La pratique de l'oisiveté

2020/05/14 | Par Julien Beauregard

Les règles ont changé: l'oisiveté est à la mode, quoi qu'on n'a pas vraiment le choix. Pour certains que le destin a condamnés à domicile, leur vie a été dictée par l'attente au cours des deux derniers mois.

Dans les médias, bien évidemment, on ne parle que de ça, car, bien sûr, les règles ont changé. Le nouveau paradigme est analysé sous tous les angles, selon les champs d'intérêts des journalistes ou des chroniqueurs.

Du côté de la culture, on fait preuve d'imagination pour remplir le mandat de produire du contenu médiatique. Odile Tremblay dans le Devoir et Michel Coulombe à Radio-Canada recyclent les classiques du cinéma.

Faut-il en rire ou en pleurer? Dites-vous que les journalistes sportifs doivent en baver depuis bientôt deux mois. Par exemple, Jean Dion du Devoir s'affaire maintenant dans la section des mots croisés. À RDS, c'est l'hécatombe. On y rediffuse plus que jamais du contenu pour les nostalgiques: les fameux matchs des Nordiques de Québec et le Défi Mini-Putt.

Il a beaucoup été relaté que l'oisiveté n'est cependant pas synonyme de performance en ces temps incertains. Une majorité ne s'est pas vanté d'avoir enfin réglé son sort à la Recherche du temps perdu qui accumule la poussière dans la bibliothèque. L'anxiété croissante est-elle en cause? Surement qu'elle y contribue.

Bien qu'ils aient tout le temps devant eux, beaucoup de créateurs avouent être sclérosés. En même temps, si tout ce qu'ils trouveraient à faire est de parler du Grand Confinement, il y aurait certainement rien de bon qui en ressortirait. Souvenons-nous que beaucoup d'ɶuvres ont été composées durant le Printemps érable, concernant le Printemps érable. Y en a-t-il vraiment une qui passera à l'histoire?

Certains occupent leurs jours avec la télé ou la radio allumée en permanence, comme s'ils vivaient dans une salle de presse. Mais entendre sans arrêt le sujet d'actualité qui a forcé notre confinement peut s'avérer lassant, voire stressant. Alors, la tentation de garnir les coffres de Netflix ou Disney semble tout naturel afin de se laisser avaler tout rond dans leur catalogue de films, de séries télé et de documentaires.

Consommer local

Alors que la récession nous guette, que l'économie québécoise est en chute libre, que le chômage grimpe en flèche, il faut se soutenir collectivement et acheter local, plus que jamais. Pour être conséquent, on remplacera donc Netflix par Tou.tv de Radio-Canada, Illico de Vidéotron ou peut-être même Crave de Bell.

Malgré la fermeture des salles de cinéma, il demeure possible, grâce à la vidéo sur demande (VSD), de voir des films qui auraient dû être en salle en ce moment. Pour en apprendre davantage, consultez les sites du Cinéma Moderne ou du Cinéma du Parc.

Sinon, on peut retrouver sur le site du Regroupement des Distributeurs Indépendants de Films du Québec (RDIFQ) les titres parus récemment ou qui devaient paraître. Les films sont présentés avec un lien vers une plateforme de diffusion payante.

Les sites web de certains théâtres diffusent librement la captation de certaines pièces, comme Je ne te savais pas poète à l'Espace libre ou Tartuffe de Molière au Théâtre du Nouveau Monde. Autrement, le site de Radio-Canada contient des versions audiophoniques de pièces comme J'aime Hydro, Mademoiselle Julie ou Encore une fois si vous permettez.

Radio-Canada héberge également des spectacles d'humour, des livres audios et autres balados. On peut également employer la nouvelle application OHdio pour accéder à tout ce contenu.

Si l'application Qub radio de Vidéotron ne contient pas autant de contenu culturel, sa toute nouvelle Qub musique est prometteuse en constituant des listes de lecture comme le fait Spotify. Mais à la différence de ce dernier, il met le contenu québécois à l'honneur. Ce n'est pas Spotify qui mettrait à l'honneur le métal québécois dans une même liste de lecture! On souhaite évidemment que la rétribution aux artistes soit plus généreuse que le fait Spotify actuellement. L'accès à la plateforme est gratuit jusqu'en août.

Enfin, n'oublions pas que malgré la fermeture des bibliothèques publiques, le prêt numérique est toujours accessible, dans la mesure où votre bibliothèque locale participe à ce service. Par contre, pour les non-initiés, une première expérience avec ce service est souvent difficile. Il est alors peut-être plus simple d'encourager une librairie indépendante comme il s'en trouve sur la plateforme d'achat en ligne des librairies indépendantes du Québec.


Liens utiles :

Théâtre
TNM: https://tnm.qc.ca/tnm-sur-le-web
Espace Libre: http://espacelibre.qc.ca/

Cinéma
Cinéma du Parc: https://cinemaduparc.com/
Cinéma moderne: https://www.cinemamoderne.com/
Regroupement des Distributeurs Indépendants de Films du Québec: https://www.rdifq.ca/

Audio
Radio-Canada: https://ici.radio-canada.ca/premiere/balados
(ou passez par l'application OHdio sur l'Appstore ou Google Play)
Qub musique: https://musique.qub.ca/ (gratuit jusqu'en aout)

Lecture
Bibliothèque numérique: http://www.pretnumerique.ca/
Les libraires: https://www.leslibraires.ca/

 

 

Crédit photo : canva.com / Ilona Titova