe ou la rumeur publique fait son œuvre ; on commet un anglicisme en disant : on commet un anglicisme en disant : tu commences à avoir un word mouth [pour : word of mouth] (« Le 15-18 »).

On dit correctement : qui ont vraiment su pallier la situation ; on commet une faute de syntaxe en disant : qui ont vraiment su pallier à la situation (Dany Brown).

 

L’HEURE DU MONDE

On dit correctement : les tout premiers débuts ; on commet une impropriété quand on dit : les tout débuts (de la série) (Jean-Sébastien Bernatchez).

On dit correctement : il faut être en avant du défilé ; on commet un anglicisme quand on dit : il faut être en avant de la parade (Alain Gagnon).

On dit correctement : ou des occasions ou des perspectives de carrière ; on commet un anglicisme quand on dit : ou des opportunités de carrière (« L’heure du monde »).

On dit correctement : s’assurer que tout le monde a l’assistance dont... ou le soutien dont... ou l’appui dont... ; on commet un anglicisme quand on dit : s’assurer que tout le monde a le support dont... (É. Legault).

 

LES ÉCLAIREURS

On dit correctement : on gère ça sur le plan de la nutrition : on commet une impropriété quand on dit : Comment on gère ça au niveau de la nutrition (Gilles Payer).

On dit correctement : en ce qui a trait au corps médical ; on commet une impropriété en disant : au niveau du corps médical = (Jean Longtin).

On dit correctement : après une maladie ou à la suite d’une maladie ; on commet une impropriété en disant : suite à une maladie (Agathe Tupula Kabola).

On dit correctement : en ce qui a trait à la parole ou sur le plan de la parole..., sur ce plan-là..., sur le plan du langage..., sur le plan de la lecture..., ça va se répercuter sur l’écrit..., sur le plan de la criminalité ou dans le domaine de la criminalité ; on commet des impropriétés en disant : au niveau de la parole..., on peut aider à ce niveau-là..., au niveau du langage, au niveau de la lecture, ça va se répercuter au niveau de l’écrit..., au niveau de la criminalité (Agathe Tupula Kabola).

On dit correctement : en ce qui a trait à la viande de poulet ou pour ce qui est de la viande de poulet ; on commet un anglicisme en disant : en termes de viande de poulet (« Les éclaireurs »).

On dit correctement : au bout du compte ou tout bien considéré ou à la fin : on commet un anglicisme quand on dit : au bout de la ligne... (« Les éclaireurs »).

On dit correctement : ils ont vu dans ces programmes une occasion intéressante ou une possibilité intéressante ; on commet un anglicisme quand on dit : ils ont vu dans ces programmes une opportunité intéressante (Nicolas Chevrier).

On dit correctement : en ce qui touche la gestion ou relativement à la gestion ou en matière de gestion du stress, il n’y avait rien d’élaboré ; on commet une impropriété quand on dit : au niveau de la gestion du stress, il n’y avait rien d’élaboré (Nicolas Chevrier).

On dit correctement : également sur le plan relationnel ; on commet une impropriété en disant : également au niveau relationnel (Nicolas Chevrier).

On dit correctement : un consensus selon lequel... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : un consensus selon laquelle... (Nicolas Chevrier).

On dit correctement : une politique innovatrice ou énergique ou astucieuse ou innovante ou offensive ; on commet un anglicisme en disant : une politique agressive... (Nicolas Chevrier).

On dit correctement : pour ne pas que les employés soient déçus en fin de compte ou tout bien considéré ou à la fin ; on commet un anglicisme en disant : pour ne pas que les employés soient déçus en bout de ligne (Nicolas Chevrier).

 

ON DIRA CE QU’ON VOUDRA

On dit correctement : on a des classeurs ; on commet un anglicisme en disant : on a des filières avec des disques (Pierre Landry).

On dit correctement : pour qu’il y ait, comme on dit, un enchaînement cohérent ou soigné ou rigoureux [dans la suite des chansons] ; on commet un anglicisme si l’on dit : pour qu’il y ait, comme on dit, un flow (Pierre Landry).

On dit correctement : qui écoutent CHOM depuis les tout premiers débuts ou depuis le début ; on commet une impropriété quand on dit : qui écoutent CHOM depuis les tout débuts (Pierre Landry).

On dit correctement : c’est de plaire à un maximum de personnes possible ou à un nombre maximal de personnes ; on commet une impropriété en disant : c’est de plaire à le plus de monde possible (Pierre Landry).

On dit correctement : les animateurs se sentent un peu concernés ; on commet une impropriété en disant : les animateurs se sentent un peu impliqués dans là-dedans (Pierre Landry).

On dit correctement : qui ont joué tout au début ou dès le début ; on commet une impropriété en disant : qui ont joué au tout début (Pierre Landry). 

On dit correctement : des ventes du disque monoplage [disque] ; on commet un anglicisme quand on dit : des ventes du single (Olivier Boisvert).

On dit correctement : auteur du livre à succès ou du succès de librairie... ; on commet un anglicisme en disant : auteur du best-seller... (Olivier Boisvert).

On dit correctement : les admirateurs ou les fanas ou les mordus ou les inconditionnels ou les adeptes ou les fervents de... ; on commet un anglicisme en disant : les fans de... (Olivier Boisvert).

 

LES GRANDS ENTRETIENS

On dit correctement : mes parents ont été des acteurs dans...ou ont joué un rôle dans l’histoire du Québec ; on commet une impropriété en disant : mes parents ont été impliqués dans l’histoire du Québec (Manon Barbeau).

On dit correctement : sa mère était morte d’une surdose ou d’une dose létale ; on commet un anglicisme en disant : sa mère était morte d’une overdose (Manon Barbeau).

On dit correctement : je reste au conseil d’administration ; on commet un anglicisme en disant : je reste sur le conseil d’administration (Manon Barbeau).

 

Jeudi 10 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : une galerie en ligne à l’esthétique un peu rétro et nostalgique (des années 1980 et 1990) ; on commet un anglicisme en écrivant : une galerie en ligne à l’esthétique un peu vaporwave (Maïté Labrecque-Saganash).

En français correct, on écrit : alternant ses succès blues rock ou ses cartons blues rock; on commet un anglicisme en écrivant : alternant ses hits blues rock (Benoit Valois-Nadeau).

 

Jeudi 10 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : les deux chemins de remplacement ou de substitution ; on commet un anglicisme en écrivant : les deux chemins alternatifs (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : Un dépassement de cette capacité résiduelle pourrait se traduire par une circulation plus intense et des retards ou il est probable que la circulation augmentera ; on commet un anglicisme en écrivant : Un dépassement de cette capacité résiduelle pourrait se traduire par du trafic et des retards..., il est probable que le trafic augmente (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : les dix villes les plus prisées ; on commet un anglicisme en écrivant : le top 10 des villes les plus prisées (Francis Pilon).

