Le pied à Papineau

2020/11/12 | Par Robin Philpot

Comme dirait Falardeau, « Ils l’ont-tu l’affaire, Les Amaricains? » ou encore quelque chose du genre, « Ils sont-tu donc colonisés, nos journaleux de Radio-Canada? ». Il nous manque, ce Falardeau, pour sa capacité à résumer les choses qui nous affligent.

Il aurait trouvé les bons mots pour exprimer le dégoût qu’inspire l’obsession maladive de nos médiocres médias et politiciens qui jouissent par procuration de la politique étasunienne, cachant ainsi leur mépris profond de leur propre patrie et tout ce qui se passe chez nous.

Le non-dit de cette jouissance est que nous vivons dans un état-vassal des États-Unis, une colonie, où, sur des décisions de grande importance, nous n’avons aucune prise, aucune influence, aucun droit de vote. Et ce qui est le pire, c'est que nos dirigeants et nos médias semblent aimer ça. Et ils laissent entendre que ça va changer sous Biden.

Conclusion : tant qu'à consacrer tant de temps d’antenne, tant d’encre de journaux et d’images de télévision et de réseaux sociaux sur les éternelles élections américaines, on devrait exiger le droit de vote. Car on a déjà abandonné note souveraineté pour redevenir porteurs d'eau, scieurs de bois dans notre propre pays.

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Montréal et La Bombe : Entrevue Avec Gilles Sabourin

Alors que l'Europe est le théâtre d'une guerre sans merci, les Alliés s'inquiètent des avancées scientifiques des Allemands. Les Britanniques veulent prendre de vitesse Hitler et les physiciens du IIIe Reich. L'Angleterre étant trop proche de l'ennemi, c'est à Montréal qu'ils décident d'implanter en catimini un laboratoire de recherche nucléaire.

Gilles Sabourin, ingénieur en nucléaire, a consacré 15 ans de sa vie à mener une enquête sur l'aventure atomique montréalaise dans les années 1943-46. Le fruit de ses recherches est le nouveau livre Montréal et la bombe (Septentrion 2020) qui se lit comme un roman.

Dans l'entrevue, il explique notamment pourquoi et comment ce laboratoire s'est trouvé à Montréal, qui étaient les principaux participants, comment des ressortissants français, italiens, britanniques et canadiens y ont convergé et quels étaient les intérêts et actions des différents pays (Royaume-Uni, France, URSS, USA).

Il décrit le parcours fascinant de plusieurs grands chercheurs, dont le physicien italien Bruno Pontecorvo qui a fini par faire défection vers l'Union soviétique en 1950

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Biden président: À l'extérieur des US, rien à célébrer: Samir Saul

Les élections américaines sont derrière nous, mais fondamentalement rien n'a changé pour la plupart du monde, selon Samir Saul, professeur d'histoire à l'Université de Montréal.

Car la politique étrangère, grand absent de cette campagne, reviendra à celle qui a caractérisé les administrations Clinton, George W. Bush et Obama et qui n'avait pas tant changé pendant la présidence de Donald Trump, même si celui-ci avait promis en 2016 d'arrêter l'aventurisme militaire américain.

Et cette politique n'augure rien de bon. On n'a qu'a se rappeler la guerre contre l'ex-Yougoslavie (Clinton), les invasions de l'Afghanistan et de l'Irak (Bush), la destruction de la Libye et de la Syrie (Obama).

Mais le monde a changé, selon Samir Saul. Il sera beaucoup plus difficile pour Biden d'assumer ce « leadership » mondial qu'il prétend être en mesure de reprendre. Parce que la Chine et la Russie ne le permettent plus. Et beaucoup d'autres refusent d'accepter les diktats de Washington. Ce déclin de l'influence américaine peut être dangereux, une menace pour la paix dans le monde.

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