Ce que les débats taisent, au profit du complexe militaro-industriel

2019/10/15 | Par Pierre Jasmin

Voici un graphique du Receveur général du Canada publié par la Voix des Femmes (merci à Tamara Lorincz et à Janis Alton) : il montre là où nos élus libéraux et conservateurs ont prioritairement investi (gaspillé) sous la pression du complexe militaro-médiatico-industriel aux mains des riches 1%.

Qui menace davantage la sécurité du Canada? Une invasion armée ou le climat déréglé? L’écart abyssal que montre ce graphique entre la sécurité environnementale et le militarisme se répète dans une forme aggravée aux États-Unis et dans à peu près tous les pays du monde, sauf de rares exceptions tels le Costa Rica, le Bhoutan ou l’Islande.

C’est un sujet qu’aucun des « leaders » fédéraux canadiens ayant une chance de gouverner mardi le 22 octobre n’a eu le courage d’aborder. Un bon point à Elizabeth May qui a confronté ces escrocs (« comment osez-vous? ») et tenté, coupée par le présentateur radio-canadien, d’aborder le sujet des traités internationaux biaisés, par exemple celui que la Chine a extorqué de Harper[i] mettant en danger notre environnement menacé par le pipeline TransMountain.

Aucune question nucléaire dans les trois débats :

- ni les bombes atomiques de l’OTAN et de neuf pays que le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires attaque courageusement avec la sortie unique de la Conférence des Évêques Canadiens le 26 septembre dernier (boudée par les médias) mais torpillé par le Canada de Trudeau qui, comme Harper avant lui, renie l’ONU[ii];

- ni le nucléaire civil où Trudeau a sacrifié sa ministre de la Justice autochtone Jody Wilson-Raybould parce qu’elle mettait le nez dans une compagnie, SNC-Lavalin, qui avait obtenu le monopole nucléaire par Harper et qui veut construire à Chalk River un dépôt dangereux de déchets nucléaires toxiques à côté d’une rivière approvisionnant Ottawa et Montréal en « eau potable ».

 Bref, le vice-président des Artistes pour la Paix André Jacob peut bien dénoncer que LA PAIX a été évacuée des trois débats électoraux.[iii]