En français correct, on écrit : cette chance ou cette possibilité ou cette occasion de se connecter avec tous ces jeunes ; on commet un anglicisme en écrivant : cette opportunité de connecter avec tous ces jeunes (Frédéric T. Muckle).

En français correct, on écrit : Réservons notre fin de semaine pour toutes nos mamans ou Consacrons notre fin de semaine à un hommage à toutes nos mamans ; on commet un anglicisme en écrivant : Dédions notre fin de semaine à toutes nos mamans (Anne-Lovely Étienne).

En français correct, on écrit : il peut mener au syndrome d’épuisement du voyageur, soit la perte d’envie de voyager..., le syndrome d’épuisement du voyageur ; on commet un anglicisme en écrivant : il peut mener au travel burn-out, soit la perte d’envie de voyager..., le burn-out du voyageur (Lindsay-Anne Prévost).

En français correct, on écrit : contrairement aux plus jeunes, les personnes âgées ou les personnes du troisième âge ou les aînés qui partent travailler à l’étranger ; on commet un anglicisme en écrivant : contrairement aux plus jeunes, les séniors qui partent travailler à l’étranger (Lindsay-Anne Prévost).

 

*

 

À la Société Radio-Canada, on semble avoir la hantise de faire trop sérieux et souhaiter se rapprocher du style et du ton qui font la marque de commerce d’émissions produites par les radios commerciales. Il y a là, bien sûr, un souci de la sacrée cote d’écoute. Par ailleurs, à la mauvaise qualité du français s’est maintenant ajoutée la tendance à attribuer un caractère comique ou humoristique à un grand nombre de ces émissions radio-canadiennes, même quand il s’agit d’émissions d’information. On concède, par exemple, à un ou à une humoriste quelques minutes d’antenne pour lui donner l’occasion de « lire » son petit laïus censé être drôle, pendant lequel et au terme duquel l’animateur ou l’animatrice pousse de-ci de-là de petits rires faux et polis, non sentis, pour encourager la personne invitée et faire croire à l’auditoire qu’il ou qu’elle trouve ça comique. De plus, en ouverture d’émission, les auditeurs et les auditrices doivent souvent ronger leur frein et se taper les ternes plaisanteries et la parlotte des membres de l’équipe qui tiennent fort à montrer qu’ils sont de bonne humeur, et ce, alors que l’auditoire se demande « Mais vont-ils finir par entrer dans le vif du sujet, nom d'un petit bonhomme ? ».

Voici un autre bouquet de fautes de français, les unes entendues à la radio, les autres lues dans les journaux.

 

 

CHAPITRE 8

VENDREDI 11 MAI 2018

 

GRAVEL LE MATIN

On dit correctement : Est-ce que l’engagement d’une entreprise étatsunienne pourrait changer la donne ? ou Est-ce que la participation d’une entreprise américaine... ? ; on commet un anglicisme en disant : Est-ce que l’implication d’une entreprise américaine pourrait changer la donne ? (Patrick Masbourian).

On dit correctement : Vous êtes une immense admiratrice ou une grande fana ou une fervente amoureuse de son travail ; on commet un anglicisme en disant : Vous êtes une immense fan de son travail (Patrick Masbourian).

On dit correctement : un coup de fusil dans le ciel ; on commet un anglicisme en disant : un coup de gun dans le ciel (Catherine Richer).

On dit correctement : il y a certaines œuvres qu’on va pouvoir numériser ; on commet un anglicisme en disant : il y a certaines œuvres qu’on va pouvoir scanner (Geneviève Borne).

On dit correctement : son spectacle-solo sera présenté au TNM ; on commet un anglicisme quand on dit : son one man show sera présenté au TNM (Geneviève Borne).

On dit correctement : je vais prendre la blague d’Alain qu’il avait faite à ce moment-là ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : je vais prendre la blague d’Alain qu’il avait fait à ce moment-là (Alexandre Coupal).

On dit correctement : qui est dans les sept premiers ; on commet un anglicisme en disant : qui est dans le top 7 (Alexandre Coupal).

On dit correctement : sur le plan du salaire ou relativement au salaire ou en ce qui a trait au salaire ; on commet un anglicisme en disant : en termes de salaire (Alexandre Coupal).

On dit correctement : qui sont là et concernent l’aspect financier/pécuniaire ou qui sont là et ont rapport aux finances ; on commet un anglicisme et un barbarisme quand on dit : qui sont là en termes monétaires (Karima Brikh).

On dit correctement : À la fin ou Finalement ou À la fin du compte, ces trois adultes-là s’impliquent ; on commet une impropriété quand on dit : Au final, ces trois adultes-là s’impliquent (Karima Brikh). 

On dit correctement : y [Alexandre Taillefer] va être capable d’apporter une contribution significative ou précieuse ou déterminante : y va être capable de donner de l’in-put (Michel David).

On dit correctement : ses activités de lobbyisme ; on commet un anglicisme quand on dit : ses activités de lobbying (Michel David).

On dit correctement : [avion] Imaginez un écrasement ou un atterrissage forcé avec dégâts ; on commet un anglicisme en disant : Imaginez un crash (Hugo Lavoie).

On dit correctement : il y a une tendance à dire... ; on commet une impropriété si l’on dit : il y a une tendance de dire... (Christian Yaccarini).

On dit correctement : La seule autre installation ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Le seule autre installation (« Gravel le matin »).

On dit correctement : les partisans ou les enthousiastes ont manifesté leur joie ; on commet un anglicisme quand on dit : les supporters ont manifesté leur joie (Pierre-Gabriel Turgeon).

On dit correctement : tous les opioïdes, en fait ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : toutes les opioïdes, en fait (Marie-Ève Morin).

 

MÉDIUM LARGE

On dit correctement : tenez-le pour acquis ; on commet un anglicisme quand on dit : Alors c’est sérieux, prenez-le pour acquis (Catherine Perrin).

 

MIDI INFO

On dit correctement : il fait du lobbyisme et en même temps il n’est pas enregistré comme lobbyiste ; on commet un anglicisme quand on dit : il fait du lobbying et en même temps il n’est pas enregistré comme lobbyiste (M. C. Auger).

On dit correctement : une paire de billets de 20 $ ; on commet un anglicisme quand on dit : aller chercher une couple de 20 piasses (M. C. Auger).

On dit correctement : Quelqu’un d’indiscipliné ou qui n’en fait qu’à sa tête ou Un franc-tireur ou Un électron libre ou Quelqu’un qui professe une indépendance d’esprit ; on commet un anglicisme quand on dit : Un loose cannon (M. C. Auger).

On dit correctement : Toutes les étapes qu’on a mises en place ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Toutes les étapes qu’on a mis en place (Alain Reyes).

On dit correctement : ces occasions heureuses ou ces circonstances heureuses qui se présentent devant nous ; on commet un anglicisme quand on dit : On va se servir de toutes ces opportunités qui se présentent devant nous (Alain Reyes).

