Rectitude politique, Québec bashing et racialisme se déconfinent

2020/06/10 | Par Gilles Simard

La pandémie sévissant, on a pu pendant quelques temps mettre un couvercle sur l’assommante joute partisane, les débats politiques stériles et les mesquineries de toutes sortes.

Hélas, et sans surprise, ça n’aura pas été trop long avant que ces horripilants chancres ne réapparaissent dans le visage politique québécois et canadien.

Et, en filigrane, aussi détestable et envahissante qu’une renouée japonaise dans un potager, est revenue aussi la rectitude politique, avec son florilège de bien-pensance, de moraline et de culture woke, une culture bichonnée et jardinée à souhait par nos social justice warriors de partout.

Mais que diable ! Où irions-nous donc sans pareilles bonnes âmes pour éveiller nos médiocres consciences ?!

 

Réécrire l’histoire …

Ainsi, dans le giron de cette rectitude (hélas) bien trop souvent à gauche, il y a toutes ces personnes bien intentionnées qui se sont récemment senties obligées de réécrire l’histoire pour mieux faire passer leur idéologie diversitaire, inclusive ou multiculturelle (choisissez votre terme !).

Citons d’abord la mairesse de Montréal, Valérie Plante, celle-là même qui voulait (l’an passé) faire de la Saint-Jean-Baptiste la Fête du Solstice d’été, et qui cette fois a réussi à célébrer l’anniversaire de fondation de Montréal (17 mai) en parlant de l’apport de tout le monde, sauf de ses authentiques fondateurs-ices, les Jeanne Mance, Maisonneuve et autres colons venus de France.

Vous imaginez vous Régis Labeaume célébrant l’anniversaire de Québec sans parler de Samuel de Champlain ? Chapeau madame la mairesse, and God bless you !

Dans la foulée, citons aussi la députée de Taschereau, Catherine Dorion (QS), laquelle aime bien se réclamer de la mémoire des Bourgault et Lévesque, et qui a récemment laissé à entendre (dans une récente vidéo sous-titrée) que le PQ n’était plus un parti pro-travailleur et inclusif.

Ici, et sans être ni péquiste ni caquiste, disons simplement que le fait d’avoir aligné au moins deux députés noirs (feu Jean Alfred et Maka Kotto) et d’avoir comme actuel président du Parti (une première!) un jeune Noir issu de l’immigration gabonaise, Dieudonné Ella Oyono, rend plutôt comique la déclaration de la députée outrée.

Une accusation gratuite et revancharde, finalement (à cause de la loi 21), qui a eu tendance à occulter les bonnes propositions de l’élue en matière de culture.

Ironique aussi, puisqu’à force de boxer régulièrement le PQ pour se démarquer, elle, Manon et GND ne font que nous rendre ce parti plus sympathique encore !

Et tant qu’on y est, et puisqu’on parle de rectitude politique chez QS, comment passer outre à la controverse suscitée par Sol Zanetti, lorsque ce dernier a « osé » souligner (par vidéo) le cinquième anniversaire du décès de Jacques Parizeau, et ce sans mentionner la phrase maladroite de « Monsieur » sur l’argent et les votes ethniques de l’après-référendum de 1995 !

Un très grave péché d’omission, selon la militante Sibel Ataogul de la Commission politique de QS, surtout pour un parti qui se dit anti-raciste et anticolonial !

Donc, plutôt que de voir comment le fédéral a pu (de son propre aveu) tricher, mentir et manipuler les minorités culturelles avant et après le référendum, il aurait fallu par pureté idéologique ramener l’œuvre politique de ce grand homme à cette petite phrase mal venue ! Quand on dit : laver plus blanc que blanc … Et faire le jeu du fédéral en divisant …

                                 

Bêtisier et racisme

Par ailleurs, au chapitre des âneries qui auront été proférées durant cette difficile pandémie, il faut citer les journalistes Francine Pelletier (Le Devoir) et Patrice Bergeron (La Presse), qui, en faisant une fausse analogie avec le masque sanitaire et le voile islamique, sont allés rejoindre au firmament de la bêtise toute une constellation d’agités du bocal.

Pensons notamment à James Mc Auley (Washington Post) et à Kenneth Roth (Human Rights Watch), ainsi qu’à tout ce que le Canada, la France et les pays démocratiques comptent de nostalgiques de la charia et de militants-es islamistes radicaux. Du beau linge !

Autrement, dans la foulée des manifestations ayant suivi la mort tragique de George Floyd, aux USA, il faut nommer la journaliste anglophone Élizabeth Zogalis (CJAD), laquelle a trouvé moyen de comparer le drapeau des Patriotes québécois à celui (raciste) des Confédérés du Sud des États-Unis. Un syndrome Ravary ?!...*

Oui, elle s’en est ensuite excusée, mais ce genre d’accusations gratuites vient trop souvent s’ajouter au mépris distillé sur le nationalisme québécois (la chroniqueuse Émilie Nicolas et ses tweets venimeux à l’endroit des « nationaleux » québécois ou de Didier Lucien - porte-parole de la Fête de la St-Jean -, pas assez anti-raciste à son goût ; l’humoriste noir Eddy King et sa délirante profession de foi à l’endroit de Dominique Anglade, etc.).

Et parlant de Québec bashing, que dire de Susan Riley, cette journaliste anglophone, qui faisant un lien avec la mort de Georges Floyd aux É.U., affirmait à la CBC que le Québec serait raciste à l’endroit de l’immigration haïtienne et aussi des femmes musulmanes !

Et pas du tout en reste, Don Macpherson, de la Gazette de Montréal, qui en rajoute une couche en vomissant lui-aussi sur Legault et la loi 21 ! Navrant ! Choquant !

En terminant, soyons clairs : bien que déplorant moi-aussi la mort de l’Afro-américain George Floyd, et tout en félicitant Manon Massé (QS) pour sa motion à l’Assemblée nationale, je pense que OUI, il y a des poches de racisme qui ont gangrené certaines de nos institutions au fil des décennies (police, justice, etc.) ! Et que OUI, il y a aussi toute la question des Premières Nations à régler ! Donc, beaucoup de travail reste à faire …

Toutefois, ce n’est certes pas en important le racialisme américain (privilège blanc, fragilité, etc.), en jouant sur la culpabilité ou en pissant du vinaigre sur la loi 21, la langue et le nationalisme qu’on y parviendra !

C’est en faisant appel à l’honneur et à l’intelligence du peuple québécois !

À bon entendeur …

 

* Lise Ravary : Chroniqueuse au Journal de Montréal, elle avait confondu le drapeau de l’Islamisme djihadiste avec celui de l’État Islamique.

 

Crédit photo : canva.com (marteau)