Daniel Turp, ami de la paix de l’année

2020/09/25 | Par Pierre Jasmin

Lundi 21 septembre, Journée internationale de la Paix ONU : ce discours fut hélas écourté, vu la désignation de Montréal en zone orange la veille en après-midi

Je remercie Dimitri Roussopoulos qui donne, en cette journée surtout dédiée à sa chère Lucia Kowaluk en l’honneur de qui la Ville de Montréal nomme le parc où nous nous trouvons[i], la permission aux Artistes pour la Paix censurés de parler de nos autres lauréats. Notre webmestre qui fait un travail formidable, Christian P. Morin, remet maintenant le prix ami de la Paix. Il avait été décerné en 2018 au chirurgien innu Stanley Vollant et l’an dernier à Nathalie Bondil : on sait tous la saga du Musée des Beaux-Arts de Montréal qui l’a mise à la porte de façon ignominieuse.

CM Cela ne risque pas de porter malchance à notre lauréat de cette année puisqu’il vient de prendre sa retraite de l’Université de Montréal, j’ai nommé le professeur Daniel Turp, qui fut aussi député du Bloc Québécois à la Chambre des communes et du Parti Québécois à l’Assemblée nationale, ayant présenté et fait adopter par cette dernière en 2007 - en sa qualité de député de Mercier - la Loi proclamant la Journée internationale de la paix

PJ Par un article sur notre site des APLP dès février 2014, j’avais inauguré les protestations contre le gouvernement canadien de Stephen Harper et de son ministre John Baird qui venaient de signer le contrat d’exportation pour 15 milliards de $ de blindés ontariens, qu’on pensait destinés par l’Arabie saoudite contre des civils au Bahreïn et au Yémen.

CM Très vite, Daniel Turp lance son Opération droits blindés qui motive ses étudiantes et étudiants en droit à présenter devant la Cour fédérale du Canada une demande de contrôle judicaire visant à faire annuler les licences autorisant l’exportation de ces véhicules blindés (qui sont loin d’être légers) vers l’Arabie saoudite. Aujourd’hui il persiste et signe, saisissant la Cour fédérale d’un nouveau recours qui invoque cette fois-ci le Traité de Commerce des Armes adopté en 2013 à l’ONU et auquel 130 États sont maintenant parties. Le Canada est lié par cette convention internationale depuis le 17 septembre 2019 et ses exportations continues vers l’Arabie saoudite constituent, selon lui, des violations flagrantes de ce traité.

PJ D’ailleurs, avec 39 autres groupes dont l’immense Alliance de la Fonction Publique et très récemment Pugwash Canada, les APLP ont co-signé une lettre le 17 septembre 2020 qui, soulignant le premier anniversaire de l’entrée en vigueur pour le Canada du Traité sur le commerce des armes, constitue une admonestation auprès du Premier ministre Trudeau de mettre fin aux exportations d’armes en Arabie Saoudite : elles représentent 75% des exportations d’armes canadiennes, si on exclut celles aux États-Unis d’Amérique, et en évidente contradiction avec l’intention que nous avons appuyée du gouvernement de procéder à une politique étrangère d’inspiration féministe. Justin Mohammed d’Amnistie internationale a envoyé notre lettre avec le message suivant à M. Trudeau :

« Nos correspondances antérieures sur ce sujet sont restées sans réponse et de votre part et de la part de vos ministres, pendant que la situation humanitaire au Yémen se détériore gravement. Le Groupe des Nations Unies d'éminents experts internationaux et régionaux sur le Yémen (UNHCR), dans son troisième rapport intitulé Yémen: une pandémie d'impunité sur une terre torturée, accuse maintenant le Canada de perpétuer le conflit par ses transferts d’armes qui trahissent son adhésion au Traité de Commerce des Armes ».

CM François Avard en 2007 a bien résumé nos prises de position pour la paix, y compris une autre lettre de plus de 150 signataires à M. Trudeau, par sa déclaration-choc : «  Et si, au lieu de s’empêtrer dans des engagements internationaux qui nous obligent à jouer à la pute des Américains, le Canada mettait ses énergies à œuvrer pour la paix ? »

PJ Daniel Turp poursuit actuellement une maîtrise en musicologie à la Faculté de musique de l’Université de Montréal sur un projet de recherche intitulé Étude pour une politique de la musique au Québec : très pertinent, au moment où notre milieu musical est extrêmement affecté par la pandémie.

Applaudissements. Daniel Turp prononce un vibrant discours en partie à l’intention du ministre Steven Guilbeault présent à la cérémonie et à qui les APLP remettent leurs trois différentes lettres récentes au gouvernement. Daniel communique les dernières nouvelles de ses actions pour la paix.