On dit correctement : On est un parti qui permet aux députés... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : On est un parti qui permettons aux députés... (Alain Reyes).

On dit correctement : Quand des choses sont faites, il faut... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Quand des choses sont faits, il faut... (Alain Reyes).

On dit correctement : très émotif quand il s’agit des frontières ou en ce qui concerne les frontières ; on commet une impropriété et on parle un charabia quand on dit : très émotif au niveau des frontières (Alain Reyes).

On dit correctement : On a une autre proposition qu’on a mise sur la table ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : On a une autre proposition qu’on a mis sur la table (Alain Reyes).

On dit correctement : la bonne solution de remplacement ou la bonne option sérieuse, c’est le parti conservateur ; on commet un anglicisme en disant : la bonne alternative sérieuse, c’est le parti conservateur (Alain Reyes).

On dit correctement : a caché des choses, par exemple son statut d’adhérent au Parti québécois ou son appartenance au Parti québécois ou le fait qu’il était membre du Parti québécois ; on commet un anglicisme et on parle un charabia quand on dit : a caché des choses, par exemple son membership au Parti québécois (Sébastien Bovet).

On dit correctement : en fauteuil roulant ; on commet un anglicisme en disant : si elle sera là en chaise roulante (Sébastien Bovet).

On dit correctement : il faut être à la hauteur ou tenir ses engagements ou remplir son contrat ou répondre aux espoirs ou tenir parole ; on commet un anglicisme en disant : il faut livrer la marchandise (Yves Malo).

 

 

PLUS ON EST DE FOUS, PLUS ON LIT 

On dit correctement : piste d’atterrissage sécuritaire ou sécurisée ; on commet un anglicisme et un barbarise [‘sécure’ est un mot qui n’existe pas en français)] quand on dit : une piste d’atterrissage sécure (Kenlo).

On dit correctement : qui a trait à mon parcours ; on commet une faute de syntaxe quand on dit : qui a trait avec mon parcours (« Plus on est de fous, plus on lit »).

On dit correctement : c’est pas extraordinaire pour un premier rendez-vous amoureux ; on commet un anglicisme en disant : c’est pas extraordinaire pour une première date (Philippe Audray).

 

LE 15-18

On dit correctement : tiré d’une activité qu’ils ont faite ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : tiré d’une activité qu’ils ont fait (Annie Desrochers).

On dit correctement : le gala va s’ouvrir par une déclaration ou avec un commentaire ; on commet un anglicisme quand on dit : le gala va ouvrir avec un statement (Jean-Philippe Dion).

On dit correctement : une des deux personnes qui n’évolue plus dans le monde du spectacle ou dans l’industrie du spectacle ; on commet un anglicisme en disant : une des deux personnes qui n’est plus dans le showbiz (Jean-Philippe Dion).

On dit correctement : dans une zone neutre ou dans un vide ou dans une zone interdite ou dans une zone de vulnérabilité [zone frontière, zone tampon, zone inoccupée, territoire abandonné, territoire désert] ; on a intérêt à remplacer cet anglicisme « no mans’ land », même si ce terme est courant : on a l’impression d’être dans un no man’s land (Dany Brown).

On dit correctement : parce que toutes les questions que vous posez, on se les pose aussi ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : parce que tous les questions que vous posez, on se les pose aussi (Paul Desmarais).

On dit correctement : je vous dis qu’il y en aurait toute une bande ou toute une cohorte ou toute une clique ou toute une meute qui abandonnerait ; on commet un anglicisme en disant : je vous dis qu’il y en aurait une gang qui abandonnerait (Francis Reddy).

On dit correctement : fier d’être un sympathisant ou un admirateur ou un inconditionnel de cette équipe ; on commet un anglicisme en disant : fier... d’être un fan de cette équipe (Patrick Foucault).

On dit correctement : avec son affublement de pêcheur ou son accoutrement de pêcheur ou ses atours de pêcheur ; on commet un anglicisme en disant : en suit de pêche (Marie-France Bazzo).

On dit correctement : et pour le faire court ou et pour abréger ou et pour le dire en peu de mots ; on commet un anglicisme en disant : et pour faire une longue histoire courte (Marguerite Blais).

On dit correctement : en matière de cohérence ou pour ce qui est de la cohérence ou en fait de cohérence, ça deviendra difficile à expliquer ; on commet un anglicisme en disant : et ça en termes de cohérence, ça deviendra difficile à expliquer (Sébastien Bovet).

On dit correctement : en fait, ce dont on se rend compte, c’est que... ; on commet une faute de syntaxe en disant : en fait, ce qu’on se rend compte, c’est que... (Michèle Prévost).

On dit correctement : des rinçages énergiques ou vigoureux pour évacuer tout ce produit-là ; on commet un anglicisme en disant : par des rinçages agressifs... pour évacuer tout ce produit-là (Michèle Prévost).

On dit correctement : qui ont vraiment su pallier la situation ; on commet une faute de syntaxe en disant : qui ont vraiment su pallier à la situation (Dany Brown).

 

L’HEURE DU MONDE

On dit correctement : il suit ce conflit de travail depuis ses tout premiers débuts ; on commet une impropriété en disant : il suit ce conflit de travail depuis ses tout débuts (Jean-Sébastien Bernatchez).

 

LA ROUTE DES 20

On dit correctement : qu’on va pouvoir creuser sous l’angle des songes ou en allant du côté des songes ; on commet une impropriété en disant : qu’on va pouvoir creuser au niveau des songes (Chloé Blanchet).

On dit correctement : nos données proviennent de ce que la personne nous dit ou nos données sont faites de ce que la personne nous dit ; on commet un anglicisme et on parle un charabia quand on dit : notre data, c’est ce que la personne nous dit (Chloé Blanchet).

On dit correctement : j’ai jamais été un partisan ou un sympathisant ou un admirateur de foot anglais ; on commet un anglicisme en disant : j’ai jamais été un fan de foot anglais (Jasmin Lavoie).

On dit correctement : mon club et son entraîneur ; on commet un anglicisme en disant : mon club et son coach (Jasmin Lavoie).

On dit correctement : ça serait ce qu’il y a de mieux ou le maximum ou l’apogée ou ça serait génial ou ça serait sublime ou ça serait sensass ; on commet un anglicisme en disant : ça serait le top (Jasmin Lavoie).

On dit correctement : des gens de notre génération qui ne veulent pas aller dans cette direction ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : Des gens de notre génération qui ne veut pas aller dans cette direction (Lucie).

On dit correctement : un bon être humain, il n’a rien de faux ou de simulé ou d’artificiel ou de bidon ou d’insincère ; on commet un anglicisme en disant : un bon être humain, y a rien de fake (Gabrielle Côté).

On dit correctement : un magnétophone de brousse ; on commet une impropriété en disant : une enregistreuse de brousse (Gabrielle Côté).

