Campagne pour la paix et la solidarité

2020/05/11 | Par Pierre Jasmin

L’auteur est membre des Artistes pour la paix

Justin Trudeau est resté insensible à l’appel de cessez-le-feu du Secrétaire Général des Nations-Unies Antonio Guterres, sans doute préoccupé des souffrances de dix-neuf pays affectés par des sanctions économiques canadiennes en cette période de COVID-19.

Trois précédentes déclarations ne l’ont pas fait bouger : sur le site des Artistes pour la Paix, vous pouvez retrouver la lettre du Groupe des 78 datant du 10 avril, puis notre lettre à M. Trudeau signée par CENT canadiens à partir d’un texte de la coalition Hamilton Stop the War (qui l’a modifiée à notre suggestion le 13 avril) et enfin notre lettre du 5 mai au Ministre des Affaires étrangères que l’aut’journal a publiée.


Propagande d’Ottawa anti Maduro en janvier 2020

La semaine dernière a connu l’échec lamentable d’une tentative de style Baie des Cochons contre le Venezuela par des mercenaires mal dirigés puis reniés par un Canadien français établi en Floride du nom de Jordan Goudreau : lisez à ce sujet l’excellent reportage de Pressenza (Guaidó et l’opération militaire ratée contre le Venezuela : une histoire de trahison et de corruption financière). Voilà à nouveau démontrée l’incompétence du « président désigné » par les pays de l’OTAN reçu en grande pompe par le Premier ministre Trudeau en janvier dernier à Ottawa.

Soyons nombreux à l’inciter plutôt à être sensible aux privations d’un peuple à qui les États-Unis volent le pétrole et qu’ils soumettent à un blocus qui a déjà contribué à envoyer en exil plus de deux millions de ses citoyens affamés.

C’est pourquoi nous faisons une quatrième tentative, toujours à l’égide de l’ONU et de l’Organisation Mondiale de la Santé, pour que Trudeau lève ses sanctions économiques injustes, selon un texte adopté par le Comité pour la paix en Amérique latine, Québec, appuyé par le Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert, la CASA latino-américaine de Québec, le Collectif Éducaction, le Comité pour les droits humains, le Comité Québec-Brésil, le Comité de solidarité avec le Chili, le Comité d’amitié avec Cuba, le Centre chilien Pablo-Neruda avec l’adhésion des Artistes pour la paix, du Réseau des intellectuels, des artistes et des mouvements sociaux pour la défense de l’humanité, REDH, chapitre du Québec, la Fondation Salvador Allende de Montréal et le Mouvement Québécois pour la Paix. Plusieurs personnalités ont adhéré et d’autres adhéreront pendant la campagne

POUR SIGNER LA DÉCLARATION :  http://chng.it/Wk7fsDp5MV
 

CAMPAGNE POUR LA PAIX ET LA SOLIDARITÉ

Comme l’ont exigé Antonio Gutérres, Secrétaire Général des Nations Unies, et le pape François qui exhortent à une levée « des sanctions internationales qui empêchent les pays qui en font l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens » et « à une réduction ou une suppression de la dette des pays les plus pauvres », c’est le temps de travailler ensemble contre le COVID-19 qui menace et affecte l’ensemble de l’humanité. Il y a urgence d’une véritable coopération internationale à l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé pour éradiquer ce virus de la surface de la Terre et prémunir d'autres pandémies en repensant nos modes de production et de consommation, autant à l'échelle locale que mondiale. « Ce que la catastrophe sanitaire montre à l’évidence, c’est que nous ne sommes pas plus forts que le système de santé le plus faible. La solidarité mondiale n’est pas seulement un impératif moral, elle est dans l’intérêt de toutes et tous, » a déclaré M. Gutérres. Sinon, nous sommes condamnés à revivre cette calamité, le virus ayant la possibilité de muter à travers sa propagation planétaire. Nul n’étant à l’abri, nous devons déployer une véritable solidarité internationale avec les nations moins favorisées, basée sur la responsabilité mutuelle que nous avons les uns envers les autres, en particulier les femmes et les vieillards plus vulnérables, de ne pas nous laisser guider par des gains sans considération éthique et environnementale.

Cette campagne a pour objectif de promouvoir la paix et la solidarité dans les Amériques et de s’opposer à la décision du gouvernement Trump de déployer une flotte militaire auprès des côtes du Venezuela, sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue. Dans les faits et selon les propres documents du Département d’État, plus de 80% de la drogue destinée au marché américain provient de la Colombie, où des membres du gouvernement actuel ont des relations connues avec les réseaux de trafiquants. En ce temps de pandémie, l’embargo et le blocus décrétés par le gouvernement américain équivalent à un acte de guerre immoral et peuvent avoir des effets génocidaires, alors que le gouvernement des États-Unis devrait concentrer ses efforts à mieux traiter la grave crise sanitaire et sociale que vit ce grand pays, au lieu de dépenser ses efforts et ses moyens financiers pour attaquer des populations.

Nous dénonçons aussi les stratégies pernicieuses du groupe de Lima, dont fait partie le Canada, qui déstabilisent les sociétés cubaine et vénézuélienne et autres par le biais de sanctions et de blocages qui empêchent des pays de se procurer les aliments, les médicaments et les produits de base nécessaires à la vie quotidienne. Ces mesures inhumaines provoquent des souffrances et des morts. Tout comme nous le montre l’exemple héroïque des médecins et des infirmières cubains solidaires avec les peuples du monde au péril de leur vie, nous sommes pour la défense de la Vie, celle de tous les êtres vivants et de notre mère la Terre, la« Pachamama ». C’est pourquoi nous disons ensemble :

#NONauxGuerres, #LesSanctionsTuent, #SolidaritéEntrePeuples

 

Crédit photo : Reuter