Mort d’un enfant autochtone de deux ans lors d’une intervention de la DPJ

2020/03/31 | Par CAAL

Le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL) tient à exprimer ses plus sincères condoléances à la famille, qui a soudainement et tragiquement perdu leur jeune enfant. Le CAAL tient à dénoncer l’inaction des systèmes publiques qui a engendré le décès d’un bambin de 2 ans.

Depuis plusieurs années déjà, différentes études ont mis l’emphase sur la surreprésentation des enfants autochtones dans le système de la protection de la jeunesse, et ce, à toutes les étapes du processus de prise en charge. Malgré les nombreuses recommandations émises en Commissions d’enquêtes, en Commissions parlementaires et directement au ministère de la Santé et Services sociaux, aucun changement significatif en termes de mesures de prévention, d’accompagnement et de soutien aux familles autochtones dans les villes du Québec n’a été considéré.

Cela fait plusieurs années que le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière tente de sensibiliser les gouvernements sur les enjeux de pauvreté des familles autochtones en milieu urbain. L’inaction volontaire au nom de différents prétextes politiques, est responsable de nombreux traumatismes intergénérationnels ou dans ce cas, de la perte d’une vie humaine.

Aujourd’hui, il est temps de passer à l’action. Nous avons perdu un enfant. Il est décédé par faute de moyens, mais surtout, par faute d’un système inadéquat.

La plus grande préoccupation du CAAL depuis le début de la crise du COVID-19, sont les enfants et les femmes autochtones vivant dans des contextes difficiles en cette période de confinement. Ce qui signifie des appartements surpeuplés, des familles à faible revenu souvent sous scolarisé et de l’instabilité familiale. Il ne faut pas oublier qu’il y avait un avant, qu’il y a un pendant et qu’il y aura un après à cette crise sanitaire. Les contrecoups de cette inertie seront aux frais de ces familles, sur plusieurs années.

L’isolation sociale est une réalité quotidienne des familles autochtones en milieu urbain. Les mesures de confinement augmentent considérablement les facteurs de risques. Il nous est impératif de prendre soin des personnes les plus vulnérables dans notre communauté et nous serons toujours présents pour les représenter.

Le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière a pour mission d’améliorer la condition de vie des Autochtones en offrant plusieurs services de soutien, d’accompagnement, d’information à travers des programmes spécialement conçus pour les familles autochtones vivant, ou de passage, dans la région de Lanaudière.