On dit correctement : comment avoir le boulot rêvé ou l’emploi rêvé ou la bonne planque ou une bonne sinécure ou le bon filon ou le fromage ; on commet un anglicisme en disant : comment avoir la fameuse job de rêve (Gabrielle Côté).

 

AUJOURD’HUI L’HISTOIRE

On dit correctement : les plus grandes étoiles de la société du spectacle ou du monde du spectacle ou de l’industrie du divertissement étasunien ; on commet un anglicisme en disant : les plus grandes étoiles du showbiz américain (Jacques Beauchamp).

 

ON DIRA CE QU’ON VOUDRA

On dit correctement : à propos des résultats de vos études universitaires ; on commet un anglicisme quand on dit : sur vos résultats académiques (Olivier Niquet).

On dit correctement : c’est lui qui est derrière la relance de... ou derrière la reprise de... ou derrière la revitalisation de... ; on commet un anglicisme en disant : c’est lui qui est derrière le revival de... (Fred Savard).

 

LES GRANDS ENTRETIENS

On dit correctement : Après ça ou À la suite de ça, j’ai... ; on commet une impropriété quand on dit : Suite à ça, j’ai... (Gabriel Anctil).

On dit correctement : il y a un conflit ou un différend ou une incompatibilité entre lui et Séguin en ce qui a trait à ou à propos de... ; on commet un anglicisme et une impropriété quand on dit : il y un clash entre lui et Séguin au niveau de...  (Gabriel Anctil).

 

Vendredi, samedi et dimanche 11-13 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : une fête élaborée par de filous passionnés de cuisine ou par des cuisinomanes ; on commet un anglicisme en écrivant : une fête élaborée par de filous foodies (Catherine Éthier).

En français correct, on écrit un mot... français et non pas un mot anglais, par surcroît incompréhensible comme ici, lequel au demeurant semble avoir été mis là comme pour faire de l’épate : Avec les cérémoniales gencives exposant les chickets de ceux et celles qui ne disent merci qu’avec une volaille frite à la Kentucky... (Catherine Éthier).

En français correct, on écrit : à la Kentucky et un plat d’accompagnement avec un pain à l’ail ; on commet un anglicisme en écrivant : à la Kentucky et un side dish avec un pain à l’ail (Catherine Éthier).

En français correct, on écrit : de belles serviettes à la thématique florale ; on commet deux anglicismes en écrivant : un beau set de napkines à la thématique florale (Catherine Éthier).

En français correct, on écrit : en vous regardant quitter l’entrée ou l’allée privée ; on commet un anglicisme en écrivant : en vous regardant quitter le driveway (Catherine Éthier).

En français correct, on écrit : qui a plus tard eu un emploi pour le Cirque du Soleil ou qui a plus tard été recruté par le Cirque du Soleil ou qui a travaillé pour le Cirque du Soleil ou qui s’est joint au Cirque du Soleil ; on commet une impropriété en écrivant : qui a plus tard œuvré pour le Cirque du Soleil (Benoit Valois-Nadeau).

En français correct, on écrit : une poignée de mégavedettes ; on commet un anglicisme en écrivant : une poignée de mégastars (Philippe Lemelin).

En français correct, on écrit : Il y a encore une fois de fortes chances que l’émotion sera au rendez-vous ; on commet une impropriété en écrivant : L’émotion risque encore une fois d’être au rendez-vous (Mathias Marshall).

En français correct, on écrit : la dimension un peu lourde de cette série télévisée à suspense; on commet un anglicisme en écrivant : la dimension un peu lourde du thriller (Baptiste Barbe).

En français correct, on écrit : la présence de... donne du tonus ou de l’allant à la série ; on commet un anglicisme en écrivant : la présence de... donne du pep à la série (Baptiste Barbe).

En français correct, on écrit : tandis que les rythmes prennent de plus en plus de place au fil des chansons de l’album ; on commet un anglicisme en écrivant : tandis que les beats prennent de plus en plus de place au fil de l’album (Dominique Cambron-Goulet).

En français correct, on écrit : ses rythmes sont un mélange parfait de... ; on commet un anglicisme en écrivant : ses beats sont un mélange parfait de... (Alexis Bouliane).

En français correct, on écrit : mélange parfait d’inspirations jazz, de vieille école / d’ancienne école et de rap plus actuel ; on commet un anglicisme en écrivant : mélange parfait d’inspirations jazz, de old school et de rap plus actuel (Alexis Bouliane).

 

Vendredi, samedi et dimanche 11-13 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : « Ça m’inquiète... », nous a confié le maire ; on commet une impropriété en écrivant : « Ça m’inquiète... », a réagi le maire (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : la capacité d’absorption des autres chemins ou des chemins de remplacement ou des chemins de substitution ; on commet un anglicisme en écrivant : la capacité d’absorption des chemins alternatifs (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : Lorsque sa mentore en affaire, Tracey Kaufman, est décédée ; sa pensée manque de rigueur quand on écrit ; Lorsque son mentor en affaire, Tracey Kaufman, est décédée (Francis Pilon).

 

*

 

À l'émission d'actualité scientifique d'ICI Radio-Canada Première, quand il est question d’accouplement chez les insectes, tous les membres de l’équipe sont tout à coup émoustillés, l’animatrice Sophie-Andrée Blondin au premier chef. Fusent alors les hi hi hi ! et les ha ! ha ! ha ! et les petits commentaires plats. Affligeant... De plus, quand un expert scientifique prononce un terme le moindrement savant, l’animatrice s’empresse de rire, le somme d’expliquer ce que ça mange en hiver, comme pour s’excuser auprès de son auditoire (‘cachez ce sein que je ne saurais voir’), car elle tient pour acquis, on dirait, que son auditoire est composé de personnes qui n’ont pas encore l’âge de raison.

À plusieurs émissions d’ICI Radio-Canada Première, on a tellement peur de faire sérieux (on a en permanence un œil sur les cotes d’écoute) que l’on fait tout pour montrer qu’on peut parler de science tout en prononçant le moins de mots savants possible. Par ailleurs, cherche-t-on à élargir son auditoire ? On ajoute un segment « pour enfants ». Ne faut-il pas amuser l’auditoire ? On propose un jeu, « Le son de la science », qui consiste à faire entendre un bruit confus, après quoi on invite les auditeurs et les auditrices à deviner de quoi il s’agit. L’animatrice et les membres de son équipe y vont de leurs hypothèses et, alors, toute la croisière s’amuse ferme, hi hi hi ! ha ! ha ! ha ! à la suite de quoi l’animatrice explique qu’on ne donnera pas la réponse tout de suite, non, non, les petits amis (les fonfons et les fonfonettes) : restez à l’écoute, ne quittez pas l’appareil, ne changez pas de poste : la réponse sera donnée plus tard dans l’émission.

Voici une autre compilation de fautes de français que l’on peut entendre à notre radio publique, la Société Radio-Canada.

 

 

CHAPITRE 9

SAMEDI 12 MAI 2018

 

FAUT PAS CROIRE TOUT CE QU’ON DIT

On dit correctement : une très courte entrevue que j’ai faite hier avec... ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : une très courte entrevue que j’ai fait hier avec... (Michel Lacombe).

On dit correctement : comment les gouvernements peuvent remettre à leur place Google et Facebook ; sa pensée manque de rigueur quand on dit : comment les gouvernements peuvent... remettre à sa place Google et Facebook (Michel Lacombe).

On dit correctement : au point de vue affaires ou au point de vue entreprises ou au point de vue commerce ; on commet un anglicisme quand on dit : les grandes orientations au point de vue business (Guy Crevier).

On dit correctement : campagne de financement ou campagne de collecte de fonds ; on commet un anglicisme quand on dit : [les amis du Devoir] qui font des campagnes de levées de fonds (Bryan Miles).

On dit correctement : la gratuité opposée à abonnement ou la gratuité en comparaison avec l’abonnement ou la gratuité contre abonnement ; on commet un anglicisme en disant : la gratuité versus... l’abonnement (Bryan Miles).

 

LA NATURE SELON BOUCAR

On dit correctement : tu avais un objectif d’études universitaires ou un objectif didactique ; on commet un anglicisme en disant : tu avais un objectif académique (Boucar Diouf).

On dit correctement : ont appris à nous aimer tel qu’on est/était ou à nous aimer pour ce qu’on est ; on parle un charabia quand on dit : qui ont appris à nous aimer dans qui on était (Pascal Hugo).

On dit correctement : après une gageure ou à la suite d’une gageure ou par suite d’une gageure ; on commet une impropriété quand on dit : suite à une gageure avec mes amis (Pascal Hugo).

On dit correctement : dans quelque chose où moi, je brillais ou dans quelque chose où moi, je faisais bonne figure ; on fait une faute de syntaxe et on parle un charabia quand on dit : dans quelque chose que moi j’avais accès (Pascal Hugo).

On dit correctement : on remarque un grand changement chez nos abonnés ; on remarque un grand changement dans notre following, nos abonnés (Pascal Hugo).

On dit correctement : quand on crée un engouement ou une vogue ou une tendance ou quand on crée un grand mot ou une rumeur ou quand on crée un style ou quand on crée une jargonnerie ; on commet un anglicisme quand on dit : quand on crée un buzz (Nadia Seraiocco).

 

*

 

À l’émission du matin « Gravel le matin » (pendant laquelle, soit dit en passant, on accorde trop de temps au chroniqueur sportif et au chroniqueur de la circulation automobile), pour faire léger, on organise parfois un petit concours. Par ailleurs, on ne se gêne pas pour tutoyer sans vergogne des invités à qui l’on parle pourtant pour la première fois, parfois des interlocuteurs d’outre-Atlantique. À l’émission sur les livres « Plus on est de fous, plus on lit », l’animatrice Marie-Louise Arsenault - au demeurant fort compétente - s’esclaffe à tout propos et pour rien, même pendant qu’un invité lit un texte, parfois de poésie. On a par surcroît eu la mauvaise idée, dans cette émission, d’assommer l’auditoire avec des interludes tonitruants (comme dans les radios commerciales, tiens tiens !) au moment de faire le lien entre deux segments. On a même donné un titre « drôle » à l’émission (« Plus on est de fous, plus on lit » - on ne va tout de même pas prendre un titre trop intellectuel genre « Apostrophe »).

Surtout ne pas paraître trop sérieux ; un peu, si, mais pas trop (pourquoi ici songé-je encore aux cotes d’écoute ?). Pour la direction de la radio de Radio-Canada, élargir l’auditoire à tout prix a par surcroît signifié la mise en ondes de l’inqualifiable émission « La soirée est (encore) jeune », conduite par l’inqualifiable animateur Jean-Philippe Wauthier au français douteux. La direction de notre radio publique est-elle aux abois, si assoiffée de hautes cotes d’écoute pour avoir consenti à offrir à son auditoire une émission d’une telle vulgarité ? Et quelle tristesse de constater que des personnalités publiques et politiques cautionnent par leur présence cette émission de bas étage !

Voici un autre triste florilège de fautes de français extrait, ceux-ci, de nos journaux.

 

 

CHAPITRE 10

Lundi 14 mai 2018 : le MÉTRO 

 

En français correct, on écrit : maîtrisaient davantage le sens de l’à-propos ou le sens du rythme ou le sens de la chute ; on commet un anglicisme en écrivant : maîtrisaient davantage le sens du punch (Benoit Valois-Nadeau).

En français correct, on écrit : Quant aux freins... et une fois que les étriers entrent en action, on ressent peu de rétroaction ; on commet un anglicisme en écrivant : Quant aux freins... et une fois que les étriers entrent en action, on ressent peu de feedback (Mathieu St-Pierre).

 

Lundi 14 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : pour accueillir des platinistes et des spectacles ; on commet un anglicisme en écrivant : pour accueillir des DJ [disk jockey] et des spectacles (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : la terrasse sera transformée en basserie en plein air ou en jardin bavarois ; on commet un anglicisme en écrivant : la terrasse sera transformée en « beer garden » (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : d’autres espaces de cotravail ou d’autres aires communes de travail ; on commet un anglicisme en écrivant : d’autres espaces de coworking (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : le seul centre... consacré à l’étude... des végétaux marins ; on commet un anglicisme en écrivant : le seul centre... dédié à l’étude... des végétaux marins (Isabelle Huot).

En français correct, on écrit : ajouteront même les algues à leurs frappés aux fruits ; on commet un anglicisme en écrivant : ajouteront même les algues à leurs smoothies (Isabelle Huot).

En français correct, on écrit : Adoptez l’attitude du mentor face aux autres ou Agissez comme un mentor pour les autres ; on commet un anglicisme en écrivant : Positionnez-vous comme un mentor pour les autres (Raphaël Bertignac).

 

Mardi 15 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : un record, l’an dernier, au chapitre du transport de marchandises ou en ce qui touche le transport de marchandises ; on commet un anglicisme en écrivant : un record, l’an dernier, en termes de transport de marchandises (Philippe Lemelin).

En français correct, on écrit : la jeune fille a été vue... dans la rue Jolicoeur ; on commet un anglicisme en écrivant : la jeune fille a été vue... sur la rue Jolicoeur (le MÉTRO).

En français correct, on écrit : la publication de mon premier papier bardé d’éloges et accueilli favorablement ou ayant fait bonne impression chez plusieurs ; on commet une impropriété en écrivant : la publication de mon premier papier bardé d’éloges et persillé de belles impressions (Sylvain Ménard).

En français correct, on écrit : mais un huitième de succès au bout du compte ou à la fin ou tout bien considéré ; on commet une impropriété en écrivant : mais un huitième de succès au final (Sylvain Ménard).

En français correct, on écrit : J’ai exulté ou J’ai exulté ou J’ai sauté au plafond ou J’ai nagé dans la joie ; on commet un anglicisme en écrivant : J’ai trippé (Sylvain Ménard).

 

Mardi 15 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : son ex-directeur général... conclut que cela n’avait pas de sens ; on commet une faute d’orthographe en écrivant : son ex-directeur général... conclue que cela n’avait pas de sens (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : parce que c’est trop loin et qu’il y a trop de circulation ; on commet un anglicisme en écrivant : parce que c’est trop loin et qu’il y a trop de trafic (Sarah Daoust-Braun).

 

Mercredi 16 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : « Bénédiction ou malédiction ? Les quelques curieux qui ont essayé la toilette sont divisés sur la question ou sont en désaccord sur la question ou ne s’accordent pas » ; on commet une impropriété en écrivant : « Bénédiction ou malédiction ? Les quelques curieux qui ont essayé la toilette sont divisés » (Mathias Marshal).

En français correct, on écrit : Aidée de l’organisme Sac-à-dos, son équipe parcourra les sites ; on commet une faute d’orthographe en écrivant : Aidé de l’organisme Sac-à-dos, son équipe parcourra les sites (Mathias Marshall).

En français correct, on écrit : « T’es connu ? Parfait ou Super. Mais... » ; on commet un anglicisme en écrivant : « T’es connu ? Good » (Frédéric Bérard).

En français correct, on écrit : Voilà où en est notre démocratie : vouloir être célèbre pour être célèbre ou célèbre pour le seul fait d’être célèbre ; on commet un anglicisme en écrivant : Voilà où en est notre démocratie. Famous for being famous (Frédéric Bérard).

En français correct, on écrit : Faut pas se prendre pour un 7up éventé ou sans bulles ou fade ; on commet un anglicisme en écrivant : Faut pas se prendre pour un 7up flat (Frédéric Bérard).

En français correct, on écrit : un jeu-questionnaire ou un jeu-concours pour déterminer le voyage en solo qui vous ressemble le plus ; on commet un anglicisme en écrivant : un quiz pour déterminer le voyage en solo qui vous ressemble le plus (Virginie Landry).

En français correct, on écrit : faire tout le temps la nouba ou la fête ou la noce ou la java ou des parties de plaisir ; on commet un anglicisme en écrivant : faire le party (Virginie Landry).

 

Mercredi 16 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : Un boulot payant ou une spécialité payante ou un emploi payant ou un métier lucratif ou un poste lucratif ; on commet un anglicisme en écrivant : Une job payante (Simon Delisle).

En français correct, on écrit : Je retournerais chez moi dans ma camionnette ; on commet un anglicisme en écrivant : Je retournerais chez moi dans mon pick-up (Simon Deslile).

En français correct, on écrit : Un amphithéâtre à ciel ouvert dont la construction se terminera en décembre ou se poursuivra jusqu’en décembre ; on commet une faute de grammaire en écrivant : Un amphithéâtre à ciel ouvert est... en construction... jusqu’en décembre (Sarah Daoust-Braun).

 

*

 

Il me semble que les responsables de la réalisation d’émissions à ICI Radio-Canada Première devraient avoir le souci de ne jamais nous faire entendre en même temps deux enregistrements, par exemple, celui de propos en anglais d’une personne qu’on a interviewée et celui de la traduction. On a peine à se concentrer sur les mots de l’interprète, vu qu’on entend en même temps parler l’autre interlocuteur. Il conviendrait, également, de ne pas doubler des propos lus à la radio d’une trame musicale : ça aussi, ça nous empêche de nous concentrer sur les propos qu’on nous donne à entendre. Les mots en soi se tiennent tout seuls : il ne faut pas les considérer comme incapables d’attirer notre tentation et se croire obligé de leur adjoindre une béquille musicale.

Il y a encore à corriger cette façon de faire consistant à nous faire entendre trop souvent les mêmes « cassettes » de nouvelles : il arrive, en effet, que pendant trois jours, voire davantage, on nous fasse entendre les mêmes enregistrements du topo d’un ou d’une journaliste sur un thème ou sur un autre, et ce, plusieurs fois par jour. Du réchauffé, des resucées. Ça donne l’impression qu’on est contraint de faire du remplissage, faute de moyens financiers pour embaucher du personnel supplémentaire - ce qui est probablement le cas - lequel personnel, lui, pourrait aller chercher des informations sur de nouveaux sujets : les régions du Québec ne sont-elles pas nombreuses et vaste n’est-elle pas la planète, nom d’une pipe ! Il y a tellement de sujets non couverts qui mériteraient de l’être ! Enfin, pourquoi ne pas remplacer l’animateur de l’émission « Info midi », Michel C. Auger, par un autre qui sache mieux s’exprimer en français, et dont l’anglicisme fétiche est « le diable est dans les détails » ?

Ci-dessous un autre relevé d’anglicismes et d’impropriétés que l’on peut lire dans nos journaux.

 

 

CHAPITRE 11

Jeudi 17 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : Cet événement annuel vise à commémorer la mémoire des cyclistes décédés ; on commet un anglicisme en écrivant : Cet événement annuel dédié aux cyclistes décédés (Josie Desmarais).

 

Jeudi 17-21 mai 2018 : le 24H Montréal

En français correct, on écrit : Une solution de substitution ou un choix de remplacement [des autobus] qui fait presque doubler le temps de trajet ; on commet un anglicisme en écrivant : Une alternative qui fait presque doubler le temps de trajet (Zacharie Goudreault).

En français correct, on écrit : Elle a ensuite été pendant quatre ans vice-présidence-directrice d’Air France ; on commet une incongruité [faire le saut pendant quatre ans n’a pas de sens] et un anglicisme en écrivant : Elle a ensuite fait le saut pendant quatre ans à la vice-présidence exécutive d’Air France (Sarah Daoust-Braun).

En français correct, on écrit : Les étudiants... pourront bientôt bénéficier de plus de protection dans leur milieu de travail ; on commet une impropriété en écrivant : Les étudiants... risquent de bénéficier bientôt de plus de protection dans leur milieu de travail (Véronique Demers).

En français correct, on écrit : Les étudiants ont dénoncé ou ont déploré le fait qu’en plus de ne pas être payés pendant leur stage, ils devaient... ; on commet une faute de syntaxe et on écrit dans un charabia en couchant sur papier les mots suivants : Les étudiants ont revendiqué sur le fait qu’en plus de ne pas être payés pendant leur stage, ils devaient... (Véronique Demers).

En français correct, on écrit : pendant leur stage... se procurer... une panoplie d’outils ou une grande quantité de matériel ; on commet une impropriété en écrivant : pendant leur stage... se procurer... une panoplie de matériel (Véronique Demers).

En français correct, on écrit : mettez sur papier les noms des compétences ou dressez la liste des compétences que vous souhaiteriez approfondir au cours de ce stage ; sa pensée manque de rigueur quand on écrit : mettez sur papier les compétences que vous souhaiteriez approfondir au cours de ce stage (Steve Proulx).

En français correct, on écrit : [stage] Vous avez... une entreprise intéressée à vous accueillir ?... lors de votre passage chez elle ; sa pensée manque de rigueur quand on écrit : Vous avez... une entreprise intéressée à vous accueillir ?... lors de votre passage chez eux (Steve Proulx).

En français correct, on écrit : La brasserie japonaise la plus en vogue ou la plus branchée ou la plus courue ou la plus tendance de Montréal ; on commet un anglicisme en écrivant : La brasserie japonaise la plus in de Montréal (Anne-Lovely Étienne).

 

Vendredi 18 au lundi 21 mai 2018 : le MÉTRO 

En français correct, on écrit : le mouvement exhorte la mairesse... à faire une demande ; on commet une faute de syntaxe en écrivant : le mouvement exhorte la mairesse... de faire une demande (Simon Mauvieux).

En français correct, on écrit : Je carbure... aux J’aime et aux commentaires ; on commet un anglicisme en écrivant : Je carbure... aux likes et aux commentaires (Antoine Ross Trempe).

En français correct, on écrit : la Grande Terrasse rouge rue St-Denis ; on commet un anglicisme en écrivant : la Grande Terrasse rouge sur la rue St-Denis (Charlotte Lopez).

En français correct, on écrit : réaliser en cinq étapes leur émoji personnalisé ; on commet un anglicisme quand on omet l’accent aigue et qu’on écrit : réaliser en cinq étapes leur emoji personnalisé (Charlotte Lopez).

 

*

 

Comme cela se produit ailleurs, hélas, sur le site internet de la radio de Radio-Canada on ne se résout pas à l’idée de montrer des photos non truquées de ses vedettes. Que ces vedettes soient jeunes ou vieilles, qu’elles aient 25 ans ou 70 ans, elles ont toutes la même peau lisse (un copier-coller de peau) et, comme de bien entendu, leur visage n’est marqué d’aucune ride. Il sied, à notre époque, de cacher le vieillir (ainsi que les vieux et les vieilles, au demeurant), il faut nier la vieillesse, il faut donner les apparences de la jeunesse à tous et à toutes. Alors, la Société Radio-Canada, en plus de ne pas supporter un ton sérieux de la part des animateurs et des animatrices de ses émissions radiophoniques, ne supportent pas le vrai ou l’authentique du visage de ses étoilettes : elle nous donne à voir du faux, de l’artifice, de la forgerie en te vous plaquant sur leur figure de la peau de bébé. Lamentable.

Parfaisons maintenant cet inventaire de fautes de français trop nombreuses dans nos médias, cette fois en examinant la langue écrite des journalistes, des chroniqueurs et des chroniqueuses d'un numéro du Journal de Montréal.

 

 

CHAPITRE 12

Dimanche 20 mai 2018 : LE JOURNAL DE MONTRÉAL 

En français correct, on écrit : la vedette de Rear Windows d’Alfred Hitchcock ; on commet un anglicisme en écrivant la star de Rear Windows d’Alfred Hitchcock (Richard Martineau).

En français correct, on écrit : un monde tellement fluide qu’il est rendu à remettre en question ou à mettre en doute l’existence même des genres ; on commet un anglicisme en écrivant : un monde tellement fluide qu’il est rendu à questionner l’existence même des genres (Richard Martineau).

En français correct, on écrit : un appel fait par le premier ministre lui-même a permis... ; on commet un anglicisme en écrivant : un appel logé par le premier ministre lui-même a permis... (Rémi Nadeau).

En français correct, on écrit : des insinuations... voulant que ou selon lesquelles le patron Pierre Karl Péladeau tire les ficelles ; on commet un anglicisme en écrivant : des insinuations... à l’effet que le patron Pierre Karl Péladeau tire les ficelles (Rémi Nadeau).

En français correct, on écrit : Pour donner du tonus à son système immunitaire ou pour dynamiser son système immunitaire ; on commet un anglicisme en écrivant : Pour booster son système immunitaire (Marie-France Bornais).

En français correct, on écrit : [Horoscope] La Lune se trouve dans l’univers de la vie sociale et du monde du spectacle ou de l’industrie du divertissement ; on commet un anglicisme en écrivant : La Lune se trouve dans l’univers de la vie sociale et du showbiz (Marie-Hélène Meunier).

En français correct, on écrit : des reportages consacrés aux jeunes athlètes ; on commet un anglicisme en écrivant : des reportages dédiés aux jeunes athlètes (Caroline Généreux).

En français correct, on n’écrit pas ce cette manière, car ce faisant, on écrit dans un charabia : « La foule, qui n’a pas été annoncée, mais qui était plutôt clairsemée... a tout vu pour être accrochée » (Stéphane Cadorette).

En français correct, on écrit : [Rodéo] Chacun des 20 cavaliers ou des 20 participants devait résister aux soubresauts du taureau pendant les huit secondes prescrites ; on commet un anglicisme en écrivant : Chacun des 20 riders devait résister aux soubresauts du taureau pendant les huit secondes prescrites (Stéphane Cadorette).

En français correct, on écrit : (Hockey) a ajouté l’entraîneur, conscient qu’une victoire procure... ; on commet un anglicisme en écrivant : a ajouté le coach, conscient qu’une victoire procure... (Mario Morissette).

En français correct, on écrit : des amateurs ou des adeptes de Montréal se sont précipités sur lui ; on commet un anglicisme en écrivant : des fans de Montréal se sont garrochés sur lui (Réjean Tremblay).

En français correct, on écrit : Un spectacle québécois à Toronto ou une prestation québécoise à Toronto ; on commet un anglicisme en écrivant : Un show québécois à Toronto (Réjean Tremblay).

En français correct, on écrit : l’excellente position des journalistes québécois sur le parquet ; on commet un anglicisme en écrivant : l’excellente position des journalistes québécois sur le plancher (Réjean Tremblay).

En français correct, on écrit : Pas de Jean-Marc, pas de prestige ou pas d’éclat ou pas de magnétisme ou pas de splendeur. C’est la règle ; on commet un anglicisme en écrivant : Pas de Jean-Marc, pas de glamour. C’est la règle Réjean Tremblay).

En français correct, on écrit : Avec les billets de faveur, on pensait avoir une foule ; on commet un anglicisme en écrivant : Avec les billets de courtoisie, on pensait avoir une foule (Réjean Tremblay).

En français correct, on écrit : [Boxe] et il avait suivi tous les combats, installé aux premières loges ou à proximité du ring ou tout près de l’arène ; on commet un anglicisme en écrivant : et il avait suivi tous les combats du ringside (Réjean Tremblay).

 

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CONCLUSION

 

Lequel des deux monstres faut-il craindre le plus ? Charybde ou Scylla ? Laquelle des deux sortes de fautes est le plus à déplorer ? La faute de vocabulaire ou la faute de syntaxe ? Des spécialistes de la question nous disent que c’est sans doute la faute de syntaxe, que si les structures des phrases utilisées par un grand nombre de locuteurs d’une langue donnée sont fautives, on est justifié d’en inférer que la langue concernée est en fort mauvais état. Or, de telles fautes sont très fréquemment commises par nombre de nos élites dont on entend les propos à la radio et par nombre de journalistes, chroniqueurs et chroniqueuses écrivant dans nos journaux. Sur ce chapitre, le conseil de Boileau cité en exergue me semble fort approprié pour expliquer comment il se fait qu’un si grand nombre de nos élites parsèment leurs propos d'un si grand nombre d’anglicismes et de fautes de syntaxe : elles ne savent pas structurer correctement leur pensée, la formulation de leur pensée manque de rigueur (il arrive, par exemple, que l’on parle de certaines institutions et que dans la phrase suivante on dise à leur propos : « ils ont décidé »). Il me semble manifeste que cela est dû principalement, en effet, au fait que nos élites n’arrivent pas à bien concevoir les idées qu’elles veulent exprimer.

J’ai par ailleurs remarqué qu’à ICI Radio-Canada Première, les jeunes chroniqueuses et les jeunes chroniqueurs, ainsi que de jeunes personnes invitées commettent encore plus de fautes que leurs aînés, ce qui n’a rien pour rendre optimistes ceux et celles qui se préoccupent de la qualité du français écrit et parlé au Québec. Plusieurs d’entre eux et d’entre elles me donnent d’ailleurs l’impression d’assumer leur franglais, de trouver normal de ponctuer leurs propos de termes anglais, de n’éprouver aucune gêne à parler en public une langue négligée, truffée de fautes de syntaxe et d’anglicismes, par exemple : coulé dans le béton, être là pour rester, être dans l'eau chaude, être dans l'eau bouillante, donner une bonne main d'applaudissements, focusser, avoir des dents, au meilleur de ma connaissance...

J’ajoute ici que la lectrice de nouvelles Johanne Prince et la journaliste Chantal Srivastava font bien leur boulot, certes, mais qu’elles auraient intérêt à vérifier où doivent se faire les accents toniques en français : « Lorsqu’un mot est employé seul, l’accent tombe sur la dernière syllabe. Dans un énoncé, cependant, les mots sont répartis en groupes formant une unité syntaxique et sémantique (ou de sens), c’est-à-dire en syntagmes. L’accent principal est alors sur la dernière syllabe de chaque syntagme, éventuellement en alternance avec des accents secondaires, moins marqués, tombant sur la dernière syllabe de certains mots » - Oqlf. Par conséquent, elles ne devraient pas prononcer, par exemple : « nous allons vous parler des Étoiles » ou « c’est ce qu’a Affirmé le PREmier ministre du CAnada ».

Ce qui est particulièrement déprimant, quand on porte son attention sur la qualité de la langue parlée et écrite au Québec, c’est que ce sont avant tout des francophones qui anglicisent la langue de leurs compatriotes francophones. Ce sont nos élites francophones qui anglicisent notre vocabulaire, qui impunément anglicisent notre parlure. Trop souvent, toutes ces personnes nous transmettent de l’information, tant dans les médias écrits que parlés, en donnant la priorité à une multitude de termes anglais au détriment des termes français. Par paresse. Par manque de professionnalisme. Faute de comprendre les responsabilités qui sont les leurs. Ce sont également les dirigeants et les dirigeantes que nous avons élus qui contribuent à angliciser notre langue, vu qu’ils n’ont pas le courage de faire une promotion adéquate de la langue française au Québec : les membres du gouvernement ont un œil sur les sondages, comme d’autres sur les cotes d’écoute... Des fois, je me dis qu’il doit y avoir un lien entre ce non-respect de notre propre langue maternelle, de la langue de nos ancêtres - lequel irrespect est en même temps un non-respect de soi-même -, et notre pusillanimité qui nous conduit à refuser de prendre notre destin en main, soit de faire du Québec un pays indépendant.

Voici maintenant, pour conclure cet ouvrage, un texte qu’on a intérêt à méditer (les caractères en gras sont de moi). Il s’agit d’extraits de : « Maîtriser la langue pour assurer son avenir », avis du Conseil de la langue française  à la ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française (1998), avis dont j’ai fait mention plus haut.

« Le Conseil entend, dans le présent avis, proposer trois objectifs : assurer à tous les citoyens, par l'entremise de l'école, la maîtrise d'une langue correcte; veiller à l'usage d'une langue correcte dans le champ public, et en particulier dans le monde des médias; enfin, voir à ce que l'Administration publique use d'une langue correcte. LA FORMATION DES COMMUNICATEURS. La principale cause des problèmes de qualité de la langue dans les médias résiderait dans l'insuffisance de la formation linguistique des communicateurs. « La formation professionnelle des journalistes et des agents de communication ne fait pas une place suffisante à la correction linguistique. Quand nous recrutons un nouvel employé, tout, ou à peu près, est à faire pour lui donner une maîtrise satisfaisante de sa langue » (Robert Dubuc).

Les candidats, à leur arrivée à l'université, devraient avoir déjà acquis une bonne maîtrise du français. On s'entend pour constater que, chez plusieurs étudiants, il y a non seulement un problème de langue, mais aussi un problème d'organisation de la pensée qui se manifeste dans une mauvaise construction de phrases et une mauvaise structuration des paragraphes.

Il serait utile de mettre à jour l'enquête de Claude Rochette (et collab.) de 1984 sur la phonétique des animateurs et présentateurs de la radio et de la télévision. Mais il serait encore plus urgent d'étudier les autres aspects de leur langue, en particulier leur respect des règles de grammaire et de syntaxe, leur vocabulaire et leurs anglicismes.

RECOMMANDATIONS. Le Conseil de la langue française recommande de faire en sorte que la qualité de l'expression, écrite ou orale selon le cas, soit un critère déterminant lors du recrutement des communicateurs. Dans les émissions d'affaires publiques, il est indispensable que l'on utilise une langue correcte; or, la meilleure façon d'atteindre cet objectif est de recruter du personnel ayant une maîtrise supérieure du français. Le Conseil de la langue française recommande que l'on améliore la formation des communicateurs et que les programmes de communication, spécialement les programmes de journalisme, assurent la maîtrise d'un niveau supérieur de français. Enfin, pour le personnel déjà en place et qui présenterait des insuffisances linguistiques, le Conseil de la langue française recommande qu'on lui offre la possibilité d'acquérir le niveau requis de connaissance de la langue correcte. Il faudrait prévoir des programmes de recyclage ou de perfectionnement pour journalistes dans les universités ou les cégeps. Ces cours pourraient être offerts à ceux et celles dont un test linguistique aurait démontré les insuffisances ».

 

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